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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Cités d’aujourd’hui, France d’hier

Cités d’aujourd’hui, France d’hier

"Je suis né dans la ville d’Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers.
Garlaban, c’est une énorme tour de roches bleues, plantée au bord du Plan de l’Aigle, cet immense plateau rocheux qui domine la verte vallée de l’Huveaune.

La tour est un peu plus large que haute : mais comme elle sort du rocher à six cents mètres d’altitude, elle monte très haut dans le ciel de Provence, et parfois un nuage blanc du mois de juillet vient s’y reposer un moment.Ce n’est donc pas une montagne, mais ce n’est plus une colline : c’est Garlaban,..."
Marcel Pagnol.

Une histoire vraie, un roman de vie dans une garrigue odorante et joyeuse, chargée de tendresse et d’émotion, comme un enfant libre et heureux. On s’y engouffre et l’on s’y reconnait. À travers son histoire, Marcel Pagnol raconte toutes les enfances... du moins telles qu’elles devraient être.

Une belle enfance contée par un poète, un romancier. Une enfance telle qu’elle devrait être, loin des cités crasseuses et malodorantes, plantées comme des furoncles au beau milieu du paysage, dévoreuses d’espérance, pourvoyeuses de drogue, de violence, de misère, d’illusions et de chimères.

L’enfance c’est d’abord un lieu, un environnement harmonieux. C’est aussi une aventure de vie où la nature et la culture en accord rivalisent sans se quitter des yeux. Ce sont des émotions, des montagnes de peurs et de doutes que l’on partage avec deux modèles rassurants. Pour les plus chanceux d’entre nous, une maman et un père présents.
 
La gloire de mon père...le château de ma mère...

Le privilège de l’enfance éclate dans les modèles lumineux d’amour et de beauté qui fleurissent au berceau sous le regard attendri et la présence rayonnante d’une maman et l’autorité bienveillante d’un père attentif et serein.

Ainsi naissent nos premiers appuis, la maman est une reine que l’on installe à vie dans un château, le château de ma mère, rien n’est assez grand, rien n’est assez beau pour contenir sa douceur et sa chaleur, rien n’est assez beau pour elle. Toute notre vie elle nourrit nos émotions et nous parle de la femme qui lui ressemble tant.

Et le père, tout d’abord rival ombrageux et rugueux, malgré lui, revient en force et en gloire au fil de la vie et se retrouve magnifié dans nos souvenirs, quand le sort malheureux nous prive de sa présence.

La gloire de mon père prend toute sa signification à l’automne de notre histoire, et l’on se met à lui parler sur les chemins d’hier mais aussi de demain et ceux d’un espoir plus lointain. C’est une enfance d’aristocrate me direz-vous, peut être, mais c’est une aristocratie du coeur et de l’esprit et le privilège de tous...la nature sert aussi équitablement les gens simples et modestes.(Gérard Depardieu évoquant le souvenir de son père avec respect et tendresse, lui, le voyou d’hier, l’enfant à problème, aujourd’hui immense acteur

Les nantis, ceux dont l’aisance échappe à l’imaginaire des pauvres, n’ont pas le monopole du bonheur.

L’enfance, c’est tout d’abord la réalité et la noblesse d’une famille présente et vivante, un foyer, une cellule, qui se construit à l’abri des courants et des marées perturbants du monde ambiant. Ce n’est pas un moulin ouvert aux quatre vents.
C’est un héritage, c’est naturel...c’est peut-être là que l’environnement social et culturel interviennent et nous parlent à travers un passeur d’espoir, comme Marcel Pagnol. Faut il encore savoir lire, écouter et voir.

Mon père s’appelait Joseph. Sa voix était grave et plaisante et ses cheveux, d’un noir bleuté, ondulaient naturellement les jours de pluie.
Il rencontra un jour une petite couturière brune qui s’appelait Augustine, et il la trouva si jolie qu’il l’épousa aussitôt. Je n’ai jamais su comment ils s’étaient connus, car on ne parlait pas de ces choses-là à la maison. D’autre part, je ne leur ai jamais rien demandé à ce sujet, car je n’imaginais ni leur jeunesse ni leur enfance. L’âge de mon père, c’était vingt-cinq ans de plus que moi, et ça n’a jamais changé.Ils étaient mon père et ma mère, de toute éternité, et pour toujours.

La famille, c’est un empire de partage et de tendresse, un univers paisible où l’on s’abandonne à la confidence en confiance. C’est aussi l’oreille du monde, mais c’est l’oreille discrète, toujours attentive.

Jamais l’on pourra reprocher à nos parents la misère matérielle, d’avoir eu faim et froid, d’avoir porté de modestes hardes, des chaussures fatiguées, au contraire. C’est avec plein de gratitude dans le regard et dans la voix que l’on s’épanchera sur ces précieux souvenirs rapiécés, odorants de chair, aux clameurs retentissantes. Cadeaux d’autrefois... autrefois, comme le début d’une histoire au chevet du tout petit....mais l’on se souviendra d’un manque d’écoute, d’un problème pour nous insoluble dans notre imaginaire riche et fragile, culpabilisant et chimérique...du poids d’un doute, d’une angoisse récurrente et destructrice. L’enfant rêve sa vie et vit son rêve. Les bons parents aménagent et protègent ce lieu sacré de création pure. L’onirisme des contes de fées sont la propriété des petits et des plus grands, qui en saisissent le sens et le prix. Entamer et pervertir ce territoire c’est prendre le risque de rompre l’harmonie de l’éducation, c’est briser l’espoir d’évolution et de développement de l’enfant.

La réalité me direz-vous, la crise, le chômage...faux problème, la famille est un ventre animal qui se construit, se développe et secrète ses anticorps. La famille, à l’image du placenta de la mère protège l’enfant. Une maman de modeste condition peut mettre au monde un bel enfant avec tous les espoirs du monde, c’est la présence du père qui fait la différence.

Père manquant, fils manqué...Que sont les hommes devenus ? Guy Corneau.

Peut-être qu’un jour les hommes cesseront de s’en remettre toujours à la collectivité.

Pourquoi faudrait-il trouver toujours des excuses à l’homme, alors que le mammifère s’implique et se responsabilise naturellement. Que font les pères des enfants et adolescents en révolte qui rivalisent d’ingéniosité pour détruire et brûler ?
D’où vient cet enfant habité par la haine ?

On nous avait dit qu’il avait un père, mais on n’en voit point ! ça n’est peut-être pas vrai…Il n’en a peut-être pas….Il n’en n’a peut-être jamais eu ! On se trompe des fois dans la vie. S’il en avait eu, on l’aurait vu…Parce que s’il en avait eu, il se serait montré. Hein ! C’est un homme…il se serait montré !

Les modèles existent, la famille respectable et respectée... les enfants heureux aussi.
Il se trouve qu’ici, le père, une fort belle personne, est aussi un éducateur cultivé et curieux qui pratique l’un des plus beau métier du monde, celui d’enseignant.


Critique/Presse
 :

La Gloire de mon père constitue une œuvre remarquable. Marcel Pagnol y évoque la figure de ce père instituteur, qui disposait d’une culture étendue, savait communier avec la nature et possédait une haute conscience morale. Et l’enfant était comme ébloui lorsqu’il le suivait par la garrigue matinale. A la Bastide Neuve, Marcel Pagnol connut le bonheur auprès de ceux qui l’entouraient. Car il y avait encore là sa mère, toute tendresse, et l’oncle Jules, d’une sagacité sans égale. Ces êtres réels, il les a aimés, mais à mesure qu’ils s’étaient éloignée dans le temps, ils s’étaient selon l’excellente remarque de Bernard de Fallois, transformés en personnages. Et dans le récit qu’il a fait de scènes vraies, le mémorialiste prend autant de plaisir que le romancier qui laisse courir son imagination, il est d’une certaine façon aussi libre. Pagnol a dit : "Si j’avais été peintre, je n’aurais fait que des portraits". Ceux qu’il a tracés des personnages de son enfance restent merveilleusement vivants.
Alors que les cultures régionales s’efforcent de renouer avec leurs traditions et de retrouver leurs racines, il n’est pas mauvais de reconnaître en Marcel Pagnol une sorte de précurseur.


Guy Le Clec’h
http://www.ac-strasbourg.fr/pedago/lettres/lecture/Pagnolbio.htm


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44 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 5 mai 2010 10:23

    Bonjour, Jack, et merci pour ce très intéressant article autour de Pagnol.

    A l’évidence, l’image du père s’est fortement dégradée durant des les dernières décennies. Ou plus exactement elle s’est estompée dans la majorité des familles au profit de modèles extérieurs exagérément, insidieusement et dangereusement promus par les médias du spectacle (cinéma, musique et surtout télévision).

    Des modèles alimentant parfois les fantasmes les plus délirants chez des jeunes qui, passant de l’enfance à l’état adulte se retrouvent démunis, sans repères et frustrés par une vie sans éclat, très loin de ce dont ils avaient rêvé en admirant les stars friquées du show-biz et du sport ou les animateurs et animatrices pipoles portés abusivement au firmament méditiatique par la conduite de débiles émissions de télé-réalité.

    Une image du père tellement estompée qu’elle en devient parfois totalement inaudible, au profit de tous ceux, gourous, chefs de bande et autres manipulateurs intéressés qui entretiennent les illusions là où le père n’a qu’un discours de bon sens devenu totalement ringard.

    Les pères sont à la peine, et ce n’est pas demain qu’ils reprendront la main et réussiront à faire comprendre à leurs enfants que leur vie peut être réussie, grâce au travail et au respect de chacun, dans un métier et des loisirs simples !


    • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 11:19

      @ Fergus,

      A première vue, c’est d’une facilité ringarde de montrer la suprême harmonie pagnolesque.

      Le but de l’opération, et vous allez aussi dans ce sens, la famille...« à l’ancienne » n’est pas

      une vue de l’esprit. Ce peut être en plis chez des jeunes qui se sentent bien ensemble.

      un désir, un souhait, une revendication simplement naturelle, mais aussi culturelle

      Quand les mois auront passé
      Quand seront apaisés
      Leurs beaux rêves flambants
      Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds
      Ils s’apercevront émus
      Qu’ c’est au hasard des rues
      Sur un d’ces fameux bancs
      Qu’ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour


      Oui mais le feu couve alors sous la braise et la foi fait le reste.

      Vous soulignez la dégradation, les chimères dévastatrices, les maux de notre temps.

      Il semblerait que nous ayons des discutions d’ancêtres

      Tout de même, avant de frapper, cracher, détruire et bruler, il fut d’abord un bébé cet ado arrogant.

      Une confidence de Léo Ferré, lui qui avait l’apparence inquiétante

      je suis né le 24 août 1916 à quatre heures de l’après-midi.
      Ma maman avait été accouché par une sage-femme qui s’appelait Madame Rigoni ; et quand j’avais quatre ans, ma mère m’a dit :
      " Tu vois, ça, c’est Madame Rigoni, c’est elle qui est venue prendre le choux " Oui, je n’ai pas dit à ma mère, même à cette époque là, que cela me faisait rigoler parce que je savais que ce n’était pas le choux. J’étais dans la rue, je savais tout mais je ne lui ai rien dit, par respect pour elle, et alors je dis comme ça que je suis né le vingt quatre août 1916 ça fait que, maintenant, si vous faîtes le calcul , je l’ai fait l’autre jour,ça fait ...soixante sept ans, sept mois et des poussières, oui, c’est ça, mais il faut le dire... comme ça on m’emmerdera plus, non ? 


      C’était le temps de la tendresse et du respect...le temps de l’humain.


      • miel de fiel miel de fiel 5 mai 2010 11:27


        Un pays évolue toujours, progrès intellectuels et culturels, modifications de l’habitat, tout était promesse en France...

        Sauf que les changements à marche forcée avec des cultures et de nouveaux résidents identitairement ethno immuables sans amour pour la France avec des projets politiques précis ont précipité les français dans le wok infernal dont notre chef de l’Etat active les flammes zélemment pour obtenir une bouillie inerte et infecte de saveur.

        Comme voisine d’Aubagne et marseillaise par hasard, je me sens sans pays, sans terre, usurpatrice à chasser de la foire d’empoigne malsaine qui tourbillonne de haine. Je n’ai plus que mes souvenirs de la France d’hier riche de ses terroirs, de sa gastronomie, de sa culture, de sa mode, de ses parfums et de ses artisans aux mains précieuses.

        Ce qui va nous dominer vaut cent mille fois moins que nous ! alors pourquoi cette régression civilisationnelle au lieu de continuer notre travail de construction pour les générations à venir.
         
        A quel autre pays actuellement demande-t-on de se renier ainsi ? 
         


        • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 12:01

          miel de fiel,

          évidemment c’est un peu aigre-doux, voire même franchement difficile à déguster...miel de fiel.

          En attendant nous en sommes au même point.

          L’ultime et l’unique recours...la participation active à la vie de la nation et la votation, comme on dit dans mon pays d’adoption, la Suisse. Français de coeur, comme vous je vote, mais...

          La naïveté grotesque des enfants fait peine à voir, surtout si l’on veut bien la comparer à la maturité sereine qui caractérise les adultes. Par exemple, l’enfant croit au Père Noël. L’adulte non. L’adulte ne croit pas au Père Noël. Il vote.

          Manuel de savoir vivre à l’usage des rustres et des malpolis / Éditions du Seuil / / Mots-clés : enfants

          • miel de fiel miel de fiel 5 mai 2010 14:40

            Je suis une abeille magique qui distille toute la môvaiseté des humains pour en faire un breuvage ..... magique !

            Une banshee à la main verte qui caresse les petites abeilles sauvages noires de Provence, une, même, que j’avais prise dans ma main a vibré sur ma peau de longues longues secondes sans me piquer......

            Etiez-vous négatif, découragé, lorsque vous avez écrit votre message ? Vous n’avez gardé que le fiel en bouche.


          • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 14:52

            miel de fiel,

            Je faisais une boutade.

            Si j’ai le gout de l’amertume en bouche, c’est en pensant

            à la France devenue.

            Merci pour votre poésie bourdonnante.


          • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2010 12:13

            Tout est dans l’ Art  ;

            L ’ Art de la narration de Marcel Pagnol , la mise en situation des personnages . le dire provençal , la joie de vivre avec un bout de pain en buvant l’ eau de la fontaine , la tendresse ou la rudesse des mots , la traversée en ferry-boat , l’ exotisme de cette manière de vivre , un cheval nommé Ulysse ....

            On ne peut écrire de si belles histoires sans avoir été heureux . Le bonheur transfigure le talent .

            Un bambin de quatre ou cinq ans , par un jour lumineux de fin de printemps je me souviens , donnant une main à ma maman l’ autre à mon père je les tirais vers le verger derrière la maison , un beau couple , lui un peu chinois les yeux légèrement bridés sourire Marlon , maman , sa robe blanche à gros pois bleus indigo , coiffure chignon sourire Marlène , je voudrais cette mirabelle , elle est pas mûre encore dit papa , un sourire pour confirmer ma demande , il me la cueillit quand-même , il faisait soleil , le couple s’ entendait à merveille , c’ était le meilleur fruit de ma vie . 

            Une grâce éternelle ce moment là .

            Toutes les complications futures étaient balayées par avance , j’ étais heureux par procuration .

            Après , les mots sur beaucoup de fils , c ’est de la balavassion forcée .

            Bonne journée à tous .


            • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 12:47

              Capitaine,

              les pommes se récoltent sous les pommiers.

              poète du grand large à tout vent et de l’avis de tous vous demeurez.

              La marche nuptiale

              Mariage d’amour, mariage d’argent
              J’ai vu se marier toutes sortes de gens
              Des gens de basse source et des grands de la terre
              Des prétendus coiffeurs, des soi-disant notaires

              Quand même je vivrai jusqu’à la fin des temps
              Je garderais toujours le souvenir content
              Du jour de pauvre noce où mon père et ma mère
              S’allèrent épouser devant Monsieur le Maire

              C’est dans un char à bœufs, s’il faut parler bien franc
              Tiré par les amis, poussé par les parents
              Que les vieux amoureux firent leurs épousailles
              Après long temps d’amour, long temps de fiançailles

              Cortège nuptial hors de l’ordre courant
              La foule nous couvait d’un œil protubérant
              Nous étions contemplés par le monde futile
              Qui n’avait jamais vu de noces de ce style

              Voici le vent qui souffle emportant, crève-cœur
              Le chapeau de mon père et les enfants de chœur
              Voilà la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes
              Comme pour empêcher la noc’, coûte que coûte

              Je n’oublierai jamais la mariée en pleurs
              Berçant comme un’ poupée son gros bouquet de fleurs
              Moi, pour la consoler, moi, de toute ma morgue
              Sur mon harmonica jouant les grandes orgues

              Tous les garçons d’honneur, montrant le poing aux nues
              Criaient : « Par Jupiter, la noce continue ! »
              Par les homm’s décriée, par les dieux contrariée
              La noce continue et Viv’ la mariée !

              Georges Brassens

              L’amour pour ses parent, l’amour de soi même et l’amour des autres.
              Hors de cette optique on peut avoir recours au dressage
              avec des êtres entre chiens et loups


            • Fergus Fergus 5 mai 2010 13:11

              Un grand merci, Jack, d’avoir mis en ligne ce texte de Brassens, l’un des plus beaux qu’il ait écrits. Peut -être parce qu’il est en grande partie autobiographique.


            • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 14:29

              Fergus,

              Eh oui ! diraient en choeur les anciens du village, sur le banc abandonnés...

              En fait quand on a la chance de conjuguer le passé au quotidien,

              sans pour cela se piéger dans la nostalgie mais simplement pour donner

              quelques couleurs à la palette présente, on goute le privilège d’avoir connu des parents

              et le doux privilège de la famille.


            • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2010 12:18

              L’adulte ne croit pas au Père Noël. Il vote.

              Ca l’ fait ...... smiley


              • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 12:35

                Capitaine,

                Une dernière pour la route


                • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 12:37

                  oublié en route

                  Malgré les flots de bave haineuse dont je ne cesse de les enduire à longueur d’antenne, les jeunes s’obstinent à affluer à ces enregistrements en plus grand nombre que les rares sympathiques vieux cons qui m’honorent chaque semaine ici de leurs chaleureux et ultimes tremblotements pré grabataires. C’est à se demander si ces étourneaux d’adolescents, frémissant d’enthousiasme et cloqués d’acné, ne croient pas que je plaisante quand je leur dis que je les hais.

                  Chronique de la haine ordinaire / Éditions du Seuil / / Mots-clés : jeunesse

                  l’enfant impénitent.

                  • Vipère Vipère 5 mai 2010 12:45

                    Bonjour à tous

                    A Jack Mandon

                    Selon le proverbe chinois « le paysage est à la fois devant les yeux et derrière les yeux ».

                    Chacun de nous a une image associée au paysage et le définit au travers de ses propres références. Tous les peuples n’expriment pas la même notion de paysage.

                    Les cités d’aujourd’hui et la provence de Marcel Pagnol souligne une dichotomie irréversible de deux schémas conceptuels de l’environnement et de l’espace de vie.

                    Pour les cités, des espaces de vie déshumanisés pensées selon un concept urbain ségrégationniste, isolant ses populations de toute ruralité et de ses composantes, utiles à l’harmonie de chacun ; la nature et ses bienfaits. 
                    Longtemps négligé, l’environnement est devenu aujourd’hui une préoccupation autant écologique, qu’économique et que culturelle. La recrudescence des jardins ouvriers est un désir de renouer avec la nature, autant qu’une nécessité économique pour bon nombre de citadins. 




                    • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 12:54

                      Vipère

                      Vipère au poing ? non vipère en liberté.

                      Un symbole vivant qui affole bon nombre de gens qui projettent le venin
                      de leurs propres peurs.

                      La politique sera humaine ou ne sera plus.

                      Elle sera intelligente et humaine ou s’en est terminé de l’humanité.


                      • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2010 13:00

                        Magnifique poème Jack ,

                        Me fait penser à ce film de Charlot , où il offre un bouquet de fleurs à la jeune fille aveugle ....

                        une montagne de tendresse .....

                        Garlaban un joli mot dans lequel on met toute son imagination ....


                        • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 14:16

                          Capitaine,

                          Oui bien vu, il s’agit du film « Les lumières sur la ville »

                          Le vagabond au grand coeur, la générosité qui naît de la bonté et non de la richesse.
                          Dans ses errances insolites, Charlot fait la connaissance d’une vendeuse de fleur aveugle.
                          Un quiproquo le fait passer aux yeux de l’infortuné pour un homme riche.
                          Il est désormais prêt à tout pour permettre à la jeune aveugle de recouvrer la vue. 

                          D’une grande émotion.


                        • Vipère Vipère 5 mai 2010 13:18

                          « Tous les peuples n’expriment pas la même notion de paysage. »

                          Ainsi, hier sur canal, présenté par Michel DENISOT m’est apparu un personnage haut en couleur, RAORI chef de tribu indienne d’Amazonie, venu d’un autre monde.

                          Ceint d’une admirable coiffe jaune, le torse peint de couleur noir, la lèvre inférieure proéminente.

                          80 ans assumé haut et fort, bon pied bon oeil, un esprit clair, facétieux et enjoué, un volontarisme à toute épreuve, un guerrier muni de son couperet qu’il a brandi sur la tête des chroniqueurs, prêt à en découdre s’il le faut.

                          L’intérêt général chevillé au corps, ce personnage extraordinaire qui a emporté sans réserve mon empathie pour la cause qu’il défend, la préservation des terres amazonienne où vivent les dernières tribus.

                          Les indiens Kayapo du village Piaraçu luttent contre le barrage hydroélectrique géant de Bélo Monto sur le Xingu, l’un des principaux affluents de l’Amazonie. Ce projet affecterait de façon irréversible le stock de poisson, les espaces forestiers en bordure de rivière ;

                          Le chef veut préserver leur patrimoine que les générations précédantes défendent depuis des millénaires.





                          • TSS 5 mai 2010 13:31


                            non pas michel Denisot mais Ali Badou (denisot n’etait pas là mais à Cannes)... !!


                          • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 14:36

                            Vipère,

                            Le temps linéaire aura pourtant raison des conceptions désormais ancestrales.

                            Comme les indiens du nord, les plumes et le couperet symbolique, quoique coupant,

                            n’arrêteront pas l’exigence du plus grand nombre de consommateurs de tout et de rien.

                            Les boulimiques du nouveau monde exportés de chez nous.


                          • TSS 5 mai 2010 13:40


                            je vais regulièrement sur la tombe de m.Pagnol à la Treille où l’on peut voir le café où fut

                            tourné« Cigalon »  !du cimetiere ,dans le vallon en contrebas,on peut apercevoir les ruines de

                            la ferme construite pour tourner « Regain » !!


                            • Fergus Fergus 5 mai 2010 14:13

                              Citer « Regain », c’est évoquer Giono, un autre chantre provençal des valeurs humaines, indissociable de Pagnol.

                              Et dire que désormais nombre de Marseillais préfèrent aller passer une partie de leur dimanche (jusqu’à trois heures, paraît-il !) dans le centre commercial de Plan-de-Campagne plutôt que sur les crêtes du massif de l’Etoile ou dans les vallons des calanques, on mesure la dérive, pour ne pas dire la décadence, de notre civilisation !


                            • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 14:41

                              TSS

                              Vous me donnez des idées,

                              Les senteurs et les cigales emplissent mon bureau,

                              c’est hélas l’effet d’un acouphène et de l’imaginaire,

                              à moi de transformer la suggestion.

                              Merci


                            • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 14:45

                              Owen

                              L’essentiel, le vécu de l’âme vaut celui du monde puisque c’est le même.


                              • Salsabil 5 mai 2010 15:05

                                Bonjour Frérot ! smiley

                                Comme cette douce nostalgie est tendre à nos coeurs. Cet hommage à Pagnol est aussi voluptueux que les ouates de pollen qui volent aux rayons des buccoliques journées de printemps...

                                Et si on cassait tout ce qui dépasse un étage ? Et si l’on se réappropriait l’espace ? Si nos campagnes reprenaient vie pour que nous puissions à nouveau jouer aux aventures les plus folles au bout du champ d’en face, là-bas tout au bout, loin, si loin...

                                Merci Jack. smiley


                                • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 15:42

                                  petite soeur,

                                  Il existe des citadins qui cultivent, il en existe qui grouillent,
                                  il y en a surtout qui grouillent et qui fourmillent...le repaire sédentaire.
                                  Les ploucs et les plix quand il décendent de Vercingétorix,
                                  ont élu domicile avec un fond d’indépendance et de liberté,
                                  sans doute les descendants des nomades celtiques.


                                • Salsabil 5 mai 2010 15:50

                                  Je ne te le fais pas dire Panoramix !

                                  Signé : Bonnemine ! smiley Heu....Non !!! Falbala smiley


                                • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 15:30

                                  Vilistia,

                                  et surtout, Vilistia en plastique car ce serait pour moi l’unique
                                  occasion de connaitre un bonheur plastifié à vie.
                                  Ainsi nous aurions une multitude d’enfants plastifiés
                                  qui fermeraient leur gueule à jamais...
                                  et dans une probable défenestration joyeuse,
                                  l’incassabilité serait définitivement garanti.

                                  alors on commence quand ?


                                • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 15:53

                                  Viscilia mon amour,

                                  Ainsi tu fais rimer Mandon avec béton,
                                  et plastique globalement avec excentrique
                                  me voici dans l’alexandrin de prisunic
                                  définitivement conquis par le béton.


                                • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2010 15:18

                                  Mais quel est l’ insipide bulles dogue qui a mis moins 1 à Gül  ?

                                  C ’est un article pour les gens aimant la vie ici , les malcomrenants allez voir dans la malcomprennerie ...


                                  • Salsabil 5 mai 2010 15:22

                                    Coucou Cap’tain ! smiley

                                    C’est un con qu’on a pas pris ? smiley smiley


                                  • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2010 15:25

                                    En effet Gül ,

                                    Un malapaspris ...... smiley


                                  • jack mandon jack mandon 5 mai 2010 15:32

                                    Capitaine,

                                    Les misérables avancent doublement masqués

                                    Ce n’est pas interdit d’être malade.


                                  • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2010 15:37

                                    Jack ,

                                    Le service médical prospère ..... smiley


                                  • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2010 15:23

                                    Vilista

                                    Quand tu te mets dans la position du rêve en plastoque t’ as des images en bakélite et en caoutchouc , essaie de mettre un bouquet de fleurs champêtres devant ta boite t’ es haine T

                                    Dirige ton oeil où c ’est beau ....


                                    • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2010 15:29

                                      C’était cela mon enchantement : des humanités diverses et des contrées mystérieuses.

                                      Voilà qu ’ est ce qui faut dire au lieu de parler artificiel .

                                      Des humanités diverses .

                                      Pas tous les mêmes neu-neus .


                                      • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2010 15:35

                                        Vilista ,

                                        j’ t’ houpette ...... smiley


                                        • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2010 15:39

                                          Pour revenir au sujet ,

                                          L’ enfance conditionne le futur adulte .

                                          Mais il ne suffit pas qu’ elle soit belle , faut la regarder avec les sens appropriés .


                                          • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2010 21:06

                                            Allez , nuit étoilée à toutes ous .

                                            Songeons .


                                            • jack mandon jack mandon 6 mai 2010 07:02

                                              Capitaine,

                                              Refermons l’album précieusement, pour mieux le retrouver

                                              Bon vent mon ami


                                              • Clojea CLOJEA 6 mai 2010 08:16

                                                Merci l’auteur pour cette vague de fraicheur de la douce Provence. Magistral et indémodable Pagnol. Ah, le midi de la France, Raimu, Charpin, Fernandel... et le Pastaga à l’ombre des oliviers. Té peuchère... -)


                                                • rocla (haddock) rocla (haddock) 6 mai 2010 08:40

                                                  Il est dans le Vaucluse de magnifiques villages dans leur écrin .

                                                  Au dessus de Carpentras  :

                                                   Venasque ses ruelles sa situation en hauteur , ses fontaines , sa fête de la cerise son atmosphère médiévale ...

                                                  mais pas que , de nombreuses communes avec leurs rues centrales si petites qu’ il faut aller à pied , on imagine la vie il y cinquante ou cent ans en arrière , pas encore de télé , les habitants sortaient une vieille chaise le soir et c ’était parti pour se parler jusqu ’ à dormir ....

                                                  le forgeron ....Monsieur Gaston

                                                  le maréchal-ferrant

                                                  le boulanger et son bois dans la rue

                                                  le marchand de bicyclette ...Monsieur Honoré

                                                  un peu en dehors du village le paysan qui avait des vaches chez lequel vers 5 heures on cherchait le lait avec son bidon ....

                                                  les chevaux dans les champs faisant leur labour ...

                                                  Fallait Pagnol pour le chanter , ce temps .....


                                                  • jack mandon jack mandon 6 mai 2010 14:34

                                                    Capitaine,

                                                    Mon père artisan et patron ébéniste me tenait un discours encore plus radical que le vôtre sur la France de sa jeunesse.

                                                    Quant à vous, quant à moi, nous partageons un discours un peu similaire en regard d’une France que nous percevons bien étrange et étrangère au passé d’hier et d’avant hier.

                                                    Conclusion...aimons à perdre la raison et gardons la foi et vive la vie...et merde à Vauban ! (Léo Ferré)


                                                    • brieli67 7 mai 2010 00:27

                                                      Jacky le vannier ;; ;; ;; ;; ;; ;; ; tu as honte ou quoi ?

                                                      faut pas nous la faire si facile..

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