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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Montaigne face aux cannibales

Montaigne face aux cannibales

« Cannibale », quelle horreur ! Ce mot nous révulse en ce qu’il brise un tabou, celui de se nourrir de chair humaine.

Que voilà donc des êtres dépourvus de toute humanité pour dévorer leurs semblables ! C’est contre cette « opinion vulgaire » que s’élève Montaigne dans le chapitre 31 du Livre 1 de ses Essais. Non qu’il ait le désir gastronomique de goûter son voisin, mais ces opinions qui courent les rues et les médias du temps, il « les faut juger par la voie de la raison, non par la voix commune ». Cette façon de considérer l’opinion reste de la plus brûlante actualité, tant le moutonnisme et la mode inhibent toute réflexion personnelle et sereine !

Montaigne a eu avec lui des années un homme qui avait connu la « France antarctique », autrement dit le Nouveau Monde, du Canada à la Louisiane. Se défiant de l’opinion commune, notre philosophe sceptique précise : « Cet homme que j’avais était simple et grossier, qui est une condition propre à rendre véritable témoignage ; car les fines gens remarquent bien plus curieusement et plus de choses, mais ils les glosent ; et, pour faire valoir leur interprétation et la persuader, ils ne se peuvent garder d’altérer un peu l’histoire ». Le témoignage brut vaut mieux que les idées toutes faites. Et les intellos ont tendance à en rajouter selon ce qu’ils préjugent ; au lieu de dire simplement, ils interprètent. Les petits-bourgeois aimant la redondance, comme l’avait noté Roland Barthes, on dit aujourd’hui « surinterprètent ». C’est-à-dire qu’ils rajoutent leurs fantasmes et colorent la chose réelle de leur morale politique.

Or, que dit cet homme direct des cannibales rencontrés ? « Qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, (…) sinon que chacun appelle barbare ce qui n’est pas de son usage. » Chaque être humain est naturellement méfiant, orgueilleux de lui-même et de ses proches, donc xénophobe et se prenant pour le sel de la terre. « Il semble que nous n’avons autre mire de la vérité et de la raison que l’exemple et idée des opinions et usances du pays où nous sommes. Là est toujours la parfaite religion, la parfaite police, parfait et accompli usage de toutes choses. » Il suffit toujours de voyager pour découvrir autre chose, d’autres façons de cuisiner d’autres produits, d’autres mœurs, d’autres idées. Il suffit encore aujourd’hui d’écouter les voyageurs d’un certain âge, d’un certain milieu et se déplaçant en groupe, pour entendre tout « ce qui ne va pas » chez les autres : en bref, qu’ils n’ont pas les mœurs françaises !

Les cannibales sont des « sauvages », mais « de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de son progrès ordinaire, a produits ». La sauvagerie est une qualité car la nature a sélectionné le plus vigoureux et le plus pur, dit Montaigne à la suite des Anciens. Nos artifices et sélections ont chargé les produits de nature, hommes comme fruits, « tant (…) que nous l’avons du tout étouffée ». Rousseau ne dira rien de plus sur la « civilisation » corruptrice de l’homme, vieille réminiscence chrétienne qui veut que Dieu ait créé le monde « parfait ». L’homme l’aurait perverti par son « péché originel », cette soif de savoir et de comprendre (mais alors, si c’est faute contre Lui et son Ordre, pourquoi Dieu a-t-il créé l’homme ainsi ?). « Ces nations me semblent donc ainsi barbares, pour avoir reçu fort peu de façons de l’esprit humain, et être encore fort voisine de leur naïveté originelle. » Certes, Montaigne se trompe : ces civilisations amérindiennes sont aussi anciennes que les nôtres, même si elles n’ont pas évolué dans notre sens. Le propos de Montaigne n’est pas le savoir scientifique, mais la réflexion sur la société humaine. Le sauvage – ce cannibale que l’opinion commune a en horreur – est un modèle d’une « autre » société que la française du temps des guerres de religions.

Cette société paradisiaque « c’est une nation (…) en laquelle il n’y a aucune espèce de trafic (commerce) ; nulle connaissance de lettres ; nulle science de nombres ; nul nom de magistrat ni de supériorité politique ; nul usage de service (servitude) de richesse ou de pauvreté ; nuls contrats ; nulles successions ; nuls partages ; nulles occupations qu’oisives ; nul respect de parenté que commun ; nuls vêtements ; nulle agriculture ; nul métal ; nul usage de vin ou de blé ». En bref un état « de nature » comme avant la Chute : tout nu, insouciant, égal à tous les autres, pourvu du nécessaire sans aucun travail. La nature tempérée et ses fruits abondants sur terre et sous la mer suffisent à bien vivre. Le vieillard qui « prêche en commun (…) ne leur recommande que deux choses : la vaillance contre les ennemis et l’amitié à leurs femmes ». Les seuls prêtres sont des prophètes qui font de la divination, mais – s’ils disent faux – sont « hachés en mille pièces ». Pas comme les prêtres catholiques qui promettent monts et merveilles mais… hors de ce monde (ou les politiciens d’aujourd’hui pour qui on rasera gratis… demain). Aucune des deux sortes n’est jamais confrontée à ses promesses ! La guerre peut tuer, mais en combat loyal à l’arc ou aux épées de bois ; les prisonniers sont bien traités avant d’être assommés, dépecés et rôtis. Cela non « pour s’en nourrir », mais « pour représenter une extrême vengeance ». Le cannibalisme est un rituel social, au contraire de l’anthropophagie qui est une façon banale de se nourrir. Mais ce rituel est-il pire qu’enterrer vivant les prisonniers jusqu’à la taille pour les cribler de flèches, « comme firent les Portugais » ? Est-il pire que la torture inquisitoriale des tribunaux ecclésiastiques ? Montaigne : « Je pense qu’il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu’à le manger mort, le faire rôtir par le menu, le faire mordre et meurtrir aux chiens et aux pourceaux (comme nous l’avons non seulement lu, mais vu de fraîche mémoire, non entre des ennemis anciens, mais entre des voisins et concitoyens et, qui pis est, sous prétexte de piété et de religion), que de le rôtir et manger après qu’il est trépassé. »

Mieux vaudrait-il, peut-être, ne point les manger et les enfermer tout vivants dans ces prisons à vie, comme nous le faisons au XXIe siècle ? Mais ces cannibales d’hier, « nous les pouvons donc bien appeler barbares, eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toute sorte de barbarie ». Peut-être devrions-nous y réfléchir à deux fois avant de faire la leçon aux Chinois sur l’indépendance du Tibet, aux Birmans sur la crainte des humanitaires politiciens, aux Soudanais sur les camps de réfugiés, et tout ce que nous jetons avec une bonne conscience vertueuse à la face du monde ? C’est ce que dit Hubert Védrine ; ce que dit Rony Braumann ; ce que disait Montaigne…

Sur le « vrai » cannibalisme, une page perso intéressante.


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33 réactions à cet article    


  • pallas 4 juin 2008 12:39

    Je mesure le mal qu’on fait mes ancêtres parce que je suis eux. C’est un équilibre délicat à l’extrême. Je sais que peu d’entre vous, qui lisez ces lignes, avez jamais songé de cette manière à vos ancêtres. Sans doute ne vous est-il pas venu à l’idée qu’ils étaient faits pour survivre et que cette survie elle-même exigeait quelquefois des décisions brutales, marquées par cette sorte de sauvagerie absurde que l’humanité civilisée s’est toujours efforcée à grand-peine de faire disparaître. Mais quel prix êtes-vous prêts à payer pour cette disparition ? Acceptez-vous l’idée de votre propre extinction ?


    • fourminus fourminus 4 juin 2008 17:33

      Cher Pallas la fourmi meurt mais la fourmilière survit... Comment l’oublier ? Tout cela est toujours très présent : "buvez, ceci est mon sang, prenez, ceci est mon corps"...

      Une roborative lecture romanesque sur la question : "Rouge Bresil"


    • LE CHAT LE CHAT 4 juin 2008 13:01

      On comprend les cannibales , elle est à croquer !


      • Trashon Trashon 4 juin 2008 13:54

        D’ailleurs, si tous les gueuletons sont comme elle je me convertis illico presto au cannibalisme



      • sisyphe sisyphe 4 juin 2008 14:08

        J’ai voté "article interessant", rien que pour la photo.....


      • Weinstein 4 juin 2008 16:12
        Sisyphe et ces oeuvres, on en redemande.

         

         

         

         

         


        Mais dis moi, espèce de débile profond, Pétard, je me répète, mais c’est pas humain d’être aussi con : FERME TA GUEULE  !!!
        A X
        Décidément.... ta guueule !!!!! ...
        A X
        A tous les facistes :Ach ! La noztalchie du Fuhrer !Tous les bulgroz, les drzzz, les lyon, tombent le masque, et nous dévoilent leur vraie gueule de petits salopards racistes, collabos avec le pouvoir en place, veules et bavants...
        A Lerma : Mais qu’est-ce que tu peux être con, mon pauvre lerma : c’est pas possible, là : tu le fais exprès ? Oui, pauvre tache ...
        A Dalziel :chacune de tes interventions est frappée du seau de la bétise la plus crasse : continue à te caricaturer comme ça :
        A hgo04 :Et toi, tu mériterais d’être dénoncé pour accusation calomnieuse sans preuve, patate !Si t’as que des conneries comme ça à avancer, dispense toi d’écrire : ça fera de l’air à tout le monde : merci !
        A Polo : T’as raison : des mecs comme toi, c’est dangereux de les autoriser à se regrouper en famille d’esprit
        A Dalziel :Et toi Dalziel, tu leur préfères quoi ?... le droit-de-la-connerisme ?
        A Dalziel :On ne sait pas de quelle "souche" tu es dalziel, mais ce que tu prouves, à chaque instant, c’est que tu en tiens une fameuse.... couche ! Et puis, les souches, ça ne sert à rien : ça s’arrache, et ça se fait bruler ! Au feu, les "de souche" !
        A lui même : Jusqu’à preuve du contraire, le procureur devrait fermer sa gueule, en attendant une enquête et un jugement.
        A personne en particulier mais à tout le monde à propos d’un article sur Mai 68 :Qu’est-ce qu’on peut lire comme conneries !
        Sur un Article de Morice : Ah ! Un nouveau coup de pied dans la trollinière, et les voilà lachés, remontés comme des coucous. Les bulgroz, les hihan, les weinstein, les calmos, bruxman, etc.... ceux qui n’ont jamais rien à dire sur les sujets, mais de l’insulte et du rejet plein les doigts, la bouche, la gueule...Faut bien qu’ça sorte ; alors, ça se défoule : allez, les trolls, profitez : vous devez être tellement frustrés dans votre vie Mais gaffe à l’analyse et à la réflexion : vous savez que face à elles, vous risquez de disparaitre (c’est ce qui se passe, d’ailleurs, à voir tous vos posts foireux repliés ; et ça, je dois dire que c’est un vrai plaisir)
        A Seb59 (intrégralité du post) :"C’est bon de sucer Bush ? "
        A Bulgroz :Ne te gène surtout pas : gave toi ; tu débarrasseras le plancher un peu plus vite, et ça fera du bien à tout le monde...
        A son ami Morice pour venir à son secours :On ne vous demande pas d’écrire un article, parce que ça, vous n’en êtes pas capables, mais au moins de nous épargner vos petits cacas nerveux : merci d’avance.
        A Dalziel :si tu avais le 10ème du 1/4 de son intelligence, tu ne nous gartifierais pas de posts plus stupides et abjects les uns que les autres. Retourne à l’école.
        A Lyon :Espèce de vieille patate, si tu savais lire, tu aurais vu que le texte cité n’est pas de moi.Ah ; c’est pas beau de vieillir... ? Fais gaffe, lyon : on va retrouver tes coordonnées, et lancer une fatwa contre toi

         

         

         

        A X


      • Zalka Zalka 4 juin 2008 13:28

        Il faut d’urgence faire s’éteindre toutes les espèces carnivores qui refuseront de se mettre à brouter.


      • Zalka Zalka 4 juin 2008 14:01

        "*cf Buffon, Darwin, Von Linné, Cuvier etc ... aucun d’eux n’a soutenu l’assertion populaire de l’homme omnivore et encore moins carnivore."

        Ah étonnant ! Dans la mesure où la très grande majorité des humains mangent au moins occasionnellement de la viande, nous sommes au minimum omnivore. Etonnant que ces grand hommes n’aient rien remarqué !

        Ensuite, l’assertion comme quoi nous serions des charognard est une manipulation particulièrement fausse. Beaucoup d’animaux chasseurs tuent leurs proies, puis la mange. Ils ne mangent donc rien de vivant. ensuite, chez les animaux vivant en société, les individus ne mangent pas forcément les proies qu’ils ont eux même tués : les lions par exemple. Il en est de même pour les humains.


      • LE CHAT LE CHAT 4 juin 2008 14:29

        @zalka

         

        c’est bien la question , si la fille aime la viande elle se fera croquer , si elle est végétarienne pour faire plaisir à Actias , elle se fera brouter !

         


      • Grasyop 4 juin 2008 14:50

        Actias,

        « En Inde ils brulent leurs morts en public et en plein air. La premiere fois c’est choquant »

        « Une telle scene en France serait qualifiée de barbare. Les gens jugent toujours a partir de leur culture, sans prendre de recul. »

        Ce qui est choquant en Inde, ce n’est pas le fait qu’ils brûlent des morts mais le fait qu’ils brûlent aussi parfois des vivants. Voir satî et autres crimes d’honneur. Et là, recul ou pas, je refuse le relativisme culturel et je qualifie volontiers ça de barbare.


      • Zalka Zalka 4 juin 2008 15:47

        Le fait de manger de la viande n’a rien de récent puisque nos ancêtres préhistoriques et nomades vivaient autant de la chasse que de la cueillette.

        Par ailleurs, l’élevage est à la chasse ce que l’agriculture est à la cueillette : une optimisation du résultat.

        Ensuite si nous sommes pas équipé pour manger directement une vache, nous avons largement de quoi nous occuper avec les volailles. Sauf si nos mains ne sont pas considérées comme outils naturels.


      • Le péripate Le péripate 4 juin 2008 13:20

        Hérodote raconte que Darius convoqua les Grecs et leur demanda à quel prix ils consentiraient à manger leurs pères morts : ils dirent qu’ils ne le feraient à aucun prix. Puis Darius convoqua les Indiens Callaties, lesquels mangent leurs parents, et, en présence des Grecs, il leur demanda à quel prix ils accepteraient de bruler leurs pères décédés : ce fut un tollé !

        C’est le choc des cultures qui fait des civilisations brillantes, car il enseigne à développer son sens critique vis à vis de toutes les évidences.


        • JoëlP JoëlP 4 juin 2008 14:28

          De toutes façons la viande humaine est le meilleur aliment possible... Ce sont des défenseurs des animaux végétariens qui le disent.

          http://www.protection-des-animaux.org/ipb/index.php?showtopic=20745

          Alors à quand un petit steak d’homme ? ... dans la bavette (cela s’impose pour les bavards d’AgoraVox)


          • rocla (haddock) rocla (haddock) 4 juin 2008 15:18

            sinon que chacun appelle barbare ce qui n’est pas de son usage. »

             

            La phrase qui résume l’ article ,

             

            Le formatage de cerveaux a de l’ avenir devant lui ...


            • rocla (haddock) rocla (haddock) 4 juin 2008 15:46

              à côté du mont de Vénus ...


              • Plus robert que Redford 4 juin 2008 17:37

                Moi aussi j’ai d’abord flaché sur la photo avant de lire l’article (tous des vieux dégueulasses ! suffit d’un cul qui passe , et hop !..)

                Cela dit, se pose toujours aussi actuel le problème du rapport aux autres cultures.

                Sans aller jusqu’au cannibalisme, j’ai eu comme une espèce d’illumination de cet ordre en revoyant le film "BORAT" l’autre jour sur canal... Au delà de la grosse farce épaisse de Sacha Baron-Cohen, j’ai reçu certaines séquences comme une confrontation des cultures, et l’intrusion du "sauvage" au sein d’une société US très cadrée avait des allures de documentaire ethnographique..

                Somme toute, la plupart des américains mis en cause ne s’en sont pas si mal sortis.


                • Philippe D Philippe D 4 juin 2008 17:40

                  @ l’Auteur.

                  J’aimerais "creuser" le sujet. Pourriez-vous nous indiquer la source de votre photo ?


                  • Cascabel 5 juin 2008 02:07

                    La photo m’a empêché de lire l’article.


                    • Cascabel 5 juin 2008 02:08

                      Signé Cascabel.


                    • vinvin 5 juin 2008 03:52

                      Bonjour.

                       

                      Effectivement, une Nana comme ça on a envie de la bouffer toute crue !

                       

                      VINVIN.


                      • yannick yannick 5 juin 2008 08:02

                        @ l’auteur, Je vous invite vivement à faire une recherche sur les travaux de Mr Albert Bandura, qui utilise les sitcoms et les emissions radio pour faire changer les moeurs dans les pays du tiers monde ( utiliser des preservatifs, apprendre à lire, arrêter la polygamie, emanciper les femmes ). 

                        C’est de la propagande "positive" qui lui permet de faire disparaître les autres cultures pour les transformer un peu plus comme la notre.

                        Et encore, il est animé de bonnes intentions.... 


                        • docdory docdory 5 juin 2008 09:19

                           @ Argoul

                          Je suis étonné du modernisme d’une des citations de Montaigne que vous mentionnez : " la sauvagerie est une qualité car la nature a sélectionné le plus vigoureux et le plus pur " 

                          Montaigne , en écrivant cela , pourrait presque être considéré comme un précurseur de Darwin !


                          • Francis, agnotologue JL 5 juin 2008 09:49

                            A voir comment il sont décharnés les pauvres bougres, ils ne doivent pas en croquer beaucoup des comme celle là. Peut-être qu’ils boycottent le silicone incarné ?

                             


                            • Argoul Argoul 5 juin 2008 11:07

                              Je suis tout réjoui de l’humour qui pimente tous ces "commentaires". Il y a de fort belles trouvailles ! Et voilà une preuve de plus pour Montaigne : l’opinion commune de notre époque préfère les images au texte ! Ce serait plus direct, plus parlant. Apparemment moins à la tête qu’au bas-ventre ce qui, ma foi, reste en propagande et publicité le plus efficace.

                              Avis aux profs de philo pour la révision du bac... Question : est-ce que ça marche pareil pour les filles ? Il ne me semble pas lire beaucoup de commentaires féminins sur Montaigne et sur l’image associée. Peut-être aurais-je dû mettre aussi un vigoureux sauvage nu ? Dès lors (polémique pédagogique, une de plus), y aurait-il sexisme à user de tels procédés qui pourtant fonctionnent bien ?

                              Sur les attraits du "bon sauvage", c’est le mythe de l’époque Montaigne. Il court toujours (voir les écolos) ! La Nature fait bien les choses (Dieu aussi), il ne faudrait surtout pas toucher à son oeuvre initialement le Paradis). Cela donnera effectivement au 19ème le darwinisme, avec sa variante hors Darwin du "darwinisme social" (qui serait plutôt dû à Spencer), dans une époque historique d’arrivisme bourgeois et impérial forcené. Cela donnera aussi l’anti-OGM, l’anti-nucléaire, le retour à la terre, la préservation des ressources, petites fleurs et petits oiseaux, et toutes ces sortes de choses plus ou moins intéerssantes, sympathiques ou pathétiques, c’est selon.

                              Montaigne était nourri de la lecture des Anciens. Grecs et Romains n’étaient pas des "humanitaires", Aristote trouvait que rien ne valait mieux que laisser faire la nature ; Platon voulait dresser les hommes depuis tout petits à être vigoureux physiquement, aiguisés d’esprit et collectifs d’affection. Pourquoi vous étonner ? L’Angleterre victorienne (époque de Spencer et de Darwin) était elle aussi fort lectrice des Anciens.


                            • Francis, agnotologue JL 5 juin 2008 12:03

                              Argoul, vous vous faites là, l’arroseur arrosé en disant : ""l’opinion commune de notre époque préfère les images au texte ! ". Si vous ne voulez pas que la photo détourne du texte, choisissez mieux vos illustrations.

                              Connaissant vos opinions sur le sujet, J’ai voulu mettre en évidence que la société capitaliste prétend donner à chacun selon ses désirs, cf. ma référence au silicone, pendant que nombre de pauvres n’ont pas même selon leurs besoins.


                            • Argoul Argoul 5 juin 2008 15:21

                              Ne soyez pas parano : je ne réagissais pas à VOTRE commentaire mais à l’ensemble. Et je trouvais le vôtre plutôt drôle avec son jeu de mots.


                            • Paradisial 5 juin 2008 11:21

                              Philippe Renève,

                              "Il y a à boire et à manger dans cet article ; et on ne reconnaît pas bien Montaigne sur la photo".

                              Par contre on y retrouve : une tègne et deux châtaignes.


                              • Paradisial 5 juin 2008 11:33

                                Texte très succulent en fait.


                              • Iren-Nao 5 juin 2008 11:22

                                Ne bouffez pas les clients de Mac Do c’est rien que du poison !


                                • Iren-Nao 5 juin 2008 11:24

                                  Vous aurez mal lu la photos mes gaillards, le casse croute c’est les 2 ephebes derriere

                                  Bon appetit


                                  • iomej 5 juin 2008 12:07

                                    Superbe papier !


                                    • zadig 9 juin 2008 07:57

                                      Une question me taraude. Ou est le filet chez l’homme ( ou la femme ) ?

                                       

                                      Je le confesse j’ai souvent dis à mes copines : Tu es belle à croquer !

                                       

                                      C’est grave ?

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