Les langues indo-européennes comme le gaulois sont-elles issues d’une langue originelle trans-eurasienne ?
Dans ce court papier, je résumerai les conclusions de mon étude LES LANGUES INDO-EUROPEENNES SONT-ELLES ISSUES D’UNE LANGUE ORIGINELLE TRANSEURASIENNE ? UNE APPROCHE INTERDISCIPLINAIRE, publiée dans Scientific Culture en janvier 2022 et sur mes profils sur Academia et ResearchGate.
Dans ce court papier, je résumerai les conclusions de mon étude LES LANGUES INDO-EUROPEENNES SONT-ELLES ISSUES D’UNE LANGUE ORIGINELLE TRANSEURASIENNE ? UNE APPROCHE INTERDISCIPLINAIRE, publiée dans Scientific Culture en janvier 2022 et sur mes profils sur Academia et ResearchGate.
Selon Kassian (2021), les langues eurasiennes sont issues d’une langue eurasienne originelle, qui incluait les langues samoyèdes et s’est séparée entre -18.000 et -8.000. Cela est cohérent avec Pagel-Atkinson (2013), postulant que les sept familles linguistiques eurasiennes forment une macro-famille linguistique qui a évolué d’un ancêtre commun il y a environ 15.000 ans, dont le foyer originel était situé en Asie centrale et duquel le dravidien, le kartvélien et la basque se sont séparé en premiers, suivis de l’Indo-européen il y a environ 8.700 ans, ce qui contredit la théorie des Kourganes, qui postule une formation bien plus récente du PIE.
Cela est cohérent avec Tarkhnishvili (2014) qui stipule que « les familles linguistiques kartvélienne et dravidienne tiennent la position la plus basique de l’arbre des langues euro-asiatiques (Bomhard et Kerns 1994 ; Pagel et al. 2013). Les haplo-groupes Y-ADN G et H dominants chez les locuteurs de ces deux groupes linguistiques : kartvélien (cette étude ; Yunusbayev et al. 2012) et dravidien (Sengupta et al. 2006), tiennent similairement la position la plus basique dans l’arbre des lignées paternelles issues du macro-haplo-groupe F très répandu en Eurasie (Karafet et al. 2008). Cela pourrait indiquer une évolution corrélée des lignées paternelles G et H et des langues kartvéliennes et dravidiennes, respectivement ». Sengupta et al. (2006) estime que les haplo-groupes F et H sont apparus en Inde il y a environ 30.000 ans et que l’haplo-groupe F a donné naissance à tous les haplo-groupes eurasiens. Hallast (2019) remonte même encore plus loin dans le temps, affirmant que « la séparation la plus ancienne était entre F et GHIJK ; F n’est connu qu’en Asie de l’Est et du Sud-Est alors que GHIJK et ses descendants ont une distribution mondiale. Ces lignées descendantes ont souvent elles-mêmes des distributions plus spécifiques à des continents mais 11/12 des lignées GHIJK apparues il y a plus de 50.000 ans ont des distributions incluant l’Asie de l’Est, du Sud-Est ou du Sud », ce qui plaide selon lui pour une très ancienne migration de cette région vers l’Europe.
Ces études plaident pour une origine des langues eurasiennes en Asie centrale. Bouckaert et al. (2012) soutient aussi cette théorie, évoquant les deux hypothèses concurrentes de l’origine de la famille linguistique indo-européenne. « La vue conventionnelle place le foyer originel dans les steppes pontiques il y a environ 6.000 ans. Une hypothèse alternative affirme que ces langues se sont diffusées depuis l’Anatolie avec l’expansion de l’agriculture il y a 8.000 à 9.500 ans. Cette étude conclut à un soutien décisif à une origine anatolienne par rapport à une origine steppique, tant le cadre temporel inféré que la localisation des racines cadrant avec une expansion de l’agriculture depuis l’Anatolie il y a 8.000 à 9.500 ans ». Une carte de cette étude place l’origine des langues indo-iraniennes entre l’Inde du N-O, le Pakistan, l’Afghanistan, la Mer Caspienne et le Zagros, et montre des liens étroits entre les langues indo-iraniennes, caucasiennes et anatoliennes. Cette étude plaide pour la formation des langues indo-européennes dans cette région avant - 8.000.
Le cadre temporel fixé par cette étude cadre aussi avec l’expansion du mégalithisme qui, selon l’étude de Mosenkis Dravidian Çatal Höyük, Ubaid, Balkan and West European Neolithic priest elite, a migré, avec la religion et la langue dravidienne, du Zagros (vers -10.000) vers Çatal Höyük (-7.400/-6.200), Vinča (-6.000/-4.000) et la Gaule (vers -5.000). Il cadre aussi avec les données génétiques de Dupanloup (2004), attestant que 30% du génome français, principalement anatolien et basque, est arrivé au Néolithique, comme par exemple les haplo-groupes Y-ADN H2, I M-170 et R1b, présents de l’Iran, l’Anatolie et les Balkans à la Gaule et caractéristiques de l’ADN mégalithique. La présence des haplo-groupes dravidiens H2 and L-M20 dans le Caucase et l’Europe du Sud atteste d’une composante dravidienne dans cette migration.
Khvorykh et al. (2020) promeut le rôle majeur de l’Eurasie Centrale (Asie centrale, Iran, Caucase) dans la transmission des gènes. Les peuples dont les gènes sont les plus diversifiés comme les Ouïgours, Azéris, Ouzbeks et Iraniens portent des contributions génétiques en part quasi égale du Moyen Orient, d’Europe, de Chine et d’Inde. Cette étude montre clairement que les migrations néolithiques ont fortement modifié le génome européen en apportant des gènes moyen-orientaux, et surtout anatoliens (40%), en proportion égale à celle des chasseurs-cueilleurs originels (40%). Des gènes indiens se sont dispersés en proportion décroissante en Iran (20%), au Caucase (14%) et en Europe (5%). Des gènes arctiques et sibériens se sont dispersés principalement en Europe du N-E (15% contre 5% ailleurs). Enfin, des gènes africains se sont dispersés principalement en Europe du Sud (10% en Espagne et 7% en Italie).
L’Asie centrale, au carrefour de ces influences, apparait comme un candidat très sérieux en tant que foyer originel de l’ancêtre des langues indo-européennes, dravidiennes et ibéro-caucasiennes, dont le Burushaski, qui aurait pu venir de l’Altaï, apportant des éléments linguistiques altaïques et les haplo-groupes R1a and R1b, serait un vestige archaïque, comme le Kalash, langue indo-aryenne archaïque du Pamir. Cette dispersion est soutenue par des découvertes archéologiques datant du Gravettien dans l’Altaï, le Pamir et l’Ouzbékistan selon M. Otte. Cette migration ancienne a apporté l’haplo-groupe R1b en Italie (Villabruna, -12.000), France (-10.000) et Serbie (-9.000). Cela est cohérent avec Arya (2019), datant la migration des Danéens vers l’Europe autour de -13.000. Hallast (2015) confirme le rôle de l’Asie Centrale dans la formation du R1b en affirmant que « L’addition de chromosomes d’Asie centrale contribue à une séquence de la sous-clade la plus ancienne du R1b M-269, alors qu’un autre échantillon, chez un individu du Bhoutan, forme un exogroupe presque aussi ancien que la scission R1a/R1b ». Le R1b M-269 et d’autres sous-clades Ouest-européennes de cet haplo-groupe comme le R1b P-312, ont été trouvés en Asie centrale selon des études génétiques, confortant la théorie centre-asiatique.
L’origine pamirienne de l’haplo-groupe L-M20, porté par 15% des Bourouchos et 25% des Kalashas, présent dans le Caucase, mais aussi en Europe du Sud, l’origine pamirienne du génome bulgare selon une étude de S. Stoylov et la proximité du génome des Tadjiks et des Européens selon E. Heyer plaident aussi dans cette direction. L’étude de St Clair sur la distribution de l’haplo-groupe G2a, ou G-M201, apparu vers -21.000 BC autour du Pamir selon A. Perdih, montre aussi clairement les liens génétiques entre les pastoralistes et les premiers fermiers. Elle montre que l’haplo-groupe G-M201 est porté à des fréquences assez élevées par les Kalash (20%), Bourouchos (5%), Brahui (16%), Tadjiks (11%), Hazara (6%), Gilaki (16%), Assyriens (8%), Arméniens (42%), Kartvéliens (50%), Turcs (6%), Grecs (9%), Bulgares (5%), Italiens (10%), Corses (22%), Français (5%), Ibères (6%). Spencer-Wells et al. (2001) montre les liens génétiques et linguistiques entre les Britanniques, Basques, Tchèques, Slovaques, Grecs, Arméniens, Turkmènes et Yaghnobis et le role majeur des migrations d’Asie centrale.
La formation de l’indo-européen dans cette région pourrait également être attestée par l’intéressante langue burushaski du Nord du Pakistan qui, selon Witzel (2012) mélange des traits des langues dravidiennes, du sanskrit et des langues caucasiennes et partage la numération vigésimale avec le dravidien, le caucasien, le basque et le celte, qui a laissé des traces en français (vimsati, vingt en dravidien, pourrait même avoir donné vingt en français). Greenhill (2012) place le burushaski entre le kannada, langue dravidienne, l’hindi, les langues caucasiennes et le basque, ce qui soutien son caractère archaïque. Mosenkis souligne aussi les liens du burushaski, qu’il juge très archaïque, avec les langues sino-caucasiennes et indo-européennes comme l’arménien, le phrygien et les langues paléo-balkaniques. Boc et al. (2010) souligne les liens entre les langues celtes et indo-iraniennes, slaves et indo-iraniennes et slaves et celtes, estimant que cela pourrait attester d’une ascendance commune bien plus proche entre ces familles linguistiques que généralement considéré ou d’une migration intensive des ancêtres des locuteurs de ces langues.
Horvath (2021) estime que le burushaski était la première langue parlée sur le plateau iranien avant d’être remplacé par l’élamo-dravidien puis l’indo-européen, ce qui tend à confirmer l’antériorité du burushaski et la théorie que cette langue et l’élamo-dravidien ont contribué à la formation des langues indo-européennes. Ma théorie est aussi cohérente avec les liens établis par Copeland (2021) entre les peuples indo-européens, altaïques, ouraliens, akkadiens et hittites, qui plaident pour lui pour une migration pastoraliste par le Sud de l’Altaï à l’Irlande.
Il est aussi intéressant de mentionner l’étude Raghavan et al. (2013) qui souligne les liens génétiques entre les Indiens, Tadjiks, Français, Sardes, mais aussi les Avars caucasiens, qui pourraient être venus de Mongolie, et les Maris finno-ougriens de la Volga, tous liés au garçon de Malta qui a apporté l’haplo-groupe R il y a 24.000 ans, ce qui donne du crédit à une origine commune et à une langue originelle trans-eurasienne.
Enfin, je citerai l’étude Søren Wichmann et al. (2010) qui place le foyer original de l’indo-européen au Nord du Pakistan et des foyers secondaires en Anatolie de l’Est, dans le Caucase et les Balkans sur la base d’une approche quantitative (cf carte ci-dessous).
Ces études récentes m’amènent à conclure, sur la base de cette étude interdisciplinaire basée sur des données linguistiques, génétiques, historiques, archéologiques, agricoles et religieuses, que les langues indo-européennes sont issues d’une langue originelle trans-eurasienne originaire d’Asie centrale qui s’est diffusée de cette région avec l’agriculture et le pastoralisme. Je suis conscient que cette étude ne clora pas la controverse sans fin sur le foyer originel des Indo-Européens mais espère toutefois qu’elle apportera une contribution utile à ce débat.
En guise de mot de la fin, je citerai l’étude du chercheur chinois R. Guo (2021), selon lequel toutes les anciennes civilisations, chinoise, indienne, mésopotamienne, égyptienne, européenne et même américaine seraient issues d’une civilisation ancestrale dans laquelle le mot wadi et diverses variantes comme wan, signifiant entre autres rivière, vallée, foret, montagne, terre-mère, peuvent être trouvés avec une connotation religieuse dans de nombreuses langues, comme le dravidien et le gaulois. Même le nom de mon Morvan ancestral eh France et de l’oppidum gaulois de Morvennum pourraient venir du dravidien mara, sombre et vanam, montagne boisée sacrée. De surcroit, la racine wa peut aussi être trouvée dans des noms de Dieux comme Dewa, Siwa ou Yahweh, ainsi que dans akwa, eau, qui peuvent être trouvées dans de nombreuses langues. Des 500 mots gaulois similaires au Slave inventoriés dans mon étude principale, 250 sont semblables au dravidien, 160 au burushaski et plus de 100 mots comme tata, papa, mama, maman, magos, enfant, viro, homme, geneta, jeune femme, neptos, neveu, meno, penser, gabi, prendre, da, donner, beru, porter, cleu, entendre, galo, garo, parler, edo, manger, itao, aller, biu, vivre, bi, être, leg, être couché, staio, être debout, garano, grue, keva, vache, karnon, corne, marca, cheval, aro, charrue, asiam, graine, melo, moudre, seco, couper, pep, cuisinier, gabala, tête, oklo, œil, kridyo, coeur, balo, maladie, aedu, feu, danu, iko, onna, rivière, lato, marais, bergo, barro, mello, duno, colline, corro, sommet, dumno, sombre, argio, clair, kolo, roue, carri, chariot, maros, grand, gormo, chaud, snig, neige, melu, miel, nertos, force, katu, combat, cen, chef, gorto, lieu clos, lukno, lumière, que l’on peut trouver dans de nombreuses langues dont le Gaulois et le dravidien, pourraient venir de la langue originelle eurasienne, qui se serait diffusée d’Asie Centrale avec l’agriculture et le pastoralisme. Ces mots sont listés en annexe.
Source : Wichmann, S., Müller, A., Vellupilai, V., Homelands of the world’s language families, Diachronica 27:2 (2010), 247–276. doi 10.1075/dia.27.2.05wic, issn 0176–4225 / e-issn 1569–9714, John Benjamins Publishing Company
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Merci de vous référer pour des références complémentaires à mon étude :
ANNEXE 1 : 100 MOTS GAULOIS ISSUS DE LA LANGUE ORIGINELLE TRANS-EURASIENNE
Donner : da, je donne dami, de dat, dati (sl. c., BSCM), da (Sanskrit, Hit), ntan (Bur), tar (Drav), tin (Elam, Brahui), ta (TE), donner
Etre couché : leg, je suis couché legu, de ležat (sl. c.), lag (Alb), leg (PIE), lag (Kartv, Hittite), malagu (Drav), laga (TE), être couché
Vouloir : vel, je veux velu, lié à velet (Tchèque), velti (Lith), weltis (PIE), vouloir, vel, désirer (Drav), awaaji, avoir besoin (Bur)
Penser : meno, lié à minit (Tchèque), mendoj (Alb), man (Drav), men (PIE), manu (TE), penser
Entendre : cleu, j’entends cluiu, de clas, oreille (vieux sl., BSCM), PIE kleu, Drav kel, Bur dokoyal, Ouralien kuvli, TE kul, entendre
Savoir : gn, je sais gnoiu, connu, gnatos, lié à znat, znaiu (Russe), znati (BSCM), gnosketi (PIE), savoir, poznati
(BSCM), njoh (Alb), janati (Sanskrit), kan (Drav), henas (Bur), kane (Hittite), kan (Turc), kena, (TE), savoir
Vivre : biu, lié à žit (sl. c.), živjeti (BSCM), jivati (Sanskrit), biyu (Alt), pu (Drav), ba, ji (Bur), vivre, buhi, émerger, devenir (TE)
Porter : ber, je porte, beru, lié à brat, beru en russe, prendre, brati (BSCM), bhero (PIE), bart, porter (Alb), poru, beru
(Dravidien), baart, apporter (Burushaski), para (Hittite), par (Hourrite), bara (Avestan), ber (Turc), ber (Ket), bheru, bari (TE)
Parler : labaraio, garo, galo, de golos, voix (sl. c.), laprdati (Bosnien), laparaki, gar (Géorgien), lapana (Skt), lapana, parler, galaba, discuter, paray, kuru, parler, beron, langage (Drav), per (Elam, Brahui), laau, baret, gar (Bur), gor (Tur), gar (vieil Indien), kahla (TE), parler
Discuter : galo, lié à golos, voix (sl. c.), galgaljo (PIE), galaba (Drav), gar (Bur), kul, speak (Hourrite), kahla, parler (TE)
Appeler : galo, de glasati se (BSCM), kal (Drav), kul (Elam), gar (Bur), kalis (Hit), kola, call (Alt), gel, call (Turc), kahla, parler (TE)
Etre : bi, beto, je suis, esmi (jesam en BSCM), be, biete, lié à bit en sl. c., biti en BSCM, bhu en Sanskrit, ba en Burushaski, pu,
puttu en Dravidien (venir à l’existence, être né), biyu en Altaïque, buhi, grandir, émerger, devenir (TE)
Prendre : gabi, from gepi, take (Bulgare), zgrabi (BSCM), gabis (Vinča), ghe, steel (Burushaski), kavar (Dravidien), kaba (Altaïque), kab (Kartvélien), kap (Turc, Albanais), capi (Etrusque) viendrait de kaba, take prendre dans la langue TE originelle
Boire : je bois, ibu, lié à piju (Russe), pijem (BSCM), je bois, pi (Alb, Hittite), pik (Kalash), pibia, être saoul (Drav)
Aller : je vais, agu, itao, lié à idti, idu (Russian), ići, idem (BSCM), iti (Sanskrit), itt (Hittite), agu, aydu, aller (Drav), hatya, je vais (Kalash), hata, go, aller, marcher (Bur), hajde, allons (BSCM), iki, eci (Alb), ak (Turc) viendrait de la langue TE originelle
Manger : edo, lié à jest, jesti (sl. c., BSCM), edmi (PIE), ad (Sanskrit), jad (Dravidien), ite (Alt), ed (Hittite), ita (TE), manger
Lécher : leigo, lié à lizat, lécher en slave, lizati en BSCM, last, lécher en Burushaski, laka, lécher en TE
Etre debout : sta, staio, lié à stat (sl. c.), stajati (BSCM), sta (Sanskrit), dstay (Bur), istanday (Hittite), seista (Ouralien)
Poser : sista, de sta, être debout, lié à stat (sl. c.), stajati (BSCM), sta (Sanskrit), dstay (Bur), istanday (Hittite), seista (Ouralien)
Fondre : taio, lié à taiat en sl. c., taljiti en BSCM, titami en PIE, tajin en Ossète, fondre, tao, couler en Burushaski
Couler : liyo, lié à lit, verser en tchèque, liat, pour en Slovaque, lijevati, verser en BSCM, laya en TE
Papa, père : tatis, tata (Glozel), lié à tata (sl. c.), tata (Alb), ater, lié à ata (Slovène), otac (BSCM), tata et attas (PIE), ati (Albanais), touta, grand-père (Etrusque), tata, attam (Dravidien), atta (Elamite), tati, atta, (Hittite), tata (Burushaski)
Mère, maman : matir, mama, lié à mat, mama (sl. c.), mater, mati en BSCM, amtar, mema (Alb), mama (Bur) amman, atteï (Drav), amma (Elamite), Mamma, Matrikas, Déesse-Mère (Dravidien), aurait donné matrone en français
Homme : viro, lié à wiros, homme (PIE), oior, man (Scythian), vir (Hittite), ferta, homme (Bulg), vyras, homme (Lith), vir, homme (Vinča), bir, fils (Alb), ur, homme (Etrusque), vir, brave homme (Drav), wer, homme (Kartv), biru (Bur), uira, homme (Tour)
Femme : bena, lié à žena, femme (sl. c.), b remplaçant g en Gaulois, gwen (PIE), zana (Elam), genis (Bur), pen (Dravidien, TE)
Jeune femme : geneta, lié à Yo, Déesse de la Fertilité (Glozel), Yoni, Déesse-Mère (Drav), žena, femme (c. sl., BSCM), zonja, madame (Alb), jani, femme (Skt), cinnadi, jeune femme (Drav), genis (Bur), guen (Hittite), zana (Elam), kuni (Alt, TE), femme
Fils, garçon : magos, lié à momak (BSCM), maqos (PIE), maka, mago (Drav), muko (Alt), pourrait venir de la langue TE originelle
Neveu : neptos, de nećak, neveu (BSCM), nip (Alb), nepot, neveu (PIE), anip, parent (Elam), nekna, frère (Hittite)
Brebis : ovica, lié à ovca (sl. c., BSCM), owis (PIE), avi (Sanskrit), aw (Tokharien), huis (Bur), hawi (Hittite), eve (Akkadien)
Grue : garanos, lié à žuraw, grue (Polish), PIE gerh, garuuyo, héron en Bur, Drav karaku, Kouchite kurico, TE kara, grue
Vache : keva, lié à goveda (Slov), ka, taureau (Alb), gava (Skt, Avestan), cevu, taureau (Drav), kovi, vache (Tokh), korova (Russe), krava (BSCM), karuvu (Drav), vache, karnon, corne, kar, boeuf (Bur), qarnu, corne (Akk), kraun, corne (Hittite), du TE kera, corne
Cheval : marca, lié à marca (Thrace), mrha (Slov), mrkov (Serbe), markos (PIE), marko (Cim) morv (Alt), mari (Dravidien)
Bull : tarvos, lié à tura (Bulg), tur (Tchèque), taru (Vinča), tar (Alb), taureau, toru, boeuf (Drav), tor (Bur), tura (Touranien)
Carpe : karpa, lié à karp ou kapr en Slave, krap (Alb.), carpe, korbu en Kartvélien, peut venir de la langue TE originelle
Avoine : ieva, lié à evja, grain (vieux Slave), java (Sanskrit) juwari (Kalash), viya (Dravidien), bay (Burushaski), iava (Turanian)
Couper : seco, lié au sl. c. sekat, PIE sek, BSCM sjeći, Vinča sek, couper, sekuris, hache (PIE), sagaris, hache (Scythe), sekira,
hache (sl. c.), saka, hache (Alb), sagari, faucille (Drav), skarc, couper (Bur) sahsi, couper (Elam) viendrait de la langue TE originelle
Labourer : aratro, arare, lié à orat, labourer (sl. c.), orati (BSCM), ara, terre arable (Albanais, Hittite), ar (Dravidien), har, (Burushaski), harpi (Elamite), hars (Hittite), harasu (Akkadien), aruthi (Hourro-Urartien), are (Tokharien), aratron, arjo (PIE)
Joug : jugo, lié à igo (BSCM), jeugom (Vinča), yuga (Sanskrit), nukam (Dravidien), iukan (Hittite)
Grain : carnu, lié à zrno (BSCM, Czech), grunë, blé (Alb), karn, moudre (Drav), gur, blé, gur malao, millet en Burushaski
Graine : asiam, semo (Glozel), lié à sjeme, graine (BSCM), semn (PIE), simbi (Drav), siman (Elam), siemen (Ouralien), sieme (Alt)
Serpe : serro, lié à serp or srp (sl. c., BSCM), srpa (PIE), sarpa, faucille (Hittite), sagari, faucille (Drav), bisars, faucille (Bur)
Moudre : melo, du sl. c. melit, PIE melo, Alt mole, mel, moudre (Drav), mul (Bur), malla (Hittite), meli (Yakut), mola (TE), moudre
Nourriture, vie : biveto, lié à biće, existence (BSCM), pitu (Sanskrit), phiti (Burushaski), putu (Dravidien), buhi (TE)
Eau : od, boglo, lié à voda (sl. c.), wodr, woda (PIE), eau, otam (Dravidien), budoo (Burushaski), uda (Sanskrit), watar
(Hittite), eau, pourrait venir de weta, oda, eau dans la langue originelle trans-eurasienne
Vin : vinom, lié à vino, vin en sl. c. et BSCM, venë (Albanais), woinom en PIE, wina en Hittite, ghvino en Géorgien
Cuisinier : poppos, pep, de pekar, boulanger (BSCM), pjek, cuire (Alb), peqo (PIE, Alt), bege, feu, becc, cuire, puka, nourriture (Drav), pać (Skt), paqu, miche de pain (Bur), pec, chaud (Kalash), peći, cuire (Slovène), de peku, chaud, pica, cuire (TE)
Miel : melu, lié à med, miel (sl. c., BSCM), mjalthe (Alb), melit (PIE, Hittite), madhu (Sanskrit), mattu (Dravidien), madu (Turanian), lié aussi à mel, résine en Elamite, mel, doux en Dravidien, aussi trouvé dans le Caucasien mal, de majla (TE)
Farine : mlato, de mole (Alt), sl. c. melit, moudre, BSCM mljeti, Alb miell, farine, Drav mel, Bur mul, Hittite malla, du TE mola
Cuiller : leiga, lié à ližica, cuiller en Slave, žlica en Croate, lüge en Albanais, de leigla en PIE, laka, lécher (TE)
Marais : lato, lié à blato (Bulg, Slov, BSCM), baltë (Alb), de lat (PIE), bel (Bur), ula, boue (Drav), lata (Tour), lata, humide (TE)
Rivière : danu, lié à Danube, Danu (Vinča), Don, Dnieper, Dniester, Rhône (Rhodanus), Odon en Bretagne, danus (Scythe, PIE), tundna, verser de l’eau (Dravidien), dala, canal (Burushaski), dun, couler (Kartvélien), da (Elamite), danu (Touranien)
Rivière : renos, lié à Rhin, iko, lié à rijeka, rivière en sl. c. et BSCM, avec perte du r, de rei, couler (PIE), ru, orivu, rivière, oruku, couler (Dravidien), ar, river (Hourrien), ars, rivière (Hittite), uru, rivière (Touranien), araro, rivière (Cimmérien), eku, eau (TE)
Rivière : onna, qui a donné Yonne, Saône, Una, Sana, de amm (Drav), hun (Elam), amë, source, lit de rivière (Alb), jama, eau (TE)
Colline, mont : briga, bergo, barro, lié à brdo, brijeg, colline (BSCM, Slov, Bulg), berq (Alb), berg (Thrace), breg (Kartv), bhroigos, sommet (PIE), berkat, colline (Bur), porrai, colline fortifiée (Drav), perunu, colline fortifiée (Hittite), pur, ville fortifiée (Sanskrit), boru, place forte (Bulgare, Pamirien, Persan), briks, ville (Cimmérien), berk, colline fortifiée (Turc), de berg (TE)
Dune, colline, tumulus : duno, dumyon, lié à dun (Thrace), djuna (Bulg), tuma (Alb), don (Bur), dimmi (Drav), dunnu (Akkadien), duna (Cimmérien) a donné dimb, kourgane (PIE, Roumain) ; kourgane viendrait du Dravidien ou de krug en Yénisseïen
Colline : mello, lié à mola, colline (Vieux Bulgare), mal, montagne (Albanais), malaï, colline (Dravidien), de mala, montagne (TE)
Colline : cambos, de kapa (Thrace), kopa (Slov), hopa, monticule (Hittite), koppa, kumba, colline (Drav), kup, top (Ket), kupa (TE)
Sommet : corro, lié à krai (Bulg), okris (PIE), sommet, gur, pierre (Alb), kar, rocher (Arm), kar, rocheux (Drav), goro, pierre (Bur), gor, pierre (Nord Caucasien), gurunnu, sommet (Akkadien), kur (Sumérien), gurta, pierre (Hittite), gora, montagne (Slave, Géorgien), gora, haut (Basque), kar (Touranien, Cimmérien), kuruk (Ouralien) de kara (TE)
Branche : canka, lié à sanka, branche (vieux Bulg), kankus (Vinča), konka (Drav), sak, bras (Burushaski), canga (Tour), kan (TE)
Tête : gabala, lié à golova, glava, (Russian, sl. c.), ghebhla (PIE), gapal (Bur), ballë (Alb), bhala (Drav), front, kapa, tête (TE)
Œil : ops, oklo, lié à oko, œil (sl. c.), oqos (Vinča), aks, vue, kon (Dravidien), elči (Burushaski), huka (TE), œil
Nez : nasios, lié au slave commun nos, Sanskrit nas, nez, et probablement au Dravidien muso et au Burushaski mos, nez
Sourcil : bruvi, lié à brovi (Russe), obrve (BSCM), bhrus (PIE), buru (Dravidien), bur (Burushaski)
Bouche, lèvre : bussu, lié à pusa, bouche (Tchèque), embrasser (BSCM), buze, lèvres (Alb), bukka (Dravidien), buk (Burushaski)
Cœur : kridyo, lié à srdce (sl. c., BSCM), du PIE kert, Dravidien hrdro, Sanskrit hrd, Hittite krd, TE kerda, cœur
Sang : croeso, lié à krov, sang en Russe, krv en BSCM, de krews (PIE), krav (Dravidien), kura (TE), sang
Maladie : balo, lié à bol, douleur (sl. c., Kartvélien), vali, faire mal (Dravidien), bal, être malade (Burushaski), bahli, faire mal (TE)
Un : oinos, ena (Glozel), lié à vienas (Lithuanien), eno (Slovène), onn (Dravidien), onr (Elamite), hen (Burushaski)
Jaune : gelo, gilvos, lié à želt (Bulgare), žut (BSCM), gjelber, vert (Albanais), ghltnos (PIE), giltir (Burushaski), ghilu, briller (TE)
Neige : snig, lié à snieg en Slave commun, snijeg en BSCM, de sneighs en PIE, sina en TE
Chaud : gormo, de goriatchi, chaud (Russe), gorjeti, brûler (BSCM), gher (PIE), greh (Drav), garum (Bur), gura, braises (TE)
Chef : cen, counos, lié à kan (Bulg, Alt), canoe (Etrusque), kon, chef, cen, tête (Drav) ; penno, lié à pen, tête (Dravidien, Gaulois), pan (Polonais, Tchèque), seigneur
Commandant : vellaunos, vela (Glozel), lié à vladar, leader (BSCM), vlast, power (sl. c.), vel, roi, chef (Dravidien), vali, grand, honoré, glorifié (Hittite), walo, roi (Tokharien), vel, combattre en TE
Bataille : katu, lié à kotora, combat (Russe), bitka, bataille (BSCM), kadu, faire la guerre, katti, épée, kadi, blesser (Drav), maqatu, attaquer (Akkadien), katu, combat (Hittite), keta (Alt), katar (proto-turc), kutur, gagner une bataille (Ibère), gadu, guerre (Basque)
Fort : kater, lié à kata, camp (vieux Bulgare), katun des Vlaches (BSCM, Albanais), kottay, fort (Dravidien), kadu, fort (Akkadien), kotah, fort (Sanskrit), kastro, fort (Etrusque), kastër (Albanais), kata (Touranien)
Groupe armé : corio, lié à hor (BSCM), hora (Bulgare), groupe, korjos (PIE), hol, armée, kuran, ligne de défense (Burushaski), karas, armée (Hittite), karasu, armée (Akkadien), goru, armée (Persan)
Combat : battu, lié à bit, battre en sl. c., bitka, bataille (BSCM), bëtëje, bataille (Alb), pattu, battre (Drav), bhata (Skt), bet (Elamite)
Fête religieuse : litu, lié à likovati, fêter (BSCM), lutuni, prier (Alb), lessu, fête religieuse (Dravidien), assus (Burushaski), essa, fête (Hittite), issunua, fête (Akkadien) et à liturgie, liesse en français
Jour : diio, din, lié à den en sl. c., dan (BSCM), din, ditë (Alb), de dinos (PIE), din (Drav, Sanskrit), den (Bur), dila (TE), jour
Hiver : giamos, lié à zima (sl. c., BSCM), dimer (Alb), ghjemos (PIE), gil, froid (Altaic), giye, neige (Burushaski), gima (Hittite)
Toit, abri : kleta, lié à kleta, cellier (BSCM), maison, hutte (sl. c.), Dravidien kuti, maison, Bur kutu, Touranien kata, TE kuta
Lieu clos : gorto, lié à gorod (Russe), grad (BSCM), ville, de gordhos (PIE), koritu (Dravidien), kurta, ville (Hittite), kirtu, citadelle (Akkadien), gordum, ville (Phrygien), gardh, enclos (Albanais), que l’on peut relier aussi à jardin/garden (anglais)/garten (All)
Lumière : lukno, lié à luč (sl. c.), leuks (PIE), velitchna (Drav), balichom (Bur), luk (Elam, Hittite), luks, illuminer (Tokharien)
Feu : aedu, lié à ad, enfer (Bulgare), Aedui (d’aidwos, ardent) aidho, brûler (PIE), odi, chaleur (Drav), ot, feu (Alt, Turc), ater (PIE), atr (Tour), qui a donné vatra, feu (BSCM, Roumain, Tchèque), vatër, foyer (Albanais), âtre (Français), lié à vata, foyer (Dravidien)
Pot : krokano, lié à kračaga (Bulg), krčag (BSCM), kërçak (Alb), jarre, kurky, pot (Drav), kurkurru, pot (Akkadien), korke (Alt)
Roue : koros, kolo, lié à kolo, roue (sl. c.), kel (PIE), kal, chariot (Dravidien), larokores, rond (Burushaski), du TE kola, rond
Chariot : carri, lié à kara (Tchèque), karoca (BSCM), karrucë, qerre (Alb), kers (PIE), karun, bouger (Bur), kal (Drav), karro (Cim)
Qui : pos, kas (Glozel), from ko (BSCM), p remplaçant k, kush (Alb, Hittite), qos (PIE), ka (Altaïque), ke (Bur), aka (Elam), ko (TE)
Négation : ne, similaire à la négation en sl. c., du PIE ne, no, lié au Burushaski ne...ne, ni...ni, de na (TE)
Je, à moi : mi, datif de je (sl. c.), sme, lié à sam (BSCM), mi (TE), sve, lié à svoj (sl. c.), sue (Bur), sva (Skt), sa (TE), moy, lié à moy, mon (sl. c.), mi, mon (Burushaski), mi (TE)
Tu : ti en Celte, comme en sl. c., BSCM, de tu (PIE), ti (TE) ; ton : to, lié à tvoj, ton (sl. c., BSCM), de tva (PIE, Sanskrit)
Nous : mu, lié à mi, nous (sl. c., BSCM, Burushaski), ma (TE), ve, vous (Glozel), lié à vi, vous (sl. c.), wa (Burushaski)
Beaucoup : menneki, de mnogo (sl. c.), menegh (PIE), mikka (Drav), mani (Brahui), men ke (Bur) manga (Hit), mengi (Turc), man (Alt), manga (TE), beaucoup
Cela : ta en Gaulois Glozelien, lié à taj, cela en BSCM, ta, cela en langue de Vinča, te, cela en Burushaski, ta en TE
Rage, furie : buryon, lié à buria, tempête en sl. c., bura, burka, bruit du vent qui souffle (Drav), burui (Bur), bura (TE)
Vie, existence : bitu, buti, buion (Glozel), lié à bitje, vie (Bulg, Slov), biće (BSCM), bhuti (Skt), putu (Drav), ba (Bur), buhi (TE)
Monde, univers : bitu, lié à bit (sl. c.), biti (BSCM), botë, monde (Alb), be, putu (Drav), ba, exister (Burushaski), buhi, émerger (TE)
Force, pouvoir : nertos, lié à nara, homme (Thrace), nara (Scythe), nerez, animal mâle (Bulgare), njere, homme (Albanais), nertos, force (PIE), an, homme (Dravidien), inara, vigueur (Hittite), najra, homme (TE)
Clair : argio, lié à jarki (Serbe, Russe), jarak (Bulg), yaari (Bur), uru (Drav), arka, lumière solaire (Skt), arg (Tour), jara, clair (TE)
Sombre : dumno, temis, temelos, lié à temno (sl. c.), tamno (BSCM), sombre, tima, dumas (Thrace, Burushaski), tem (Scythe), temos (PIE), tamra (Dravidien), dim, fumée (sl. c., BSCM), dhumnos (PIE), teman (Elamite), tün (Turc), de tuma (TE)
Grand : maros, lié à maros (Thrace), mera (Slavon), mahan (Sanskrit), marru (Dravidien), marin (Bur), magari (Kartvélien)
Mort : marvos, lié à mrtav, mort (BSCM), mrtos, mrvos (PIE), Mara, démon de la mort (Indo-Iranien, Gaulois Glozélien et Slave), margu, mort (Dravidien), mara, mort (Sanskrit), mar (Hittite), de mara, mourir en TE
Furieux : baran, lié à buren (Bulgare), buran (BSCM), tempétueux, bura, bruit du vent (Drav), burui (Bur), de bura, tempête (TE)
Enceinte : beranto, lié à beru, peru, naissance (Drav), beremennaia, (Russe), brena (BSCM), enceinte pera, donner naissance (TE)
Court : kerto, lié à kratki, korotki (sl. c.), kratak (BSCM), shkurt (Albanais), kuru (Dravidien), kura (TE), court
Premier, suprême : veramus, lié à arima (Scythe) alem (Bulg), ver, sur, lié à verkh (Russe) vrh (BSCM), sommet, du PIE vers, Drav varay (haut), peru (grand), Bur beru, Alb para (first), Alt vara, Nivkh ver, grand, Hittite para, devant, TE bara, grand
NB : sl. c. : slave commun ; vieux sl. : vieux slave ; PIE : Proto-Indo-Européen ; Drav : Dravidien ; Kartv : Kartvélien ; Alt : Altaïque ; BSCM : Bosnien-Serbe-Croate-Monténégrin ; Bur : Burushaski ; Elam : Elamite ; TE : Trans-Eurasien ; Tour : Touranien ; Alb : Albanais ; Bulg : Bulgare ; Slov : Slovène ; Skt : Sanskrit ; Cim : Cimmérien ; Arm : Arménien ; Lith : Lithuanien ; Gaulois : en caractères gras
ANNEXE 2 : CONCORDANCES GRAMMATICALES
Au-delà des concordances lexicales, sur la base de Piqueron (2015), le gaulois partage avec le slave nombre de concordances grammaticales. Les mots ont trois genres en gaulois, masculin, féminin et neutre, comme en slave, et se déclinent avec des cas similaires. Il y a des verbes imperfectifs et perfectifs en Gaulois comme en slave et la conjugaison des verbes et la formation des participes montrent des similarités comme par exemple l’auxiliaire gaulois pour la formation du futur byu, qui peut être lié à budu en russe, bivaju, je serai en BSCM, et syu, similaire à ću en BSCM. Il y a deux formes de futur en gaulois et dans les langues slaves, notamment des Balkans. Il n’y a pas de verbe avoir en gaulois, remplacé par “à moi est” (datif) comme en russe. Les pronoms personnels, adjectifs possessifs et prépositions sont semblables en gaulois, slave, dravidien et bourouchaski.
Tonoyan-Belyayev (2020) souligne que le dravidien et l’indo-européen sont les deux seules familles de langues eurasiatiques à posséder un système de trois genres grammaticaux, masculin, féminin et neutre, comme le Slave et le Gaulois. Elles ont aussi un système similaire de voyelles et de déclinaisons avec le nominatif, l’accusatif, le génitif, l’instrumental et le locatif, des pronoms similaires, une formation semblable du pluriel, des systèmes verbaux semblables, en particulier pour la formation du participe présent et du futur et du passé avec un participe. Il souligne en particulier que le dravidien partage avec le celte et l’italique un suffixe b très semblable pour former le futur. Il estime que certaines de ces caractéristiques sont partagées avec le turcique, ce qui accrédite ma théorie que le dravidien s’est dispersé en Anatolie et Asie centrale. Il mentionne des concordances lexicales entre le dravidien et les langues indo-européennes.
Swaminatha Aiyar (1987) souligne aussi les concordances lexicales et grammaticales entre les langues dravidiennes, le sanskrit, l’avestan et les autres langues indo-européennes. J’ai pu ainsi trouver dans cette étude des similitudes frappantes entre les pronoms démonstratifs dravidiens et bosniens, qui partagent la rare caractéristique d’avoir trois formes différentes en fonction de la distance (proche, intermédiaire et lointaine). Le BCSM, le dravidien et le bourouchaski partagent aussi un mode interrogatif utilisant le préfixe da. Cette étude souligne aussi des similitudes entre le dravidien et le balto-slave pour le mode causatif, exprimé en tamoul par le suffixe pi, similaire au suffixe conditionnel slave bi. J’ai trouvé d’autres similitudes dans les suffixes et préfixes et les terminaisons verbales entre le dravidien, les langues slaves et le gaulois, ainsi que l’article le, que l’on trouve en bourouchaski, français, dans plusieurs langues des Balkans et en romani.
Ces concordances grammaticales plaident également en faveur de l’existence d’une langue originelle trans-eurasienne.
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