K.libres : le magazine gratuit de formatage des étudiants angevins
Lecture du gratuit K.libres « Le mag gratuit des étudiants ». Belle maquette et, je dois l’avouer, bien rédigé, en fait c’est très pro. C’est assez étonnant, nous sommes vraiment à l’ère du gratuit. A Angers on trouve de plus en plus de magazines culturels gratuits. Tout cela est bien sûr financé par la publicité et Angers Loire métropole. En contrepartie, on n’y critique ni le PS ni la mairie d’Angers dont le maire est socialiste. Ici tous les médias sont aux mains du PS comme l’a bien analysé Stéphane Curet dans un de ces articles sur son blog. On y parle donc politique sans être partial ; dans l’édito de ce numéro 9 , on est même très clair : « Comprenez , nous sommes de la vieille école. De celle qui considère qu’il est urgent de prendre position, de débattre, de militer. »
Ce numéro d’avril/mai a été rédigé avant les élections présidentielles. Ils ont été obligés de donner la parole à quatre jeunes militants politiques : UDF, UMP, PS, LCR pour nous faire croire à l’équité. Mais à l’intérieur on peut s’apercevoir de l’orientation politique de cette revue.
On peut y lire une interview complètement insensée de Benoît Delépine : « Chacun est libre de voter pour qui il veut à partir du moment où il s’agit d’un candidat républicain. Ce qui exclut Sarkozy et Le Pen. « Et pourtant il se sent proche de José Bové dont les valeurs sont vraiment antirépublicaines. Il l’a déjà démontré en détruisant une parcelle de maïs transgénique.
Laurence Mijoin reproche au cinéma français d’être peu engagé mais sous sa plume cela veut dire qu’il n’est pas assez à gauche ; d’ailleurs elle reprend un article du Monde diplomatique : « C’est probablement en relation avec l’état lamentable de la gauche française ». Pourquoi engagé devrait être forcément de gauche ? En tout cas, les films orientés à gauche ont beaucoup plus de facilité à être diffusés, ce qui n’est malheureusement pas le cas des films de cette droite anticonformiste comme ceux de Gérard Blain
On y parle de BD aussi avec Jean-Yves Duhoo auteur de « Soigne ta gauche ». Pour lui « la vraie gauche, c’est le Parti communiste ».
Signalons tout de même une interview intéressante d’Ibréhima Tamega originaire du Mali qui a quitté son pays il y a cinq ans pour venir étudier en France : « Depuis des siècles, on fait croire aux jeunes Africains que la France est la clef de la réussite. Encore aujourd’hui, les manuels scolaires comportent plus d’exemples français qu’africains. Cette vision d’une France eldorado est l’une des principales causes de l’émigration des Africains. Mais ce n’est pas la seule. L’autre facteur est sans doute le sous-développement du continent africain.(...) La question de l’immigration est surmédiatisée à des fins politiques.(...). Or il existe d’autres problèmes bien plus graves en France, comme la démotivation des jeunes et le manque de confiance dans l’avenir du pays ».
Jilali Hamham auteur de La Souffrance , lui s’aperçoit que « La France est une société communautariste, alors qu’au contraire il ne faudrait pas opposer les communautés ». Pourtant cette revue fait la promotion d’associations communautaires comme le Mrap qui vient d’ouvrir une antenne à Angers. J’avais déjà souligné le caractère malfaisant de cette association Dans cette article Nourredine Krim assure que l’antenne angevine du Mrap n’a pas d’appartenance politique, j’en doute. J’avais déjà évoqué une conversation téléphonique avec cette association à Paris à propos des actes antichrétiens : Pour le Mrap un acte antichrétien n’était pas leur problème même s’il le condamnait.
Cela pourrait paraître étonnant de voir cette alliance entre le milieu publicitaire et ce milieu soi-disant contestataire mais, comme le soulignait François Ricard dans La Génération lyrique, À partir du moment où l’économie capitaliste, pour continuer à se développer, n’a plus besoin comme autrefois d’un milieu encadré par des valeurs et des traditions qui en assurent l’ordre et la stabilité, mais qu’il lui faut au contraire une société éminemment mobile, malléable, “ouverte” au changement continuel et prête sans cesse à rejeter ce qu’elle a en faveur de ce qu’on lui offre, toute idéologie prônant le renouveau incessant et l’abandon des modèles anciens, toute avant-garde fascinée par la subversion et l’“audace” cesse de la menacer et devient bel et bien son alliée. L’ancienne inimitié qui opposait le poète ou le révolutionnaire à l’univers des marchands et des“épiciers” le cède ainsi à une complicité fondée sur le même besoin de “transgression”, le même refus des “limites”, le même oubli du passé, c’est-à-dire la même vision d’un monde débarrassé de contrainte et infiniment léger.
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