De site Web en site Web, les avis pullulent. Il suffit de taper « 10 Beatles Songs » pour voir apparaître une véritable avalanche de résultats. Ayant écrit deux biographies des Beatles, je me suis dit que je pouvais à mon tour proposer mon classement, étayé et argumenté, des 10 chansons essentiels du groupe qui a probablement marqué davantage la musique que tout autre.
Avouons-le : extraire 10 perles d’une telle forêt de pépites relève de l’exploit. Les Beatles, particulièrement en 1965 et 1969, commettent un quasi sans faute, que ce soit au niveau des singles comme des albums. Les chefs d’œuvres se succèdent, plus terrassants de beauté les uns que les autres. Les trouvailles pullulent, les arrangements sont très souvent inattendus, inventifs et élaborés. Quant aux mélodies, que dire, ce sont de telles merveilles que l’on reste bien souvent interdit. Autant dire que la tâche de sélection a été ultra rude. Lançons nous toutefois.
10ème. Come together
Par son incroyable modernité, cette chanson de Lennon qui ouvre l’album Abbey Road préfigure le rap. Il scande les mots plutôt qu’il ne les chante sur une rythmique chaloupée du meilleur effet. Lennon a d’ailleurs déclaré que de toutes les chansons qu’il a écrites, c’est l’une de celles qu’il préférait.
À l’origine, ce titre avait été composé à l’intention du libre-penseur Timothy Leary qui en 1969 a voulu se présenter au poste de gouverneur de l’État de Californie. Lennon et Yoko Ono avaient fait la connaissance de Leary à Montreal, lors de leur premier « bed-in » (action médiatique effectuée depuis le lit d’une chambre d’hôtel) en faveur de la paix. Une amitié s’était amorcée et Leary a demandé à Lennon s’il pourrait écrire une chanson qu’il pourrait utiliser pour sa campagne.
Le slogan de Timothy Leary « Come together, join the party » (Rassemblez-vous, rejoignez le parti) a inspiré Lennon qui a démarré l’écriture. Il a trouvé une autre source dans la chanson You can catch me de Chuck Berry à qui il a emprunté le premier vers : « here comes old flat top ». Lennon planche sur un thème pour Leary, mais ne parvient pas à écrire le thème désiré : « J’ai essayé tant bien que mal, mais je n’arrivais pas à pondre quelque chose. Mais j’ai tout de même sorti Come together. »
Originellement, une démo de la chanson est enregistrée à l’intention de Timothy Leary, mais entre temps, le leader politique est jeté en prison pour possession de drogue. Par la suite, les Beatles au complet s’attellent à lui donner forme. Lennon dit aux autres Beatles, qu’il n’a pas prévu d’arrangement et qu’il voulait juste qu’ils mettent en place « quelque chose de funky, un beat ». Ils vont mettre en place une rythmique particulièrement efficace.
Come together va susciter deux situations de controverse. Lorsque Timothy Leary entend Come together, il proteste contre ce qu’il assimile comme un plagiat. Lennon répond qu’il n’est jamais qu’un tailleur, dont le client est tout bonnement parti et n’est jamais revenu : « Leary m’a attaqué quelques années plus tard, en disant que je la lui avait dérobée. Je ne la lui ai pas prise, c’est juste que c’est devenu Come together. » Par ailleurs, Morris Levy, qui gère les droits de Chuck Berry a voulu poursuivre Lennon en justice. Ils ont finalement trouvé un arrangement à l’amiable : à titre de compensation, John a enregistré deux chansons de Chuck Berry, Ya-ya sur l’album Walls and Bridges (1974) et Sweet little sixteen sur Rock’n’roll (1975).
9. Let it be
Sorte de testament, cette chanson qui clôt la carrière du groupe semble achever un cycle. Le groupe qui a durant de nombreuses années été marqué par les expérimentations de toutes sortes conclut son aventure en livrant cette chanson, d’une forme très classique. Elle n’en demeure pas moins d’une immense beauté, notamment par son accompagnement pianistique d’une grande richesse harmonique.
Let it be est demeuré l’une des chansons les plus populaires des Beatles, et l’une des plus souvent jouées sur les radios. Elle a été écrite vers la fin de l’année 1968 alors que McCartney traversait une période particulièrement difficile : George et Ringo menaçaient parfois de quitter le groupe, John était devenu inséparable de Yoko Ono. À cette époque, seul Paul tentait de ressouder le groupe.
Une nuit, alors qu’il traversait cette période tendue, Paul a vu en rêve sa mère, disparue alors qu’il avait quatorze ans. « C’était formidable de la voir parce que, la chose extraordinaire à propos des rêves, c’est que vous êtes vraiment réuni avec cette personne pour une seconde. Dans mon rêve, elle disait ‘cela va bien se passer’. Je ne suis pas sûr qu’elle ait utilisé les mots ‘Let it be’ (ainsi soit il) mais c’était l’essentiel de son conseil : ‘Ne t’en fais pas trop, cela va bien se terminer’. C’était un rêve particulièrement beau. »
Selon John, « Let it be » aurait été inspirée par « Bridge over Troubled Water »de Simon & Garfunkel, sur laquelle le duo américain était pareillement accompagné par un piano sur un thème recueilli. En réalité, la chose est fort improbable car McCartney a composé « Let it be » deux années avant la sortie de la chanson de Paul Simon.
8. Girl
« Girl » est un exemple parfait de la qualité des mélodies qu’a pu composer John Lennon lorsqu’il prenait à cœur la compétition d’écriture avec McCartney. À l’époque où est sorti l’album Rubber Soul (1966)dans lequel figure cette chanson, « Girl » était parfois considéré comme ce que Lennon avait alors composé mieux avec une autre chanson du même album « In my life ». Avant tout, son écriture a acquis une vraie maturité.
Dans « Girl », Lennon parle d’une fille de rêve qu’il aimerait un jour rencontrer — il a dit par la suite qu’il l’aurait trouvée en Yoko. Selon Paul, John voulait que l’on entende sa respiration pour renforcer le caractère intime et George Martin a donc utilisé un compresseur spécial. Paul a raconté qu’ils avaient inclus une facétie dans cette belle complainte : « Les Beach Boys avaient sorti une chanson où ils faisaient ‘la la la la’ et nous en aimions l’innocence. Nous voulions la copier sans utiliser les mêmes mots. Nous avons eu l’idée de ‘dit dit dit dit’ et puis, notre côté badin a pris le dessus et nous l’avons transformé en ‘tit tit tit tit’ (téton, téton…). Cela nous amusait bien. Si nous pouvions introduire un peu de subversion, alors nous le faisions volontiers. »
7. Yesterday
« Yesterday » marque un tournant dans la carrière des Fab Four. Du jour au lendemain, le statut du groupe change. Ils ne sont plus simplement un groupe de rock. Ils sont en mesure d’écrire des chefs d’œuvres mélodiques dignes des plus grands compositeurs.
Yesterday est une mélodie que Paul dit avoir entendue dans son sommeil alors qu’il se trouvait au domicile de sa compagne Jane Asher. Il s’est précipité sur le piano afin de noter cet air, incapable de définir s’il s’agissait d’une création ou d’une réminiscence : « Tout était là, une chanson complète, je n’arrivais pas à y croire. Elle était venue trop facilement et je n’étais pas sûr de l’avoir écrite. Je me disais que je l’avais déjà entendu auparavant et pendant plusieurs semaines, je la jouais à des gens, leur demandant s’ils connaissaient… »
Faute de trouver immédiatement un titre, il lui a d’abord donné le nom de « Scrambled Eggs »(œufs brouillés). Durant le tournage du film Help !, il n’a cessé de ressasser cette mélodie sur le piano installé dans le studio de Twickenham. Agacé d’entendre et réentendre Paul jouer cette chanson, le réalisateur Richard Lester a fini par menacer d’enlever le piano s’il persistait.
La chanson est enregistrée les 14 et 17 juin 1965, Paul s’accompagnant simplement à la guitare. Une fois n’est pas coutume, les autres Beatles ne voient absolument pas ce qu’ils pourraient ajouter à cette chanson que Paul chérit particulièrement. George Martin suggère d’ajouter un quatuor à cordes pour souligner sa prestation. McCartney souhaiterait même que son nom apparaisse seul sur la pochette du disque comme auteur et compositeur, mais Brian Epstein refuse la faveur, estimant qu’il faut préserver la force du duo.
Yesterday sort sous la forme d’un 45 tours aux USA durant l’été 1965 et se classe en première position — il ne sera pas publié sous cette forme en Angleterre afin de préserver l’image des Beatles en tant que groupe. La chanson va devenir la plus diffusée sur les radios américaines durant les huit années suivantes.
Dès mars 1967, il s’avère que Yesterday est devenue la chanson la plus reprise par d’autres artistes — 446 à l’époque. Le phénomène s’est poursuivi au cours des années suivantes et l’on comptabilise aujourd’hui plus de deux mille reprises par d’autres artistes tels que Ray Charles, Franck Sinatra, Count Basie, Marvin Gaye, Sarah Vaughan, Elvis Presley, Oscar Peterson, Wes Montgomery…
« Les hits sont souvent les chansons dont vous pensiez qu’elles n’auraient pas fait des hits comme Yesterday ou Mull of Kintyre… Je ne voulais pas les sortir, » a commenté Paul.
6. While my guitar gently weeps
L’un des moments forts de l’Album Blanc (1968), « While my guitar gently weeps » marque l’émancipation de George Harrison. Longtemps obnubilé par la musique indienne, il est revenu à une forme d’écriture occidentale et révèle un talent de mélodiste inattendu. Qui plus est, le guitariste solo qui a longtemps semblé comme écrasé par le talent du tandem Lennon – McCartney s’impose soudain comme un auteur compositeur avec lequel il faut compter.
« While my guitar gently weeps » est né d’une idée de George qui a voulu écrire une chanson en utilisant un concept chinois, consistant à choisir des mots au hasard dans un roman.
« J’avais une copie du I’Ching ou Livre des Changements et il m’a semblé qu’il était fondé sur le concept oriental comme quoi tout est relatif à tout, par opposition au point de vue occidental qui voudrait que les choses arrivent par coïncidence. J’ai donc décidé d’écrire une chanson fondée sur la première chose que je verrais en ouvrant un livre. »
Ce faisant, Harrison a tiré "gently weeps" (pleure gentiment). L’enregistrement démarre en juillet 1968 sans soulever d’intérêt particulier de John et Paul.
George demande alors à son ami Eric Clapton s’il veut bien jouer dessus. Ce dernier réalise alors un solo mémorable et la chanson prend forme avec panache. Au final, « While my guitar gently weeps » n’est pas loin d’être la meilleure chanson du White Album.
5. Michelle
« Michelle » est un bon exemple de la qualité d’écriture dont McCartney est capable dès lors qu’il s’aventure un peu au-delà du seul format « pop music » - dans lequel il s’est hélas le plus souvent cantonné. L’un des miracles de « Michelle » vient ce qu’un vendeur, dans un magasin de guitare, lui avait simplement montré comment former un bel accord de jazz. Et « Michelle » est en fait truffée d’accords sophistiqués dignes de compositeurs tels que Bacharach. La chanson fait même regretter que McCartney n’ait pas décidé par la suite d’étudier l’harmonie et d’élargir son bagage musical. Il aurait sans douté créé des chansons plus intéressantes encore dans sa carrière solo.
C’est en étudiant un morceau à la guitare « picking » de Chet Atkins, quelques années plus tôt, que Paul a trouvé la mélodie : « Il avait fait cette chanson avec une ligne répétitive dans les aigus, et il jouait une ligne de basse en même temps qu’une mélodie. En me basant sur ce morceau de Atkins, j’ai voulu écrire quelque chose qui ait une mélodie et une ligne de basse en même temps, alors je l’ai fait. C’était juste un instrumental en Do. » À cette époque, Paul et John se rendaient régulièrement chez un dénommé Austin Mitchell, un professeur de John aux Beaux Arts qui organisait de longues soirées. « Je me revois assis là-bas, dans un pull noir à col roulé, l’air énigmatique, en train de me donner un air un peu français, » a raconté Paul indiquant qu’ils étaient alors fascinés par le look existentialiste de Juliette Greco et la bohème. À cette époque, il lui arrivait de fredonner Michelle alors qu’il était assis sur un canapé, histoire de se faire passer pour un français ; « c’était un de mes numéros ». En 1965, alors qu’ils cherchaient des chansons pour Rubber Soul, John lui a dit « tu te souviens de ce truc français que tu faisais chez Mitchell ? ». Il a alors encouragé McCartney à exploiter cette mélodie.
La femme d’un ami de Paul, Ivan Vaughan enseignait le français et Paul lui a demandé un coup de main pour les paroles, demandant à Jan ce qui rimait bien avec Michelle. « Elle a répondu ‘ma belle’ et j’ai trouvé que cela collait bien pour une chanson d’amour. Ensuite j’ai demandé comment dire ‘words that go together well’, et elle a dit ‘sont des mots qui vont très bien ensemble’. » Jan l’a également aidé à effectuer la prononciation. Le fameux accord de jazz du refrain avait déjà été utilisé dans l’adaptation de Till there was you et avait été enseigné à Paul et George par un guitariste de la boutique où ils achetaient leurs instruments à Liverpool.
John a raconté que lui-même a ajouté la partie ‘I love you’ car il venait d’écouter une chanteuse de blues, Nina Simone. « Ma contribution aux chansons de Paul consistait toujours à leur ajouter un petit côté bluesy. Michelle est une ballade rectiligne, légère et optimiste. J’y introduisais la tristesse, les discordes, les notes bluesy. » Au milieu comme à la fin du morceau, Paul se lance dans une étonnante ligne de basse qui selon lui, était proche de Bizet.
Michelle est devenue l’une des chansons les plus diffusées de tous les temps à la radio — en 1998, elle avait déjà été jouée 4 millions de fois. Aux USA, selon un recensement des droits d’auteurs touchés aux USA par les société BMI et PRS en 1990, il apparaissait que Michelle était la troisième des chansons des Beatles les plus diffusées par les radios américaines, derrière « Yesterday » et « Something » et devant Hey Jude et Let it Be. En France, où la chanson est sorti en 45 tours — mais pas en Angleterre ni aux USA — la chanson a été leur plus grand succès, demeurant n°1 au hit-parade plusieurs mois durant. Il est vrai que les français ont pu être sensible aux vers « Michelle, ma belle, sont des mots qui vont très bien ensemble. » En Angleterre, le groupe les Overlanders s’est classé n°1 des singles en interprétant une reprise de Michelle le 27 janvier 1966. Avant tout, la chanson est un chef d’œuvre de mélodie et d’équilibre vocal avec dans le refrain, un intrigante harmonie jazz.
4. I am the walrus
Si Lennon a jamais commis un chef d’œuvre en matière d’écriture surréaliste, c’est probablement sur ce titre apparu en 1967 et qui a bénéficié d’une orchestration hors pair.
L’idée est partie d’une lettre reçue par John en août 1967 d’un élève expliquant qu’au Quarry Bank College, les chansons des Beatles faisaient l’objet d’études sous la supervision des professeurs. Selon Pete Shotton, un ami d’enfance, ils auraient « hurlé de rire » en découvrant cela. Lennon a alors l’idée d’écrire un texte dénué de toute signification afin que les littéraires puissent l’analyser sans fin et tenter d’y découvrir des sens cachés. L’idée du ‘walrus’ (le morse) est venue de la lecture de Alice aux Pays des Merveilles.
La chanson a été enregistrée le 5 septembre 1967. George Martin y a fait intervenir un grand nombre d’instruments classiques, des choristes et des bruitages. Un mois de travail a été nécessaire pour obtenir la version définitive. Curieusement, « I am the walrus » a été bannie des ondes de la BBC pour la simple raison que John avait employé le mot ‘knickers’ (petite culotte) dans la phrase ‘You’ve been a naughty girl, you let your knickers down’ (tu as été une vilaine fille, tu as baissé ta culotte). L’intéressé a exprimé sa stupeur devant une telle interdiction et faire remarquer que Shakespeare avait écrit des mots bien plus grivois que ceux là.
3. Strawberry fields forever
Le summum de la période expérimentale des Beatles est synthétisé dans cette chanson qui représente un véritable tour de force orchestral…
« Strawberry Fields Forever » qui figure sur la face B du single « Penny Lane » a été la première chanson enregistrée pour l’album Sgt Pepper’s — dans lequel elle devait initialement figurer. Au départ, John voulait évoquer le parc d’un foyer pour enfant où sa tante Mimi l’emmenait jouer. Progressivement, la chanson s’est transformé en une réflexion sur les états de conscience : ‘vivre est facile avec les yeux fermés, sans comprendre ce que vous voyez’, etc. À son propos, Lennon a expliqué qu’il avait toujours vu les choses ainsi, d’une façon hallucinée, surréaliste, y compris lorsqu’il était enfant.
Strawberry Fields Forever est enregistré une première fois le 24 novembre 1966, sous une forme basique, qui inclut toutefois une partie de Mellotron — un nouvel instrument utilisant des sons pré-enregistrés qui tournent en boucle sur des bandes magnétiques. Par la suite, une orchestration plus sophistiquée est opérée par George Martin, avec des parties de cordes et de cuivres.
Lennon qui aimait les deux versions demande alors à Martin s’il serait possible d’utiliser les deux dans la version finale de Strawberry Fields. Impossible répond l’intéressé, les deux versions n’ont pas été enregistrées à la même vitesse ! Lennon demande tout de même à Martin de réfléchir à une solution.
Martin et son ingénieur du son Geoff Emerick découvrent alors cet incroyable fait : il existe un demi-ton de différence entre la version lente et la version rapide. Si l’on accélère légèrement la première et si l’on ralentit la seconde, il devient donc possible d’accoler ces deux orchestrations. Il va en résulter un maillage sonore extraordinaire et l’une des chansons les plus abouties jamais réalisées par le groupe.
2. A Day in the life
En réalisant A Day in the Life, les Beatles émancipent la pop music et sonnent le départ de l’ère du « progressive rock » et des expérimentations en tous genre.
A Day in the Life, la pièce qui conclut l’album est composée de deux créations inachevées, l’une de John (au début et à la fin du morceau) et l’autre de Paul (le pont du milieu, juste après la sonnerie). La partie composée par Lennon est dûe à la lecture de deux fait divers dans le Daily Mail en janvier. Le premier conte la disparition de Tara Browne, riche héritier de la famille Guiness dans un accident de voiture. Selon les termes de John, c’était un ‘lucky man who made the grade’ (un veinard à qui tout avait réussi). Le second parle de 4000 trous (des nids-de-poules) dans les rues de Blackburn, Lancashire. Ces thèmes de départ servent de trame initiale. De son côté, Paul a l’idée du « I’d love to turn you » (j’aimerais te brancher, te faire décoller) qui pourrait favoriser une transition. Comme l’a raconté John : « j’avais l’essentiel de la chanson mais il me manquait un milieu et Paul me l’a apporté ».
Pour relier les parties de John et de Paul, le groupe enregistre une séquence de vingt-quatre mesures. Paul qui a écouté des œuvres modernes telles que celles de Stockhause a alors une idée brillante pour remplir cette transition : un crescendo orchestral. Quarante musiciens d’un orchestre classique sont réunis à Abbey Road le 10 février et George Martin leur assigne leur tâche : jouer toutes les notes de leurs instruments, en partant de la plus grave et en allant jusqu’à la plus aigu. Si les violonistes paraissent désemparés par une telle requête, les trompettistes la trouve à leur goût et font preuve d’audace.
Pour enregistrer une telle densité sonore, Martin et Emerick, qui travaillent sur un simple magnétophone 4 pistes de Studer, ont besoin d’un deuxième appareil. Le directeur technique des studios Abbey Road invente alors un système qui permet de synchroniser les deux magnétophones : un signal placé sur la piste d’un Studer pilote le deuxième appareil ; du jamais vu à l’époque.
Juste après le son du réveil, Paul évoque ses souvenirs de l’époque où il devait se dépêcher d’aller à l’école le matin, puis John reprend sa partie. John désire qu’au final la chanson « enfle pour exploser en un son d’apocalypse. » À cette fin, trois pianos sont mis à contribution pour jouer l’accord final et les techniciens vont progressivement monter le volume du magnétophone afin que la vibration s’étale le plus longtemps possible.
Nantie d’un arrangement aussi sophistiqué, « A Day in the Life » entre dans la légende, et au cours des années qui suivent son effet sera sensible sur de nombreuses productions. La transition orchestrale en forme de crescendo a contribué à briser les frontières entre le rock, le classique et la musique d’avant-garde. La qualité du texte de Lennon qui s’attarde sur ‘une journée dans la vie’ a également été pour beaucoup dans l’aura de « A Day in the Life » :
« Ce que nous voulions faire, » a commenté Paul, « c’était d’exalter en vous le désir de vérité »
1. Eleanor Rigby
Le bijou absolu des Beatles est là. Sous une forme pourtant étrangère au rock des débuts. McCartney et Lennon chantent sur un accompagnement constitué uniquement de cordes – sans aucune basse, batterie ou guitare. Le résultat relève de la magie pure.
« Eleanor Rigby » décrit la morne existence solitaire d’une femme âgée. Paul vit dans la maison de sa fiancée Jane Asher lorsqu’il en a l’inspiration. La mère de Jane a demandé à un professeur de lui donner des cours de piano et Paul a pris l’habitude de jouer sur le clavier.
« J’étais assis au piano lorsque j’ai eu cette mélodie. Les premières mesures me sont venues et j’avais un nom dans la tête, Daisy Hawkins qui ramasse le riz dans une église (picks up the rice in a church). C’est tout ce qui m’est venu au départ. » Il élabore alors une mélodie dont il dira plus tard qu’elle possède « des accents indo-asiatiques. »
Au niveau du texte, Paul choisit d’orienter la chanson autour des thèmes des vieilles personnes isolées :
« J’en savais pas mal sur les personnes âgées. En tant que boyscout, j’allais souvent rendre visite aux pensionnaires de la maison de retraite, en guise de bonne action. Tous les auteurs sont soucieux de ces petits détails : les vieux qui ouvrent des boîtes pour chats et les mangent eux-mêmes, le désordre dans leur logement, le souci du ménage, les problèmes de telles personnes… »
Le nom « Father McCartney » vient ensuite à l’esprit de Paul et John trouve l’idée bonne. Mais Paul se montre réticent à l’employer : « Les gens auraient pensé qu’il s’agissait de mon père en train de repriser ses chaussettes, alors que mon père est un type heureux. J’ai donc pris l’annuaire et j’ai trouvé le nom McKenzie. »
Un jour, Paul McCartney se trouve à Bristol et il a alors le sentiment que Daisy Hawkins n’est pas un nom adéquat pour son héroïne. Comme il arpente la rue King Street en attendant que Jane Asher ait terminé sa prestation au Théâtre Royal, il aperçoit au n°22 une enseigne portant le nom Rigby & Evens...
« Je cherchais un nom qui sonne naturel. Le prénom Eleanor est venu de Eleanor Brown, l’actrice avec qui nous avions travaillé sur le film Help ! Eleanor Rigby sonnait naturel… »
Pour l’enregistrement, McCartney a demandé à George Martin d’écrire un arrangement à la Vivaldi, compositeur sur lequel son attention avait été attirée par sa compagne Jane Asher. 8 musiciens classiques interprètent la rythmique composée par George Martin le 28 avril 1966 au Studio 2 de Abbey Road.
Le single « Yellow Submarine / Eleanor Rigby » se place en première position du hit-parade britannique le 18 août 1966. Avant tout, il marque une révolution dans l’écriture musicale et donne des ailes aux compositeurs de tous poils.
Un jour, Paul McCartney se trouve à Bristol et il a alors le sentiment que Daisy Hawkins n’est pas un nom adéquat pour son héroïne. Comme il arpente la rue King Street en attendant que Jane Asher ait terminé sa prestation au Théâtre Royal, il aperçoit au n°22 une enseigne portant le nom Rigby & Evens...
« Je cherchais un nom qui sonne naturel. Le prénom Eleanor est venu de Eleanor Brown, l’actrice avec qui nous avions travaillé sur le film Help ! Eleanor Rigby sonnait naturel… »
Pour l’enregistrement, McCartney a demandé à George Martin d’écrire un arrangement à la Vivaldi, compositeur sur lequel son attention avait été attirée par sa compagne Jane Asher. 8 musiciens classiques interprètent la rythmique composée par George Martin le 28 avril 1966 au Studio 2 de Abbey Road.
Le single « Yellow Submarine / Eleanor Rigby » se place en première position du hit-parade britannique le 18 août 1966. Avant tout, il marque une révolution dans l’écriture musicale et donne des ailes aux compositeurs de tous poils.
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Je dois dire que je comprends votre sentiment pour cette version de Fiona Apple, qui est effectivement remarquable.
Voici ce que j’avais écrit dans le livre « Et Dieu créa les Beatles » à ce sujet :
Across the universe
La
version que Fiona Apple a donné de « Across the Universe » est
probablement la plus belle. Sa voix nonchalante mais imbibée d’une grande dose
de feeling vient se poser sur une orchestration qui respecte l’esprit de
l’original mais se révèle plus inspirée encore. La chanteuse l’a interprété
pour le film Pleasantville. C’est l’un des rares cas où la copie est
d’un même niveau ou même supérieure à l’original.
Merci pour cet article, c’est toujours un plaisir de replonger dans la musique des Beatles ! Ceci dit, il risque d’y avoir autant de classement que de personnes et le mien serait légèrement différent notamment avec la chanson Tomorow never knows qui, dans le genre avant-gardiste, est incontournable... http://www.youtube.com/watch?v=6a3NcwfOBzQ
Très bon choix et... très discutable tant il est en effet difficile d’extraire 10 titres de la production des Beatles.
Personnellement, je n’y aurais sans doute pas mis Michelle ni Come Together. J’aurais été en revanche tenté d’y ajouter The Fool On The Hill, When I’m Sixty Four ou Norwegian Wood.
« Norvegian Wood », oui, c’est vrai... C’est énorme. Super partie de guitare et de sitar.
C’est vrai que je juge Michelle comme une grande chanson du fait des accords de guitare étonnants... Mais « Norvegian Wood », c’est vrai qu’elle mérite d’être, disons, dans le Top 12 !
Puisque nous sommes entre vieux et que nous pouvons enfin discuter de choses serieuses, personnellement ma préférée reste Yesterday, certainement parce qu’elle m’a donné le courage d’inviter à danser celle qui est devenue mon épouse depuis plus de 30 ans
bon article. une question a l’auteur. je voudrais savoir si ça vaut le coup de se procurer le coffret integral des Beatles remasterisé. vu le prix 215€. visiblement, ce coffret est très bien documenté avec de nombreuse photos etc.. a savoir, que j’ai l’intégral des disques en vinyl et quelques CD classique aussi. merci a vous ...
Pas facile de répondre... Je trouve que sur certaines chansons comme « All you need is love » le remastering apporte clairement quelque chose, dévoilant des sons que l’on n’entendait pas sur l’original. Quant à dire ce que cela apporte sur d’autres morceaux, c’est moins évident. Moi-même qui suis un méga fan, je n’ai acheté que quelques uns des albums remastérisés. Dans certains cas précis, comme pour Back in the USSR, je trouve même que la verison non remastérisée est meilleure. Dans la nouvelle, le bruit de l’avion qui passe d’un canal à l’autre est un peu trop en avant et distrayant.
Etant un poil musicos à mes heures perdues, ce qui est surtout marquant chez The Beatles et les Stones, c’est la rupture avec les accords traditionnels hérités du blues ou du rock ’n’ roll. Bien que la musique de ce fabuleux groupe soit basée sur ces gammes (et d’autres bien sur)
Puis c’est aussi une histoire de rencontre. John et McCartney c’est comme toucher la Grâce ... ca fonctionne entre eux comme par magie. De même qu’entre K. Richards et Jagger, Les frères Young et Bon Scott, ou Bernie avec Nono Krief chez Trust.
In fine ils (les Beatles) ne se sont pas rendus d’un truc ... c’est que petit à petit ils ont enterré le King et ce qui le précédait.
C’est vrai que la rencontre des deux a créé la magie. C’est qui a manqué dans d’autres groupes prometteurs. Coldplay aurait pu être pas mal si Chris Martin avait eu un alter ego qui lui donne du challenge...Faute de quoi, il tourne un peu en rond...
Super article !! La chanson que je place sans la moindre hésitation dans mon classement personnel en toute première place, c’est « I am the Walrus », dont la vidéo est d’ailleurs aussi géniale que la musique. Personnellement j’ai un énorme faible pour les chansons de George Harrison, mais qui ne sont peut être pas forcément à classer parmi les 10 meilleures du groupe, telles « If I Needed Someone », « Taxman », « Nortwegian Wood » également, « While my guitar gently weeps » , classé ici à très juste titre, et surtout « Here comes the Sun », véritable coup de foudre pour cette chanson... Quand Abbey Road est sorti, j’étais petite et mes parents l’ont immédiatement acheté. Les pauvres, je les ai littéralement forcés (sinon je pleurais comme une madeleine pendant des heures...) à le mettre chaque jour, sans exception, et parfois plusieurs fois par jour, au point qu’ils ont fini par en avoir carrément marre de ce disque !! Mais j’adore également des chansons comme « Good Day Sunshine », ou le génial « Lucy in the Sky »
, y’en a marre de nous les briser avec les beatles qui ont révolutionné la musique pop, ect...les beatles ont eu de bonnes intuitions pour développer ce qui s’est fait avant eux, et comme c’était une période propice, ils ont la médiatisation, le succès, le pognon et le temps pour approfondir tout ça, mais si on prend chaque chanson à part, elles sont plutôt mièvres et niaises et les lead vocals sont un peu fluettes
C’est bien la première fois que j’entends cela. Vous avez certes droit à votre opinion, mais je DOUTE que vous ayez écouté des albums comme Sgt Pepper"s.
Une époque, ça ne suffit pas.
Ce n’est pas on époque qui a fait Mozart, c’est Mozart qui a utilisé son époque pour faire des chefs d’oeuvre.
Idem pour Miles Davis, pour les Beatles, pour les Stones et plus tard pour Police et d’autres.
En tout cas, vous gagneriez à ECOUTER les Beatles. Juste E-COU-TER.
Pas tout à fait d’accord, Daniel, concernant le génial Mozart. Comme son non moins génial modèle Haydn et l’écrasante majorité de leurs contemporains, c’est bien l’époque qui les a faits dans la mesure où la très grande majorité de leurs oeuvres étaient des commandes de cour ou de riches personnages. Ces oeuvres se devaient par conséquent d’être non seulement dans le goût de l’époque, à de rares innovations près, mais éxécutables par un effectif déterminé ou des instrumentistes (éventuellement amateurs) précis. Ce fut notamment le cas des deux concertos pour flûte de Mozart, écrits pour M. De Jong (Dejean), riche commerçant lui-même flûtiste amateur, et pour le très célèbre concerto pour flûte et harpe, écrit à la demande du Duc de Guisnes pour être joué par lui-même à la flûte et sa fille à la harpe. Et l’on pourrait ainis multiplier les exemples.
Conernant les Beatles, je crois a contrario comme vous que ce sont bien eux qui ont marqué l’époque par leur créativité.
Oui à la même époque, il y avait d’autres compositeurs qui probablement n’avaient pas le génie de Mozart ou Haydn. je voulais dire que l’époque n’explique pas tout.
chanson des starshooter : Get baque "On veut plus des beatlles et d’leur musique de merde bonne à faire danser les minets les radios nous bassinent pour assurer leurs salaires j’en ai rien à foutre qu’ils crèvent !
get baque, get baque get baque tou ouaire iou ouance bilongue get baque, get baque get baque tou ouaire iou ouance bilongue
on continue à nous faire croire qu’ils sont les meilleurs c’est d’la lessive pour supermarché leurs vieux sourires figués, leurs sales gueules de babas ne m’ont jamais excité
get baque, get baque get baque tou ouaire iou ouance bilongue get baque, get baque get baque tou ouaire iou ouance bilongue
pendant combien de temps va-t-on nous emmerder avec ce groupe de variété ces chansons minables pour vieus scouts en retard musique d’ambiance pour retraités
get baque, get baque get baque tou ouaire iou ouance bilongue....."
ou culture dominante quand tu nous tiens ! les groupes que vous citez sont des groupes populaires, qui ont fait de la musique propre à plaire à un très grand nombre de par le côté entièrement consensuel de leurs compositions. Vous parlez de mozart, eh bien, les beatles sont harmoniquement aussi classiques que mozart, c’est à dire qu’ils utilisent les vieilles recettes harmoniques qui fonctionnent : let it be par exemple utilise à peu de choses près le système d’accords du canon de pachelbel. Les beatles ont surfé sur les évolutions technologiques pour réadapter la musique populaire mais ils n’ont rien de pionnier là dedans.
Avec le recul, quelle était la part de posture et d’authenticité dans vos années punk ?
"Ce
qui était authentique, c’était une énergie à revendre et l’envie de
faire table rase de la musique d’avant, quoi. Mais c’était aussi
vachement une posture.«
»
Mais vous n’aviez pas d’œillères. Je me souviens vous avoir
vu au Palace lors d’un concert des Garçons chanter « Editions of you » de
Roxy Music sur des rythme disco...
"En 1977, quand
on faisait des fêtes ensemble, on se passait de la disco pour danser, on
ne passait pas Anarchy in the UK des Sex Pistols.... Quand on disait
dans les interviews qu’on écoutait de la disco, on nous disait "quel
humour !« . Mais il n’y en avait pas, c’était vrai ! »
Ce n’est pas un hasard si on continue à parler des Beatles et à les aimer de nos jours, et je suis certaine qu’on continuera à en parler encore durant des décennies, voire plus... D’autres artistes géniaux ont émergé depuis les Beatles bien sûr, mais eux faisaient l’unanimité, leur public se composant de toutes les classes d’âge et de toutes les classes sociales. Je crois bien que c’était du jamais vu. Ils étaient positifs, avaient un humour absolument décoiffant (très important, surtout en Angleterre) génialement créatifs (on n’oublie pas d’inclure les interventions et trouvailles de George Martin dans l’expression de ce génie) Aucun groupe de pop rock, je le crainds, n’aura plus jamais droit à un accueil comme celui que les Beatles ont reçu au Shea Stadium de New York en 65. Enorme, renversant, stupéfiant, ahurissant ! Et aussi quelque part déroutant, car on se demande comment des gens qui ont toute l’apparence de personnes calmes peuvent soudain entrer dans de telles transes ! On n’a jamais fait mieux, et je pense qu’on ne fera jamais mieux.
Mieux, Daniel, ça me semble franchement difficile... Pendant un moment, au début des années 90, j’ai bien cru que U2 allait les égaler, pas en ce qui concerne qualité musicale car U2 était au top (The Joshua Tree, notamment, quel chef d’oeuvre !!!) bien qu’ils n’aient pas révolutionné la musique pop rock comme c’est le cas des Beatles), mais sur scène. Mais je les ai vus en juin 1993 à l’hippodrome de Vincennes, et même eux, alors au summum de leur gloire, ne faisaient pas des concerts comme les Beatles à leur époque. Tout ça a contribué à créer, et à maintenir aujourd’hui, la « légende » Beatles, et finalement, c’est peut être aussi bien comme ça ? Pour moi ils sont, et resteront uniques.
à Surya OK à 100%, ils ont atteint « l’universel » temps/espace, càd partout sur la planète (ou presque) et pour toutes les générations qui ont suivi depuis près d’un demi-siècle ! Julien Clerc - « un professionnel de la profession » - dit un jour qu’il y a eu un avant et un après Beatles et pour ici laisser la place aux autres, et si j’osais, je dirai qu’ils ont crée musicalement ce que graphiquement l’on fait depuis avec photoshop, càd des assemblages de notes, d’instruments absolument géniaux, de sons, de rythmes, d’ambiances absolument uniques et j’en profite pour déplorer l’imbécile comparaison qui fut faite avec les Stones, ces derniers étant totalement autres en tous points et pour des publics différents malgré parfois des croisements (rock entre autre, qui laissaient entendre le talent des 4 de Liverpool également pour ce genre) ! Quelle félicité, quelle époque, putain, merde, c’est vrai, mais enfin : il y a Barbelivien !!!!!!!!!!!!! Salutations.
merci pour ce très bon article, bien ficelé et érudit. Moi les Beatles, ils m’ont dépucelé (si je puis dire) à l’âge de quinze ans, alors qu’ils étaient déjà séparés. Avant, j’entendais la musique. Après, j’ai commencé à l’écouter. Ils ont eu ce rare génie de s’emparer de toutes les influences, depuis la fanfare de village jusqu’à la musique expérimentale, pour entrouvrir plein de portes et esquisser plein de nouvelles voies. Aucun autre groupe ne peut prétendre à une telle synthèse, une telle créativité, une telle influence magistrale, non seulement sur la musique de leur contemporains mais aussi sur les moeurs de leur époque. Je glisse un petit mot pour quelques oubliés que j’ai adoré écouter et réécouter en leur temps : Penny Lane, The Fool On The Hill, Blackbird, Get Back, Helter Skelter... en en oubliant d’autres bien sûr. Et une petite pensée pour George Martin, le cinquième Beatle, sans lequel rien ne serait arrivé.
Get Back, oui c’est génial ça !! Je rajouterai à votre bonne liste Don’t Let Me Down, et aussi le superbe Revolution, une chanson dont j’ai toujours beaucoup aimé les paroles en plus de la musique.
Oui elle est bien aussi cette version. Dans un tout autre style, il y a aussi revolution 9 sur l’album blanc, mais je ne mets pas de lien car j’arrive pas à me décider entre mettre celui du morceau joué à l’endroit, ou trafiqué à l’envers... en plus, les deux sont bien
Excellent, Tall. Je n’avais plus écouté Rocky Raccoon depuis des siècles, et en regardant la vidéo, les paroles me revenaient naturellement sur les lèvres. Merci.
Yep, les scarabées !! j’aime pratiquement tout, sauf yellow submarine.... Toutefois une nette préférence pour l’album blanc maintenant , peut-être trop écouté le reste.... Rubber soul pour le groove qu’il dégage aussi.... Ringo est prêt pour reformer le groupe , mais à condition que John et Georges reviennent de voyage de Katmandou...
Yellow Submarine est tout de même une chanson étonnante à l’époque où elle sort. Avec les bruitages et Lennon qui imite un vieux loup de mer. Et la mélodie n’est pas aussi évidente qu’elle en a l’air...
ouaip ... je le vois encore de mémoire... avec les pommes, les enveloppes noires et le grand dépliant intérieur censuré sur la couverture par la pubibonde Albion de l’époque
A propos de Sgt Pepper"s Mc Cartney raconte que l’album est sorti un vendredi je crois. Le diamnche soir il va à un concert d’Hendrix et ce dernier joue Sgt Peppers. Il l’avait appris durant le week end !
j’ai plusse cet article en moderation voici 2 nuits tres original et distrayant, on aimerait en voir plus sur AV, merci a l’auteur
c’est un euphemisme de dire que les Beatles etaient geniaux il y a vraiment un mystere autour de leur creativite, aussi magistrale qu’ephemere JS Bach qui a revolutionne la musique occidentale a compose durant pres de 50 ans et les Beatles en moins de 5 ans de 1965 a 1969, vont produire une quantite fabuleuse de veritables chef d’oeuvres inegales, c’est cela qui est incomprehensible ils sont aussi les premiers a faire des clips absolument geniaux, on l’a oublie mais cela ne reapparaitra (en moins bien) qu’au milieu des annees 80
merci aux Beatles, ils ont rendu le Monde plus beau ..
Il faut dire que la vie des Beatles (les quelques années où ils ont été ensemble) est en soi magic ! Il y a plein de choses incroyables qui se passent durant ces quelques années... L’histoire de Strawberry Fields est assez insensée, non ?
Merci pour cette fabuleuse vidéo de « Good night ». Je ne la connaissais pas. Il y a des petits moments incroyables dedans avec les rires de Lennon, le regard appliqué de Paul, Ringo qui tente de demeurer concentré devant son microphone.
Merci à toi aussi donc.
Le soleil s’est levé, après « Good night » l’heure de
D’accord avec « Yvance77 » qui fait une comparaison avec les Rolling Stones : ( ce qui est surtout marquant chez The Beatles et les Stones, c’est la rupture avec les accords traditionnels hérités du blues ou du rock ’n’ roll.) Mais les Beatles ont été beaucoup plus loin que les Rolling Stones, probablement du au fait que leurs goûts musicaux étaient davantage éclectiques. Les Beatles furent des innovateurs musicaux, mais des innovateurs musicaux non pas seulement sur un seul niveau, mais plutôt sur deux niveaux. S’ils furent des innovateurs au niveau des studios, ils le furent aussi au niveau de la structure même de leur chansons.
A propos de la structure des chansons des Beatles, Nick Stone écrit :
En effet, comme écrit Ger Tillekens : < Dans les chansons des Beatles, nous trouvons davantage que l’accord occasionnel de rock ’n’ roll et du rhythm and blues > < Mais ce n’est pas les accords en eux-mêmes, mais les séquences d’accords qui sont au cœur du son des Beatles > < Chaque chanson typique des Beatles a au moins une progression d’accords plutôt non conventionnel. Souvent il y a davantage, et parfois les suites d’accord sont très loin de compromettre la lisibilité des mélodies musicales. Il y a cependant une sorte de structure harmonique sous ces remarquables progressions d’accords, empêchant que cela se produise> < Les Beatles semblaient toujours apprécier l’utilisation de certaines notes inhabituelles dans leurs mélodies. Ces notes inhabituelles sont clairement liés à leurs harmonies > < Beaucoup d’experts Beatles ont souligné que ces séquences d’accords sont la clé des innovations musicale du groupe > < Souvent, les harmonies entreprises et couronnées de succès des Beatles sont traités comme des faits isolés et des éléments qui remontent à leurs racines européennes > < Les accords dans leurs chansons totalisent jusqu’à un nombre incroyable - du moins en ce qui concerne la théorie de la musicologie traditionnelle. En moyenne, il y a 8,24 accords par chanson pour leurs quarante-six premières compositions enregistrées entre 1962 et la fin de 1964. Pour toutes les chansons des Beatles, Harry Klaassen et Piet Schreuders estiment une moyenne de 9 accords, atteignant un maximum de 21 accords pour ’You Never Give Me Your Money « . D’un point de vue musicologique, une telle surcharge d’accords menacent de faire une chanson qui sonnent faux en mettant en péril la clé. Sur ce point, presque toutes les chansons des Beatles peuvent servir d’exemple, ’I Want To Hold Your Hand’ en étant un des premiers exemple. Concernant cette dernière, Roger McGuinn déclara : ’Les mots ne sont pas éloquents, mais les changements d’accords avait vraiment la magie en eux.’ (Muni, Somach & Somach, 1989 : 168) Bob Dylan a réagi de la même manière, en faisant remarquer : ’Ils faisaient des choses que personne ne faisait. Leurs accords étaient scandaleux, juste scandaleux, et leurs harmonies les rendaient tous valides’ (Scaduto, 1973 : 203-204) >
< Comme Alan W. Kramarz l’observe, »l’utilisation d’accords accessoires dans la musique populaire n’est pas nouvelle en soi. La quantité inhabituelle de ces accords, comme les séquences d’accords en eux-mêmes, sont certainement novatrices« > http://www.icce.rug.nl/ soundscapes/VOLUME03/Words_and_chords.shtml
Cette partie me semble particulièrement intéressante :
Lesaccords dans leurs chansons totalisent jusqu’à un nombre incroyable - du moins en ce qui concerne la théorie de la musicologie traditionnelle. En moyenne, il y a 8,24 accords par chanson pour leurs quarante-six premières compositions enregistrées entre 1962 et la fin de 1964. Pour toutes leschansonsdesBeatles, Harry Klaassen et Piet Schreuders estiment une moyenne de 9 accords, atteignant un maximum de 21 accords pour ’You Never Give Me Your Money ". D’un point de vue musicologique, une telle surcharge d’accords menacent de faire une chanson qui sonnent faux en mettant en péril la clé.
Salut Daniel. Apparemment t’as pas regardé les 3 liens que j’ai fournis, car tu aurais vu que le passage qui t’intéresse se trouve sur le 2éme lien. Bon a part ça, si le passage que tu as quoté est effectivement indispensable à connaitre, je suis davantage fasciné par les autres extraits, qui eux démontrent que les Beatles étaient d’authentiques innovateurs à l’intérieur même de leur propres chansons. Comme l’ont expliqué de nombreux musiciens, les Beatles étaient des analphabètes musicaux, c’est à dire qu’ils ne connaissaient pas la théorie musicale, et donc sans même le savoir ils faisaient des choses « interdite », préférant se baser seulement sur leurs oreilles. (A ce sujet George Martin a déclaré que s’ils avaient étudié la théorie musicale, ils n’auraient jamais pu transgresser aussi souvent les règles musicales).
Si je devais écrire un autre livre sur les Beatles, il faudrait que je trouve une matière un peu originale. Je dois l’avouer, une partie du plaisir lorsque l’on écrit un livre sur un tel groupe, c’est de re-baigner, des mois durant, dans cette discographie bénie des cieux.
En fait, si je t’ai posé cette question c’est parce-que j’ai remarqué que lorsque l’on écrit sur les Beatles, c’est toujours une vision rétrospective, notamment au niveau des analyses. (même choses pour les Rolling Stones d’ailleurs). Bien sur, l’analyse rétrospective est indispensable si l’on veut être complet, mais le problème c’est qu’en ne donnant qu’une analyse rétrospective, on ne se plonge pas dans le contexte, et donc on oublie beaucoup de chose. Par exemple, il y a quelques années sur le net j’avais lu un article d’époque (1965) sur l’album « Rubber Soul » et il fait mention de la qualité du son de cet album. Depuis je n’ai jamais revu cette information sur un livre des Beatles. (bon je ne les ai pas tous lu évidemment...lol).
Au risque de faire hurler les puristes, j’ai bien aimé à l’époque la version Day Tripper de Lennon-Hendrix. Je me souviens aussi avoir entendu en 1990 en Norvège une version de Strawberry Fields dont le beat et les cordes donnait une autre dimension à la chanson. Enfin au début du millénium, le mash-up de Masters At Work de Get BAck (White Label records) qui ne faisait pas ridicule dans des sets de DJ. @ l’auteur, avez vous lu « Who Killed JohnLennon ? » de Fenton Bresler ? Qu’en pensez vous ?
PS : Merci pour l’article, je redécouvre les Beatles.
Non, je n’ai pas lu ce livre et il m’intéresse car je prépare un magazine spécialement dédé à Lennon pour décembre (STARfan). Savez vus s’il est édité en français et par qui ?
Non, je n’ai pas lu ce livre et il m’intéresse car je prépare un magazine spécialement dédé à Lennon pour décembre (STARfan). Savez vus s’il est édité en français et par qui ?
Hélas non. Je l’ai lu au début des années 90 en VO lorsque c’était The Book To Read Then..., n’en déplaise à Salman Rushdie et ses Versets Sataniques. Je crois que c’était publié chez St Martin Press, un éditeur important aux US. Meilleure chance et réussite dans vos recherches. Cordialement.
En tout cas, je suis en train de lire « Le Roman de Lennon » chez Fetjaine et je trouve ce livre très déroutant... Difficile de dire si j’aime ou non. L’auteur choisit de nous faire entrer dnas la peau de Chapman, le meurtrier. Vraiment répugnant...
Désolé pour la lenteur des échanges, mais le réseau ici au Laos est plutôt lent.
Oui Chapman est un curieux personnage. Je me souviens que d’après le
livre il voyageait beaucoup et qu’il avait travaillé pour l’ONG
chrétienne WorldVision dans les camps de réfugiés en Thaïlande.
Dans une réponse à un commentaire vous dites que les Beatles ne sont pas le fruit d’une époque mais ont réussi à profiter d’une époque. C’est assez vrai et l’explosion du marché du micro-sillon dans les années 60 a permis à quelques talents de sortir du lot sans trop de concurrence, sans trop de difficultés. On oublie trop le lien étroit (excusez le sacrilège) entre le Teppaz 5 watts et John Lennon. Sans Teppaz, les Beatles ne sortent pas de leur petite boîte de nuit merdique à Liverpool. Il faut différencier succès et qualité.
Ce qui était possible pour les Beatles ne l’est plus aujourd’hui. La production industrielle de chansons fait que les bons sont noyés dans le flot de leurs égaux, augmenté du flot de la médiocrité.
Toute nouvelle technologie offre dans ses débuts une opportunité de succès phénoménal à des personnes qui deviennent rapidement les héros de la planète sans être nécessairement les meilleures dans leur domaine. On l’a vu par exemple avec l’espace (Von Braun et Korolev ne seront plus jamais égalés) avec l’informatique (Steve Jobs et Bill Gates sont les Beatles du PC).