Mes 10 films préférés de l’année 2023, et vous ?
Top Ten Ciné 2023 : 1 Anatomie d’une chute de Justine Triet (Fra.) / 2 Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry (Fra.) / 3 Ricardo et la Peinture de Barbet Schroeder (Suisse/Fra.) / 4 Yannick de Quentin Dupieux (Fra.) / 5 La Montagne de Thomas Salvador (Fra.) / 6 The Old Oak de Ken Loach (Ang.) / 7 À l’intérieur de Vasilis Katsoupis (E. U./Gr.) / 8 The Son de Florian Zeller (Fra./ E. U./ Ang.) / 9 Maestro de Bradley Cooper (E. U.) / 10 Terrifier 2 de Damien Leone (E. U.).
Des films français qui s'en sortent bien
Tout d’abord, dans l’Hexagone, on peut signaler une bonne santé du cinéma en salles, visiblement les punaises de lit et la grève des scénaristes et des acteurs à Hollywood, même si la sortie d’une dizaine de blockbusters a été décalée comme Avatar 3 désormais prévu pour décembre 2025, n’ont pas dissuadé les Français d'aller au cinéma. La tendance à la hausse de la fréquentation des salles obscures ne s’est jamais démentie même si elles n’ont pas retrouvé les niveaux de fréquentation d’avant 2019 (pré-Covid). En 2023, le box-office global est effectivement en hausse de 20%, par rapport à 2022, avec 182 millions d’entrées : chez nous, le cinéma va vraiment mieux, avec seulement trois cinémas qui ont fermé leurs portes en 2023, dont le Bretagne et le Gaumont-Marignan à Paris.
- « Perfect Days », 2023, de Wim Wenders
Sans surprise, c’est le cinéma américain qui squatte les deux premières places du box-office, avec Super Mario Bros, adapté du jeu vidéo créé en 1985 par Nintendo, d’Aaron Horvath et Michael Jelenic (7,4 millions de spectateurs) et le « phénomène Barbenheimer » de l’été dernier, à savoir Barbie de Greta Gerwig totalisant 5,8 millions d’entrées, associé à Oppenheimer de Christopher Nolan focussant sur le destin de l’inventeur de la bombe atomique, qui, lui, en engrangeait 4,5 millions, alors qu'il est pourtant d’une durée de trois heures. Mais le cinéma français n’est pas en reste, tant le populaire que celui dit d’auteur, à quelques exceptions près, certains films ayant déçu en attirant, malgré une grosse couverture publicitaire et médiatique, moins de 800 000 spectateurs, tels L’Abbé Pierre et Jeanne du Barry, ou s’étant carrément vautrés, à l’instar d’Umami avec l’ex-monstre sacré Gérard Depardieu (45 358 entrées seulement) et de Dogman de Luc Besson, ne plafonnant qu’à 289 000 tickets écoulés. Mais, pour le réalisateur culte du Grand bleu, c’est tout de même mieux que le dernier opus du cinéaste newyorkais Woody Allen qui, avec son Coup de chance (long portant décidément mal son nom !), n’a totalisé que 137 000 entrées.
Parmi les réussites nationales au box-office, la franchise patrimoniale et la veine comique restent des valeurs sûres, on retrouve Astérix et Obélix : l’empire du Milieu de Guillaume Canet (4,6 millions d’entrées), Alibi.com 2 de Philippe Lacheau (4,3 millions de billets vendus), Tirailleurs de Mathieu Vadepied avec Omar Sy (1 196 664 spectateurs), sans oublier le beau doublé du diptyque des Trois Mousquetaires (D’Artagnan et Milady) de Martin Bourboulon, le premier réunissant 3,5 millions de spectateurs pendant que sa suite, bien partie, totalise déjà plus de 2 millions d’entrées. « Ce qui est formidable, note à raison le réalisateur heureux de ces deux volets historiques inspirés dans Le Parisien n°24681 (2 janv. 2024, p.29, propos recueillis par Catherine Balle), c’est qu’au-delà du succès de comédies comme Astérix et Obélix : l’empire du Milieu ou d’Alibi.com 2 et des Trois Mousquetaires, il y a des films a priori "difficiles", comme Anatomie d’une chute ou Je verrai toujours vos visages, qui ont très bien marché. C’est rassurant pour le cinéma français. » En effet, et c’est un signe encourageant, on constate que le cinéma d’auteur ou indépendant a trouvé son public : il y a bien sûr le triomphe d’Anatomie d’une chute de Justine Triet, avec ses 1,3 million d’entrées, et son aura à l’international doublée de sa fortune critique (Palme d’or à Cannes en mai dernier, deux Golden Globes à Los Angeles, meilleur scénario et film étranger, en attendant les Oscars en mars prochain), mais aussi Le Règne animal de Thomas Caillet (1 051 66 spectateurs) et Mon Crime de François Ozon (1 091 489). Et à Richard Patry, qui n’est autre que le patron des exploitants, autrement dit le président de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), de conclure, toujours dans Le Parisien du mardi 2 janvier dernier : « C’est une très, très bonne année, mais on revient de loin. Les Cassandre prédisaient la mort des salles. Or, on est bien vivants, et on continue à remonter la pente. La France est le pays où la fréquentation a le mieux redécollé après la pandémie. En 2023, les 15-25 ans sont davantage allés au cinéma qu’avant la crise. On peut remercier le Pass culture. En revanche, on a du mal à récupérer tous les seniors. Notre objectif, pour 2024, est de revenir autour des 200 millions d’entrées. »
S’ensauvager chez Dame Nature
- Bye-bye Lady Jane (1946-2023)
Concernant les lignes de force cinématographiques de 2023, pour ma part, tant en France qu’à l’étranger, je note la révélation d’un électron libre à la gouaille (dauphinoise) irrésistible, avec un côté Patrick Dewaere, je vous parle de Raphaël Quenard (vu précédemment dans Fumer fait tousser et cette année dans Chien de la casse, Je verrai toujours vos visages et Yannick), la vitalité indéniable du « cinéma du réel » qu’est le documentaire, notamment lorsqu’il se penche avec sensibilité sur des plasticiens nous donnant à voir le monde à travers leur regard singulier (Ricardo (Cavallo) et la Peinture de Barbet Schroeder et Anselm (Kiefer) en 3D de Wim Wenders), sans oublier lorsqu’il lorgne du côté de la fiction documentaire brouillant alors de manière troublante les pistes entre vrai et faux (cf. le superbe Les Filles d’Olfa, film franco-tuniso-germano-saoudien de Kaouther Ben Hania mêlant doc et fiction afin de mieux questionner la condition des femmes et l’islamisme radical), le goût manifeste pour le fantastique avec une volonté de s’ensauvager en se tournant vers la nature en compagnie des animaux (La Montagne, Le Règne animal, Vermines, Vincent doit mourir et le chien Snoop d’Anatomie d’une chute agissant, dans la relation humain-chien, comme un personnage à part entière, arrivant même à jouer les chiens malades !), l’essoufflement des héros hollywoodiens virilistes d’antan (le fatigué et rouillé Indiana Jones dans Le Cadran de la destinée, le Dorian Gray du ciné US se refusant à vieillir, l’inoxydable Tom Cruise, avec sa franchise à rallonge Mission impossible) et, last but not least, le retour gagnant de vieux cinéastes à contre-courant d’importance (Wenders, Miyazaki, Schroeder, Erice, Moretti, Cavalier, Loach, Kaurismaki, Guédiguian et la paire Spielberg/lynch se choisissant en figure tutélaire sur laquelle s’appuyer John Ford dans The Fabelmans), faisant peut-être leurs adieux (ce qu’on ne leur souhaite pas !) avec leurs « films-testaments passionnants (Anselm, Perfect Days, Le Garçon et le Héron, Ricardo et la Peinture, Ferme les yeux, Vers un avenir radieux, L’Amitié, The Old Oak, Les Feuilles mortes, Et la fête continue !), en croisant, avec brio et modestie, réflexion sur leur médium, histoire de revisiter l’essence même de leur œuvre, et art de l’amitié. Du cinéma à bout touchant, en somme, nous allant droit au cœur. Une pensée également, façon Il était une fin, pour nos chers disparus de 2023, de William Friedkin à Guy Marchand en passant par Jane Birkin, Helmut Berger, Ryan O’Neal, Ryuichi Sakamoto, Harry Belafonte, Cormac McCarthy, Sixto Rodriguez, Tom Sizemore, Raquel Welch, Kenneth Anger, Gina Lollobrigida, Tony Bennett, Michel Ciment (Kubrick forever), Milan Kundera, Sophie Fillières, Jacques Rozier, Michel Deville, Paul Vecchiali, Matthew Perry et autres Otar Iosseliani.
Mes 10 films de l’année 2023, alors les voici, avec, pour chaque long-métrage (fiction ou documentaire, ©photos V. D.), un texte de moi, repris de ce que j’ai pu écrire sur AgoraVox ou ailleurs. De plus, au vu du nombre conséquent de longs-métrages qui sortent dans les salles obscures chaque semaine (une quinzaine environ), il est fort possible que j’en ai oubliés au passage, aussi libre à vous d’intervenir suite à ce classement, purement subjectif (j’ai évité les films qui m’ont nettement déçu, voire déplu, faisant flop dans mon top émotionnel, comme Barbie, Napoléon, Jeanne du Barry, The Fabelmans, Second Tour et autres Priscilla), pour y ajouter votre grain de sel, voire votre propre liste. Désaccord bienvenu. Et vive le cinéma, dans sa pluralité !
1) Anatomie d’une chute, Palme d’or 2023, ou d’un chef-d’œuvre !
Le « problème » avec Anatomie d’une chute, c’est que c’est un... chef-d’œuvre. Que dire ? Qui ne soit redondant ? Ou qui parvienne à s’élever à la hauteur d’un tel film ? Pas facile. L’on pense non seulement à Shining mais également à Blow Out (concernant un enregistrement sonore nourrissant une enquête ; l’époux enregistre toutes les discussions et disputes avec son portable, en espérant que leur retranscription serve son inspiration littéraire disparue), bref à de gros morceaux du septième art signés Kubrick et De Palma, ou encore au cinéma plein d'énergie du mythique John Cassavetes (intensité du jeu de l'actrice principale, Sandra Hüller, comédienne précise et réfléchie au visage malléable riche de mille expressions changeantes comme si, en elle, cohabitaient froideur intellectuelle genre Huppert, elle incarne une femme forte, maîtresse d’elle-même, n’entendant rien sacrifier à ses ambitions (« Je ne crois pas à la réciprocité dans le couple, dit-elle à la barre, c’est naïf et déprimant »), et fragilité touchante, entre panache et détresse, à la Romy Schneider, cf. les doutes de son fils la troublant). Puis, l’on pense aussi à Faites entrer l'accusé, émission TV ô combien prenante : l'humain et ses turpitudes ! Ou de l'importance des médias dans les affaires judiciaires avec, en ligne de mire, la double peine pour le présumé coupable, en l'occurrence ici LA. À un moment donné d'ailleurs, l'« héroïne » éteint la télé, n’en pouvant plus, rumeur et accusations erronées, voire fantasmées (c'est une écrivaine à succès, on pense à Basic Instinct ou Gone Girl !, sans oublier la blonde forcément vénéneuse des thrillers hitchcockiens), prenant des proportions énormes du fait de la médiatisation galopante de l’affaire par les chaînes d'info continue. Et pourtant malgré ces proximités possibles avec d'autres productions audiovisuelles, le film n'est pas citationnel (façon la veine Tarantino), il est personnel et stylé (ce film a du chien…), traçant sa route majestueusement tout en balayant l’abîme d’une vérité multiple ainsi que le champ des possibles, notamment de la narration (ou comment raconter une histoire avec le médium cinéma), sans jamais souffrir de la comparaison avec quelque grand modèle que ce soit. En prime, ce long-métrage, acceptant chaos comme possible ligne de conduite et ratés (l'écriture en panne, la parole interrompue, les boucles répétitives du gamin au piano...), ne fait pas non plus « film de festival », à savoir film d’auteur calibré pour plaire à coup sûr aux jurés de festivals, ce qui est tout à son honneur. Même dans ce registre-là, il n'offre pas de prise ! Enfin, j’ai lu quelque part qu’Anatomie d'une chute n’est qu’un honnête téléfilm. Que nenni ! On est bien devant un film de cinéma, s’accordant de très belles plages de flottement et de contemplation, mêlant simplicité et sidération : je pense, par exemple, au poignant chien Snoop, alias le border collie Messi qui soit dit en passant a obtenu la Palm Dog !, longtemps filmé couché en plan fixe, lorsqu’il est, avec son humide regard, en empathie avec le défunt ensanglanté au sol, qui n’est autre que son maître avec l’enfant (le film rapprochera d’ailleurs les deux êtres), ou encore à ce superbe temps suspendu lorsque Sandra, sans un mot, tient entre ses mains le visage fatigué de son avocat Vincent, encore épris d’elle. Ces deux passages sont assurément très émouvants, témoignant d’un regard singulier sur l’existence, combinant force et fragilité. Et peut-être qu’au fond, la seule chose qui compte, c’est de dire – « Allez voir ce film remarquable ! » C'est l'art et la vie confondus. C'est du grand cinéma. Assurément, un grand film, avec fin ouverte : alors, cette chute vertigineuse : accident, suicide ou homicide ? Long-métrage à la fois contemporain, parlant du temps présent sur fond de lynchage médiatique et de machine judiciaire traquant l’intime, et universel en ce qui concerne la monstration de la vie de couple, disséquée au scalpel, hommes, femmes : mode d’emploi. Et s’il décrochait dans quelques semaines un Oscar… Croisons les doigts.
2) Je verrai toujours vos visages : un film fédérateur formidable
La justice restaurative est depuis 2014 en France un prolongement à la justice pénale, il s’agit, dans un cadre strictement établi, avec dispositifs sécurisés proposés, de trouver l’apaisement par la parole partagée en faisant dialoguer, avec l'aide d'un médiateur neutre et formé, victime, auteur d'une infraction ou toute personne concernée par un délit, le film précisant dans son entame par le personnage de Paul (Podalydès) : « On ne parle pas à leur place, on ne suggère rien, on écoute, on accueille, inconditionnellement. (…) Si vous leur laissez un espace pour réfléchir, ils vont réfléchir, sinon ils vont dire ce qu’ils ont toujours dit à tout le monde et ils vont taire ce qu’ils ont toujours tu. On est là pour favoriser leur réparation. » On parle aussi de « justice relationnelle, participative, communautaire, positive ou réformatrice voire réparatrice. » Je verrai toujours vos visages, quel putain de bon film ! Et quel art curieux que le cinéma. Ici, tout est écrit, très scénarisé, avec une pléiade d'acteurs confirmés, on pourrait s'attendre à un film trop « cadenassé » et pourtant, il n'en est rien, c'est crédible, la vie y passe, on rentre dedans tout de suite. On apprend également, j'adore aussi le cinéma pour ça, son impact social, sa capacité à nous apprendre des choses (à nous grandir), sa facilité « naturelle » à pénétrer le champ du réel, le 7e art est le premier des arts pour ça - un « transport en commun », disait Godard... L'art pour l'art m’exaspère, a contrario l'art et la vie confondus c'est le nec plus ultra, c'est le cas, avec ce long métrage signé Jeanne Herry. Cette justice restaurative, associé ici avec finesse à un cinéma restauratif (entre humanité retrouvée et film réparateur), j’avoue, je la découvrais, avec cette œuvre de fiction manifestement très bien renseignée, et quelle bonne idée d’ailleurs que ce processus complexe s’apparentant tout de même à un pari insensé, mixant thérapie et lien social, pour favoriser le vivre-ensemble même si, à dire vrai, c’est à double tranchant (cf. la mise en garde du personnage joué par Denis Podalydès, un face-à-face calé de longue date, si jugé dangereux, peut être annulé à tous moments, et le travail préparatoire fragile de la juriste médiatrice Judith/Elodie Bouchez, à pas feutrés) ; faire parler en prison ou ailleurs (un endroit neutre), par un petit groupe de paroles, victimes et agresseurs, essayer de comprendre ce qui se passe dans leur tête au moment des faits et après (les répercussions psychiques et les conséquences sur la vie quotidienne, c’est comme un divan de psy à plusieurs). C'est édifiant, souvent poignant. Réparer TOUS les vivants, dans la mesure du possible. Film utile, d'intérêt public dans tous les sens du terme, et petit grand film. Une mention spéciale pour Fred Testot (Thomas), qu'on ne voit pas assez, je trouve, au ciné. Quant à Leïla Bekhti (Nawelle), elle confirme, de film en film, qu'elle est une grande actrice. Ses yeux, mazette, quelle intensité ! Je verrai toujours vos visages : Meilleur film aux César prochains ? Oui. Esprit collectif, générosité du propos, humour partageur (conjonction Internet !) et communauté au service de l'autre = récompense chorale ! Et fissa. C'est un film formidable. Mais il y a un autre concurrent de taille sur sa route, une certaine Anatomie d’une chute…
3) Avec Ricardo dans la peinture
Ricardo Cavallo, peintre « pleinairiste » français d'origine argentine (69 ans, arrivé dans l'Hexagone en 1974 et naturalisé français en 1995, d'ascendance italienne par son père, espagnole par sa mère) : sa geste est belle à voir, il faut le voir virevolter, un brin fantasque voire lunaire, et crapahuter, portant sur son dos chevalet et grande boîte de couleurs, pour atteindre sa grotte de prédilection du côté de Saint-Jean-du-Doigt. L'inclassable Barbet Schroeder (naissance à Téhéran en 1941, en couple depuis fort longtemps avec la comédienne Bulle Ogier), cinéaste aventurier s'il en est, passé par moult continents, de la Nouvelle-Guinée à la Birmanie via l'Ouganda et la Colombie sans oublier Hollywood, à l'aise tant dans le cinéma de fiction commercial, ayant même effectué un périple américain réussi (cf. son étonnant film de bitures Barfly, 1987, tourné à Los Angeles d'après un script de Charles Bukowski, avec Mickey Rourke et Faye Dunaway, et le troublant J.F. partagerait appartement, 1992, avec Bridget Fonda et Jennifer Jason Leigh), que dans le documentaire, appelé également « cinéma du réel » (Schroeder a signé une « Trilogie du mal » mémorable, axée sur le dictateur Idi Amin Dada, 1974, sur l'avocat de la terreur Jacques Vergès, 2007, et sur Le Vénérable W., 2016, un moine bouddhiste génocidaire), brosse ici, entre pudeur et amusement (tendresse également ainsi qu'admiration), via le champêtre Ricardo et la Peinture, le portrait de son ami peintre tout en nous livrant, par son intermédiaire, une véritable leçon de peinture, de cinéma (capter le réel sans effets de manche, Frédéric Bonnaud, directeur général de la Cinémathèque, parlait très justement d'un « discours de la méthode » et d'une « sorte d'éthique modeste » lors de l'avant-première) et de vie. Les images du doc sont belles, lumineuses et minérales. On est parfois comme dans une toile du Van Gogh ultime d'Auvers-sur-Oise (le peintre au chevalet perdu dans l'immensité du paysage et le sublime de la nature) ou du peintre de falaises contemporain Guy de Malherbe (les amas de pierres aux allures, pour certaines, anthropomorphes ; en yeutant le film, j'ai souvent vu des visages sibyllins, à l'écran, apparaître dans les roches agglomérées à proximité de la grotte de Saint-Jean-du-Doigt, rappelant les doubles images si chères au surréaliste Dalí). Bref, un voyage en salle obscure d'1h46, sans temps mort et sans la moindre cuistrerie, DANS la peinture, entre praxis, histoire de l’art et mythologie, mazette ça ne se refuse pas !
4) On se lève tous pour Yannick !
Certes, Dupieux fait rire mais son cinéma fait également penser. Pendant le film Yannick et au-delà, sachant qu’il parvient étonnamment à faire réfléchir longtemps après sa vision, on se demande qui est ce mec sympathique et volubile à la tchatche assez folle, un mix improbable entre Patrick Dewaere et Bernard Ménez mâtiné d’un soupçon de Mister Bean dans cette idée d’atteindre le burlesque par la sortie de route et la plume qui se casse, se permettant de briser le plafond de verre en faisant disparaître la frontière entre ceux qui regardent dans l’ombre et ceux qui créent dans la lumière. D’ordinaire, ce « brasier magique » (Maria Casarès) qu’est le théâtre, fonctionnant sur la règle d’or selon laquelle il y a une séparation symbolique entre la scène et la salle, repose sur un pacte citoyen mettant en avant un texte écrit par un auteur et prononcé par des comédiens devant un public invité fortement à se taire pour donner, éventuellement, son avis plus tard. Pas pour Yannick ! Lui, il y met sa petite musique perso en mettant cash les pieds dans le plat. Non seulement il interpelle directement sur scène, façon gros relou, le trio de comédiens ramant déjà pour capter l’attention, leur faisant ainsi perdre rapidement leurs repères coutumiers, soudain pris en otages qu'ils sont, se sentant alors ô combien seuls et vulnérables, comme mis à nu : la machine récitante se grippe fissa, le texte officiel leur est enlevé (ce qui entraîne des dérives réjouissantes et libertaires ne venant pas d'ailleurs que du brave Yannick, le comédien agacé et vexé Pio Marmaï finissant lui aussi par péter sérieusement un câble, « J’en ai rien à foutre du public, moi j’aurais voulu être Depardieu, De Niro, Dewaere, pas me retrouver sur une petite scène de théâtre miteuse à débiter des dialogues médiocres », pendant qu’un spectateur aristocrate plein de panache, campé par l’élégant Jean-Paul Solal, décide, à la fois libre et insolent, de se tirer sans peur de la salle de théâtre). Mais Yannick, tenace et obsessionnel, se décide aussi, histoire d’enfoncer le clou de son hold-up agencé tel un happening grand ouvert à l’improvisation, à écrire sa propre pièce, avec ordinateur et imprimante à l’appui, en ordonnant aux comédiens menacés par une arme – est-elle chargée ? Se demande-t-on – de la jouer dans la foulée, sachant qu’il s’agit, pour le change, d’une autre pièce de boulevard, agrégeant docteur, patient et infirmière, le tout finissant en un joyeux bazar puisque, avant que cette nouvelle pièce médiocre, cumulant fautes de frappe et lourdeurs lexicales, ne soit mise en bouche par les comédiens désespérés d’avoir à se taper une telle nullité d’amateur, on regarde un flingue passer de main en main puis de la pisse coulée contre les murs du théâtre pour finir par voir arriver, tel un coup de théâtre sous forme d’ultime pirouette, la BRI surarmée, ou comment écraser une mouche avec un canon, intervenir in fine afin de neutraliser comme il se doit cet individu hors des clous et aux coudées franches passant pour un fou furieux, voire même un terroriste.
5) La Montagne, ça vous gagne !
D’un côté, ce « film de montagne » donne à voir des paysages à couper le souffle, via une superbe photographie signée Alexis Kavyrchine captant notamment au plus près les superbes teintes mordorées que prend en fin de journée le manteau de neige sur les pics rocheux et, de l’autre, il devient, dans sa seconde partie, un film fantastique avec un personnage paumé, qui n’a rien d’un super héros (il est plein de failles, avec un côté grand gamin), découvrant bientôt, on a alors l’impression de glisser dans du merveilleux surnaturel genre le Spielberg des Rencontre du troisième type et E.T., des lueurs étranges s’apparentant à de petits magmas mouvants de lave organique aux lumières miyazakiennes rougeoyantes, telles des lucioles. Bientôt, comme par magie, le curieux Pierre pénètre leur antre un bon moment (la séquence hypnotique est un plaisir pour l’œil) et il en ressort, comme transfiguré et sous l’effet d’une lévitation, avec un avant-bras phosphorescent en nocturne au potentiel visiblement bien plus électrisant que les bras robotisés qu’il proposait auparavant dans son argumentaire de vente en région Rhône-Alpes de son ancienne vie ! Alléluia, la mue a opéré : à la toute fin, Pierre redescend tranquillement au village, en société, parmi les siens, à savoir les humains. Dernière chose et non des moindres, ce film aventureux, sans effets de manche mais a contrario juste porté par la captation de petites choses de la vie (le ronronnement de la machine Nespresso au petit matin pour démarrer la routine de la journée de travail ; l’apparition épiphanique de la biche perdue dans la ville épousant son ébranlement à lui ; les recherches sur Google d’un Pierre quelque peu paniqué pour enquêter sur ces fameuses lueurs volcaniques ayant des répercussions sur sa santé même ; son isolement, en tant qu’observateur muet assis se mettant volontairement en retrait, comme à la marge, de l’agitation de jeunes gens et de leur brouhaha), contient suffisamment de très beaux moments pour voir en Thomas Salvador, non pas un tâcheron de l’audiovisuel, mais un authentique cinéaste, au regard des plus subtils.
6) The Old Oak, un film plein d’espoir qui fait du bien
Avec The Old Oak présenté lors du dernier Festival de Cannes (son quatorzième film sélectionné !), long-métrage dramatique se penchant courageusement sur un sujet « universel » crucial, particulièrement épineux et d’une actualité, comme on le sait, brûlante (le sort des migrants et leur accueil par des habitants de quartiers populaires, se considérant comme déclassés et oubliés), Ken Loach, après Moi, Daniel Blake et Sorry We Missed You, plante de nouveau son récit dans l’Angleterre du nord-est, voulant ainsi rendre hommage aux personnes qu’il a rencontrées sur place : « Nous avions [cf. son vieux complice Paul Laverty] rencontré là-bas, explique le réalisateur épris de réalisme et de crédibilité, beaucoup de gens d’une grande force et générosité qui réagissaient avec courage et détermination face à l’adversité actuelle. Il nous semblait que nous devions tourner un troisième film qui s’en ferait l’écho, sans pour autant minimiser les difficultés auxquelles les habitants font face et les épreuves traversées par la région au cours des dernières décennies. » Quid donc de ce The Old Oak de ce bon vieux chêne qu'est Ken Loach, 87 printemps au compteur ? Tout d’abord, il procure une grosse émotion générale en salles après l’avoir vu : Citizen Ken… Loach : Président, donc ! Et si le cinéma (en salle obscure) est, comme le disait le Suisse JLG, un « transport en commun » alors, à ce jeu-là, ce cinéaste so british humaniste, doublement palmé à Cannes (2006, 2016), répond parfaitement au cahier des charges. Et François Truffaut, cinéaste critique, s’est décidément bien trompé (selon le chantre de la Nouvelle Vague française, « cinéma » et « britannique » étaient deux termes contradictoires) : non, le cinéma anglais n’est pas inexistant ! Il est même bien vivant, avec le vétéran Loach pour phare (sans oublier Mike Leigh et Stephen Frears), encore vert et énergique : The Old Oak (Le Vieux Chêne), à l’en croire l’intéressé lui-même, serait son ultime film de fiction, donc faisant possiblement office, de testament, le cinéaste n'excluant pas pour autant des documentaires à venir, ouf - ne pas oublier qu'il a fait ses premières armes à la BBC, à partir de 1963, en expérimentant le cinéma-vérité dans des fictions contemporaines. Dans Le Monde n°24516 (29/10/2023, p. 25, Je continue à m'identifier au peuple, je parle sa langue : entretien réalisé par Annick Cojean), le cinéaste âgé, sans avoir pour autant la main qui tremble, précisait : « (...) J'ai 87 ans. Je ne me vois pas faire un nouveau film. Un footballeur sait quand il doit raccrocher les crampons, c'est la même chose pour un réalisateur, hélas. »
7) À l’intérieur des marottes de l’art contemporain !
Dans À l’intérieur, y est développée, plutôt malicieusement, sur un mode inside et... in situ, pour reprendre un poncif du milieu de l'art, la piste du voleur d’art haut de gamme convoitant une feuille de Schiele (un autoportrait à 3 millions de $) qui, entre rapt et survie (il est enfermé dans un penthouse new-yorkais luxueux au profil d’aquarium géant équipé d'une domotique ultra élaborée et truffé d’œuvres d’art hors de prix, dont certaines conçues pour le film, labellisées John M. Armleder, Maurizio Cattelan, Stefanos Rokos, Francesco Clemente, Adrian Paci, Breda Beban, Joanna Piotrowska, Jenny Holzer, Luc Tuymans, Lynn Chadwick, Egon Schiele, John de Andrea et Vasilis Katsoupis himself), finit par devenir lui-même - attention spoiler - un artiste bord-cadre, mi-chaman mi-Géo Trouvetou, qui, au fil de son enfermement (il y reste des jours et des jours), va faire du loft propret un chaos impressionnant donnant naissance à une immense installation « sauvage » verticale qui prolifère dangereusement. Ici, et de manière remarquable. Willem Dafoe, grand acteur apportant avec lui son background (sa filmographie ô combien solide), est aussi, en quelque sorte, le metteur en scène du film, dans sa façon nonchalante de prendre artistiquement la pose, tel un oiseau sur son perchoir, pour couler tranquillou un bronze, de mettre systématiquement à sac un appart de « nouveau riche » (en même temps, l'art contemporain, malin comme un singe, a déjà inclus dans son process même la destruction massive, cf. le Nouveau Réaliste post-dadaïste Arman, bousillant avec jouissance maints objets et meubles), puis dans sa manière aussi, très animale, de se mouvoir, de planter son corps, à la Bacon, dans un décor de rêve, devenu bientôt cauchemar ; on peut, de la même façon, penser au « monstre » Brando dans Le Dernier tango à Paris (1972), sous influence directe également de l'univers existentiel de l'expressionniste Francis Bacon, Bertolucci, avec sa caméra caressante (virtuose de la Louma, caméra montée sur grue), reprenant ouvertement certains tableaux-cages du peintre anglais, dans les teintes orangées, aux toiles d'araignées psychanalytiques piégeuses. Ma foi, que peut l’art conceptuel froid, sériel et sophistiqué quand il s’agit tout bonnement de sauver sa peau ? Il y a alors certainement plus urgent que les circonvolutions des cerveaux de l’art contemporain occidental et les ronds de jambe des vernissages et finissages !
8) The Son, un beau film sur la dépression adolescente
The Son, sans être il est vrai profondément novateur (son classicisme étouffe un peu), a selon moi des qualités indéniables. D’une part, New York est magnifiquement filmée, ville que je n’avais pas vu aussi bien captée, notamment en ce qui concerne ses intérieurs couleur gris anthracite chics mais « isolants », depuis au moins Panic Room (2002) de David Fincher ; « La souffrance n'a pas de frontières, dixit Zeller. C'est pour cela que je voulais que l'intrigue du film se déroule à New York. C'est une ville peuplée d'étrangers. Elle me permettait de ne pas m'encombrer des mœurs, des croyances des uns ou des autres. Une quête d'universel. » Une fois le décor général planté, s'y trouve un soin tout particulier apporté aux détails, avec également une certaine délicatesse dans le traitement des scènes de la vie conjugale et des rapports humains (on pense à Ingmar Bergman et même le compositeur ampoulé Hans Zimmer se fait sobre !), via le suivi d’un ado au mal-être indicible évoluant ici entre amour et désamour, voire haine, dans le monde (gris) des adultes avec, au bout, la redoutée, à l’impact toujours vivace comme une cicatrice jamais refermée, rupture. Il y a d’ailleurs en ce moment au cinéma un autre film, The Fabelmans (2022, reparti bredouille des Oscars 2023), traitant également du choc provoqué dans la psyché d’un enfant par le divorce des parents. Sauf que dans le Spielberg, l’enfant s’en sortira, non sans heurts, par la magie du cinéma alors qu’ici, ce désespéré Son ne semble trouver aucun subterfuge, ou béquille, pour pouvoir redresser la barre. Florian Zeller adopte un regard quasi clinique, presque tranchant comme une lame, sur les rapports intrafamiliaux, avec des enfants (bébé, qui grandira et un ado chamboulé, c’est lui The Son du film, mais pas seulement…) de divorcés, sur fond de famille reconstruite, qui doivent, afin d’éviter de passer par la case Suicide, maintenir coûte que coûte la tête hors de l’eau pour affronter cette douloureuse épreuve de la séparation - thème certes éculé mais, comme le disait notre cher Hitchcock, il vaut mieux partir d’un cliché que d’y arriver. La maîtrise de Zeller, notamment son attention portée à des détails du réel, ainsi qu'à sa brutalité, sans que cela ne soit pour autant jamais sur-ligné (un portrait de Rimbaud dans une chambre d’ado, des polaroids accrochés, la main protectrice d’un père tenant la petite tête de son nourrisson, un paradis perdu en Corse (certes un peu trop filmé façon pub L’Ami Ricoré), une machine à laver tournant en continu, la froideur métallique d’une porte blindée, la tension maximale dans une clinique psychiatrique entre des parents sur les nerfs et un personnel soignant encadrant tant bien que mal, la fausse fin en happy end sous forme de résurrection…), est assez impressionnante. Et d’autre part, ce film d’acteurs par excellence qu’est The Son contient, d’après moi, une séquence d’anthologie prenant la forme d’un entretien pesant entre un père et un fils en souffrance, via Hugh Jackman et Anthony Hopkins (qui n’apparaît qu’à ce moment-là du long-métrage), scène pivot dans laquelle à lui tout seul, Hopkins, pas loin du hold-up (autrement dit de sa capacité à « voler le show »), vampirise le film tant sa prestation est intense, à la Brando (cf. ses apparitions ultimes attractives), avec l'impression que même ses rides, via son « visage-cicatrice » portant tous les films mémorables d'une filmographie éclectique (du corsetage guindé des Vestiges du jour au cruel Hannibal Lecter), jouent !
9) Maestro : Leonard Bernstein (1918-1990) fêté, ainsi que sa femme Felicia
Avec ce long-métrage biographique, aidé par son scénariste Josh Singer, Bradley Cooper brasse, sur plus de trois décennies, le parcours exceptionnel d’une légende américaine, le génial Leonard Bernstein (1918-1990) : cet admirateur de Mahler - dans Maestro (une production Netflix), on y entend l'Adagietto de la symphonie n°5 du compositeur autrichien associé à jamais au frémissant Mort à Venise, 1971, de Visconti - fut longtemps hélas pas pris pour un compositeur sérieux, le triomphe de West Side Story étant indiscutablement l’arbre cachant la forêt d’une œuvre grandiose - soudain, ses superbes Psaumes de Chichester, 1965, me reviennent en mémoire. Ce portrait (ou biopic) se penche aussi, et surtout, précisément, façon documentaire bien renseigné, sur l’intimité d'un couple fusionnel éblouissant que formèrent ce flamboyant Lenny, pianiste, chef d’orchestre à l'énergie fulgurante, compositeur mais également passeur passionné (il présenta pendant des années des émissions de télévision, dont les Young People’s Concerts de 1958 à 1972, qui rendirent la musique classique populaire auprès des Américains), et la comédienne Felicia Montealegre (1922-1978), d’origine chilienne, actrice célèbre de son temps au théâtre et à la télé américaine. Focus ici sur sa relation passionnée, ce n’est pas un mariage de façade, avec cette jolie et menue Felicia, actrice débutante qu’il rencontre en 1946 lors d’une soirée mondaine et bohème dans un New York alors en pleine frénésie - ils se marieront en 1951, Leonard Bernstein, malgré ses grands écarts, restant pour toujours soudé à elle, jusqu’à sa disparition des suites d’un cancer en 1978. C’est peu dire que la délicate Carey Mulligan, vue auparavant dans Shame et Drive (2011), est l’atout majeur de ce long-métrage, actrice à l’aise, sans jamais en faire de trop, dans les montagnes russes émotionnelles, oscillant avec brio entre séduction de la jeunesse pétillante et gouffre redoutable de la maladie, l’aspirant et l’éteignant. Performance top digne d’un Oscar ! L'entame du film est d’ailleurs très émouvante, avec une Felicia Montealegre, qui a donné trois enfants au compositeur célébré à l'aura manifeste, présente en creux à l’image (elle est décédée) : on y voit le compositeur, époux meurtri par la fêlure de la perte de l’être cher, l’évoquer, avec retenue, devant des journalistes, leur avouant alors, la symphonie électrisante des débuts s’abreuvant à la force vitale extraordinaire qu’est la jeunesse se faisant désormais sonate ultime pour une amante défunte, combien elle lui manque cruellement. Séquence émotion.
10) Terrifier 2, mad movie terrifiant !
Terrifier 2. 2022, sorti en France, dans certains cinémas, le 11 janvier 2023 (pas encore vu le numéro 1 ! De 2011/2017). Film-ovni zarbi genre DVD du samedi soir. Budget ridicule, aux yeux des mastodontes sortis cette année (le phénomène « Barbenheimer » de juillet dernier (Barbie + Oppenheimer), The Fabelmans, Killers of the Flower Moon, Mission impossible 7, Napoléon, Wonka) : 250 000 dollars ! Et pourtant, ça tient. Comme quoi, ne serait-ce point dans les marges et le cinéma de genre, sans oublier le documentaire, que le septième art trouve désormais sa plus grande marge de manœuvre, loin des canons narratifs, esthétiques et académiques imposés ? Terrifier Chapter 2, esthétique train fantôme, avec déploiement d’un véritable théâtre de la cruauté en appelant aux pulsions les plus primitives du spectateur pour le faire entrer dans sa danse macabre. Happy Halloween. Revival eighties. Slasher malaisant. Un espoir : seuls les anges y ont des ailes, tendance sexy trash. Charme du film un peu fauché. Animatronique vintage. Art the Clown, le mime poseur et installateur, bosse dans son coin. Très affairé. Artiste (hors limites et bricoleur) à sa façon. Cousin frappadingue de Freddy Krueger. Work in progress de la Grande Faucheuse farcesque. Attractions déviantes de fête foraine en roue libre. Gore cartoonesque. Même pas peur ! Signé Leone, Damien, et non pas Sergio (aucun lien de parenté), malgré l'outrance du rouge sang spaghetti. Mad movie pas dégueu. Mike Kelley et Sam Raimi main dans la main au Clown Café taillant la causette avec Stephen King, Gus Van Sant, le catcheur Chris Jericho en guest star, Hannibal Lecter, Ed Wood et Paul McCarthy. Lames de rasoir dans les bonbons : bon appétit. Hybridation réussie, fusionnant arts plastiques et cinéma. Fin ouverte. Terrifier 3, déjà dans les tuyaux, à ce qu’il paraît. Date de sortie prévue aux States ; le 25 octobre 2024, avec un budget, du coup, décuplé : 2 millions de $ ! On demande à voir. Ou du plaisir à se faire peur avec un film d’horreur-miroir.
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