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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Bienvenue chez nous

Bienvenue chez nous

Petit retour critique sur la plus belle affaire commerciale du cinéma français.

J’ai vu Bienvenue...
Autant vous dire tout de suite que je ne m’attendais pas à un chef-d’œuvre, considérant les médiocres qualités de comédien de Dany Boon - qu’il partage avec d’autres fantaisistes, de Coluche à Bigard - et l’incertitude régnant sur ses capacités à réaliser un long métrage, mais à l’éventualité de passer un moment de détente, puisque, si tout le monde adorait ce film, ce ne pouvait être sans raisons.

La projection m’a arraché deux sourires et vingt soupirs. Un alignement de clichés pour prétendre tordre le cou aux clichés : figurez-vous que les gens du Nord ne sont pas les demeurés qu’on croit (mais qui le croit à part les tarés de supporteurs du PSG ?), mais qu’en revanche les gens du Sud sont des débiles profonds qui enfilent des doudounes en été avant de se rendre à Lille et dont l’environnement est fait de charmantes placettes ombragées de platanes avec de gentils boulistes au milieu.
C’est ravissant, le Sud : pas de cités « sensibles », pas de nœuds autoroutiers, pas de surpopulation, pas de pollution, pas de bitures au pastaga, pas de délinquance, pas de racisme ; le mistral n’est jamais glacial, les villas avec patio et piscine se louent pour une bouchée de pain et les cadres moyens de La Poste roulent en bagnoles de bourgeois.
On se demande d’ailleurs comment dans de telles conditions d’existence idylliques leurs ravissantes femmes stupides font pour être dépressives ?
Sans doute parce que leurs époux sont des crétins qui ont besoin d’un traducteur afin de comprendre les quelques idiotismes pourtant bien connus qu’on emploie au nord de la Somme et un accent que la malheureuse Line Renaud s’acharne à caricaturer dans son plus mauvais rôle, mère de prolo relookée en Françoise de Panafieu.

A part ça, on va de surprises en étonnements : dès la première intervention du gendarme motocycliste, on a compris qu’on le reverra à chaque aller-retour de notre « héros » (toutefois il faut admettre que Kad Merad est le seul à n’avoir pas appris son métier d’acteur avec une méthode accélérée) et, fine mouche, on devine avant même qu’elle ait commencé que la tournée du facteur se terminera en cuite mémorable.

Certes, nos Ch’tis sont de bien braves gens, mais on peine tout de même à piger comment dans un système socialement clivé comme le nôtre un directeur d’agence en vient à copiner si intimement et si facilement avec son personnel, au point de devenir le meilleur ami du facteur, un gentil garçon fort sympathique, mais vraiment pas plus passionnant que cela en néo-Quasimodo sonneur de carillon.

Pas la peine de s’énerver, me direz-vous, le succès de cette œuvrette ne doit pas grand-chose à ses qualités objectives, mais à l’œcuménisme social qu’elle véhicule : Ch’tis ou Provençaux, cadres ou employés, beaux ou moches, riches ou pauvres, on est tous frères, tous Franchouillards, et je peux vous assurer que ça fait chaud au cœur par ces temps de mondialisation et de compétition acharnée où chaque homme est un loup pour l’homme.
Dans Bienvenue..., le harcèlement moral est une notion inconnue, les copains vous meublent gratos un logement, les collègues ne se font pas de crasses entre eux et la jolie blonde, quoique un peu volage, est naturellement amoureuse du petit employé pas franchement séduisant, sans ambition, plus âgé qu’elle et affublé d’une mère possessive comme celle de Guy Bedos dans Un éléphant, ça trompe..., autre succès populaire, plus ancien et plus fin. Que du crédible béton.

Et, après tout, quel est le mal si les quinze ou bientôt vingt millions de spectateurs ont couru à la séance pour y trouver une illusion de fraternité qu’ils préfèrent décrire comme un besoin de rire ?
Plus préoccupante est cette insistance à rappeler que le film bat tous les records de fréquentation en France, avec en filigrane cette imposture entretenue - curieusement contraire à l’esprit de l’œuvre - que le succès financier vaut talent et que l’engouement des masses, pourtant accoutumées à prendre des vessies pour des lanternes, ne saurait être trompeur.
C’est un phénomène de société, comme on le dit un peu vite avant que les sociologues ne s’en emparent pour le décortiquer. Ou un délire collectif ? En tout cas, pas sûr que ça soit flatteur pour ladite société de se reconnaître dans une pochade sans envergure artistique, mais qui rapporte gros.


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33 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 9 avril 2008 11:15

    Oui,on a l’impression lire une critique de film français qui marche et dont le passe temps consiste à détruire (rappelons nous de la critique de "libé sur Amélie Poulin)

    Visiblement vous etes trop intellectuel pour que les 20 millions de français qui ont passé un très bon moment arrivent à vous comprendre

    Est vous DIEU ou tout simplement un pauvre type frustré qui se prend pour un intellectuel ?

     


    • Malco 9 avril 2008 11:30

      Ok, la critique est un peu acerbe...(peut-être simplement pour prendre le contre-pied des éloges qui envahissent les médias de masse)

      Mais l’auteur a le mérite de désolidariser le succès du film de sa qualité intrinsèque . Je crois aussi que les deux sont faiblement liés. J’ai bien du mal à voir un chef d’oeuvre dans ce film, ce qui ne m’empêche pas d’avoir "passé un bon moment" en le regardant. S’il avait fait 200 000 entrées au lieu de 20 millions, personne n’aurait trouvé à y redire...


    • Zalka Zalka 9 avril 2008 11:47

      Et bien Lerma, et tu prétend respecter l’avis des autres après cela ? Tu prétend être un démocrate alors que tu conchies une personne qui n’a pas apprécier ce film ?

      Et avant que tu m’accuses de collaboration avec les affreux intellos n’aimant pas les prolos, je préfère te prévenir que contrairement à l’auteur de l’article, j’ai beaucoup apprécié le film.


    • Dame Jessica Dame Jessica 9 avril 2008 12:41

      @ Lerma

      N’y voyez aucune finasserie, aucun piège didactique ni aucune envie de vous provoquer, je vous pose la question calmement et avec un réel intérêt :

      - pourquoi êtes vous toujours si acerbe et venimeux dans vos posts ? J’ai parfois l’impression que vous souhaitez réelement que l’on vous haisse et vous conspue, pourquoi ? Ca ne peut être vrai, n’est ce pas ? Aucun être humain n’a le désir d’être systématiquement méchant et désagréable...

      Je crois que parfois vos propos dépassent votre pensée et que vous vous êtes retrouvé malgré vous sans doute enfermé dans ce rôle de râleur atrabilaire, non ?

      Bref, avoir une opinion qui différe de la votre n’est pas une atteinte délibéré à vos droits, c’est juste...une opinion différente, rien de plus, rien de moins...

      Bonne journée


    • Philippe87 Philippe87 9 avril 2008 15:28

      Un mauvais article d’un frustré

      Arf. L’hôpital qui se fout de la charité, entre nous, mon bon.

      Oui,on a l’impression lire une critique de film français qui marche et dont le passe temps consiste à détruire (rappelons nous de la critique de "libé sur Amélie Poulin)

      "Une critique de film dont le passe-temps consiste à détruire", c’est bien ça ? De qui parlez-vous ?

      Est vous DIEU

      Boum. Trois mots très courts, et une faute d’accord de CE1. Bon sang, Lerma, si vous voulez absolument critiquer, démolr, être en opposition, jouer les acerbes, faites-le au moins avec un minimum de correction orthographique et grammaticale. Relisez-vous. Vos attaques sont toujours non seulement gratuites et systématiques, mais aussi complétement risibles.

      ou tout simplement un pauvre type frustré qui se prend pour un intellectuel ?

      Oui, un peu comme un qui trollerait comme un fou sur les commentaires pour sortir des énormités dont tout le monde rit, ou au mieux se contrefout.

       

       


    • Mathias Delfe Mathias Delfe 9 avril 2008 18:11

       Deux clichés récurrents et populistes dans les nombreux commentaires : le premier, si on n’apprécie pas un film populaire, c’est qu’on est un intello ; le deuxième, qui découle du premier, être un intello, ce n’est pas bien. Et une confirmation : quand on ne partage pas leur opinion, les gentils deviennent rapidement méchants.


    • srobyl mascarpone58 9 avril 2008 19:09

      Merci,Mathias !

      J’ai eu quelques velléités d’aller voir "Bienvenue...." avec pas d’autre espoir que le vôtre, celui de passer un moment de détente, rigoler un peu...Et puis, au fil des infos qui de jour en jour ont donné les chiffres des entrées, mon envie de voir le film s’est émoussée et arrêtée net devant ce qu’on a pu appeler" l’unanimité "des opinions ;

      Ben oui, j’ai une tendance maladive à me méfier comme de la peste des unanimités...Ca rappelle trop les résultats des scrutins dans certains pays. Mais j’ai peut-être tort parfois. Là cependant, votre commentaire renforce mes présomptions.. 

      Grâce à vous, je vais économiser deux places... 


    • Malco 9 avril 2008 11:19

      Je partage assez bien votre avis... Quoique c’est un peu dur pour ce petit film bien sympathique qui n’avait rien demandé à personne. Son succès fait que l’on relève tous ses défauts et ses lacunes, qui au demeurant ne sont absolument pas surprenantes. Pour tout dire, le titre et l’affiche m’ont semblés assez clairs à ce sujet : on sait à quoi s’attendre.

      Vous relevez bien que ce qui est vraiment surprenant, c’est l’emballement du public... Je crois que la stratégie de sortie a été très judicieuse, et à partir d’un certain seuil les gens vont voir le film juste pour savoir pourquoi tout le monde court le voir (et peut-être aussi pour pouvoir participer aux discussions de pauses-café). Mais bon, ça ne fait de mal à personne, finalement, autant que ce soit les Ch’tis qu’Astérix...


      • superesistant superesistant 9 avril 2008 14:34

        je vous rejoins à 100% sur votre post

        nombre de gens l’ont vu pour ne pas passer pour le pécore qui ne sort jamais au ciné, même pour le chef d’oeuvre de l’année, ainsi que pour le raffut des 16Millions de spéctaueurs, ce n’est pas celà qui en fait un film inoubliable, loin de la, une bonne comédie ok.

        n’oublions pas qu’il a détroné recemment titanic, autrement un navet américain avec une histoire d’amour bateau et une fin prévisible


      • Monolecte Monolecte 9 avril 2008 11:28

        Moi aussi je m’interroge sur le succès colossal d’une sympatique comédie qui n’avait sûrement pas vocation à devenir un phénomène de société.

        Comment expliquer ces files d’attente interminables devant les cinés, le fait que des gens qu’on n’a pas vu aller en salle depuis 10 ans viennent en famille et reviennent et en redemandent encore ?

        Que penser aussi des agressions verbales qu’ont subies des guichetiers de cinéma en annonçant qu’il n’y a vait plus de place, il faudrait revenir à la séance suivante ?

        Que ce film est entré en résonnance avec quelque chose de bien plus profond qu’une simple envie de se marrer franchement...


        • rocla (haddock) rocla (haddock) 9 avril 2008 11:37

          C ’est pareil que dans la vraie vie , un mec , ou un truc qui réussit ça emmerde tous ceux qui aimeraient en faire autant , c ’est con , non ?


          • claude claude 9 avril 2008 12:10

            je n’ai pas vu le film, donc je ne me prononcerai pas sur la qualité de celui-ci, mais j’ai eu des échos de personnes l’ayant vu : beaucoup ont ri durant tout le film, quelques uns sont de l’avis de l’auteur et on souligné les clichés véhiculés.chacun reçoit ce film avec sa sensibilité et sa perception de l’humour...

            je crois que "bienvenue..." a ce succès, parce que comme "amélie poulain", il nous parle d’une france idéale, d’absence de racisme et de violence, où les valeurs fondamentales sont l’amitié, la solidarité et le plaisir de vivre ensemble. une france à la gérard oury ou des comédies musicales des années 50 , dont le film " Nous irons à Paris " de jean boyer en est un exemple... rappellez-vous sa célèbre chanson : "à la mi-août" www.kewego.fr/video/iLyROoaftez4.html

            qui ne rêve pas de voir disparaître des JT, le chômage, les grèves, les délocalisations, les émeutes, les attentats,les actes racistes ???

            c’est ce que ce film pétri de bonnes intentions et sans prétention a voulu faire...

            ps : je ne suis pas d’accord avec l’auteur : dany boon se révèle à contre emploi, un fabuleux comédien : voir sa prestation dans"joyeux noël" de Christian Carion


            • pipo1099 9 avril 2008 12:16

              Toujours ce besoin d’expliquer les choses !!

              Alors s’il faut en passer par là, disons simplement que ce film fait du bien.

              Oui ce film est rempli de clichés du Sud. Et alors ...

              Oui il ne transcrit pas la réalité. Et ...

              D’un autre côté, si j’avais voulu voir un documentaire, j’aurais regarder la 5.

              Par contre, je ne comprends pas pourquoi les critiques s’acharnent sur ce film. Ce n’est pas un chef d’oeuvre, certes, mais par pitié laissons les gens voir ce qu’ils veulent sans se placer en moralisateur ou en essayant de les culpabiliser.

              J’ai aimé ce film. Ca fait peut-être de moi quelqu’un de bête et de stupide, mais d’un autre côté, je ne revendique pas non plus le contraire.

               


              • ZEN ZEN 9 avril 2008 14:17

                @ Matias

                La Touraine est aussi une belle région. J’y passe presque un mois par an

                Mais l’accueil ne vaut pas celui du Nord...

                AÏe ! pas sur la tête !..

                Un Ch’timi d’adoption...


                • Vincent Verschoore VincentV 9 avril 2008 14:38

                  Note à l’auteur : c’est du CI-NE-MA.... et du cinéma à la fois joyeux et tendre, cynique et burlesque, enfin le genre de truc qui fait plaisir à voir de temps en temps... Votre critique pourrait être pertinente s’il s’agissait d’un documentaire supposé objectif, mais ce n’est pas du tout le cas.... Ahhh intellectualisme à deux balles, quand tu nous tiens !

                   


                  • bede 9 avril 2008 15:40

                    Le cinéma français m’emmerde, les intellos à la petite semaine m’emmerdent, les bobos m’emmerdent, je me suis amusé avec le film de Dany Boon, j’ai ri franchement du début à la fin, et j’y retournerai car les rires des spectateurs et les miens m’ont fait perdre quelques répliques.

                    J’en ai pris pour dix ans, plus de ciné, je n’aime pas payer pour m’emmerder et faire semblant d’avoir aimé


                    • french_observer 9 avril 2008 16:07

                      Personnellement j’ai vu le film deux fois et j’en suis ravi... je suis du Nord et fier du succès que connait "le film Ch’ti" 

                      Je trouve que tout le monde dans le film est traité avec beaucoup de gentillesse. Les gens du Nord ne sont pas malmenés et les gens du Sud ne sont pas pris pour des imbéciles.

                      C’est un film sympathique, agréable qui nous fait passer un bon moment de détente.

                      C’est toujours dommage de voir, ou plutôt de lire, des commentaires très - trop - négatifs, voir méchants à propos d’une oeuvre... N’oublions pas - que l’on ait aimé ou non ce film - qu’un grand nombre de femmes et d’hommes - toutes équipes confondues - ont donné beaucoup d’eux pour permettre la réalisation du film. Au moins par respect pour ces gens, restons modérés dans nos critiques...


                      • Mathias Delfe Mathias Delfe 9 avril 2008 21:14

                         

                        Je me suis procuré en exclusivité exclusive quatre petites séquences de la suite des Ch’tis que Dany s’apprête à tourner, comme vous pouvez le supposer, sur la Côte d’Azur.

                        Séquence 1/Chez Camille, célèbre restau de Ramatuelle.

                        Kad : « Ah ! Dany ! tu vas me goûter la bouillabaisse ! »

                        Dany : « Quoi ? de la gadoue ? cha se mange, cha ? »

                        MDR

                        Séquence 2/Dany offre à Kad un pot de confiture d’endives.

                        Kad (dont les doigts restent collés au pot à cause de l’excès de sucre, faute de quoi l’endive est amère) : « Ah ! dis donc ! c’est que ça pègue ! »

                        Dany, outré : « Quoi, cha pègue ? dis tout de suite qu’elle pue, ma confiote ! »

                        Kad, amusé : « Mais non, ballot ! ça pègue, ça veut dire que ça colle ! »

                        Dany, confus : « Ah bon ? ch’est comme cha qu’on cauche chez vous, dans l’sud ? »

                        MDR

                        Séquence 3/Dany, après avoir écarté quelques bidons en plastique, fait trempette à la plage des Sables d’Argent, Porquerolles.

                        Dany : « Ouch ! ça pique ! »

                        Kad, hilare : « Fais gaffe, y a des oursins ! »

                        Dany : « Des ourchins ? keskech’est ? y a pas d’cha sur les plages du Nord ! »

                        MDR

                        Séquence 4/Dany plonge dans le vieux port de Marseille

                        Dany : « Oh ! ch’est bijarre, on dirait du brin ! »

                        Kad, plié en deux : « C’en est ! »

                        MDR


                      • Spookimouk 9 avril 2008 16:47

                        L’auteur, Mathias Delfe n’a pas aimé le film. Trés bien. Chacun ses gouts.

                        Personnellement j’ai passé un bon moment et je trouve qu’il mérite son succés quand on le compare à certaines superproductions à succés qui sont pourtant de gros navets.

                        De temps en temps, ca fait quand même plaisir qu’un film francais marche bien.


                        • rocla (haddock) rocla (haddock) 9 avril 2008 17:02

                          J’ me maroilles ...j’ vous en brie , pas d’ munster entre nous .


                          • hihanhihanhihan hihanhihanhihan 9 avril 2008 17:17

                            Il est vrai que dire d’entrée que Boon est aussi mauvais que l’acteur principal de "Tchao pantin" n’incite guère à lire l’article.

                            - Coluche était un humaniste. Il excusera l’auteur


                            • srobyl mascarpone58 9 avril 2008 19:18

                              Oui, un humaniste, et même qu’on le voyait souvent au Commerce avec Erasme et à la pétanque avec Montaigne  !


                            • Algunet 9 avril 2008 17:33

                              Oui, ce film n’est pas un chef d’oeuvre, loin de là... Oui, il a fait énormémént de recettes grace à une très bonne promo pour démarrer, le bouche à oreille a fait le reste... Oui, il a fait plus de 20 millions d’entrées... Oui, il a fait rire la très très grande majorité des spectateurs... Oui, c’est un film plein de clichés, de gags attendus, ces mêmes spectateurs l’on tous bien compris...

                              Oui, en lisant l’article de Mathias Delfe je me suis dit : Mon Dieu, qu’il doit être triste et malheureux cet homme ! et j’ai eu une petite bouffée de pitié pour vous... si seul.


                              • Bernard Dugué Bernard Dugué 9 avril 2008 17:37

                                Hello Mathias,

                                J’avoue que le film de D Boon me fait le même effet qu’Amélie Poulain. Le plus intéressant, c’est les critiques et les polémiques que ça peut déclencher. C’est bien essayé le début de polémique que tu lances mais depuis la banderole du PSG, veille l’association Touche pas à mon T’chi, la Toutchi comme on dit, interdit qu’on massacre le film. Je ne ferais aucun commentaire sur le film, je ne l’ai pas vu.

                                Au fait, j’espère que tu t’es mis un bon Dylan sur les platines après le film, histoire de digérer !


                                • Ran 9 avril 2008 17:58

                                  Bon, le lynchage de l’auteur étant devenu un lieu commun, prenons le contre-pied.

                                  Oui, je trouve que cet article pointe un fait intéressant : qu’une petite comédie gentillette (oui, j’ai passé une bonne soirée devant le film) et ma foi sans grande prétention (non, je n’en suis pas sorti aussi marqué que par Dersou Ouzala... par exemple) devienne un tel phénomène de société, ça a de quoi faire réfléchir.

                                  Parce que ce n’est pas tous les jours qu’on arrive à traîner au cinéma 20 millions de français, quoiqu’on en dise, alors lorsque ça se produit, on est en droit de supposer que c’est pour une oeuvre majeure, qui révolutionne notre conception du monde - éh ben non, c’est juste une comédie gentillette, amusante et c’est tout.

                                  Ben justement, je crois que c’est là, le phénomène de société : vous en connaissez beaucoup, vous, des gens dont le but dans la vie est d’être simplement gentils, par les temps qui courent ? Des gens qui travaillent plus pour gagner plus, ou qui veulent plus de sécurité, ça oui, on en trouve... mais des gens GENTILS ?

                                  Voila ce que révèle ce film : la gentillesse est une notion du passé, et ce qui a fait le succès de "Bienvenue...", c’est justement cette nostalgie du temps où, comme disait Dutronc, il n’y avait pas encore (croie-t-on se rappeler...) "des cactus" partout.


                                  • chmoll chmoll 9 avril 2008 18:51

                                    enfin un peu d’fraicheur,ça change d’la monotonie des "acteurs" parigos

                                    c sur c’est pa avec un depardieu ou un s’bire du mème calibre que ça vas faire des millions d’entrées au cinochenmème chose pour les gonzesses genre sophie marceau ect ect

                                    ont devraient nous payer pour voir leurs navets, ça s’trouve c’est c’qu’ils font pour gonfler les entrées d’cinoches

                                     


                                    • ZEN ZEN 9 avril 2008 19:45

                                      Excellent conseil, Ludo du Sud...


                                      • Lorezo extremeño 10 avril 2008 01:58

                                        D’entrée de jeu mettre Coluche et Bigard dans le même sac ,c’est dèjá une erreur pour le moins

                                        politique,ou vous avez la mémoire courte ?

                                        J’aimerais savoir oú vous mettez Desproges dans votre amalgame ?

                                        Je n’ai pas vu le film, vu d’ici çá me fait sourire,la vie est un long fleuve tranquile...


                                        • Mathias Delfe Mathias Delfe 10 avril 2008 10:04

                                          Décidément, l’esprit critique est en panne sèche dans ce pays ! J’ai évoqué le Coluche comédien, pas l’amuseur-provocateur que tout le monde regrette, y compris des tas de beaufs à qui il n’aurait jamais serré la main. C’est vraiment impossible de reconnaître que le showman surdoué était parallèlement un médiocre acteur de cinéma (ce qu’il savait parfaitement lui-même) ? Il a été bon dans quelques séquences au début du surestimé « Tchao pantin », mais vers la fin du film il est aussi crédible en justicier dur à cuire que Marthe Villalonga en vamp.Pour le reste de sa filmographie, n’en parlons même pas. Et que vient faire ce pauvre Desproges, autre icône intouchable, dans cette galère ? il a tourné ? jamais vu !


                                          • Trashon Trashon 10 avril 2008 10:22

                                            Quel film avez-vous apprécié ces dernières années ?


                                          • LoOpinG 10 avril 2008 10:27

                                            bah c’est une critique interressante. comme tout le monde le dit le film est loin d’etre un chef d oeuvre. deplus je souffre de l’amalgame qu’il crée entre gens du nord et cht’i car je suis lillois et donc plutot flamand que cht’i du coup je parle pas un mot de cht’i ou peu.

                                            mais ce film étant souvent comparé à la grande vadrouille, je trouve que même si la chute de la tournée du facteur est évidente. c’est tout de même une des rares scenes qui est un peu semblable à la grande vadrouille. qui plus est, dans les corons et certains villages divers, c’est tout a fait vrai encore de nos jours. j’en discutais avec mes grand parents du douaisi hier.

                                            Le nord-pas-de-calais possède encore des villages où dès que la ducasse est là ou une foire locale quelquonque, c’est un pretexte à une orgie alcoolique locale commune. tout le village y participe du maire à la grand-mère ! c’est triste mais vrai. ou plutot pas faux,car ce n’est pas non plus une généralité. ouf !


                                            • Zawgyi 10 avril 2008 10:35

                                              Faut-il s’étonner qu’une grande part de comédie prend sa source dans la caricature. Il suffit pour cela de relire quelques bons classiques de la comedia del’arte pour s’en rendre compte. Molière ne se privait pas lui-même de faire des raccourcis, de grossir le trait, voir de donner dans la farce et le comique de geste pour amuser son public. Ses oeuvres sont pourtant aujourd’hui considérées comme des classiques, car elles parviennent malgré tout à nous donner des informations sur les mouvements de pensée, les tendances de l’époque. Quant bien même ce serait des images d’Epinal un peu grossières. Il est vrai que "Bienvenue chez les Chtis" ne dresse pas une analyse fine de la société française d’aujourd’hui. Faut-il pour autant le lui reprocher quand ce film n’a jamais eu la prétention de le faire.

                                              Qui n’a pas ri en regardant la Grande Vadrouille. La relation entre le peintre Bourvil et le chef d’orchestre De Funes n’est-elle pas tout aussi idéaliste que l’amitié entre le chef d’agence et le facteur. Faut-il maintenant grincer des dent en reprochant à ce film de ridiculiser l’un des épisodes les plus sanglants de notre histoire, de montrer les Nazis comme des benets affublés de strabisme, incapables d’arrêter une bande de charlots dans une France occupée ?

                                              Je trouve toujours étonnant qu’en France, il faille absolument se méfier de ce qui a du succès. Comme si toute réussite était quelque part immorale, malhonnète, inacceptable. Un syndrome de Faust ? Faut-il absolument avoir passé un pacte avec le Diable pour réussir. Ce film aurait-il été meilleur si simplement quelques centaines de spectateurs étaient allés le voir ? Certains de ceux qui critiquent son succés n’auraient sans doute pas manqué alors de critiquer le snobisme ou au contraire le manque de clairvoyance artistique de tous ceux qui serait passé à côté de ce petit film sympathique et sans prétention.

                                              Faut-il absolument que nous soyons toujours Français au point de ne pouvoir exister que par la critique et par la condamnation de ces foules de moutons, résolus à abandonner leur libre arbitre au point d’aller voir tous ensemble le même film. Après tout, se retrouver en groupe pour partager une expérience agréable, ne serait-ce pas du populisme, voire du fascisme ? Le phénomène de foule n’est-il acceptable que dans le combat politique, que pour l’opposition et non pour l’approbation ? Finalement, tout doit-il être politique ? J’espère que ceux qui critiquent ces moutons de panurge auront le courage de ne pas retourner travailler demain, de ne pas prendre de plaisir à manger, de ne pas dormir tous les soirs : "car si tout le monde le fait, c’est que c’est forcément mauvais", et ces homo superior valent bien mieux que le commun des homo sapiens.

                                              Ces esprits de critique citent très souvent avec nostalgie l’esprit des Lumières, cette bonne vieille époque où une poignée de philosophe a sorti la plèbe de son ignorance et de sa torpeur, se donnant des airs de Voltaire en combattant l’infame caricaturale qu’est ce film et tout ce qui est populaire. Pourtant, ces philosophes n’ont-ils pas défini la nation, la démocratie comme un "vouloir-vivre ensemble" ou un "contrat social" ? Finalement, qu’y a-t-il de plus démocratique que pour tout un peuple de partager un bon moment autour d’une oeuvre véhiculant des valeurs communes et positives, caricaturales bien-sûr, dans lesquelles tous se retrouvent ? Et ces despotes éclairés, ces oligarques de nous faire croire qu’ils peuvent décider pour les autres de ce qui est beau, de ce qui est bien...

                                              Il est dommage que certains ne trouvent leur raison d’exister que dans l’affrontement et dans l’opposition. Les gardes-fous sont bien entendu nécessaires, en politique comme partout. A condition toutefois de fonder son opposition sur des arguments raisonnés. Le fait qu’une majorité de la population aille voir un film n’est pas un argument en soi. Il s’agit simplement d’individualisme épidermique, typique d’une époque où le lien social se désagrège. Critiquer une comédie en lui reprochant de faire dans la caricature est une abérration. C’est oublier nos bonnes vieilles règles du théâtre classique, c’est rejeter en bloc toute une partie de notre histoire littéraire, politique et journalistique. Critiquer les spectateurs qui sont allés voir un film pour se détendre, pour passer un bon moment en famille ou entre amis, et non dans un état d’esprit de critique artistique ou politique, c’est oublier que l’art comme le sport peuvent aussi avoir pour fonction de divertir et pas seulement celle de transmettre des messages politiques.

                                              Enfin, je remarque que beaucoup des personnes les plus virulentes sur ce forum (comment se fait-il que nous en arrivions souvent aux insultes sur un site comme celui-ci, sans parvenir à discuter et à argumenter en adultes ? C’est incroyable !) se sont souvent abstenues d’aller voir le film ou y sont allées pour justifier leur a priori. "Quand on veut tuer son chien, on l’accuse d’avoir la rage". Comme souvent, il est très facile de piocher dans une oeuvre ou un discours les éléments qui permettent d’étayer une thèse que l’on veut prouver absolument. Il n’est d’ailleurs pas toujours nécessaire d’aller jusqu’au second degré, il suffit de sortir quelques références de leur contexte. Ainsi, il est vrai que certains passages du film sont caricaturaux à l’extrême (encore une fois, c’est une comédie qui ne prétend pas faire appel au deuxième sens) et font la promotion d’une certaine niaiserie dans les messages qu’ils font passer. Certes, on peut également se placer de l’autre côté de la balance et chercher absolument à défendre ce film en extrayant les symboles plus bénéfiques : un jeune actif qui s’occupe de sa mère, un groupe de personne appréciant les joies les plus simples sans donner dans le matérialisme, un homme plein d’a priori qui accepte qu’il a pu se tromper, et bla bla bla.

                                              Finalement, on en arrive à cette conclusion : toute chose peut avoir du sens, même la plus insignifiante, si l’on cherche vraiment la petite bête. Et le sens que l’on peut donner à cette chose diffère d’une personne à l’autre, malgré l’interprétation commune que l’on peut en donner du fait de valeurs culturelles communes. Mais, doit-on vraiment chercher à donner un sens à toute chose, ou ne devrait-on pas simplement parfois se contenter d’apprécier un divertissement sans le décortiquer, sans en extraire un message invisible auquel les émetteurs n’avaient pas eux-mêmes pensé. L’équipe n’a jamais prétendu faire autrechose qu’une comédie sans-arrière pensée. Pour une fois croyons-la et sachons apprécier une oeuvre telle qu’elle a été conçue, ni plus ni moins.


                                              • Mathias Delfe Mathias Delfe 10 avril 2008 13:59

                                                "Je trouve toujours étonnant qu’en France, il faille absolument se méfier de ce qui a du succès".

                                                Et une opinion toute faite de plus, qui se croit en prime originale ! En France, le succès n’est pas suspect, ainsi que se plaisent à le faire croire aux crédules qui le prennent pour vérité les pédégés euromillionnaires pour mieux se blanchir de leurs excès. Au contraire, on l’adule au point de voler à son secours, car il est clair qu’entre d’un côté ce pauvre Dany Boon et ses 20 millions de spectateurs, de l’autre côté ses rares détracteurs, ce sont ces derniers qui ont pignon sur rue et font l’opinion, n’est-ce pas ? Ben voyons !

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