C’est arrivé demain
Il s’appelle Will Self, et son « livre de Dave »risque de faire un carton.
Il imagine un monde d’après un déluge, dans lequel les rescapés ont pris pour « parole d’évangile » le texte haineux qu’un chauffeur de taxi londonien misogyne avait enterré dans son jardin, et qui est devenu « la Bible » des survivants.
La scène « s’est passée dans 5 siècles », et les habitants de la planète, n’ayant d’autre références que ce texte d’un aigri de la vie, ont inventé une nouvelle langue, et de nouvelles pratiques.
Il est essentiel avant de lire ce roman d’en consulter le lexique, sans cela, aucune compréhension du texte n’est possible.
La création va s’appeler le « madinChina ».
Plus fort que la NovLangue, ou que le dictionnaire des mots retrouvés.
La langue s’appelle le « Mokni » en référence à l’accent cockney des milieux populaires londoniens.
Le héros du livre, Dave Rudman n’aime ni les noirs, ni les juifs, ni les femmes, ni les touristes, ni les bourgeois, et à rangé toute sa haine, et sa hargne, dans ses écrits qu’il a enterré, avant de disparaitre, tout comme presque tous ses concitoyens, à la suite d’un déluge.
5 siècles après, les habitants de la planète vont donc prendre pour argent comptant la parole « biblique » de Dave : hommes et femmes vivront séparément.
L’auteur passe au crible tous les dérapages de notre société : de la religion qui conduit les guerres, ou la colonisation, au capitalisme dont on connait les effets aujourd’hui, en passant par le mariage, et l’histoire.
Le Déluge n’est pas une nouveauté sur cette planète.
On peut naturellement émettre des doutes sur les paroles bibliques qui évoquaient ces 40 jours de pluies, et ces crues des eaux sur la terre durant 150 jours avec pour conséquence la fin de toute vie animale.
Une équipe de scientifiques, menée par Ron Wyat prétend avoir retrouvé l’arche de Noé, à 2000 mètres d’altitude, en Turquie sur les flancs du mont Ararat.
Grâce au tremblement de terre de 1978, lequel a fait tomber un pan complet de la terre qui masquait une partie du chantier, l’équipe de scientifiques menée par Ron Wyatt à découvert une structure ayant quasi les mêmes dimensions données dans la Bible pour l’Arche (150 mètres de long, sur 50 mètres de large).
Après analyse des prélèvements, il apparait une forte teneur en carbone et de métal sur les échantillons prélevés, démontrant que cette structure n’est pas un phénomène naturel, mais une création humaine.
Mieux, les chercheurs munis de détecteurs de métaux, et de radars ont démontré, grâce aux technologies numériques, qu’il s’agissait bien une structure ressemblant sans aucuns doutes à celle d’un bateau.
A chacun de se faire son opinion en visionnant cette passionnante vidéo (en trois épisodes).
Et puis, la Bible n’est pas la seule à évoquer le Déluge :
13 épisodes convergents sont arrivés jusqu’à nous.
On retrouve le thème du déluge dans la mythologie grecque, Zeus ne laissant que deux survivants pour repeupler la Terre ainsi que dans l’Avesta, ce texte sacré Iranien ou même dans le Veda qui raconte le sauvetage de Manu.
Dans le Popol Vuh, texte sacré des Mayas, dans la mythologie Scandinave, dans des comptes populaires Lituaniens, ou même dans le Shiji Chinois, les déluges se suivent et se ressemblent.
De l’épopée de Gilgamesh, nous venant de tablettes babyloniennes, jusqu’aux découvertes récentes racontées par William Ryan et Walter Pitman dans leur livre « Noah’s flood » nous avons aujourd’hui la quasi certitude qu’il y a 7600 ans, une inondation massive a eu lieu. lien
Dans l’épopée de Gilgamesh, un éclairage légèrement différent de celui de la Bible nous est proposé.
Avant l’élimination causée par le déluge, les dieux se réunirent et votèrent l’élimination de l’humanité. Tout cela fut tenu secret mais Enki s’en fut trouver Utnapishtim (Noé) pour le prévenir et lui dit : « détruis ta maison, construit un bateau ! Abandonne tes biens, cherche ta vie, renonce à tes affaires, maintiens ton âme en vie ! lien
A bord du bateau, emmène la graine de toutes les choses vivantes ; le bateau tu construiras, ses dimensions seront sur mesure »
Le déluge a même fait l’objet de plusieurs chansons, dont celle-ci. (le navire)
Comme l’écrit Werner Keller « chez les populations du continent américain, diverses légendes, qui avaient cours bien avant le voyage de Christophe Colomb, conservaient le souvenir d’une catastrophe du même genre ; de même en Australie, aux Indes, en Polynésie, au Tibet, au Cachemire et en Lituanie, le souvenir d’une sorte de déluge s’est perpétué jusqu’à nos jours ». lien
Pour l’instant, au lieu d’un déluge, on en serait plutôt à l’inverse, dans une diminution des eaux souterraines qui, s’il faut en croire une étude à paraitre dans « Geophysical Research Letters », auraient diminué de moitié dans le monde, en raison d’une surexploitation par l’homme. lien
On constate aussi la disparition programmée de la Mer d’Aral, (elle a perdu 50% de sa surface depuis 1960) du lac de Tchad, (il s’est réduit de 90%, passant de 25 000 km2 en 1963 à moins de 1500 km2 en 2001) ou même du lac Titicaca menacé d’assèchement. lien
Sans vouloir tomber dans un catastrophisme de mauvais aloi, force est de reconnaitre tous les signes avant coureurs d’un changement radical de cette planète.
Il faut en prendre pour preuve le travail méticuleux de recherche d’une équipe de scientifiques du CRED (centre de recherche sur l’épidémiologie des désastres) de l’Université Catholique de Louvain qui ont comptabilisé le nombre de catastrophes climatiques qu’a connu le Monde depuis les années 50.
Ils ont constaté une augmentation exponentielle des tornades, tsunamis, ouragans, tremblements de terre, éruptions volcaniques. lien
Le plus étonnant est le parallèle que l’on peut vérifier entre le graphique de ces augmentations, et celles annoncées par Winfried Otto Schumann dans sa théorie de la résonnance.
Dans sa théorie, Schumann annonçait que l’augmentation du taux de vibration de la terre (7,8 cycles) provoquerait des catastrophes climatiques proportionnelles à l’augmentation de ce taux. Il est de 12 aujourd’hui. lien
Sur ce lien, plus de détails sur les mesures de ces résonances qui sont effectuées en temps réel depuis 2001 sur le site de l’Observatoire Géophysique de Modra, en Slovaquie.
On se souvient de cette découverte convergente de trois chercheurs, qui travaillant dans des domaines différents, ont découvert que l’humanité avait été rayée de la planète il y a 75 000 ans, suite à l’explosion de l’hyper-volcan Toba, et qu’il ne serait resté sur la planète que 2000 êtres humains. lien
Mais revenons au « livre de Dave », si un tel déluge se reproduisait aujourd’hui, quelle trace de notre histoire mondiale et de nos civilisations resterait-il ?
Bien sur aujourd’hui, personne ne songerait à enterrer sa « profession de foi » sur un support papier, même à l’intérieur d’une boite étanche, et on préférera utiliser un support numérique.
Mais comment réagiront ces informations sur supports numériques, sachant qu’il faut éviter la proximité avec des aimants, mais aussi des températures extrêmes, tout comme d’une humidité relative (autour de 35%).
Dans le cas d’une inondation, d’un incendie géant, il est évident que les supports numériques n’ont que très peu de chances de perdurer. lien
On sait aussi grâce au travail des paléomagnétistes que les minerais fortement magnétiques des fonds océaniques sont capables localement de perturber une boussole. lien
Et puis, il ne faudrait pas oublier pour autant les orages magnétiques dégageant jusqu’à 1000 nT (nanotesla).capables d’endommager un vaisseau spatial, ou des satellites. lien
Un support numérique, même bien protégé en sortira-t-il indemne ?
Faudrait-il alors graver nos messages dans la pierre, ou sur des tablettes d’argile, à l’instar des civilisations anciennes. lien
Sur ce lien, une intéressante lecture du message que les sumériens nous ont laissé sur ces tablettes d’argile.
Admettons que le message enfoui ait échappé à tous ces « prédateurs » éventuels. quel chauffeur de taxi a-t-il déjà enterré sa « bible numérique » au fond de son jardin ?
Cette question en appelant une autre.
Si à la lecture du « livre de Dave » tous les chauffeurs de taxi du monde se mettent à enterrer leurs écrits, les rescapés d’un futur déluge auront beaucoup de mal à se « faire une religion », parmi le choix proposé, ce qui laisse augurer de nouvelles guerres de religions afin qu’une croyance triomphe des autres.
Rien de bien nouveau sous le soleil dans le fond.
Car comme disait mon vieil ami africain :
« On lie les bœufs par les cornes, et les hommes par la parole »
L’image illustrant le texte est d’Olivier Ferra.
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