Numérique : Aurélie Filippetti en dit un peu plus…
Dans une interview au quotidien du soir le Monde publié le 4 juin 2013, la Ministre de la culture donne, entre autre son éclairage et sa lecture de certaines des propositions énoncées dans le rapport de Pierre Lescure.
La fin d’Hadopi ne signifie pas le transfert intégral et définitif des missions de cette dernière au Conseil supérieur de l’Audiovisuel (CSA). Son président doit faire des propositions prochainement. La ministre a fait allusion à la possibilité d’agréer certains sites particulièrement performants et offensifs dans la défense des œuvres culturelles française et européennes, qui rémunèrent justement leurs auteurs..
Si le CSA récupère la lutte contre le piratage, dans l’esprit de la ministre, ce n’est pas définitif et le ciblage ne devrait plus être exclusivement centré sur les internautes. L’amélioration de l’offre légale, sur laquelle l’état mettra les moyens et les efforts devraient peu à peu limiter le piratage, voire le faire disparaitre. . « L’amélioration de l’offre légale, l’ouverture des catalogues, un meilleur usage des métadonnées pour que les gens puissent s’orienter plus facilement vers les œuvres dont ils ont envie feront que les comportements illicites vont diminuer. » a déclaré, très convaincue la Ministre.
Après étude des moyens et des besoins, un transfert d’une partie des ressources financières et humaines de feu l’Hadopi se fera au bénéfice du CSA.
La ministre est aussi revenue sur la déclaration de Pierre Moscovici, Ministre de l’Economie et des Finances, réfractaire à créer une nouvelle taxe sur les produits connectés. Pour elle, ce dernier n’a pas dit non. Elle a, avec beaucoup de pédagogie, fait un exposé sur le mécanisme de la copie privée : « il y a nécessité à rénover nos outils pour avoir une meilleure redistribution. Certains, comme la copie privée, ont été mis en place dans les années 80 ». Elle a très justement pointé qu’à terme celle-ci, qui ayant fait tout au long de sa carrière un travail de redistribution indispensable aux auteurs, producteurs et artistes, risquait d’être fragilisée à terme par les nouveaux usages culturels : le streaming, le cloud computing, les appareils connectés…
C’est à dire tout ce qui ne contribue pas à ce jour à la création, contrairement à tous les autres circuits…
Cette mesure préconisée par Pierre Lescure et donc soutenue par la Ministre de la Culture est très attendue par une bonne partie des membres de la filière. Même si pour les plus exigeants d’entre eux, rien ne filtre à ce jour sur la régulation des échanges non-marchand.
A ce propos Aurélie Filippetti a été très prudente en déclarant au quotidien Le monde : « il faut aussi réfléchir aux échanges non marchands. On est à un point de maturité où on peut faire avancer les sujets de manière non crispée, moins passionnelle ». On ne peut mieux retenir en ces termes son souffle….et laisser la place à une grande attente qu’il ne faudrait pas décevoir une fois de plus.
18 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON