25 mai 2013, 73ème anniversaire de l’opération « Dynamo » : Churchill prend la barre à Hitler !
Oui, les polémiques suscitées par les médias sur l’opportunité de continuer de célébrer le 8 mai nous remémorent les évènements dramatiques de la deuxième guerre mondiale dont il semble que de nombreux témoignages sortent encore de l’ombre malgré la disparition prochaine et inéluctable des derniers témoins.
Nous connaissons les grands « tournants » de ce conflit mondial : la défaite foudroyante de l’armée française, la résistance désespérée de l’Angleterre, la surprenante rupture par l’Allemagne du pacte qui la liait à l’URSS suivie de l’invasion de celle-ci arrêtée de justesse à Stalingrad, l’entrée en guerre des Etats-Unis suite à l’attaque de Pearl-Harbour…
Bien que des tonnes de littératures aient été publiées sur le sujet il reste pourtant certaines zones d’ombres dans les recoins dont les historiens tentent d’en révéler les mystères.
Je vous propose ici, à l’occasion de son 73ème anniversaire, de revoir les dessous d’un évènement remarquable à la lueur d’informations inédites issues de recherches effectuées dans les archives disponibles, certaines restant encore recouvertes du secret de la part des différents états protagonistes, mais aussi des interrogations d’historiens face aux conclusions aléatoires entérinées par le poids de leurs prédécesseurs.

Ainsi ce rembarquement inespéré qui permit aux « British Expeditionary Forces » (BEF) de sauver le plus gros des hommes composant ce contingent engagé aux côtés des opérations militaires de l’armée française.
Inespéré, car dès le 24 mai au soir, les armées alliées, françaises britanniques et belges, étaient déjà littéralement encerclées dans le nord de la France par les forces de la Wehrmacht qui n’avaient plus qu’un petit coup de pouce à donner pour faire capituler et prisonnier ce million d’hommes pris dans la nasse !
Dès le soir du 25 mai, Winston Churchill, alors opportunément premier ministre de Grande Bretagne, informé de la situation désespérée des troupes avait à regret ordonné l’opération « Dynamo » consistant à réquisitionner et diriger sur Dunkerque tout engin flottant, du destroyer au chalutier, de la péniche au simple yacht apte à embarquer tout militaire souhaitant rejoindre d’Angleterre…
Churchill, partisan d’une lutte sans relâche contre Hitler, n’avait pas pris cette décision de gaité de cœur, espérant jusqu’au dernier instant qu’une contre-offensive des forces alliées pourrait desserrer l’étau adverse après que le généralisme français, Gamelin, ait été le 20 mai remplacé par le général Weygand qui avait proposé un plan tendant à briser la ligne d’encerclement.
Trop tard : les forces alliées épuisées, manquaient d’armes et de munitions, les allemands avaient renforcés leurs positions, le « plan Weygand » fut un nouvel échec…
Cependant, tandis qu’une résistance acharnée des troupes françaises tentait de retarder l’irrésistible progression allemande vers Dunkerque, soudainement, le 24 mai au soir, un arrêt inattendu de l’avance allemande surprenait tout le monde et permettait la mise en place puis la réussite de l’opération « Dynamo » !
Que s’était-il donc passé ?
Dans ses mémoires, Churchill évoque sans trop s’y attarder un ordre d’Hitler souhaitant épargner ses blindés trop éprouvés, laissant à l’armée de l’air de Goering le soin de finir le travail…
Dans les années qui suivirent, les historiens se contentèrent de cette position venant d’une personnalité des plus éminente, d’autant qu’après le fin du conflit, les généraux allemands prisonniers interrogés sur ce point, confirmeront qu’Hitler lui-même était bien à l’origine de cet arrêt, ce « Haltbefehl ».
Mais l’usure des blindés était-elle la vraie raison ?
Plusieurs historiens se sont saisis de ce petit mystère aux grandes conséquences pour rendre compte que dans les coulisses des ambassades, des discussions étaient en cours entre l’Allemagne et les représentants de partis britanniques et français souhaitant l’arrêt des combats, par l’entremise d’un industriel suédois, Birger Dahlerus.
Ce monsieur Dahlerus, entretenait d’anciennes relations avec Goering, intime complice d’Hitler, mais avait ses entrées chez lord Halifax, ministre anglais des affaires étrangères, et aussi en contact avec le consul de Suède, Raoul Nordling, en poste à Paris.
Il s’avère que Dahlerus accepta de transmettre les offres conditionnelles, mais réputées « généreuses », à ce moment, de la part du Reich en cas d’arrêt des combats.
Tandis que les politiciens français hésitaient et se renvoyaient la balle sur l’opportunité d’un armistice, qui sera signé, mais à des conditions beaucoup moins généreuses, à peine un mois plus tard le 22 juin par le maréchal Pétain, du côté anglais se déroulait en sourdine une lutte de pouvoir entre Churchill d’une part et son ministre, lord Halifax, associé à l’ex-premier ministre récemment démissionnaire (depuis le 9 mai), Chamberlain d’autre part.
A cet instant, ces deux messieurs, vieux routiers des allées de Westminster, étaient eux partisans d’un compromis avec Hitler, ce qui n’était pas une surprise, ayant depuis des lustres défendu une politique dite de « l’appeasement » vis-à-vis du Reich.
De son côté, Hitler connaissant les rivalités internes du cabinet et fort que son offre d’arrêt des combats ne suscita une crise au sein du gouvernement anglais, espéra une mise en minorité et la chute immédiate de Churchill dont il craignait la détermination et en qui il voyait un des rares hommes politiques anglais ayant percé ses intentions criminelles à venir !
Et donc, sur son ordre, en demandant à ses troupes de suspendre les combats, certains historiens perspicaces ont vu dans cette attitude d’Hitler une perche tendue aux « apaiseurs » anglais, renforçant ses offres de paix menées par voies diplomatiques, pour se débarrasser de ce Churchill empêcheur de nazification de l’Europe, conclure une paix séparée avec l’Angleterre, puis avoir les mains libres pour se tourner vers son véritable objectif : l’invasion de l’URSS et ses étendues immenses propices à élargir l’indispensable « espace vital » du grand Reich !
On connait la suite de l’histoire, Churchill tiendra bon et ne voyant rien venir, Hitler ordonna la reprise des combats, Dunkerque ne fut investie par la Wehrmacht que le 4 juin après une héroïque défense de 40.000 soldats français épuisés tandis que les navires britanniques réussirent à évacuer plus de 330.000 hommes dont 120.000 français.
Cet épisode sera interprété comme un premier échec d’Hitler devant la détermination de Churchill qui parviendra à rassembler la nation britannique dans la résistance au nazisme avec la suite que l’on connait.
Il reste, on s’en doute, encore bien des aspects à découvrir ou dévoiler sur l’histoire de ce conflit, et avec la raréfaction des témoins, l’information est aujourd’hui attendue tant de la publication progressive des archives secrètes que de l’interprétation qu’en feront les historiens.
Bien à vous.
Pour approfondir : http://www.39-45.org/viewtopic.php?f=17&t=23180
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