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Les vins blancs bourguignons sont toujours les meilleurs du monde

La Bourgogne est un paradoxe à l’état pur, où la nature, au travers des terroirs et des microclimats, est omniprésente. Comment expliquer que l’on puisse trouver autant de différence entre un Nuits-Saint-Georges ou un Pommard, un Meursault ou un Montrachet, quand on sait que le cépage (Pinot noir ou Chardonnay) est unique, et que l’on ne peut pas “jouer” sur la proportion des raisins ?

Quand on se promène entre les murets qui entourent les vignes des Grands Crus, on voit qu’à quelques mètres de distance le sol ne produit pas les mêmes crus. L’altitude des vignes, selon qu’elles se situent à 150 ou 300 m, l’inclinaison des pentes (les meilleurs vins proviennent des mi-pentes), la richesse des sous-sols en ressources minérales, en sodium, en oligoéléments…

Tout concourt ici, dans un “mouchoir de poche”, à faire la différence entre un bon vin et un vin sublime. Ajoutez à cela l’exposition (fondamentale) face aux mouvements du soleil, un territoire pauvre où la terre est rare, et vous comprendrez l’extrême diversité des grands vins bourguignons. Globalement, les Grands Crus sont régulièrement “supérieurs” aux Premiers Crus, l’exception et le talent de l’homme confirmant la règle.

Inutile que je rappelle que les plus grands vins blancs secs du monde proviennent de la Côte de Beaune. Pour exemple aujourd’hui, Meursault : Le vignoble est étalé en pentes douces, entre 230 et 360 m d’altitude. L’orientation est très favorable par son ensoleillement maximal. L’abondance de marnes blanches en milieu calcaire explique la prédominance de la production de vins blancs, car elles sont plus compatibles à l’acclimatation du Chardonnay. Le Meursault blanc a un bouquet très capiteux, typé amande amère ou sèche, feuillage, croûte de pain chaude, pomme reinette ; ils sont, en bouche, très consistants, avec un moelleux abondant qui touche à l’onctuosité. Leur persistance est sensationnelle. Certains Premiers Crus comme Aux Perrières, Le Poruzot, Les Bouchottes, Les Caillerets, Les Genevrières ou Les Charmes, provenant de propriétaires hors pair, sont alors exceptionnels, envoûtants, riches, moelleux, très typés, puissamment mais subtilement bouquetés (fleurs blanches et fruits secs), d’excellente évolution. Avec eux, nous entrons dans la catégorie des plus grands vins du monde. Les (rares) vins rouges sont fins et de charpente souple.

Débouchez les bouteilles du Clos des Perrières (sur la photo, je déguste le millésime 2007 avec Michel Bardet) ou de la famille Ampeau, en n’hésitant pas à "taper" dans des millésimes anciens (15 à 20 ans, minimum) même si vous hésitez : vous atteindrez le summum de la complexité d’arômes, où le musc s’allie au tilleul, la rose à la noisette.

Il en va de même à Chablis (Tremblay, Pinson, Robin...) où il faut prendre le temps d’attendrte ces grands vins racés et minéraux, uniques grâce à leurs sols de marnes de Kimméridgien. Ce territoire résulte d’une délimitation de l’Institut national des appellations d’origine (Inao). Mais en fait, il résulte d’une longue sélection des terrains aptes à produire les meilleurs vins, faite par les moines au xiie siècle et poursuivie par les générations des vignerons qui ont suivi. On peut observer que ce territoire est situé sur un ensemble de terrains formés à une époque bien précise dans l’histoire de la formation de la terre, il y a plusieurs millions d’années. Les géologues lui ont donné le nom de Kimméridgien, par référence aux terrains de la baie de Kimmeridge en Angleterre.

Bien entendu, ici comme ailleurs, quelques producteurs élèvent des vins trop “travaillés” (et bien chers) où le fût neuf est employé à l’extrême, ce qui n’est pas pour arranger le Pinot noir notamment, qui demande de la finesse. Il en va de même pour certains blancs, donc, où la barrique (et tout le baratin que l’on va vous raconter) ne remplace pas le terroir...

Mes Classements 2009 vous permettent de faire le point, en tenant compte qu’il existe une véritable hiérarchie interne à chaque catégorie et qu’il ne faut pas comparer, bien sûr, un classement d’une appellation à celui d’une autre appellation.


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17 réactions à cet article    


  • Patrick Dussert-Gerber Patrick Dussert-Gerber 7 janvier 2009 18:13

    Vous n’avez pas tort, évidemment, pour le Corton, comme pour le Puligny ou le Saint-Aubin. Pour le reste, c’est vous qui êtes juge.


  • Jean-paul 6 janvier 2009 18:53

    Cet article sert juste a faire la publicite du livre de Dusset Gerber .


    • Patrick Dussert-Gerber Patrick Dussert-Gerber 7 janvier 2009 17:58

      En voilà un commentaire qu’il est bon ! Pour écrire ici, selon vous, il faut ne pas avoir écrit de livres ? Amusant.


    • Jean-paul 6 janvier 2009 18:59

      Goutez les vins les yeux bandes et ce ne sera plus le meme classement .
      L’arrogance ,le snobisme francais pour ses vins !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


      • ARMINIUS ARMINIUS 6 janvier 2009 23:10

        Les grands vins sont beaucoup trop surfaits et beaucoup trop chers, même si une élite de"conoisseurs"est prête à mettre des sommes fabuleuses dans tel ou tel sublime flacon de très grand cru, je doute que la palette des nuances qu’elle décéle (toute en rapport avec un gout de base comme le coing, la banane, la mûre ou la crotte de bique) ne lui procure beaucoup plus de plaisir plus que celle d’un honnête nectar venant
        à point nommé étancher une soif légitime. Ajouté à cela le coté investissement à long terme qui fait partir les barriques des ventes des Hospices de Beaune dans les caves blindées d’émirs saoudiens ou de mafiosos russes, les maitres à penser style Parker jouant les juges infaillibles dans les effluves des gazs nauséabonds de leur toutou de salon , les sommeliers et autres critiques de vin qui se poussent du col pendant que la viticulture française se casse la gueule faute d’avoir réagi à temps et vous comprendrez pourquoi je n’en n’ai rien mais vraiment rien à foutre que les vins de Bourgogne restent les meilleurs du monde...


        • Patrick Dussert-Gerber Patrick Dussert-Gerber 7 janvier 2009 18:02

          Ne faites pas d’amalgames entre les grands (bons) vins et la crise d’une partie de la viticulture. Les premiers n’y sont pour rien, que cela vous plaise ou non. On ne peut passer son temps à critiquer ce qui marche (le luxe, les grands vins, etc) sous des sous-entendus "sociaux". Je soutiens les vignerons qui en ont besoin depuis 30 ans MAIS AUSSI ceux qui élèvent des crus qui méritent le respect.


        • ARMINIUS ARMINIUS 7 janvier 2009 19:01

          Libre à vous, sauf que ce sont les petits bons vins des petits viticulteurs qui ont besoin d’être soutenus, ils ont pris la concurrence des moins bon vins du nouveau monde en pleine gueule parce que les grandes maisons, contrairement à ce qui se passe dans les autrs pays producteurs ne jouent pas collectif, un chacun pour soi stérile, lié à des structures professionnelles complètement dépassées. J’ai essayé dans la mesure de mes petits moyens de faire bouger les choses, en particulier en tant que conseil à l’export pour les vins du val de Loire, j’ai du y renoncer tant les mentalités individuelles l’emportent sur l’esprit d’équipe, pourtant les solutions existent et pourraient être mise en place avec un peu de bonne volonté... quant aux grands bons vins que vous défendez, dont je critique seulement le prix prohibitif, il n’est pas sûr que leur pérénnité soit assurée si ils négligent leur base, au cours de l’histoire on a vu souvent des" meilleurs "disparaitre faute d’avoir été réactif à temps...


        • geo63 7 janvier 2009 09:54

          Cet article est imbuvable...de partialité, de snobisme, de franchouillardise, bref de "déjà vu à la à la télé", c’est tout dire. 


          • Patrick Dussert-Gerber Patrick Dussert-Gerber 7 janvier 2009 18:09

            Et hop, un autre "commentaire" de bonne foi. Il semble que vous préfériez le goût de la ciguë à celui du Meursault. Amusant, encore, mais à quoi cela sert-il ?


          • Lapa Lapa 7 janvier 2009 12:24

            je rejoins les commentaires ci avant concernant cette publicité incessante et pénible.
            mais vous avez en grande estime les meursault. vous êtes presque pardonné car c’est effectivement à mon avis le meilleur vin blanc sec que je n’ai jamais bu (il doit me rester quelques bouteilles de 1986 en cave.) Meilleur vin blanc du monde ? je sais pas. de mon monde, ? sans hésiter.



            • Ceri Ceri 7 janvier 2009 12:43

              y’a pas d’autres endroits pour faire la pub de la vinasse franchouillarde ?



              • Mescalina Mescalina 7 janvier 2009 13:35

                Le meilleur article de la journée, qui m’a rappelé noël dernier où j’ai pu déguster un Meursault 1987 absolument ébouriffant, que je ne suis pas prête d’oublier !

                Cet artcile contient des informations, je me FOUS de savoir qu’il y a un livre derrière, j’aurai appris des choses sur ces grands vins.

                Bande de rabajoies !!!


                • Patrick Dussert-Gerber Patrick Dussert-Gerber 7 janvier 2009 18:04

                  Ah, cela fait du bien, votre commentaire ! Merci !


                • Jean-paul 7 janvier 2009 17:22

                  @ mescalina
                  Avant de le boire ,vous avez regardez l’etiquette :
                  Meursault aussi vous avez pensez c’est un excellent vin
                  apres vous avez vu 1987 waouow vieux de 21 ans
                  et ensuite vous avez bu avec vos neurones en se disant que c’etait l’un des meilleurs vins du monde .
                  Essayez prochainement les yeux bandes !!!!!!


                  • Patrick Dussert-Gerber Patrick Dussert-Gerber 7 janvier 2009 18:05

                    Pourquoi ne pas respecter son avis et le discréditer ainsi ? C’est le plaisir qui compte, les yeux bandés ou non. Et vous, vous ne buvez jamais l’étiquette ?


                  • FloMig1712 28 octobre 2009 16:04

                    Bonjour,


                    Cet article est plutôt bon, bien que le sujet soit redondant. Mais il est toujours bon de rappeler, n’en déplaise à beaucoup, que les vins de Bourgogne sont bien les meilleurs du monde. J’ai pu lire des commentaires sur le manque d’ « esprit d’équipe », mais nous ne sommes pas en Australie ici, les vin de Bourgogne bénéficie d’une notoriété mondiale (certes élitiste mais justifiée), pourquoi dilué cet avantage ? C’est justement comme cela que nous détruirions la pérénité du vignoble Bourguignon.

                    C’est aux autres régions française (j’exclu Bordeaux et l’Alsace) de se démarqué en créant des marques et de développé leur notoriété à l’international, à l’image du nouveau monde.

                    Il y a des mangeurs d’étoile comme des buveurs d’étiquette, cela ne me choque pas, c’est une composante importante. Sachez tout de même que le meilleur vin du monde 2009 (International Wine Challenge 2009), qui soit dit en passant, est bien entendu jugé à l’aveugle est un...MEURSAULT Clos des Bouches Chères de chez Labouré-Roi...comme quoi, pas de fumée sans feu... 

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