Il fait beau, tout le monde dehors !
C’est bientôt l’été et le cortège habituel de nouvelles va débouler sur les téléscripteurs et dans nos petites lucarnes. Et, en même temps, les rédactions vont ressortir leurs marronniers, ces articles tout préparés sur des sujets "bateaux". En été, c’est invariablement les piscines tueuses d’enfants, les régimes minceur avant la plage, les vacances en camping à Bray-Dunes (au Perroquet, célèbre mondialement !) où les devoirs des petits quand il pleut. Et, aussi, de très beaux reportages sur les Canadair, dès le moindre allumage d’incendie au fin fond de la Provence ou de la Corse. Ça tombe bien, nous aussi on a en stock toute une série de textes, dont notamment ceux sur les Canadair. Avec, cette année, une découverte de taille. Les Canadair, ou plutôt les petits nouveaux de la flotte, c’est Brice Hortefeux qui va plutôt s’en servir. Et pas obligatoirement les pompiers. Explication de cet incroyable histoire d’avion Dash, en fait encore une catastrophe signée Nicolas Sarkozy, au temps où il n’était pas encore devenu chef de l’Etat. Visite de la base des avions porteurs d’émigrés, attachez vos ceintures, il va y avoir des turbulences jusqu’au plus haut sommet de l’Etat...
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Il fut un temps en effet où notre actuel super président aux dons d’ubiquité n’était pas encore président, mais simple ministre de l’Intérieur. Dans ses responsabilités d’alors, incombait celle de la Sécurité civile et de ses avions. Notre homme, déjà présent médiatiquement sur tous les fronts, comme aujourd’hui encore (on ne se refait plus, on y a eu droit toute l’année écoulée pour n’importe quel événement) est obligatoirement là lorsque la Provence et la Corse s’embrasent en 2005 (il n’y a pas que les banlieues qui prennent feu !). 11 000 hectares de forêts brûlent, depuis le début de cette année-là, et 5 combattants du feu y perdent la vie. Comme à chaque fois, notre ministre de l’Intérieur prend la balle au bond et annonce dans l’urgence le 23 juin 2005 des décisions censées rassurer les populations effrayées. Un écran de fumée, pourrait-on dire sans mauvais esprit.
Façon Sarkozy, ça donne l’arrivée d’un tout nouvel appareil sorti du chapeau : un drôle de bidule ventru qui rappelle davantage un bimoteur pour liaisons courtes qu’un véritable bombardier d’eau. L’engin s’appelle un Dash Q8-400, c’est un dérivé d’un modèle apparu en 1980 et vendu depuis à près de 800 exemplaires en 2007. "Un avion de ligne transformé en bombardier d’eau", titre la presse, à juste raison. "Transformé", en effet, et non revu de fond en comble : la soute de 10 000 litres de capacité est une simple excroissance enroulée sous le fuselage, ajoutée par Cascade Aerospace, l’avion gardant... sa capacité d’emport de passagers d’origine. Le choix intrigue fortement les professionnels de la lutte contre le feu comme les connaisseurs en aviation : l’appareil n’est pas fait pour cela, ça se voit assez vite à son aile et à ses volets, et il ne semble pas assez robuste, comparé aux Canadairs et leurs gros rivets apparents. Le 6 août, il fait son premier vol en situation, dans les Bouches-du-Rhône. A son retour, les pilotes sont plutôt dubitatifs : l’appareil ne semble pas correspondre du tout au cahier des charges, en particulier sa résistance aux efforts semble avoir été largement sous-évaluée. Son facteur de charge est en réalité bien trop faible. Le facteur de charge (G) est le rapport entre la charge aérodynamique subie par un avion et son poids. Les Canadiens ont certifié le Q-800 pour 2,4 G (avec citerne pleine) et 3,5 G (à vide), ce qui ne correspond pas, la demande française formulée à 3,25 G, à vide comme réservoir rempli. L’appareil répond à peine aux exigences... à vide ! Un rapport sénatorial le précise : "l’état-major de la zone Sud et les commandants des opérations de secours (COS) ont pris l’habitude en 2005 d’utiliser le Dash avec précaution dans un relief peu accidenté sans lui demander de manœuvres serrées". Le relief plus accidenté (en Corse, par exemple), n’est donc "pas le domaine normal d’évolution du Dash". Bref, l’appareil est jugé fragile, peu manœuvrant, et sans souplesse au sol : il se ravitaille à terre seulement, et n’est pas capable en l’air de manœuvres d’évasion rapides comme les CL-415 ou les Tracker remotorisés. Il est bien incapable de faire ça. On s’étonne alors du pourquoi de ce choix précis. On ne va pas être déçu : ça n’a que fort peu à voir avec la lutte contre le feu...
Un rapport de l’Assemblée annonce alors le coût de "l’expérimentation" décidée par Nicolas Sarkozy : "50 millions d’euros, correspondant au coût d’acquisition des 2 Dash, et 11,3 millions d’euros, correspondant au paiement du 1er acompte au titulaire du marché ont été transférés à la Défense en 2004", auxquels on ajoute "3,8 millions d’euros, correspondant au coût de la maintenance de ces avions, et 38,4 millions d’euros, correspondant à la poursuite du paiement de l’acquisition des 2 gros porteurs et à leur maintenance seront transférés au profit de la Défense en 2005". Xavier Bertrand, qui se rêve alors déjà en Premier ministre, annonce lui 83 millions d’euros au total en avril 2005, en ajoutant une phrase anodine : "ce sont des avions très polyvalents, puisqu’ils peuvent également transporter des passagers ou du fret. Leurs performances sont telles qu’il sera possible de traiter simultanément trois feux". Bertrand n’a jamais su tenir sa parole, et on le constate chaque jour un peu plus depuis un an. Et n’y connaît rien en Canadair comme en Dash, mais ça on s’en serait douté. Avant de devenir ministre, il a été assureur, pas aviateur, "l’ambitieux".
Une jolie somme, donc, car on est passé à un achat ferme et non plus à une simple "expérimentation", comme on avait pu le faire avec les énormes hélicoptères russes MI-26, loués en 2003. On s’étonne donc de ces investissements lourds malgré les fortes réticences des pilotes. "Aujourd’hui, le verdict est tombé après une nouvelle série de tests et d’évaluation : trop dangereux !" Cette machine n’est pas adaptée à notre cahier de charges particulier", précise Alain Huet, porte-parole de l’intersyndicale des pilotes. "Ces avions ont un problème de résistance structurelle quand il s’agit de lutter contre les incendies de forêt", estime clairement l’intersyndicale des pilotes (AFP, 16/02/2006). Au ministère de l’Intérieur, voilà ce qu’on en dit, et le moins qu’on puisse dire c’est que c’est un autre son de cloche. "Les deux Fokker 27 ont été remplacés à partir de l’été 2005 par des Dash 8 dont le taux de disponibilité est excellent. En effet, leurs performances apportent une véritable plus-value à la flotte de la sécurité civile, que ce soit du point de vue de la polyvalence, des performances (vitesse, rayon d’action), de l’emport pour la lutte contre les feux de forêts et le transport. Ainsi, le premier retour d’expérience permet, d’ores et déjà, d’affirmer que ces appareils ont joué un rôle très important, voire indispensable, au sein du dispositif de lutte contre les feux de forêts durant l’été 2006". Un pur article de propagande ? On dirait mot pour mot un discours sur l’efficacité des forces de l’ordre face aux émeutes urbaines de 2005. D’un côté (celui du ministre de l’Intérieur "tout va bien, on maîtrise", de l’autre "nous déclarons le couvre-feu" (De Villepin, Premier ministre). Sur le site ministériel à l’en-tête présidentielle (à la même photo que la campagne électorale !), on trouve aujourd’hui un document sur la lutte contre les feux de forêt 2007. Avec, au milieu, cette phrase : "Il a par ailleurs été tiré parti du renforcement des capacités d’intervention du ministère de l’Intérieur (achat d’un douzième Canadair CL415, intégration de 2 avions bombardiers d’eau lourds Dash au sein de la flotte aérienne). Or, cet été-là, les Dash 8 ont assez peu volé. Certains notent bien une sortie le 15/07/07 (vers Fréjus). Thierry Mariani, rapporteur du budget "sécurité civile" à l’Assemblée ajoute lui aussi "le renfort" du Dash 8 au bon bilan 2007, à croire que tout l’UMP s’est passé le mot pour justifier les choix controversés du ministère. Pas encore élu président, notre homme a déjà le téléphone portable à portée de main pour secouer les troupes quand besoin s’en fait sentir. Et Mariani est le parfait tambour pour le tam-tam du futur président...
Des "performances"... cachées, jusqu’au jour, en effet, où on apprend l’autre usage "secret" auquel est destiné de l’engin "polyvalent", "de transport" ou de "fret" ? On comprend alors les termes surprenants de "plus-value" à son égard : l’engin a été choisi car il sait lâcher autre chose que de l’eau. Des êtres humains, jugés irrecevables en nos contrées, même si femmes et enfants sont là avec eux depuis des lustres. Quand il ne bombarde pas, quand on ne lui accroche pas sous le ventre son réservoir profilé, l’avion redevient un avion civil comme un autre... avec une cabine aux sièges classiques, a-t-on dit. Effectivement. Et, deviennent en ce qui concerne surtout le deux modèles de la Sécurité civile, des charters sarkoziens à reconduire les étrangers en situation irrégulière ! C’était déjà bien avant Brice Hortefeux ! Comme quoi notre homme avait prévu son coup depuis longtemps ! En 2005, en neuf mois, les deux engins font cinq aller-retours de Roumains et de Bulgares reconduits. En 2006 les trajets continuent, la police aux frontières se dotant en sus d’un bimoteur Beech 1900, de 19 places, loué à une compagnie privée.
On comprend alors beaucoup mieux l’impatience d’un ministre de l’Intérieur à se doter d’un tel engin, l’été aux incendies, l’hiver aux reconductions ! Et Pâques au balcon, pour les expulsés, mais pas sur LEUR balcon ! Personne n’avait compris l’attachement du ministre de l’Intérieur pour ce modèle d’avion bâtard ou inapproprié en ce qui concerne la lutte contre le feu. On comprend mieux aujourd’hui. Le rapporteur du Sénat, lui, continue à se poser des questions : "Si votre rapporteur spécial n’a pas d’objection sur le principe, qui relève plutôt d’une optimisation pertinente des moyens de l’Etat, le comité note que cette fonction n’est pas mentionnée dans les projets annuels de performances, et que son coût n’apparaît nulle part". On voudrait faire discret qu’on ne s’y prendrait pas autrement : pas budgétisée, l’opération de reconduite est... inexistante ! Comme ça, en cas de pépin, ni vu ni connu. Un coup à la Pasqua, serait-on tenté de dire. Au JO du Sénat du 11 mai 2006, on va plus loin : la décision d’achat des 2 Dash 8 a été prise dans l’urgence, et sans aucune enquête préalable : "un audit mené par le ministre du Budget révèle qu’aucune étude économique n’a été réalisée pour renouveler la flotte. Quant au Dash 8, souvent évoqué, il ne saurait être une solution puisqu’il ne correspond pas, selon les professionnels, aux critères de résistance, de rapidité d’intervention, de sécurité des missions, de transports de matériels et de personnes définis par le cahier des charges. Les pilotes de canadairs n’ont d’ailleurs pas manqué de signifier leur désaccord quant à ce choix éventuel". Ce n’est visiblement pas le bon appareil pour jeter de l’eau, mais ça semble être le bon pour jeter les émigrés hors de France et de Navarre !
Notre ministre de l’Intérieur avait donc déjà réalisé en 2005 ce qu’il fait aujourd’hui tous les jours : occuper le devant de la scène, faire jouer la fibre émotionnelle (avec les malheureux pompiers et pilotes décédés), ne pas écouter les critiques venant de la base concernée, jouer les matamores, poursuivre avec entêtement son but inavoué et, en même temps, réaliser ses fins réelles, sans qu’on ne s’aperçoive vraiment du tour de passe-passe. Du grand art, d’autant plus qu’à l’époque une presse médusée par le candidat virevoltant et hâbleur n’a réalisé aucune enquête sérieuse sur le pourquoi du comment de cette décision d’achat intempestive. Aujourd’hui, un an après le début du quinquennat et la très mauvaise image que se coltine notre pompier en chef de l’Etat français, il n’est pas sûr que l’affaire en serait restée là où elle traîne depuis. Le porteur de casque, aujourd’hui, c’est lui.
Mais cette histoire de Dash n’est pas pour autant terminée. Ce qu’avaient remarqué les pilotes, sur l’appareil se confirme : en septembre 2007, plusieurs appareils du même modèle évitent le crash meurtrier de peu : le train d’atterrissage principal a un fâcheuse tendance à se replier sous le fuseau moteur... quand ce n’est pas le train avant qui fait des siennes. Des modèles Dash 8 Q-400 classiques, sans les 10 tonnes d’eau supplémentaires à bord. Imaginons maintenant ce à quoi ont échappé les vaillants pilotes de la Sécurité civile depuis 2005, avec un appareil capable de se briser à l ’atterrissage, voire en vol, pour la seule satisfaction d’un ministre désireux de faire de l’avion l’enjeu d’une politique d’immigration répressive. Au Danemark, les autorités aéronautiques ont décidé l’interdiction de vol de la totalité des 27 appareils de type Dash 8-400 de la compagnie Scandinavian Airlines System (SAS) à la suite de ces divers incidents sérieux. Le 23 octobre 2006, en France, un communiqué de presse laconique annonce que "le préfet de la zone de défense Sud a préconisé l’intégration définitive des deux Dash 8 dans la flotte de bombardement d’eau de la Sécurité civile" car "leur intervention a été considérée comme décisive pour stopper la progression de certains feux". Ce n’est toujours pas l’avis des pilotes, mais le ministre de l’Intérieur a bel et bien tranché depuis. En novembre 2006, on trouvait encore notre n° 73 (le second étant le 74) photographié sans son réservoir (en configuration "charter") à... Roissy... et non à Marignane. En mars 2007, un "spotter" notait que les deux F-ZBMC/73 et F-ZBMD/74 étaient toujours là, cette fois à Marignane. Le 10 septembre dernier, le 74 est toujours là, toujours sans son réservoir, alors que deux jours avant le 73 est photographié au même endroit, réservoir encore attaché.
On a assez raillé le gouvernement Bush avec ses fameux Gulfstream "Guantanamo Bay Express", déguisés en avions civils pour balader dans le monde les prisonniers de Guantanamo (et les torturer dans d’autres pays). Pour mémoire, rappelons que l’un des directeurs de Grumnan s’appelle Donald Rumsfeld. Un rapport de commission parlementaire européenne signé Giovanni Claudio Fava indiquait pourtant précisément et officiellement ces vols déguisés en Europe. Les avions Gulfstream Model II ont parfois des vols ou des trajectoires surprenants, remarquez. Le 24 septembre dernier, un exemplaire immatriculé N987SA s’est écrasé à Cancun (au Mexique). L’avion avait été acheté en cash (?) 2 millions de dollars par deux pilotes de Floride, de la compagnie Execstar Aviation à Fort Lauderdale. L’avion revenait de Medellin... chargé à ras bord de 3,2 tonnes de cocaïne. L’avion était jusqu’ici répertorié clairement comme appartenant à la CIA. Il avait été photographié à plusieurs reprises comme "Guantanamo Bay Express Aircraft" en Floride, en Californie et à Rio, au Brésil. L’avion avait transité par le Bourget en 2002, le 16 novembre. On l’avait retrouvé en 2003 à Guantanamo le 30 mai. Un bon nombre d’allers-retours concernaient la Grande-Bretagne, et il avait fait en 2005 un nombre conséquent de vols vers la Barbade, en passant par Pointe-à-Pitre ou Sainte-Lucie. Les commentaires à propos du crash mexicain évoquent la présence de "132 military-style black bags", en rang d’oignon, une fois extraits de la carcasse (d’où s’étaient enfuis les pilotes, sortis vivants !). De la coke dans des sacs réglementaires de l’armée ? Que faisait donc bien comme trafic cet ancien avion de la CIA bourré de coke ?
Imaginerait-on en France nos deux Dash 8 récupérer des talibans en Afghanistan et aller les conduire à Monaco ou à Andorre pour leur faire subir les pires sévices ? Le supplice de la baignoire chez notre ami du rocher ? Notre ministre de l’Intérieur devenu président met tellement ses pieds dans les traces de son idole d’outre-Atlantique que l’hypothèse n’est pas si farfelue que ça. A moins qu’ils ne servent à se rendre façon jet-set à la résidence du cap Nègre de Carla Bruni ? L’exemple récent d’un prince anglais désireux d’impressionner sa belle en faisant atterrir un Chinook dans le massif de fleurs de la belle famille prête en effet à en suivre l’exemple. Le seul hic, c’est que si l’on oublie de détacher le réservoir, faute de temps pour notre président pressé, l’appareil ressemble à une femme enceinte... peut-être pas le moment de jouer sur cette symbolique avec les Français. La famille Sarkozy s’est déjà reproduite et on vient d’en voir les effets collatéraux à Neuilly, ce n’est peut-être pas le moment d’évoquer la possibilité d’une reproduction supplémentaire. Sans oublier la possibilité que notre fanfaron présidentiel puisse être aussi tenté de saluer belle-maman d’un bon coup d’arrosoir à eau rouge, histoire de faire le malin... On a bien dû interdire à W. Bush de toucher aux manettes du Viking qui l’amenait sur le pont d’un porte-avions pour venir claironner que la "mission était accomplie"... Ou bien imaginez la tête de la "présidente d’honneur du corso fleuri du Lavandou" en voyant débouler dans son jardin un avion repeint aux couleurs de Ferrari à la suite d’une nouvelle lubie présidentielle ! A moins qu’il ne soit repeint de façon encore plus... suggestive ? Ou ne devienne qu’une simple décoration de bureau présidentiel ? A moins encore qu’il ne pousse sur un des exemplaires un nez de Pinocchio, à force de raconter tout et n’importe quoi au pays entier, auquel cas il serait remisé avec la voiture de l’ extrême ? Un modèle qui ne tombe pas en panne, au moins, remarquez...
Trêve de plaisanteries : on a donc déjà oublié que la France s’est dotée d’avions eux aussi à double usage, qui se révèlent aujourd’hui de surcroît dangereux pour tout le monde, pilotes... comme expulsés. Les avions sont toujours là et volaient encore le mois dernier, mais le ministre de l’Intérieur n’est plus là. Il est aujourd’hui président de la République et a mis en place des lois qui renforcent... les expulsions. Jusqu’au prochain crash ?
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