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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Voyage à Boboland

Voyage à Boboland

« L’élégance du Hérisson » ou la chute de la littérature.

Le bon lecteur sait ce qu’il en coûte à l’écrivain en temps et en silence dans l’extraction des mots et, quand l’œuvre ne correspond pas à ses attentes, il la quitte généralement dans une discrétion polie. Après tout, et c’est bien ainsi, aucun roman n’est écrit pour créer l’unanimité : Il suffit qu’au-delà de tout jugement, chacun puisse se livrer à la liberté, ou mieux, à la joie d’un texte.
Donc plus qu’à l’auteur je m’en prendrai ici à l’éditeur –en l’occurrence Gallimard– qui, supposé garant d’une littérature de qualité – a renoncé à toute exigence pour s’abandonner à ce que la sagesse populaire désigne de pire dans le roman : les bons sentiments et, pour le lecteur, la certitude d’une bonne conscience.
Or, l’été venu, le hasard m’a entraîné à la lecture d’un best-seller : « L’élégance du hérisson » de Muriel Barbery.
Si ce roman a en effet tout du hérisson, il lui manque en tout cas l’élégance, tant le style est épais, la forme lourde et le contenu flasque. Un millefeuille indigeste à l’image du pire de ce que la « littérature bourgeoise » peut offrir : des couches narratives empruntées au XIXe siècle avec la caricature idéalisée de la haute société et des domestiques, des strates de culture sans justification pour épater le bourgeois …
Ça commence fort dès la première page quand tout Marx est analysé en quelques paragraphes (on ne saura jamais pourquoi), puis c’est au tour de la phénoménologie de passer au presse-purée Reader Digest…. Et, toujours, des phrases graisseuses, ampoulées, constamment traversées par l’ombre des hi hi hi ! satisfaits de l’auteure visiblement admirative de son immonde pâtisserie qui eut été respectable si elle n’avait été éditée seulement parce que que ce type de roman prétentieux s’adresse à un public qui se targue d’une certaine élévation culturelle et qui croit au chef d’œuvre dès qu’on enfile quelques perles en toc dans le seul but de le flatter. Heureusement dans la deuxième moitié du livre, on oublie la philosophie, on passe à quelque chose d’autre entre la sagesse orientale, la métaphysique pour les nuls et le lecteur en vient à se demander si on ne passerait pas aussi d’un auteur à l’autre…
 Gallimard fait de l’argent, Gallimard est content.
Si on lit souvent la critique d’un roman, on ne s’intéresse que rarement à son lectorat. L’éditeur n’a sans doute jamais été dupe quant à la qualité de l’œuvre mais savait qu’elle répondait à un type de consommateurs : non pas celui des « ménagères de TF1 » mais à certaines femmes diplômées et oisives, femmes qui pérorent sur tout et ne perçoivent le monde que juchées du haut de leur mondanité. Alors il fallait une Précieuse ridicule écrivant pour des Précieuses ridicules. Un roman donc où les digressions cultureuses s’accumulent tantôt pour célébrer le thé, tantôt pour dire que la gastronomie française, ah… tiens, mieux vaut encore Mac DO ! Mais la cuisine japonaise ! Et le cinéma japonais !!! Et autres niaiseries tricotées à la va-vite dans une grande ambition métaphysique…
Et, miracle littéraire, les deux personnages principaux, la bourge surdouée de 12 ans et la vielle concierge, partagent les mêmes goûts, les mêmes valeurs, la même culture jusqu’à des références japonisantes identiques - comme s’il avait échappé à « la romancière » que c’est l’expérience individuelle de chacun qui détermine les choix, les goûts… Mais ici on ne s’embarrasse ni de la manière dont un être se constitue, ni de la psychologie, ni de l’intrigue, ni de la cohérence, ni de quoi que ce soit d’ailleurs, si ce n’est que de l’inflation grandissante de l’esbroufe.
On sanctifie rituellement la grandeur de l’Art entre la poire et le fromage mais on n’en saura jamais plus.
Le faux, donc, ne cesse de résonner - jusqu’à ces appels en sourdine au lecteur par le jeu des impératifs, comme si les deux protagonistes, qui s’agitent en parallèle, voulaient à tout prix nous convier à ce bavardage mondain fait de poncifs et d’une sociologie de bazar. Mais le pire est toujours à venir. Et il survient quand au sein de ce mauvais roman familialo-naturaliste ( ?) s’installe le conte de fée avec l’intrusion magique dans l’immeuble d’un riche japonais dont l’image fait sombrer le récit dans le ridicule d’un délire à Boboland.
A Boboland on s’adonne ainsi au culte de l’exotisme et de la rareté quoique ce japonisme de bon aloi nous rattache encore furieusement au XIXe, mais qu’importe ! On prône l’élitisme raffiné de ceux qui savent, de par la grâce ou la naissance. On se trémousse dans un anti intellectualisme léger quand personne n’a le souci de gagner sa vie mais où tout le monde n’aspire qu’à un dépassement dans l’Eternité de l’Art.
 Et on reprend du thé au jasmin.
 On crache au passage sur une prof qui en sait forcément moins que la petite bourge ; on crache ailleurs sur l’Université, cette secte intello bouffeuse d’impôts, tout en se disant ici socialiste ou là, son contraire puisqu’à Boboland tout est pareil : riche ou pauvre, droite ou gauche, rose ou crocodile…
On en rirait si l’auteure s’en était moquée. Mais non. La rombière devise grave et nos deux protagonistes ne cessent d’être les porte-parole de la célébration boboiste de cette brave dame qu’on devine définitivement frustrée sur les marches de la philosophie.
Quelques miettes de culture autour du thé tentent désespérément de maintenir l’illusion mais dès que Madame veut atteindre les hauteurs, le grand Guignol resurgit… Car à Boboland, tout est prédestiné et, dès le début, la fin, déjà écrite, souligne la vanité d’un tel pensum : à Boboland on s’ennuie comme dans les salons d’autrefois mais on ne le dit pas. Alors on écrit… On lit, on écrit, on s’ennuie, on n’a rien à dire mais l’illusion du pouvoir fait qu’on occupe le temps et l’espace. L’encre bave sa morgue et coule, monotone, dans l’écrin où l’on contemple sa propre richesse. On empile les lieux communs quand on croit philosopher… A Boboland on disserte de la vie et de la mort comme on disserte sur la pluie et le mauvais temps. A Boboland on chouchoute son nombril.
 Et surtout on y rêve d’élégance. Ah, cette élégance ! Dommage seulement qu’elle soit si absente de ce livre et de ce petit monde. A un moment, cette bonne concierge nous assure que ce qu’il y a de meilleur en France c’est la langue du XVIIIe et le fromage qui coule… On regrettera d’autant plus que l’auteur ait choisi le deuxième en guise d’écriture.
 De même la dite concierge nous confie-t-elle ne pas s’adonner à la lecture de Barbara Cartland à laquelle la vouait pourtant sa condition sociale. Au-delà de ce mépris affiché pour ceux qui ne vivent pas à Boboland, on admettra qu’au moins la vieille dame en rose vendait du rêve et du toc sans s’en cacher.
 Quand on lit « L’élégance du hérisson », on se dit, qu’effectivement, Gallimard devrait la publier dans La Pléiade. Question d’honnêteté. Et surtout on se convainc qu’il y a des livres auxquels on ne peut décidément donner aucune chance. Ces romans qu’il faut abandonner en route comme de mauvais compagnons. Car le mépris qui les habite ne mérite pas l’attention recueillie qu’on doit généralement porter aux livres. Tirer sur un livre c’est un peu comme tirer sur une ambulance ? J’en conviens…
Mais :
J’ai déjà écrit ailleurs que je hais ces romans où il pleut et il pleure. Premier droit de tout lecteur. Alors cette pluie qui n’en finit pas dans ce roman social qui se transforme en roman d’initiation avant de s’achever dans un sombre mélo où notre nouvelle Cendrillon se réveille dans un manga et meurt dans les Mystères de Fleur-de Marie… Toute cette pluie pour rien. Aussi vide que les larmes.
 « Toute cette pluie, oh, toute cette pluie … » se murmure l’honorable concierge.
Tous ces mots, oh, tous ces mots… Où sont les nerfs, cette tension interne qui font qu’une œuvre vous agrippe pour donner vie à un morceau de vérité ou de fiction ? Boboland n’est qu’une île où des rescapés de nulle part n’ont plus de rêves et dérivent, sans but, dans un miroir sans fin. La littérature – disons même un simple roman, une petite intrigue, quelques personnages – suffit à en démontrer la vacuité.

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32 réactions à cet article    


  • Walden Walden 12 août 2009 12:22

    Sans même avoir lu le bouquin dont il est question, on se régale simplement de la verve mordante avec laquelle il se voit ici démoli - à juste titre sans le moindre scrupule, s’agissant d’un best-seller, dont l’auteur n’est donc de toutes façons pas à plaindre :- )


    • WOMBAT 12 août 2009 13:32

      Hi hi hi, que c’est délicieusement envoyé et quelle délectation dans l’éparpillement d’un sac de guano que de toutes façons, personnellement, je n’aurais jamais eu l’idée d’en dépasser la page de garde. Il me semble aussi que l’on ait poussé le vice jusqu’à en tirer un film. Sans doute éminemment oubliable et forcément oublié. En remerciant l’auteur pour ce petit article qui rafraîchit les méninges tel un Perrier rondelle consommé sous quelque frondaison silencieuse. Sinon, pour ceux qui aiment les lettres, l’écriture majuscule sans esbroufe et effets de colorisation, fendez vous de quelques Euros et, si vous ignorez l’auteur, plongez vous dans l’oeuvre de Pierre Michon. Sans aucun doute un des très rares écrivains français méritant pleinement ce titre.


      • Vilain petit canard Vilain petit canard 12 août 2009 13:47

        Déjà, faire un sujet de livre sur une concierge cultivée, et trouver ce personnage extraordinaire, c’est résumer toute la masse de préjugés où patauge l’auteure. Vous vous rendez compte ? Le peuple sait lire !!! Incroyable... Il faut vite en faire un roman, ça c’est un sujet ! Merci d’avoir dézingué cette m... affreusement mal écrite, c’est vrai.


        • gautier 13 août 2009 01:07

          C’est exactement ce à quoi je pensais en lisant ce livre ,j’ai sauté beaucoup de passages (droit ou sauvetage du lecteur ?) je n’ai pas du tout aimé ce livre ni l’histoire ,ni le style ,l’écriture est un don ,quelque fois l’histoire est banale à mourir mais l’écriture ,les mots coulent comme du miel ,là ça coule comme des cornichons.


        • Charlouss Charlouss 12 août 2009 13:52

          Bravo !
          J’ai détesté ce bouquin pour les mêmes raisons.

          Ma chère et tendre m’affirme que la fin du livre remet complètement votre / mon argumentaire en cause.

          Comme si l’auteur s’était moquée des références bobos ou un truc comme ça, que c’était une superficialité qu’elle abhorrait. Cela dit ça fait 6 mois que j’attends le commentaire composé de ma mie...

          Menfin si c’est vrai s’il faut se taper 300 pages d’un ennui mortel, mal écrit et épate bourgeois, alors ce ne serait pas très malin de la part de l’auteur, qui se croit très maline.


          • NOUVEL HERMES HERMES 12 août 2009 18:30

            La fin du livre, il est vrai, tranche avec le reste - dans le fond comme dans la forme - et c’est d’ailleurs pourquoi j’en arrive à suggérer que l’auteure n’a pas été seule dans l’écriture du roman... En tout cas, cette fin qui glisse vers « autre chose » ne propose en aucun cas une autre lecture - critique - de ce qui était écrit précédemment. La « rupture », à mon sens, ne fait que confirmer l’aspect fourre-tout de ce roman dans lequel l’écrivain ne prend jamais de distance vis à vis des personnage.


          • LE CHAT LE CHAT 12 août 2009 14:01

            c’est un hérisson que j’aurais le plaisir de ne pas lire ! même dans le journal très bobo libération , il se demandent s’il ne vaut pas mieux l’écraser


            • Fergus fergus 12 août 2009 16:36

              Au risque d’être en rupture avec mes prédécesseurs dans les commentaires de cet article, et par conséquent d’être vilipendé, voire voué aux gémonies, je l’avoue sans honte : j’ai aimé ce livre. Et cela, bien avant qu’il ne devienne un best-seller. Mais peut-être est-ce dû à ma naïveté de sous-éduqué (bac-3) ou à mon absence d’esprit critique ?

              J’ai aimé ce livre parce que, n’en déplaise à certains contempteurs trempant un peu facilement leur plume dans l’acide de la critique, tous les personnages qui y sont décrits existent bel et bien. Je les ai rencontrés, ici ou là au cours de mon existence, et plus nombreux que ne le laisse supposer l’auteur de ce papier (au demeurant très bien écrit, et partant d’autant plus redoutable). Je les ai rencontrés durant mon parcours professionnel, dans des associations, lors de cocktails. TOUS, à une exception toutefois : la gamine surdouée (les seuls surdoués que j’ai connus l’étaient au... foot et au... violon (concert avec Menuhin). Mais cette concierge existe, même si dans la vraie vie, elle est paysanne ou aide-soignante. De même que le Japonais, rencontré naguère à Montparnasse (mon Japonais était... Brésilien) dans un très vaste et très chic appartement orné de nombreuses oeuvres d’art, du temps où cet humaniste gagnait des concours hippiques internationaux.

              Je n’irai pas voir le film, mais je relirai assurément le livre avec un grand plaisir. Pour y retrouver ces gens qu’il m’est arrivé de côtoyer à défaut de le fréquenter.


              • JoëlP JoëlP 13 août 2009 09:32

                Merci Fergus de prendre la défense de ce livre que j’ai bien aimé montrant ainsi toute l’étendue de ma boboïtude. Je crois même que j’irai voir le film un de ces jours, film sur lequel je reçois des avis pour le moins contrastés. J’ai bien aimé les références au Ozu du voyage à Tokyo, du goût du saké... Est-ce que quelqu’un ici sait si Ozu est un cinéaste de la boboïté ?

                Comme dit l’auteur de l’article « Après tout, et c’est bien ainsi, aucun roman n’est écrit pour créer l’unanimité », donc continuer de vous défouler sur ce livre et sur son écriture soit-disant boboesque et même boboïque par certains aspects bibizarres de la concordance des temps.


              • Gabriel Gabriel 13 août 2009 11:46

                Il est amusant de voir ici une majorité bien pensante qui n’a même pas lu le livre le critiquer avec verve. Certes, après l’avoir lu, ce livre n’ai pas un best seller. Mais une chose que je ne me permettrai pas, c’est de chier sur le travail d’autrui, cela se respecte. C’est trop facile la critique négative !


              • Rounga Ainsi parlait Roungalashinga 13 août 2009 12:07

                - Cuisinier ! Votre choucroute garnie est dégueulasse ! Le chou n’est pas frais et les saucisses sont infectes.
                -Mais Monsieur, je ne vous permets pas ! On ne chie pas sur le travail d’autrui, cela se respecte. C’est trop facile la critique négative ! Faites la donc vous-même, votre choucroute au lieu de critiquer, hein.


              • Fergus fergus 12 août 2009 16:54

                Quant au fromage qui coule, vous savez, ce camembert fleuri de croûte orange juste ce qu’il faut et qui nécessite un sérieux lavage de dents, c’est également celui que je préfère. Avec ses amis époisse ou munster, tout aussi coulants et redoutables pour les nez sensibles.

                Et, comme cette brave concierge, j’éprouve (sans avoir jamais été bobo le moins du monde) un certain plaisir à fréquenter les textes du 18e. Au point de les réutiliser parfois, y compris sur AgoraVox dans des pastiches (cf. L’illusion comique).

                Pourquoi toujours coller des étiquettes ? De quel droit décider que telle ou telle CSP doit s’enfermer dans un modèle de pensée et une culture de classe ? La plupart des personnes cultivées, et pas seulement sous la forme d’un vernis bourgeois, que j’ai rencontrées appartenaient à deux typologies très différentes : les enseignants et les militants ouvriers. Et de nombreux cadres supérieurs qu’il m’est arrivé de fréquenter étaient effrayants d’une suffisance doublée de sottise, tel celui qui croyait que Telemann désignait un opérateur de l’ORTF ! 


                • Serviteur Serviteur 12 août 2009 17:20

                  Bravo pour le démolissage de best seller (si si article bien tourné, plume trempée dans l’acide, etc) mais n’est ce pas un peu facile de critiquer sans rien proposer en échange ?

                  Par exemple faite nous connaitre vos gout de lecture, le roman qui vous a marqué cette année ou ce que vous considérez comme un bon roman, cet ajout permettrait de rendre cet article constructif au lieu d’être simplement un défouloir certes très bien écrit mais sans réel intérêt.


                  • NOUVEL HERMES HERMES 12 août 2009 17:59

                    Ben... par exemple le roman que j’ai lu juste après : « Mort aux cons » de Carl ADERHOLD, roman drôle, s’amusant du cynisme qu’il véhicule et beaucoup plus cultivé et intelligent qu’il ne paraît. Ceci dit, je ne crie pas au chef-d’oeuvre, mais voici un bon bouquin pour l’été !
                    Quant à proposer en échange... Faudrait donc que je mette au roman ? Si vous acceptez d’être mon nègre, pas de problème !


                    • Forest Ent Forest Ent 12 août 2009 19:05

                      Moin non plus je n’ai pas aimé ce bouquin. Mais je trouve cette critique « overkilling ». Il y a quand même vachement pire dans le genre.


                      • NOUVEL HERMES HERMES 12 août 2009 19:38

                        Bien sûr ! C’est pour ça que mon attaque s’adresse davantage à Gallimard « garant de qualité » plutôt qu’à cette dame. Mais comme best-seller il y a, je crois qu’il est bon de montrer l’envers du décor... C’est de l’overkilling ?


                      • Forest Ent Forest Ent 12 août 2009 22:43

                        Oui. C’est de l’overkilling d’assassiner un navet sans montrer quand même ce qu’il a de plus que les 300 autres navets du même genre sur lesquels l’éditeur n’a pas réussi à faire du pognon. Or il y a un petit quelque chose quand même, même s’il n’a pas réussi à me faire dépasser le tiers du navet.


                      • Fergus fergus 12 août 2009 19:19

                        L’élégance du hérisson (le titre même est magnifique !) est tout à la fois une observation, un fantasme et un exercice de style. Son seul défaut : un poil de pédanterie intellectuelle. Pour le reste, c’est un plaisir de tous les instants pour le lecteur que j’ai été. Et sans doute un plaisir de l’avoir écrit pour Muriel Barbery.

                        Nous sommes d’ailleurs nombreux, dans la foulée de Pérec, à vouloir donner vie à un immeuble, cet univers fermé où l’on peut faire se côtoyer des gens parfois très proches, parfois très différents, mais unis par le lieu. J’ai moi-même écrit des textes sur ce thème, jusque sur AgoraVox dans un article récent intitulé 21 rue des Rosiers.

                        Et j’ai pris, moi aussi, beaucoup de plaisir à ce modeste exercice !


                        • NOUVEL HERMES HERMES 12 août 2009 19:40

                          Ah non ! Perec c’est autre chose !


                          • Fergus fergus 13 août 2009 08:23

                            Ah bon ? En l’ocurrence, vous ne parlez ps du Pérec de « L’augmentation ». Un exercice de style séduisant au début (pour ne pas dire enthousiasmant) avant de devenir de plus en plus en plus lourd et pesant puis de faire sombrer au final le lecteur (ou le spectateur) dans un abîme d’ennui ! 


                          • François Blocquaux François Blocquaux 12 août 2009 23:24

                            L’« auteur » ( Vous noterez les guillemets.) de cet accès bilieux est-il un travailleur social ou un recalé à Normale Sup ???


                            • Garry KASPAROV 13 août 2009 00:52

                              Je ne sais pourquoi, ce roman ne me dit rien, il faut dire que je suis maintenant habitué à des écrivains vivants comme Coetzee, alors le livre dont on parle, il faudrait que je fasse un gros effort.


                              • pigripi pigripi 13 août 2009 02:07

                                elle répondait à un type de consommateurs : non pas celui des « ménagères de TF1 » mais à certaines femmes diplômées et oisives, femmes qui pérorent sur tout et ne perçoivent le monde que juchées du haut de leur mondanité. Alors il fallait une Précieuse ridicule écrivant pour des Précieuses ridicules.

                                Merci pour les femmes !
                                Votre préjugé misogyne ternit la justesse de votre critique.

                                Comme par hasard, dans les commentaires de ce fil, seul un homme a aimé le bouquin.
                                Je suis une femme et, comme la plupart de mes amies, je n’ai pas été au delà de 30 page-limite que je me donne avant de laisser choir un livre-
                                Comme vous, j’ai trouvé le style lourd, pédant et je déteste cette position consistant à démolir tout le monde pour se hisser au sommet du clocher. Exister par défaut.


                                • NOUVEL HERMES HERMES 13 août 2009 08:00

                                  Mais vous savez comme moi que les consommatzurs sont ciblés ! Ce roman s’adresse-t-il avant tout à des amateurs de foot ? Est-ce mysogine de dire que « Marie-Claire » s’adresse à des femmes ? De dire que ce roman en particulier s’adresse plutôt à des femmes ? Que celles-ci sont davantages urbaines, érudites, etc ; ? C’est ce que je dis en parlant d’un lectorat. Un éditeur sait très bien à qui se vendra le produit ! N’allez par voir ici un présugé ou du mysoginisme... 


                                • schepens 13 août 2009 03:14

                                  Critique des critiques :
                                  Vous n’aimez pas, c’est votre droit et je le respecte, on peut trouver tous les qualificatifs au style (que je trouve néanmoins moins lourd que le votre), on peut trouver l’histoire grotesque et le style coulant, ce que je n’aime pas par contre, c’est votre attaque en dessous de la ceinture des lecteurs !!
                                  Alors donc, moi qui ai aimé ce livre, je ne serais qu’une imbécile oisive, dissertant sur tout et rien ? Une demi-mondaine vivant àBoboland. Aucun lecteur ne doit être attaqué pour ses choix, ses gouts. Lire, peu importe quoi, c’est s’ouvrir aux autres, partager, aimer, sentir, vibrer, voyager et rabaisser le lecteur qui est aussi votre lecteur au rang de crotte sous prétexte que vous n’avez pas aimé, c’est sans doute le comble du snobisme !
                                  Je ne m’abaisserais pas àvous retourner le compliment mais pour citer Desproges :
                                  Incontinent crétin !


                                  • LaEr LaEr 13 août 2009 10:07

                                    A partir du moment ou la critique traite de « bobos », j’ai envie de découvrir l’objet de l’attaque... Bobo est devenue une insulte fourre-tout, comme « facho » pour un gauchiste et « gaucho » pour un droitiste...

                                    Personnellement, quand on me compare à ces possesseur de 4X4 urbains parce que j’ai le « malheur » de m’intéresser à l’écologie et que je lis plus de quelques livres par an, je ne peux cacher un sourire satisfait...

                                    Merci pour la critique, je pense que vous m’avez donner envie de me faire ma propre opinion. Ma chère et tendre a adoré, on verra ce qu’il en sera pour moi...


                                    • Fergus fergus 13 août 2009 10:20

                                      Bravo, LaEr, pour ce coup de gueule contre l’emploi fourre-tout du mot « bobo », typologie étrange de personnes dans laquelle un certain nombre de commentateurs ont tendance à placer tout ce qu’ils détestent.

                                      Avec, à la clé, ce paradoxe : sont qualifiés de bobos aussi bien d’affreux réactionnaires que des progressistes militants, des usagers de 4x4 et des inconditionnels du vélo, des adeptes de Kurozawa et d’autres des cartoons américains, des écolos convaincus et des je m’en-foutistes de l’environnement, des fondus de football et des réfractaires à toute forme de sport. Bref, n’importe quoi !


                                    • Rounga Ainsi parlait Roungalashinga 13 août 2009 10:37

                                      Très bonne critique. Un livre qui prône un rapport très immature à l’art et à la connaissance mérite bien un tel article.

                                      Et, miracle littéraire, les deux personnages principaux, la bourge surdouée de 12 ans et la vielle concierge, partagent les mêmes goûts, les mêmes valeurs, la même culture jusqu’à des références japonisantes identiques - comme s’il avait échappé à « la romancière » que c’est l’expérience individuelle de chacun qui détermine les choix, les goûts…

                                      Ca c’est bien vrai ! Comme si les êtres intelligents ne pouvaient qu’en arriver à admirer Tolstoï et Ozu (sans doute les deux seuls artistes que l’auteur connaît bien)...Etrange que ni la concierge, ni la jeune fille, ni le japonais ne préfère Eisenstein et Balzac !

                                      Ainsi parlait Roungalashinga.


                                      • LaEr LaEr 13 août 2009 11:00

                                        Il est vrai que seul Roungalashinga prône un rapport mature à l’art. D’ailleurs, seul Roungalashinga sait ce qui est bon.

                                        Mais dîtes moi, ô mes maîtres :
                                        Puisque je ne peux pas regarder de séries américaines,
                                        puisque je ne peux pas regarder la télévision de façon générale (même raisonnée, c’est une horreur)
                                        puisque je ne peux perdre mon temps à lire « l’élégance du hérisson » ou même tout autre roman noir ou à la mode
                                        et puisque malheureusement je ne prend aucun plaisir à lire Balzac....

                                        Dois-je rester prostré dans un coin, balançant la tête de droite à gauche en attendant que la divine providence me donne votre goût pour les arts littéraires ?


                                      • Rounga Ainsi parlait Roungalashinga 13 août 2009 12:01

                                        Il est vrai que seul Roungalashinga prône un rapport mature à l’art. D’ailleurs, seul Roungalashinga sait ce qui est bon.

                                        Exactement cher ami ! Je me réjouis que vous l’ayez compris.

                                        Mais dîtes moi, ô mes maîtres :
                                        Puisque je ne peux pas regarder de séries américaines,
                                        puisque je ne peux pas regarder la télévision de façon générale (même raisonnée, c’est une horreur)
                                        puisque je ne peux perdre mon temps à lire « l’élégance du hérisson » ou même tout autre roman noir ou à la mode
                                        et puisque malheureusement je ne prend aucun plaisir à lire Balzac....

                                        Dois-je rester prostré dans un coin, balançant la tête de droite à gauche en attendant que la divine providence me donne votre goût pour les arts littéraires ?

                                        Ecoutez la parole de Roungalashinga : que vous n’ayez aucun goût pour l’art ou la littérature, c’est très bien ainsi, si cela vous convient. Faites ce qui vous plaît et vivez comme vous l’entendez.

                                        Ainsi parlait Roungalashinga.


                                      • Gabriel Gabriel 13 août 2009 11:54

                                        J’ai lu aussi ce livre ou la maxime principal est : » Les cons vous pourrissent la vie, rendez leur service : Abrégez la leur ! » Et voyez vous, je ne le trouve pas meilleur ni pire que celui de Barbery, comme quoi tous cela est très subjectif. Mais je respecte l’idée et le temps à la produire. 


                                        • lavabo 13 août 2009 12:15

                                          @ l’auteur,
                                          Merci pour cet article..... rafraichissant. Je n’ai pas lu le livre et de toute facon je n’avais pas l’intention de le lire.... Donc je ne me permettrai pas d’avoir un avis sur celui-ci.
                                          J’en reste donc au texte que vous proposez et que j’ai trouvé très drole.......
                                          au plaisir de vous relire

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