La cigarette tue et il est interdit de l’interdire !
Ceci n’est pas une cigarette ! Il s’agit d’une obsolescence programmée de vie, bienfaitrice pour l’humanité, puisque la cigarette fait vivre.
Fumer tue !
Personne ne peut ignorer la nocivité de cette cigarette et des maladies qu’elle pourrait provoquer. Il suffit de parcourir cet article de la Ligue contre le cancer afin de s’informer sur ce que peut provoquer la consommation de tabac. Il suffit de s’informer sur ce qu’est un cancer de la gorge, pour en avoir des frissons dans le dos. Il suffit de voir à quoi ressemble le poumon d’un fumeur pour se faire une petite idée des dégâts produits par les substances résiduelles de la fumée toxique de cette maudite cigarette (avec ou sans filtre.) Sachez toutefois que la pipe nuit gravement à la santé (même si celle-ci est bourrée avec du tabac « Bio. ») Bien sûr, il en va de même avec le célèbre cigare, roulé de façon artisanale sur les cuisses des jeunes filles cubaines. (Et des moins jeunes.)
La lutte locale contre le tabac.
Les mesures politiques envers la santé publique et en matière de répression du tabagisme se veulent protectrices envers les citoyens. Les interdictions de fumer réduisent considérablement cette liberté individuelle de fumer. Il s’agit de protéger les citoyens non-fumeurs et les enfants en bas âge, c’est-à-dire, les fumeurs passifs inhalant malgré eux, la fumée des autres. Les consommateurs de cigarettes, de pipes, de cigares et même les fumeurs de cigarettes électroniques doivent à présent respecter la loi et se munir d’un parapluie ou d’un K-Way en cas de mauvais temps. Les fenêtres s’ouvrent sur les villes et les fumeurs sortent la tête avec la cigarette au bec. Les fumeurs se cachent dans les recoins extérieurs des immeubles où ils travaillent, pour tirer une taf ou deux sur la blonde ou la brune qui se consume facilement. Il est interdit de fumer à bord d’une voiture en présence d’enfants en bas âge dans l’habitacle et donc, le conducteur se doit de faire des arrêts « pipi & clope » fréquent sur la route des vacances. Dans un sens, cela pourrait satisfaire les actions de prévention routière, conseillant aux conducteurs de s’arrêter toutes les deux heures sur de longs trajets.
Il est interdit d’interdire !
Souvenez-vous de la dernière hausse des prix du tabac. Les buralistes en colères sont descendus dans les rues en protestant sur ce grignotage intolérable de leur marge bénéficiaire. Le gouvernement a dû prendre des mesures exceptionnelles pour ne pas tuer le métier. Moralité : le tabac ne tue pas ceux qui le font vivre.
Les cultivateurs de tabac.
En moyenne, chaque année ce sont près de 8 millions de tonnes de tabac récolté dans le monde. Cette récolte sera négociée auprès des cultivateurs par de grandes industries du tabac. Après traitement et estampillage, ces produits dérivés du tabac se retrouveront chez votre buraliste préféré.
Dans le top 5 du palmarès des cultivateurs du tabac, nous retrouvons :
01 – la Chine : 53 % de la production mondiale.
02 – le Brésil : 21 % de la PM
03 – L’Inde : 7 % de la PM
04 – États-Unis : 6 % de la PM
05 – Argentine : 3 % de la PM
Devenir paysan est une vocation en Europe, par contre, pour ces personnes vivant à l’autre bout du monde, il s’agit d’une nécessité vitale ! Comme pour le cultivateur de céréale en Europe, le paysan de là-bas se doit de respecter un quota de production. Dans l’art du négoce en matière d’agriculture, ici et ailleurs dans le monde, le chantage est une monnaie courante : « ce sera trois tonnes de tabac de qualité supérieure pour l’année prochaine, sinon, je m’adresse à ton voisin. » Ainsi donc, pour survivre de leur salaire de misère, les grands et petits producteurs de tabac vont investir dans le traitement chimique de leurs champs de tabac (made in Mosanto & Co.) Pulvérisant les cultures, de manière conséquente, dans une volonté concurrentielle de correspondre aux quotas et à la qualité de production attendue par les manufacturiers. Pour un grand nombre de cultivateurs et pour l’économie locale, la récolte du tabac est un événement salvateur, autrement dit, ce tabac tueur fait vivre des millions de cultivateurs à travers le monde.
Les manufactures.
L’industrie du tabac fait vivre des milliards de personnes dans le monde : ouvriers, ingénieurs, techniciens, chimistes, négociants, transporteur routier, naval et aérien. Derrière les grandes marques de cigarettes, il y a également les sous-traitants, ceux-ci confectionnent les tampons filtres, les additifs, les produits de conservations, le papier, l’emballage en plastique protégeant l’emballage en carton réalisé par des sociétés extérieures. Ils vivent également de l’industrie de tabac : les designers, les publicitaires, logisticiens ainsi que les agences de communication. Bref, toutes ces personnes savent que le tabac ne tue pas tant que ça, puisque leur salaire et leur pouvoir d’achat permettent de vivre dignement et cela permet également de dynamiser les commerces se trouvant dans leur quartier respectif.
Le commerçant :
Que gagne le buraliste sur le paquet de clopes ?
Afin de pouvoir faire vivre votre buraliste préféré par l’obsolescence programmée de votre vie heureuse, il va falloir déduire de ce prix d’achat quelques taxes et accises (sur base d’une moyenne publiée en 2010)
Accises proportionnelles : 57,96 % du prix de vente.
Accise spécifique : 7,50 % de la charge fiscale.
TVA : 16,39 du prix de vente.
Marge du fabricant : 11,43 % du prix de vente.
Marge du détaillant : 8,19 % du prix de vente.
Heureusement, les marques de cigarettes offrent aux buralistes, en plus de cette marge bénéficiaire, un petit supplément financier non négligeable, si celui-ci accepte d’apposer sur le comptoir une publicité de votre marque de cigarettes préférée. C’est presque illégal, enfin, c’est presque tolérable et ce n’est pas tout à fait conforme avec la loi Evin. Tout le monde le fait (ou presque) et nous fermons les yeux pour ne pas tuer le métier de buraliste.
L’intolérable tolérance ?
Interdire la production, la consommation et la commercialisation du tabac serait un véritable suicide social collectif ! Ce serait une façon d’appuyer sur la détente du pistolet de la crise économique et aggraver la situation de la célèbre courbe du chômage. Ce pistolet de la crise est posé sur la tempe des États membres de l’Union Européenne ! des États de l’U.E. asphyxiés depuis quelques années par la surproduction et le gaspillage équitable. Il fallait donc trouver un compromis entre la liberté des consommateurs, la lutte contre le tabagisme et les manufacturiers. De ce fait, il n’est pas interdit de fumer à tout individu sous peine de sanctions et de poursuites judiciaires. Il ne s’agit pas de la prohibition du tabac, mais de la responsabilité de chacun. S’il y a pollution manifeste de l’air et nuisances causées par les fumées ou les mégots de cigarettes, cela relève de la responsabilité civile des fumeurs. Chacun est libre, sous certaines conditions relatives aux lois en vigueur, de vendre et consommer sans modération du tabac sous toutes ses formes. Même, si ce tabac nuit gravement à votre santé, ce n’est pas un produit illicite, comme le sont les drogues douces ou dures. (Incompréhension, les salles fumeurs sont désormais fermées, alors qu’ils ouvrent des salles de shoot, pour mieux encadrer les junkies.) Le commerce du tabac, contrairement au trafic de drogue, est sous contrôle, il est encadré politiquement, fiscalement et socialement, comprenez par là que la contrebande de tabac est interdite.
Pour votre information : L’achat de produits tabagique dans les pays voisins (moins cher à l’achat) est autorisé pour une consommation personnelle. Cela veut dire que votre consommation a été évaluée par une quantité équivalente à 1 kilo de tabac ou quatre cartouches de cigarettes par personne. Au-delà de cette quantité autorisée, cela sera considéré comme étant un commerce illégal de tabac. Dès lors, l’acheteur doit, au préalable, déclarer sa marchandise à la douane. Il doit également s’acquitter de taxes douanières et des droits de passage. En cas de non-respect de la loi, la marchandise sera saisie sur-le-champ. L’acheteur, devenu contrebandier notoire, va devoir payer l’amende relative à la quantité transportée. Ce désormais « passeur » s’acquittera également des frais de douane et se retrouvera devant un juge pour répondre des faits de contrebandes.
Les fumeurs sont les premiers investisseurs de l’industrie du tabac.
Vous ne devriez pas vous sentir coupable de gâcher votre santé et jouer à roulette russe avec cette maladie mortelle qui rongera ce qu’il restera de votre santé. Cette maladie mortelle possède un côté positif, puisqu’elle vous donnera l’envie de vivre pleinement (si vous le pouvez encore) ce qu’il restera de votre obsolescence programmée de vie. Certaines personnes ont le luxe de se demander pourquoi elles vivent... ironie du sort, c’est souvent aux portes de la mort que ces personnes réalisent que la vie vaut vraiment la peine d’être vécue.
Interlude musical : « 113ème cigarette sans dormir »
La dernière clope du condamné sponsorisée !
Ruiner votre santé par votre esclavagisme envers la cigarette est bénéfique pour la société, c’est même bienfaiteur pour l’humanité ! Votre consommation de tabac rendra les riches investisseurs encore plus riches ! Votre toux matinale du fumeur fera vivre des millions de personnes dans le monde. (Ironie du sort ! Pour des raisons de sécurité, il est interdit de fumer dans les usines de cigarettes et manufactures de tabac.) Sans même le savoir, en ruinant votre santé par la consommation excessive du tabac, vous ferez preuve d’un esprit de solidarité humanitaire, puisque vous offrez de la dignité de vie à des gens vivant à l’autre bout du monde. Cela dit, un fumeur nationaliste franchouillard ou un fumeur adhérant à l’extrême droite, vit en totale contradiction avec ses idéologies, puisque 99 % de la production du tabac est d’origine étrangère. « Mourir pour des idées, l’idée est excellente. » Disait G. Brassens. (fumeur de pipe)
Lors de votre longue agonie, c’est avec une canule enfoncée dans la gorge vous aidant à mieux respirer, que vous vivrez les derniers instants de votre obsolescence de vie programmée. Durant vos traitements (affaiblissants) par chimiothérapies ou radiothérapies (peut-être les deux) pour espérer venir à bout de ce cancer de la gorge ou des poumons, il vous sera difficile de faire vos derniers adieux de façon audible. (Vous manquerez peut-être de souffle après l’ablation de l’un de vos poumons.) Votre désormais inséparable bouteille d’oxygène, vous aidera-t-elle à prendre un peu d’air frais dans les couloirs aseptisés d’un CHU ? Là, à l’intérieur de ces grandes usines de soins et de prouesses médicales, une formidable équipe (de soignant(e)s et de médecins) vous accompagnera pour prolonger au mieux ce qu’il reste de l’obsolescence programmée de votre vie. Le malade en phase terminale devient dès lors une garantie de salaires et le plongement de CDD au sein des CHU. Puisque vouloir mourir (ou vivre) dignement ne se négocie pas si facilement, pour un fumeur qui a délibérément programmé son obsolescence de vie. (« patient fumeur » est écrit en caractère gras et celui-ci est souligné en rouge sur le dossier médical)
Et enfin, l’ensemble des cultivateurs et des industries du tabac (ainsi que votre buraliste préféré) sponsorisent indirectement les longues cérémonies funèbres, les fleurs et les couronnes. Le corbillard transportant la dépouille du fumeur invétéré vers sa dernière demeure pourrait, si la loi le permettait, se faire sponsoriser ! en affichant sur cette limousine des morts, la marque préférée du défunt fumeur sur la route sans retour.
Ceci n’est pas une cigarette qui tue, il s’agit d’un macabre vecteur de vie économique.
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