Drôle de ministre
Il est assez inquiétant d’analyser au plus près le comportement des différents ministres, ou députés de ce gouvernement.
Au-delà des sempiternels usages de la langue de bois, il existe quelques éléments de langage proprement hilarants.
Commençons par les hors d’œuvres, et penchons-nous de plus près sur les lapsus révélateurs dont nous accablent tous ces ministres, ou grands élus.
Bruno Fuchs, par exemple, ce député MoDem, nous a gratifiés d’un lapsus plus que révélateur. S’exprimant sur la question de la retraite à point, il a déclaré sur l’antenne de BFMTV en novembre dernier : « le point (de retraite) ne va pas baiser...euh, baisser ». lien
En 1992, Pierre Bérégovoy avait fait de même en déclarant : « nous avons aussi décidé de baiser l’impôt »...avant de rectifier « de baisser les impôts sur les sociétés ».
Quant à Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, après avoir déclaré qu’elle était prête à mentir pour protéger Macron, (lien) elle a affirmé en juillet, lors d’un point presse de l’Elysée : « il ne saurait être question de présager de l’innocence...euh pardon...de la culpabilité de François de Rugy ».
Dans la bouche de Stanislas Guérini, le délégué général « d’En Marche », on a pu entendre cette phrase étrange : « ce sera la 5ème fois que le président de la République va aller à l’encontre...euh...à la rencontre des élus locaux ». (C’était sur France Info, en février).
Gilles Legendre, président du groupe LREM, est un champion en la matière : « tous les soirs, vous avez des retraités...euh...députés, qui organisent des réunions » (France 2 novembre 2019)...quelques temps auparavant, en juin, il avait pris la parole à l’Assemblée Nationale pour dire : « la réforme des retraites sera l’illusion la plus marquante de la volonté de notre majorité de refonder notre protection sociale sur une base beaucoup plus solidaire ».
Même le premier ministre y est allé de son lapsus, lors du lancement de la Coupe du Monde de rugby, il a affirmé : « la France est une nation qui veut continuer à sucer...euh...susciter de grands champions ».
Mais la championne en cafouillage, et autres dérapages de langage reste Muriel Pénicaud, la ministre du travail.
On se souvient que Nadine Morano, quasi ministre du travail, avait pourtant placé la barre assez haut... lien
En voici un florilège : « je tape plus vite que mes doigts, mais je corrige aussi vite que ma pensée »...interrogée sur un affaire d’espionnage chez Renault, elle répond : « j’aime Renaud sur certaines chansons »...
Voici ce qu’elle appelle un théâtre de verdure comble alors qu’il est quasi vide :
Quelques temps après, elle affirme à Harlem Désir : « nous avons fait reculer la sécurité à 15% »...un autre jour, elle affirme que la TVA est plus élevée en Allemagne qu’en France, tout en disant le contraire : « elle est à 19 points en Allemagne, la nôtre est à 19,6 »...apparemment peu douée en orthographe, elle confond anale et annale...etc lien
Mais Pénicaud semble pouvoir faire encore mieux.
S’exprimant sur le projet de réforme des retraites, Pénicaud n’a pas hésité à dire : « c’est une réforme résolument tournée vers le travail, vers l’emploi, contre le chômage et pour la précarité ».
Mais, c’est dans le domaine de l’incohérence qu’elle est la meilleure...on a parfois le sentiment diffus qu’elle ne sait pas vraiment ce qu’elle a envie de dire, et que tout se bouscule dans sa tête.
Interrogée par Léa Salamé, et Nicolas Demorand, lors d’une matinale de France Inter, elle n’a pas hésité une seconde à parler « yaourt »...réminiscence peut être due à son passé lorsqu’elle était à la tête d’une grosse entreprise de produits laitiers ?
Extraits :
« Il a démontré qu’on avait entendu qu’il avait entendu », proposition quasi surréaliste...ou « la première c’est gagner 500 000 ou 600 000 €...euh et 1500 € »...
Il n’est pas inutile d’écouter la totalité de l’interview pour découvrir l’incohérence de son discours, désorientant les 2 journalistes, avouant finalement « qu’ils essayent de comprendre ».
Au-delà de ça, elle est experte en phrases qui ne finissent pas...en mots qui se télescopent à la suite.
Exemple (tous les mots prononcés sont dits à la suite NDRL) : « y a un certain nombre...y a toute une série de pistes...y a beaucoup de...y a aussi...mais le plafond...enfin, euh le déclenchement, qui se faisait à 1500 €...moi je vais vous dire ma conviction depuis 18 mois...et c’est vrai pour chaque comportement, de loi, zezezou...moi je crois à l’intelligence des français...et ça va redonner du souffle... ». lien
Est-elle en train d’inventer une nouvelle langue ? La question mérite d’être posée.
Bien sûr, d’autres, avant elle, ont eu la langue qui fourchait, tel François Fillon, qui s’intéressait au « gaz de shit », ou Rachida Dati, confondant « fellation » et « inflation », mais aussi confondant Code avec Gode , ou Brice Hortefeux, confondant les empreintes génitales, avec empreintes génétiques...un autre évoque le « gode électoral »... lien
Même Dominique de Villepin n’y a pas échappé, lui qui a déclaré « le conseil constitutionnel qui prendra sa démission demain »...au lieu bien sûr de dire décision...
Sarkösy n’a pas échappé à la règle, lorsqu’il a déclaré : « au fond, il fait une politique pour quelques-uns, et pas pour tous. Si les français croient ça, ils ont raison de le croire ».
L’ancien ministre de l’écologie, Nicolas Hulot en l’occurrence, confondait « périnée et périmé »... (lien) l’un de ces prédécesseur (JL Borloo) avait déclaré, par inadvertance que Dominique de Villepin était « le premier minus »...alors qu’Éric Besson confondait « invasion », et « immigration ». lien
Une autre ancienne ministre de l’environnement, Dominique Voynet affirmait : « il faut les femmes se serrent les couilles...euh...les coudes ».
Bernard Accoyer n’était pas en reste, lorsqu’il déclarait : « ce dont ce pays a besoin, c’est justement d’une loi du sexe...euh...du siècle ».
Robert André Vivien aurait été probablement d’accord avec lui, puisqu’en 1975, quand il conseillait à un ministre : « durcissez votre sexe...euh pardon...votre texte ».
Et quid de Kouchner qui confondait « les Ouigours avec les Yoghourts » ?
Passons sur ces lapsus, ces dérapages en tout genre, et interrogeons-nous sur ces déclarations que nos chers responsables regrettent d’avoir proférées... comme lorsque le chef de l’état déclarant « qu’ils viennent me chercher » s’enfuit comme un voleur, lorsqu’ils viennent le chercher (lien)...ou lorsqu’il déclare « je ne veux pas entendre parler des violences policières ».
Son ministre de l’intérieur fait de même, (lien) alors que la liste des éclopés, des éborgnés, et des blessés en tout genre s’allonge chaque jour un peu plus. vidéo
C’est le même qui, récemment, déclarait que la grenade GLI-F4 ne serait plus utilisée... (lien) alors qu’elle n’est plus fabriquée depuis quelques années, et a été remplacée par la GM²L, tout aussi dangereuse. lien
Ratage encore lorsque les députés LREM refusant de voter la loi concernant les jours de congé suite à un décès, font rapidement marche arrière toute. lien
Mais rassurons-nous, il reste encore 14 bons mois jusqu’à la prochaine présidentielle, et si personne ne doute que nous aurons droit à d’autres surprises, c’est quand même Muriel Pénicaud qu’il faudra suivre le plus attentivement.
Comme dit Jean-Claude Van Damme, remplaçant provisoirement mon vieil ami africain : « quand t’es con, tu sais pas que t’es con, puisque t’es con...alors que quand t’es pas con, tu sais que parfois, t’es con ».
L’image illustrant l’article vient d’EnModeMacaron
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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