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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Marseille : les îles du Frioul et les pestiférés de l’hôpital (...)

Marseille : les îles du Frioul et les pestiférés de l’hôpital Caroline

Tous les habitants de la cité phocéenne connaissent les îles du Frioul, posées sur la Méditerranée à quelques encablures de la pointe d’Endoume. Accessibles en 30 minutes de bateau depuis le Vieux-Port, ces îles offrent aux Marseillais un havre de tranquillité très apprécié où l’on vient boire le pastis dans les guinguettes ou se dorer la pilule dans les criques. Sans se soucier un instant que l’une de ces îles ait été jadis dédiée aux pestiférés...

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Hôpital Caroline

Dès le printemps, les Marseillais se pressent nombreux chaque week-end dans les petites calanques ou les minuscules criques de cet archipel pour s’adonner au plaisir du bronzage et de la baignade sous le regard indifférent des milliers de gabians (nom provençal des goélands) qui nichent dans les replis calcaires ou les escarpements parfois vertigineux de Ratonneau et de Pomègues. Reliées par la digue de Berry depuis 1822, les deux îles n’ont certes pas la renommée internationale de leur voisine If, dont le « château » a été popularisé par le célèbre héros d’Alexandre Dumas : le comte de Monte-Cristo. Elles n’en sont pas moins dignes d’intérêt par leur passé militaire et par la présence, au nord-ouest de l’île Ratonneau, d’un ancien lazaret, l’hôpital Caroline, aussi séduisant au plan architectural qu’il a été, autrefois, redouté des populations locales.

L’histoire débute au premier millénaire lorsque Massalia subit ses premières épidémies de peste, dues pour l’essentiel au développement des transports maritimes, mais aussi aux invasions de Wisigoths, de Burgondes, d’Ostrogoths, de Francs ou de Sarrazins. Des épidémies que ni les infrastructures, ni l’état des connaissances médicales ne suffisent à enrayer. Démunie devant ce fléau, la cité phocéenne continue au fil de siècles de subir les affres de cette terrible maladie. 1248 et surtout 1347* (16 000 morts) sont à cet égard des années terribles.

Le rattachement du Comté de Provence à la couronne de France en 1482 et l’abandon du nom grec de Massalia au profit de Marseille ne changent évidemment rien à la situation sanitaire et les épisodes épidémiques continuent. À tel point que, dès 1526, un premier lazaret destiné à accueillir et surtout à isoler les malades, est construit aux portes de la ville. Il n’empêchera pas les épidémies de 1580 (9 000 morts) et 1586. Ni celle de 1649-1650 qui porte un sérieux coup à l’essor du port et à l’activité économique de la région. Un nouvel hôpital, plus moderne et plus vaste, est construit en 1663 à l’ouest de la ville du 17e siècle, sur l’emplacement actuel du port autonome : le lazaret d’Arenc.

La grande peste

En janvier 1720, le Grand Saint-Antoine, un trois-mâts carré de fabrication hollandaise de 700 tonneaux, principalement affrété par Jean-Baptiste Estelle, premier échevin de Marseille, quitte Sidon (Liban), porteur d’une cargaison de coton, de laine et de soie en provenance d’Asie. Pris dans une tempête à Tripoli, il démâte et son équipage remplace ses voiles par celles d’un navire dont les marins sont morts de la peste qui sévit alors en Syrie. Malgré la mort de dix de ses propres matelots dont le chrirurgien de bord, le Grand Saint-Antoine jette l’ancre le 25 mai à Pomègues où bateau et personnel sont aussitôt mis en quarantaine.

Mais la rigueur de la procédure mise en place à la fin du 17e siècle s’est relâchée et les intérêts sont trop grands : le bateau accoste à Arenc le 4 juin. Les marchandises et les hommes y sont débarqués, porteurs des puces de rat qui, peu à peu, véhiculent le fléau dans la cité. Le 20 juin 1720, une lavandière nommée Marie Dauplan meurt après plusieurs jours d’agonie, des pustules charbonneuses sur les lèvres. Rapidement les cas se multiplient dans une ville où sévit une hygiène déplorable. C’est l’hécatombe : tandis que le mal se propage dans le royaume – il gagnera l’Europe entière ! –, on relève jusqu’à mille morts par jour dans la cité phocéenne à la fin du mois d’août ! Au total, 40 000 Marseillais (près de la moitié de la population) périssent, victimes de cette peste bubonique. 

On comprend mieux, dès lors, le durcissement des mesures d’hygiène et de prévention mises en place par les autorités. Il faudra toutefois attendre le début du 19e siècle pour que les îles du Frioul – déjà utilisées comme lieu de quarantaine empirique avec les îles Riou et Maïre – soient dotées de véritables infrastructures destinées à parfaire la protection sanitaire de Marseille. Les risques de peste ont certes disparu, mais un nouveau danger menace à la fois les populations et le commerce maritime : la fièvre jaune. Venue des Amériques, elle s’est répandue en décimant en 1820 les populations ibériques et suscite une grande inquiétude, tant dans la population qu’auprès des édiles.

Pour tenter de contrer la fièvre jaune, l’État né de la Seconde Restauration décide de relier les îles Pomègues et Ratonneau par une digue afin de créer un mouillage de quarantaine isolé de la ville et parfaitement abrité des colères de la Méditerranée. Baptisé Port Dieudonné, ce havre deviendra par la suite Port du Frioul. Construite en 1822, la digue (360 m de longueur) est dédiée au Duc de Berry, assassiné deux ans plus tôt, le 13 février 1820, par un républicain fanatique, Louis Louvel. Dans le même temps est élaboré par l’Intendance sanitaire de Marseille un projet d’hôpital sur l’île Ratonneau destiné à remplacer le lazaret d’Arenc, insuffisamment isolé d’une ville en expansion.

L’hôpital du vent

La conception de l’édifice est confiée à l’architecte Michel-Robert Penchaud** (1772 - 1833) qui en supervise la construction entre 1823 et 1828. Bâti dans un style néo-classique manifestement influencé par la renaissance italienne et l’antiquité gréco-romaine, le nouvel hôpital reçoit en baptême le nom de Caroline en hommage à Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, la veuve du Duc de Berry qui, elle-même eût à subir une quarantaine au lazaret d’Arenc alors qu’elle avait débarqué en France pour épouser le 2e fils du roi Charles X.

Flanqué d’un grand bâtiment médico-administratif à l’est, l’hôpital Caroline est principalement édifié sur un plan carré complété par deux terrasses en demi-lune au nord et au sud. Il est constitué de pavillons distincts largement ouverts aux courants d’air afin de chasser les miasmes et d’assainir naturellement les lieux. Un parti pris qui vaut très vite à l’établissement le surnom d’« hôpital du vent ». Au centre du carré s’élève une chapelle aux allures de temple grec avec ses chapiteaux doriques. L’ensemble constitue, aux dires des spécialistes, le chef d’œuvre de Michel-Robert Penchaud.

Un chef d’œuvre qui se dégrade toutefois rapidement du fait d’un certain laxisme dans l’entretien des bâtiments. À tel point qu’à la chute de la monarchie de Juillet, l’ouvrage est cédé à l’armée et sa restauration confiée à l’architecte suisse Samuel Vaucher*** (1798-1877) pour servir de lieu de soin et d’isolement aux militaires malades, de retour d’Algérie et des armées d’Orient. Une mission que le « Lazaret des îles », tel qu’il est alors dénommé, remplit durant des décennies, malgré de nouvelles dégradations au fil du temps.

À partir de 1928, la marine nationale rapatrie sur le continent l’essentiel de ses services sanitaires. Le lazaret, condamné de facto, est officiellement fermé en 1933 et plus ou moins laissé à l’abandon. Il retrouve toutefois un regain d’activité en 1941. Non pas au profit de militaires, mais de de détenus de droit commun de la prison des Baumettes atteints du typhus et prudemment isolés de la population sur décision conjointe de l’administration pénitentiaire et des autorités sanitaires. Ces prisonniers (et leurs gardiens) seront les derniers occupants « légitimes » de l’hôpital Caroline avant l’occupation en 1942 de la France libre par les armées du Reich. Sitôt à Marseille, les Allemands s’emparent des îles du Frioul où ils mettent en place une défense avancée de la ville et de leurs garnisons.

Août 1944. Conduits par les forces aéronavales alliées, des bombardements massifs frappent la cité phocéenne et l’ensemble des lieux où sont retranchées les forces d’occupation. Parmi eux, les îles du Frioul, et particulièrement l’île Ratonneau où se trouve concentrée la majorité des ouvrages militaires. Lorsque Marseille est libérée, au prix d’impressionnantes destructions et de terribles pertes dans les populations civiles, c’est d’un hôpital Caroline en grande partie ruiné que les troupes françaises reprennent possession. 

Suit une longue période de déminage par l’armée et de sécurisation des lieux avant que ce qu’il reste de l’hôpital Caroline ne sombre dans l’abandon, livré aux gabians et à la végétation si particulière de ces îles du Frioul on l’on relève le taux de sécheresse le plus élevé de France.

Un chantier de réinsertion

Tout semble devoir changer en 1971 lorsque la ville de Marseille, après avoir racheté sous l’impulsion du maire Gaston Deferre les îles à la Marine Nationale, décide l’aménagement de Port Frioul en mouillage de plaisance avec, à la clé, un nouveau quartier pour la cité et un ambitieux projet de… 2300 logements ! 400 sont finalement construits ainsi qu’un centre de vacances géré par la Fédération Léo-Lagrange. L’hôpital Caroline n’est pas oublié et les projets les plus divers (ou les plus inattendus) surgissent à son sujet. On veut en faire un Club Med, un hôtel de luxe, un établissement de thalassothérapie, un palais des congrès…

Rien de tout cela n’aboutit, et l’hôpital Caroline continuerait à se dégrader lentement si l’association Caroline n’avait vu le jour en 1978. Jean Briand, son fondateur, veut « valoriser le site et le patrimoine par des activités culturelles et sociales ». Dès août 1980, il obtient le classement du lazaret sur l’Inventaire des Monuments historiques. Sept ans plus tard est engagée la restauration du lieu. Malgré différents chantiers successifs conduits de manière plutôt empirique, rien de bien spectaculaire n’est réalisé pour permettre à l’hôpital Caroline de renaître durablement de ses ruines.

Le coup de pouce décisif survient lorsque Jean-Claude Gaudin et son équipe lancent le projet Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture. Parmi les sites envisagés pour mettre en valeur le patrimoine culturel de la cité phocéenne figure en bonne place l’ancien lazaret du Frioul. En décembre 2007, l’association Caroline ayant passé la main, la municipalité mandate l’association Acta Vista pour organiser et mener à bien, en relation avec la Drac (Direction régionale des Affaires culturelles) et l’Architecte des Bâtiments de France, la restauration de l’hôpital Caroline par le biais des chantiers d’insertion qu’elle pilote.

Ce projet de longue haleine est encore loin d’être achevé, mais d’ores et déjà les résultats sont spectaculaires comme en témoigne la photo qui illustre cet article. Qu’il s’agisse de salariés de l’association ou de personnes en stage d’insertion, les artisans et les ouvriers d’Acta Vista qui travaillent sur le site ne sont pas les seuls à agir pour restaurer l’hôpital Caroline. Chaque été, ils sont en effet rejoints par des bénévoles de l’association Rempart, parfois venus de pays très lointains. Tous participent à la renaissance d’un ensemble patrimonial remarquable destiné à devenir « un lieu de mémoire de l’histoire maritime et sanitaire de Marseille ». 

Un lieu de mémoire, mais aussi un lieu d’animation exceptionnel. Déjà utilisé, à l’initiative de l’association Caroline, durant les années 2000 à 2005 pour promouvoir le jazz et les musiques méditerranéennes dans le cadre des Nuits Caroline, l’ancien lazaret a, depuis, accueilli le festival roots MIMI (Mouvement international pour les musiques innovatrices). Gageons que, les travaux terminés, ce site exceptionnel pourrait devenir l’un des lieux majeurs de la culture phocéenne lorsqu’il aura retrouvé tout son lustre architectural d’antan. Et pourquoi pas « servir de base culturelle pour tout le bassin méditerranéen », comme le souhaitait Jean Briand, initiateur du renouveau de l’hôpital Caroline ?

À voir :

Frioul, les îles du voyage

Chantier d’insertion Acqua Vista

Caroline du Frioul, visite du site avec Jean Briand en 2010

* Partie de Marseille, cette épidémie décimera le tiers de la population française !

** Penchaud est, entre autres bâtiments, l’architecte du palais de justice d’Aix, de l’ancienne préfecture de Marseille (hôtel Roux de Corse) et du célèbre arc de triomphe connu sous le nom de Porte d’Aix

*** On lui doit notamment le célèbre palais du Pharo à Marseille et le musée Rath à Genève.

Ce texte est la reprise, actualisée et complétée, d’un article de juillet 2009.

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Plan de l’hôpital Caroline
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Calanque de la Crine (île Pomègues)
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ïle et château d’If

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45 réactions à cet article    


  • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine UMPS : OTAN-OTAN-.... 17 avril 2023 20:57

    Quand tu sors du théâtre parisien, tu te retrouves au milieu des ramassages d’ordures ménagères ( hormis en période de grève ),

    quand on quitte l’enceinte de Caroline au mois de Juillet, on reste sous le charme grâce au concours de la rade de Marseille pendant les 20 mn du trajet jusqu’à la navette maritime de 23hr : silence, clapotis des vagues... puis 30 mn de traversée en croisant le château d’If, aboutissement au Vieux port illuminé et animé avec, sur la droite, la façade lumineuse du Théâtre de la Criée dominée par Notre Dame de la Garde en Majesté...

    Il faut le vivre une fois dans sa vie... je l’ai fait moult fois.

     smiley


    • Fergus Fergus 17 avril 2023 22:45

      Bonsoir, UMPS : OTAN-OTAN-....

      Oui, ce sont des moments que l’on apprécie d’autant plus qu’ils semblent hors du temps, et très éloignés des turpitudes de notre époque.
      Habitant très loin de là, je n’en suis, hélas ! pas familier.

      Cela dit, pour Paris  où j’étais encore ce matin après 2 jours passés dans la capitale , je n’en ai pas une image aussi désastreuse que celle qui est le plus souvent véhiculée.
       


    • troletbuse troletbuse 17 avril 2023 22:06

      Aujourd’hui, on a quand même fait des progrès. Les non-waxxinés sont tous des pestiférés.  smiley


      • gruni gruni 18 avril 2023 09:57

        Bonjour Fergus

        Du soleil et déjà des fourmis dans les jambes pour partir vers de nouvelles découvertes ?

        Merci pour l’article, la France est si belle.


        • Fergus Fergus 18 avril 2023 11:41

          Bonjour, gruni

          « des fourmis dans les jambes », j’en ai toute l’année. 
          Et c’est pourquoi, même en hiver, il m’arrive de partir 2 ou 3 jours quelque part en Bretagne lorsque la météo est clémente. Par exemple au cours du mois de février où il a fait un temps magnifique avec des températures printanières. Il faut dire que ma région d’adoption est superbe en toutes saisons !

          « la France est si belle »
          En effet, et c’est ce que j’ai voulu mettre en évidence dans ces articles :
          L’extraordinaire diversité des paysages de France (2018)
          L’extraordinaire diversité des villages de France (2016)


        • Aristide Aristide 18 avril 2023 11:53

          @Fergus

           il m’arrive de partir 2 ou 3 jours quelque part en Bretagne lorsque la météo est clémente

          Précaution météorologique d’autant plus utile qu’il s’agit de la Bretagne ....

          PS : Autour de 50 jours de pluie sur 65 en décembre et janvier !!!!


        • Fergus Fergus 18 avril 2023 13:02

          Bonjour, Aristide

          « Autour de 50 jours de pluie sur 65 en décembre et janvier !!!! »

          « Sources ? » comme dirait Charlyposte.
          La réalité est que, lors de ces deux mois, il y a eu des averses, et rarement des pluies durables. Quant au « crachin », il n’existe quasiment plus en Bretagne depuis des années.
          Des précipitations en l’occurrence insuffisantes pour réalimenter les nappes phréatiques sur les modèles de ce qui se passait naguère.
          Le comble a été observé en février : un mois très sec. Et des stations de lavage de voitures fermées durant des semaines !

          Cela dit, peu importe le temps qu’il fait, le climat de la Bretagne est, pour mon épouse et moi, nettement plus agréable que celui de la Provence, particulièrement durant la période estivale. smiley


        • Aristide Aristide 18 avril 2023 13:23

          @Fergus

          Les sources, un article du Télégramme en 2021 : A-t-on battu des records de pluie cet hiver en Bretagne ?.

          Extrait : L’impression de pluie incessante se traduit aussi dans le nombre de jours de pluie (au moins 1 mm relevé dans la journée) enregistrés sur cette même période du 1er décembre au 3 février : la moyenne des quatre départements bretons s’élève à 53 jours sur 65, du jamais vu depuis quarante ans ! Les derniers relevés approchant de ce record remontent à 1994, avec 52 jours de pluie, et à 2013, avec 51 jours. Là encore, le Finistère se démarque, avec 56 jours de pluie sur 65, tandis que l’Ille-et-Vilaine en totalise 43.

          Voilà, voilà ...

          Cela dit, peu importe le temps qu’il fait, le climat de la Bretagne est, pour mon épouse et moi, nettement plus agréable que celui de la Provence, particulièrement durant la période estivale.

          Votre problème est que vous parlez de ce que vous ne savez pas. Je ne parle pas de Provence, les climats sont tellement différents. De Nîmes à Carpentras, d’Avignon à Marseille, de Perpignan à Narbonne, ...

          Moi, je parle de la Côte d’Azur, d’Hyères à Menton en gros. C’est un climat très particulier que l’on partage avec la cote ligure, presque jusqu’à Gènes. Une vraie douceur d’hiver et d’été ....
          Le mois de juin est une bascule, vous verrez des températures passer en dessous de toutes les autres régions, et en Automne à l’inverse, dans les mois de septembre et octobre la douceur arrive. 


        • Fergus Fergus 18 avril 2023 15:57

          @ Aristide

          "Une vraie douceur d’hiver et d’été

          "

          Ah bon ? Pour l’hiver, je veux bien, mais pour l’été, je n’y crois pas une seconde. A cet égard, je connais des gens de l’arrière-pays niçois qui viennent passer leurs étés en Bretagne, précisément pour échapper à la chaleur. Un de mes cousins né en Lozère apprécie de vivre à Grasse en hiver, mais se réfugie l’été venu dans la Margeride.


        • Aristide Aristide 19 avril 2023 10:08

          @Fergus

          Ah bon ? Pour l’hiver, je veux bien, mais pour l’été, je n’y crois pas une seconde.

          Tout simplement parce que vous vous arrêtez à regarder les températures moyennes !!! Sur la Côte d’Azur, les températures nocturnes ne baissent pas beaucoup, de l’ordre de quelques degrés, ce qui fait la douceur du climat. Par contre, dans de nombreuses régions, les températures nocturnes sont beaucoup plus basses, souvent plus de dix degrés, et cela influe largement à la baisse sur le calcul de la température moyenne.


        • Aristide Aristide 19 avril 2023 10:18

          @Fergus

          Quand je parle de Côte d’Azur, je parle bien de la partie littorale. Une carte assez précise est . Partie littorale qui concentre l’essentiel de la population ... Regardez le relief des Alpes-Maritimes, vous comprendrez assez facilement que la moyenne n’a pas grand sens ...

          Il ne s’agit pas de la Côte d’Azur administrative, qui comme l’Occitanie et d’autres régions sont assez ... contestables sur leur dénomination. 


        • Fergus Fergus 19 avril 2023 11:27

          Bonjour, Aristide

          Même sur la partie littorale, je n’apprécie guère les conditions météo.
          Il est vrai que je n’ai guère d’expériences personnelles de la Côte d’Azur : une semaine hélas ! caniculaire en mai à Ceyreste (près de La Ciotat), et une nuit d’insomnie dans un hôtel étouffant de Nice un jour  en mai là encore que je revenais d’un séjour, lui aussi caniculaire, en Corse.
          Par chance, je partais le lendemain pour un séjour autrement plus agréable à Briançon. smiley


        • Aristide Aristide 20 avril 2023 10:04

          @Fergus

           je n’apprécie guère les conditions météo.

          la raison : caniculaire en mai à Ceyreste (près de La Ciotat) et une nuit d’insomnie dans un hôtel étouffant de Nice un jour  en mai là encore  que je revenais d’un séjour, lui aussi caniculaire, en Corse.

          Bizarre manière de justifier par des périodes plus qu’exceptionnelles, les canicules en mai, votre apriori assez contestable sur la Côte D’azur. Mais peut-être seriez-vous honnêtes si vous ne transformiez pas votre très personnelle opinion météorologique en vérité scientifique sur le climat du coin.


        • Fergus Fergus 20 avril 2023 17:03

          Bonjour, Aristide

          Ce qui est « bizarre », c’est votre persistance à m’attribuer un rôle ou des pensées qui ne sont les miens !
          A aucun moment, je n’ai prétendu délivrer une « vérité scientifique sur le climat du coin », j’ai simplement fait part de mon ressenti, et cela n’engage évidemment que moi, même si mon cousin de Grasse, originaire du nord-Lozère, fuit lui aussi dès qu’il le peut la chaleur excessive de cette région où il a été contraint d’aller habiter pour des raisons professionnelles.

          Notez bien que j’ai également des membres de ma famille (rares il est vrai) qui apprécient la météo de la Côte d’Azur. Mais ceux-là ne sont pas comme moi qui considère que la canicule commence à 25°, et avec elle l’inconfort. smiley


        • Laconique Laconique 18 avril 2023 12:17

          Îles de Lérins... Cannes...


          • Fergus Fergus 18 avril 2023 13:06

            Bonjour, Laconique

            Des lieux où je n’ai jamais séjourné. Je ne connais d’ailleurs pas du tout la Côte d’Azur.


          • Aristide Aristide 18 avril 2023 13:06

            @Laconique

            J’ai eu la même idée. On pourrait aussi parler de Porquerolles ou des Embiez ... et plus loin des Lavezzi ...

            Hors saison, Porquerolles est un vrai paradis ...


          • Aristide Aristide 18 avril 2023 13:07

            @Fergus

            Vous ne connaissez donc pas ce coin de paradis !!!


          • charlyposte charlyposte 18 avril 2023 13:10

            @Fergus
            Le masque de fer est vachement déçu de se manque de culture  smiley


          • Fergus Fergus 18 avril 2023 13:14

            @ Aristide

            Non, je ne suis pas du tout attiré par cette région. Je connais assez bien la Provence (hors saison, cela va de soi) où, sur la côte, je me suis aventuré jusqu’à La Ciotat. Mais pas au-delà. Et cela ne me manque pas. 


          • Fergus Fergus 18 avril 2023 13:17

            Bonjour, charlyposte

            Je connais l’histoire du « masque de fer ». Mais je n’ai pas ressenti l’envie d’aller voir l’île Sainte-Marguerite pour autant.
            Cette région est trop lointaine, et surtout beaucoup trop chaude pour moi qui préfère le climat irlandais au climat méditerranéen. smiley


          • charlyposte charlyposte 18 avril 2023 13:19

            @Fergus
            C’est pas trop loin de BANDOL... une ville que j’ai habité plus de cinq ans en savourant les merveilleuses plages au delà de la Ciotat smiley


          • Aristide Aristide 18 avril 2023 13:35

            @Fergus

            je me suis aventuré jusqu’à La Ciotat. Mais pas au-delà. Et cela ne me manque pas.

            Il n’est pas interdit de mourir idiot, je vous taquine. Vous manquez quelque chose, je vous conseille de faire une balade de Hyères aux villages de la cote ligure. Mais bon, si vous souffrez s’il y a un manque d’eau, ce n’est pas effectivement conseillé.

            Et il n’y a pas que la cote, l’arrière-pays est magnifique, juste dans mon coin quelques noms : Tourettes, Chateauneuf de Grasse, Opio, .... et un petit détour en « montagne » avec Gourdon, un vrai balcon sur la méditerranée.

            Coté italien, qui n’a pas vu Santa-Margarita, Portofino, ...


          • charlyposte charlyposte 18 avril 2023 13:36

            @Aristide
            Je préfère Porquerolles quand le touriste est dans la place smiley


          • charlyposte charlyposte 18 avril 2023 13:44

            @Aristide
            ST Agnès via une vue magnifique sur le cap d’Antibes ! smiley


          • charlyposte charlyposte 18 avril 2023 14:31

            @Le Panda
            J’espère que tu connais l’île de BENDOR au large de Bandol...là ou Patrick Ricard est mort via un malaise cardiaque smiley j’ai hâte d’entendre Roselyne Bachelot sur le déroulé de cette affaire, vraiment. smiley


          • charlyposte charlyposte 18 avril 2023 14:42

            @Le Panda
            J’adore l’île du GAOU.... aussi sauvage que la Bretagne pour ceux qui ne savent pas smiley


          • charlyposte charlyposte 18 avril 2023 14:53

            @Le Panda
            Pas loin du BRUSC via le prolongement de Six-fours.... cette île fait face à l’île des Embiez smiley


          • Fergus Fergus 18 avril 2023 16:02

            @ charlyposte

            En voyant le nom de Bandol, je m’aperçois que je me suis trompé en disant que je n’étais jamais allé au-delà de La Ciotat vers l’est : un jour que je séjournais à Ceyreste, j’ai fait le sentier côtier entre Bandol (excellent rosé) et Saint-Cyr-sur-mer. Ma mémoire flanche. smiley


          • charlyposte charlyposte 18 avril 2023 16:04

            @Fergus
            Un super sentier de randonnée, vraiment smiley


          • Fergus Fergus 18 avril 2023 16:14

            @ charlyposte

            Très beau, c’est vrai. On s’était baignés, mon épouse et moi, en cours de balade au port d’Alon dans une petite crique très sympathique. Mais l’eau était encore fraîche, à peu près comme sur la côte nord de Bretagne au mois d’août. smiley


          • charlyposte charlyposte 18 avril 2023 16:21

            @Fergus
            Très sympa le port d’Alon smiley


          • Fergus Fergus 18 avril 2023 16:23

            L’endroit nous plaisait bien car cela ressemblait au Finistère, et plus précisément à l’Ile Vierge : liensmiley


          • troletbuse troletbuse 18 avril 2023 16:25

            @Fergus
            Eh bien, moi, je n’y suis jamais allé. Intéressant hein ?
            Comme pour vous, vous êtes vous baignés à poil, ça m’intéresse et ça pourrait en intéresser d’autres smiley


          • troletbuse troletbuse 18 avril 2023 16:32

            @troletbuse
            Ah j’oubliais, je suis passé à Harréville les Chanteurs. Ca interesse quelqu’un ?  smiley


          • charlyposte charlyposte 18 avril 2023 16:36

            @Fergus
            Bien vu smiley


          • troletbuse troletbuse 21 avril 2023 10:28

            @Fergud

            Je ne connais d’ailleurs pas du tout la Côte d’Azur.

            Stupéfiant Arrias !  smiley


          • troletbuse troletbuse 25 avril 2023 22:50

            @charlyposte
            Très sympa le port d’Alon


            Y’a aussi un pont hein ?


          • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 18 avril 2023 13:19

            @ Fergus,

            Bonjour et merci de cet article qui permet de nous remémorer des moments tragiques vécus par les Marseillais et les Provençaux. 

            En effet, la grande peste de 1720 a provoqué autour de 100 000 mort à Marseille et en comptants les « terroirs » et la Provence jusqu’aux confins du Languedoc, 200 000 morts environ. 

            Cet épisode tragique a marqué définitivement les esprits. La peste, qui est partie de la Paroisse St-Martin (qui n’existe plus), dans la Vieille-Ville, quartiers insalubres et très peuplés, s’est répandue à une vitesse fulgurante et a gagné tous les quartiers de Marseille. Toutes les couches sociales ont été touchées par cette maladie terrible. 

            Le Grand-Saint-Antoine est arrivé de Seide ou Seyde (actuelle SaÏda) Syrie — Cette ville était située sur les Echelles (comptoirs commerciaux répartis tout au long du pourtour Méditerranéen) avec un chargement de toiles de grande valeurs, au profit des « Commandites » (c’est-à-dire des riches armateurs de Marseille, propriétaires des bâteaux de commerce. Les rouleaux de toiles étaient contaminées par la puce du rat noir. Des rouleaux de toiles furent sortis du bâteau clandestinement par des matelots pour alimenter la contrebande de marchandises qui alimentaient la vieille-ville. Ce genre de trafic avec la grande misère qui régnait dans une partie de la population marseillaise, était très fréquent. Malheureusement la marchandise contaminée fut la cause de la propagation de la maladie. 

            Le Grand-Saint-Antoine était un vaisseau commercial d’origine hollandaise, (une fluit), commandé par le Capitaine Chataud, dont la responsabilité fut reconnue qui fut arrêté et condamné à un séjour dans les geôles du Chateau d’If, et en ressortit en 1723. Chataud était rentré au port avec des « patentes nettes » délivrées par les autorités portuaires des Echelles, alors que la peste se trouvait sur le bâteau et pendant le trajet avait causé une dizaine de décés.

            Les religieux très nombreux à Marseille jouèrent un rôle très important pendant la peste, beaucoup se sacrifièrent auprès des malades, comme l’admirable monseigneur de Belzunce. Parmi les civils, l’emblématique Chevalier Roze, personnage inoubliable de Marseille.

            Après la peste de 1720, la configuration de la ville, du point de vue urbain fut transformée. On abattit les murailles et ouvrit les portes de Noaïlles, pour aérer le centre de la ville, jusqu’au Port. 


            • Fergus Fergus 18 avril 2023 16:08

              Bonjour, Nicole Cheverney

              Merci à vous pour ces précisions.
              Je ne savais pas que le commandant du Grand Saint-Antoine avait été incarcéré au château d’If.
              Merci à vous également d’avoir évoqué Mgr Belzunce  dont l’exemple a été déterminant lors de la Grande peste  et le chevalier Roze pour son rôle prophylactique. L’un des pavillons de l’hôpital Caroline porte le nom de ce dernier.


            • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 18 avril 2023 19:27

              @Fergus

              J’ai travaillé six ans sur le sujet, pour écrire mon livre paru en 2007 aux Ed. Cheminements. Il n’est plus trouvable car destocké. Il a été courroné par le prix de l’Académie de Provence. 
              Mais il va bientôt reparaître en ré-édiion  Edition augmentée, titre : La danse du Cheval Bleme. 
              Le Cheval Bleme étant l’un des surnoms de la peste, donné par les gens autrefois. 
              Entre autres : le grand fléau, les cinquième cavalier de l’Apocalypse, la mauvaise mort, qui a valu à plusieurs villages en Provence et en Occitanie de porter le nom de : Mallemort (mauvaise mort). 
               


            • Fergus Fergus 18 avril 2023 19:42

              @ Nicole Cheverney

              J’ignorais que la peste ait été nommée « cheval blême ».
              Je vous souhaite de bonnes ventes de cet opus « augmenté » car le sujet est passionnant et mal-connu de nos contemporains malgré quelques références à ce drame historique au moment de la survenue du Covid.


            • Taverne Taverne 18 avril 2023 16:46

              @Fergus

              Il a tenu cette allocution parce qu’il était au pied du mur et, en la circonstance, on a tous pu voir que c’est au pied du mur qu’on voit le faux maçon !


            • Fergus Fergus 18 avril 2023 19:08

              Bonsoir, Taverne

              Paradoxalement, ce faux maçon-là mérite pourtant bien la taloche !


            • troletbuse troletbuse 18 avril 2023 17:02

              C’est pour quand l’article sur votre premier dépucelage ? smiley

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