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Evolution du survivalisme vers un survivalisme plus durable

Le concept de survivalisme est devenu un véritable phénomène de société que l’on ne peut pas nier. Le survivalisme passionne autant qu’il intrigue. De nombreux survivalistes se préparaient à une hypothétique fin du monde qui n’a pas eu lieu, malgré cela la notion même de survie post-apocalyptique n’a jamais été aussi présente que depuis ces dernières années. En témoigne la multitude de séries et de films sur ce thème, réunissant parfois toutes les peurs et angoisses d’une société en proie à une perte de repères et à une crise de défiance du politique. Le survivalisme ne peut se définir simplement par une activité ou un mode de vie. Très longtemps soumis à la méconnaissance et aux préjugés et même aux caricatures, ce courant protéiforme a aujourd’hui évolué en un néosurvivalisme davantage à la recherche d’une indépendance, d’une autonome et d’un retour à la terre. Qui sont ces néosurvivalistes ? Des citoyens marginalisés qui cultivent une paranoïa irrationnelle ? ou sont-ils seulement des individus soucieux de se préparer et d’anticiper des crises économiques ou des catastrophes naturelles ?

Le survivalisme : un concept venu des USA

 Le survivalisme est un terme qui vient de l’anglais Survival (en français survivance) ajouté du suffixe « -isme » (doctrine ou pratique) et fut inventé par Kurt Saxon. Même si la survie est millénaire (après tout nous sommes le fruit de la survie d’une espèce), le courant du survivalisme est né aux États-Unis dans les années 1960-70 mais il a véritablement connu son essor au lendemain du premier choc pétrolier. Dans un contexte d’effondrement économique (hausse des taux d’inflation et du chômage) et de dépendance énergétique, cette conjonction des crises éveilla une partie de la population à l’intérêt puis à la nécessité de devenir autonome et auto-suffisant. Le sentiment d’inquiétude était fort et la crainte d’un effondrement du système économique et politique omniprésente. Tout pouvait basculer très vite. Cette fébrilité s’est amplifiée avec la fin des 30 glorieuses marquée par une forte croissance économique. Cette période florissante a laissé place aux 30 piteuses, une période marquée par des crises répétitives, monétaires (fin de l’étalon or en 1971, crise de l’euro), pétrolières (2 chocs pétroliers de 1973 et 1979), immobilière (crise des subprimes en 2008) et financières (la dernière en date avec le scandale de « Swissleaks« ).

C’est cette angoisse permanente de la pénurie, du manque qui alimente l’obsession d’une survie basée sur l’auto-suffisance. Des événements majeurs ont contribué à exacerber cette obsession et ont permis au concept de survivalisme de dépasser le cadre du territoire américain. C’est pourtant dans ce pays où le principe d’autosuffisance est une des valeurs fondatrices que la communauté des « preepers » est la plus importante. Leur devise est celle de Benjamin Franklin « Failure to prepare is preparing to fail », échouer sa préparation c’est préparer un échec. Ce drapeau représentant un serpent à sonnette lové en spirale arborant la devise « Don’t tread on me » (« ne me marche pas dessus »). Ce drapeau, le Gadsden flag, remonte à la guerre d’indépendance américaine. On les appelle aussi les néosurvivalistes. Ils seraient plus de 3 millions aux Etats-Unis et au lendemain de l’ouragan Katrina qui a fait 1836 morts en 2005 (la plus coûteuse catastrophe naturelle de l’histoire des Etats-unis), de l’ouragan Sandy leur nombre s’accroit fortement.

Quelle que soit la forme que prendra cet apocalypse attendu, crise économique, financière, immobilière ou monétaire, catastrophes naturelles en cascade, séisme, accident ou attaque nucléaire, acte terroriste ou pandémie (problématique toujours actuelle de la grippe aviaire et du virus Ebola…) ou plus globalement un effondrement économique et des Etats, les « Preppers » sont préparés à l’affronter : stocks de nourriture, abris souterrains, aliments en conserve, armes, purificateur d’eau etc… : ils ont tout prévu !

En France la nuance est marquée, le survivaliste recherche un art de vivre, un retour aux sources voire à la terre. Il cherche parfois à maintenir une forme de confort moderne, il a le souci de se protéger contre les différentes menaces et de construire sa « base autonome durable ». Le survivalisme est alors vu comme un mode de vie et un retour à des valeurs fondamentales : chasser, pêcher, cultiver et bien d’autres activités qui tendent toutes vers l’autonomie durable.

le terme a été remplacé par celui de prepper. Le prepper, s’il ne diffère pas du survivaliste quant aux pratiques mises en œuvre pour la survie (réserves de nourriture, de matériel médical, de moyen de défense, construction de sa base autonome durable, préparation physique ou spirituelle, etc.) et qu’il demeure toujours une réaction à l’anxiété ambiante, au contraire, pour le prepper la préparation au pire se présente plutôt comme un mode de vie, une attitude quotidienne que comme un moyen de survie.

En ce sens peut-on dire que le survivalisme est une forme de dissidence ?

Le survivalisme est-il alors une simple sous-culture née d’une peur irrationnelle ? ou trouve-t-il sa justification dans la recherche d’un autre mode de vie ?

Au final le survivalisme n’a fait que répondre à « l’ambiance sociale ». Et aujourd’hui, même si certains médias Français commencent à s’intéresser au mouvement, il reste marginal.

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Les abris atomiques pendant la guerre froide
L’époque de la guerre froide est révolue pour autant les craintes d’un effondrement de la société et de menaces extérieures n’ont jamais été aussi présentes.

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8 réactions à cet article    


  • Tillia Tillia 21 février 2015 11:09

    Il me semble qu’il y a une différence entre le survivalisme qui est plutôt une vision apocalyptique et unevéritable discipline para militaire et sûrement pas à la portée de monsieur tout le monde - car ça demande un équipement de pro - et l’auto suffisance qui ne demande qu’un terrain à cultiver et beaucoup d’huile de coude, c’est plutôt un réflexe économico/familial qu’un réflexe d’auto défense. 


    Il faut se replonger dans Malvil, de Robert Merle, pour s’apercevoir que le survivalisme nécessite de gros moyens, les solitaires et les fauchés sont condamnés à errer et à se faire descendre car pas une miette ne leur sera donnée, théorie du looser vs winner, cigale vs fourmi, c’est un peu la façon de voir des preppers. 

    Il est présomptueux d’être certain de s’en sortir en cas de catastrophe apocalyptique, parce-qu’on possède un abri anti atomique bourré de victuailles, je crains qu’un tel modèle ne puisse survivre à la chute d’une météorite monstrueuse à deux pas du dit abri, c’est ballot, mais personne ne peut prédire où ce genre de géocroiseur va se crasher. 

    Je préfère le modèle du père tranquille qui cultive son potager, a 2 ou 3 poules, quelques lapins, un bon four de quoi faire du pain et qui ne pense pas à chaque instant à sa survie à la fin du monde.. ça doit être épuisant ... surtout quand déçus, ils l’ont été par centaines, cette fin du monde programmée (2011) n’arrive pas ... 







    • cevennevive cevennevive 21 février 2015 11:30

      « échouer sa préparation c’est préparer un échec. »


      Cela me fait penser à cette pub où l’on demande à Manaudou quel est le secret de sa réussite. Il réfléchit, très sérieux, et répond « la préparation ».

      Et là, on s’aperçoit que cette préparation consiste à se laver avec le savon X et de se parfumer avec le déodorant Y...

      Bon, je redeviens sérieuse.

      Avant de se préparer au survivalisme, il faudrait s’habituer au minimalisme, et nous en sommes très loin.

      Tous ces produits qui nous entourent et dont nous n’avons pas un réel besoin vital, sommes-nous capables de nous en passer ?

      Tillia a raison, un four ou une cuisinière à bois, un petit potager, quelques arbres fruitiers et quelques poules, voilà le principe vital de tout minimaliste.

      Pour le clash éventuel, de toutes les façons, nous n’aurons plus la possibilité de faire du feu pour se chauffer ou cuire des patates, alors...

      Dans Malvil, je crois que les survivants sont dans une grotte où sont entassés des fûts de vin. Ce n’est tout de même pas trop mal comme « survivalisme », non ?


      • izarn izarn 22 février 2015 00:02

        @cevennevive
        Si j’installe une turbine dans ma cabane au bord de la rivière, ce n’est pas du survivalisme, c’est pour ne pas payer la rente seigneuriale à EDF et flinguer mon environnement.
        Si je ne me connecte pas au réseau d’eau, c’est pour ne pas payer de taxes hallucinantes.
        C’est aussi pour ne pas payer des impots, TVA et autres à l’Etat.
        J’appelle ça survivre...Aux prédateurs.

        Dans le survivalisme, ils ne parlent pas des prédateurs...
        Adage : Si tu combats sans connaitre tes ennemis, tu n’es qu’un abruti.
        Et si tu ne combats rien, tu n’es qu’un imbécile heureux.


      • Yanleroc Yanleroc 22 février 2015 00:49

        @izarn

        « Et si tu ne combats rien, tu n’es qu’un imbécile heureux. »

        « Heureux », j’ imagine ce que ça doit être ! c’ est «  Heureux  » 

        mais «  imbécile  » ?? ...

        Comment faire si on en était pas un avant, pour le redevenir ?...

        « Dans le survivalisme, ils ne parlent pas des prédateurs... »

         Et pour cause, ils sont tous équipés !!

        Quand c foutu c foutu !

      • soi même 21 février 2015 15:01

        Dans c’est article il manque les Runes adequois pour être parfait  !


        • elpepe elpepe 21 février 2015 21:28

          oui pour survivre une bombe atomique il suffit de monter sur la plus haute colline, mettre les bras en croix et regarder le feu d’artifice
          D’ailleurs pourquoi y survivre, c’est une mort instantanée, radieuse, comparée a des années de souffrance et horreurs absolus, ma foi


          • Yanleroc Yanleroc 22 février 2015 00:18

            Quand on a des enfants encore jeunes, les problèmes de survie prennent une autre dimension. 

            En effet je ne vois pas bien le solitaire ou célibataire même très misanthrope, mettre toutes ses économies dans un terrier grand luxe (sauf s’ il a de l’ argent en trop).
             
            Dans un monde de +en+ insécure le Survivalisme peut-apparaître
            comme un devoir à celui qui veut protéger sa famille.

            C est vrai que ça peut-être dérisoire et inaccessible, trop cher, mais c comme de vivre en mer : 

            il faut être minimaliste, auto-suffisant, et dans la tempête,
            vous serez bien content d’ avoir préparé votre bateau au mieux. 
            Sinon vous allez vous bouffer les c.... surtout s’ il y a du monde a bord . 

            Alors fataliste ou résistant ?. ..

            Résistance , dissidence, Action !
            ou
            Fatalisme, épicurisme, Carpe Diem !

            Il est vrai que quand on possède déjà son lopin de terre et sa maison, il ne reste plus qu’ a faire un trou quelque part... Gare aux tsunamis et centrales nucléaires !

            Fataliste, c’ est « après moi le déluge ! »

            • eau-du-robinet eau-du-robinet 22 février 2015 09:03

              Bonjour,
              .
              Le président Poutine a ordonné « hier » les exercices d’armes nucléaires les plus importants de toute l’histoire, et trois navires de combat de plus se sont joints à la flotte russe en Méditerranée, la tension monte et seuls les médias alternatifs ont suffisamment de liberté et de courage pour diffuser cette information pour le moment.
              http://stopmensonges.com/la-reputation-du-journaliste-vedette-brian-willians-detruite-et-3-de-ses-collegues-journalistes-assassines-car-ils-allaient-reveler-les-infos-transmises-par-la-russie-au-sujet-des-attentats-du-11-sept/
              .

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