Le bras du déshonneur
Les débuts d’années sont souvent l’occasion de décerner des prix…
Certains sont enviés…mais d’autres beaucoup moins.

Alors que pour Daniel Cohn-Bendit, la quenelle est un bras d’honneur fasciste inversé, (lien) le bras d’honneur traditionnel est pour beaucoup un geste de défi.
Pour d’autres, c’est l’occasion de montre du doigt les pires restaurants, et autres bistrots de la capitale française.
C’est Paris Zig Zag qui lance ce concours que personne ne voudra gagner, faisant appel aux internautes afin qu’ils donnent leur avis. lien
Le scrutin est lancé, et se déroulera du 15 janvier au 15 février, avec comme critères de sélection : le service le plus détestable, la déco la plus ratée, les toilettes les plus pourries, le plus beau « hold-up » (entendez le plus gros coup de massue, ou de fusil…).
On peut voter sur ce lien.
C’est l’occasion d’évoquer aussi les « Gérard », récompensant les pires émissions, et les pires animateurs du PAF.
Le jury composé d’une trentaine de journalistes et de critiques de télévision est issu du Monde, de RMC, de TechniKart, d’Arte et du Nouvel Observateur.
Cyril Hanouna emporte le « Gérard de l’animateur », Daphné Bürki, celui de « Gérard de l’animateur en solde », Delphine Wespiser « Gérard de l’ex-miss France élevée au grain, comme Noël c’est passé, il est temps de la fourrer », Gérard Delahousse : « Gérard de l’animateur qui se kiffe tellement que quand il s’approche d’un miroir, il ne peut pas s’empêcher de lécher son reflet », Nabilla « Gérard du projet d’émission jeté aux chiottes par toutes les chaînes, mais apparemment les canalisations débouchent chez NRJ12 »…. Des prix dont ils se seraient certainement bien passés. lien
Ajoutons pour faire bon poids dans la liste Jean-Pierre Pernault, (le Gérard de l’émission qui nous rappelle le bon vieux temps où y avait pas d’iPhone, pas de Facebook, pas de Roms, pas d’Arabes et pas de gays qui vont manifester dans nos rues pour se marier alors que c’est contre nature », Jean-Marc Morandini, Alessandra Sublet, Sophia Aram, Mouloud Achour, Laurence Ferrari et Daniela Lumbroso fermant la marche.
Ils recevront tous un parpaing en ciment doré en récompense à leur incontestable talent. lien
Dans la série des autres prix que personne ne veut gagner, il y a bien évidemment le prix citron, décerné par les journalistes pour récompenser les personnaliser le bas niveau d’amabilité de telle ou telle personnalité.
Il a été attribué à André-Pierre Gignac, le joueur de l’O.M, qui, selon les journalistes, est le moins agréable avec la presse. lien
Pour montrer qu’il n’était pas dépourvu d’humour, ce dernier a tenu à offrir une citronnade à ceux qui le lui avait attribué. lien
Dans la même logique, les journalistes décernent tous les ans, les prix de l’humour politique, sanctionnant les phrases plus ou moins pertinentes de nos politiques.
Ceux de 2013 viennent d’être décernés, et c’est l’occasion de sourire à bon compte, ce qui, par les temps qui courent, ne se refuse pas.
La cuvée 2013 sera-t-elle d’aussi bonne tenue que celle de 2012 ? Année qui avait vu triompher François Goulard, l’ancien ministre UMP, pour cette magnifique sortie : « être ancien ministre, c’est s’asseoir à l’arrière d’une voiture et s’apercevoir qu’elle ne démarre pas »…il parlait d’or, puisque à la faveur du dernier scrutin, il a eu tout loisir d’en faire la cruelle expérience.
Sans plus attendre, découvrons donc le palmarès 2013.
Commençons par ceux qui ont raté de peu la première place :
Bernadette Chirac était bien placée avec son : « rendez vous compte, dans ma famille, ils ont tous voté Hollande. Sauf Jacques ; mais il ne le sait pas »…Christiane Taubira la talonnait de près avec un : « j’ai un corps de vieille femme et un emploi du temps de jeune fille ».
Jean-Marc Ayrault a raté de peu la place d’honneur en déclarant : « ma part d’ombre, c’est mon combi Volkswagen ».
Marisol Touraine aurait mérité de l’emporter, puisque interrogée sur le manque d’intérêt que les femmes ont porté aux dangers de la pilule, elle a répondu : « il faut laisser au femmes le temps de se retourner »…déclaration que des esprits scabreux auraient pu mal interpréter.
Stéphane Ravier, candidat du Front National à Marseille, a fait parler la poudre, déclarant au sujet de Bernard Tapie : « le seul Tapie qui a de l’avenir ici, c’est le tapis de prière ».
Mais nous approchons des meilleures places avec cette saillie due à Jean-Pierre Raffarin, qui lors de ses vœux, au sujet de l’ex-première dame de France : « je souhaite à Valérie Trierweiler sa juste place ; et à Ségolène Royal, juste une place ».
Charles Pasqua s’exprimant au sujet de l’activité de Michelle Alliot-Marie a lancé un « elle ne fait rien, mais elle le fait avec ténacité ».
Jean Luc Mélenchon, aurait déclaré, juste après la conférence de presse de François Hollande (celle de janvier 2013) : « l’an II, c’est l’an pire ».
Un prix spécial du jury a été décerné à Jean-François Copé pour un : « à l’UMP, nous apprenons la démocratie, c’est assez nouveau ».
Et il a battu de peu Marisol Touraine, ministre des affaires sociale et de la santé qui, droite dans ses bottes, a assuré : « il y a quand même des médicaments qui soignent »… nous voila rassurés.
Les internautes consultés ont porté leur choix sur Jean Luc Romero, conseiller régional PS en Ile de France qui a affirmé : « un gay qui vote à droite, c’est comme une dinde qui vote pour Noël ».
Plus cruel, Jean-Jacques Urvoas, président PS de la commission des lois à l’assemblée nationale a lancé un : « j’étais aux Baumettes. J’en suis sorti, à la différence des socialistes marseillais ».
Le Prix Nocchio a été décerné à Jérome Cahuzac pour son célèbre : « pourquoi démissionner quand on est innocent ? ».
Et le gagnant est : Gérard Longuet.
Sa déclaration est d’une étonnante actualité, puisqu’il a déclaré : « Hollande est pour le mariage pour tous… sauf pour lui ! ».
La sélection 2014 est en cours, et Nadine Morano semble être bien placée pour l’emporter puisque, s’exprimant au sujet des vols de portables, elle a déclaré : « on a une recrudescence de violence…par exemple le vol des portables à l’arraché. Ça n’existait pas avant que les portables existent ».
Il faut croire qu’elle a fréquenté assidument le Lycée La Palisse, car effectivement, on imagine asse mal, quelqu’un se promener dans la rue avec un téléphone à fil.
Valérie Pécresse se tient en embuscade, avec sa merveille phrase : « on a besoin d’une Angéla Merckel en France, et ça peut être un homme ».
Henri Gaino a toutes ces chances puisqu’il a affirmé récemment : « si Nicolas Sarközi n’avait pas été là, il n’y aurait plus de démocratie en France, en Europe, et dans le Monde ».
Quant à Alain Juppé, il n’a pas dit son dernier mot puisqu’il a déclaré : « en politique on n’est jamais fini : regardez moi ! ». lien
Arnaud Montebourg ferme la marche, et semble pratiquer la lecture dans le marc de café puisqu’il est convaincu que : « je crois a un retour de Nicolas Sarközi, mais menotté ».
L’avenir nous dira ce qu’il en est.
Il reste un prix à créer, le prix du déshonneur, qui couronnerait le politique qui aurait le plus trahi sa parole…
En 1938, un certain Winston Churchill avait déclaré à Neville Chamberlain, premier ministre britannique, et au socialiste Edouard Daladier, président du conseil français, au sujet du pacte avec l’occupant : « vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre ». lien
En 1976, il aurait pu être attribué à Félicien Marceau, (lien) et pour 2014, ça ne devrait pas être trop compliqué de trouver le gagnant.
Pour conclure, Albert Dupontel, avec un humour acide, nous propose « les pourris d’or ».
Muni de la traditionnelle écharpe tricolore, l’artiste, seul au milieu d’une immense scène, censé être au cœur de l’assemblée nationale écoute attentivement la liste des nominés.
Dans la catégorie des meilleurs scandales financiers, les meilleurs sont : « le préfet Brutos dans l’affaire de la fusillade à la maternelle…la SNCF pour le tracé du TGV à travers le Louvre… l’armée de terre pour ses essais nucléaires au Mont St Michel…et Pierre Fumier pour l’affaire de la campagne électorale »…
Pour découvrir le gagnant et la suite de ce réjouissant spectacle dans lequel certains ne manqueront pas de se reconnaitre, il faut aller sur ce lien.
Le pire est que cette caricature est dans le fond assez proche de la triste réalité, puisque le comédien conclu « qu’il est parfois bon d’être riche et libre surtout quand on est coupable ».
Serge Dassault qui vient de se voir confirmer son impunité, grâce à l’appui de quelques voix socialistes, doit en frétiller d’aise, et comme dit mon vieil ami africain : « c’est en se plantant qu’on devient cultivé ».
L’image illustrant l’article provient de www.prechi-precha.fr
Merci aux internautes pour leur aide précieuse.
Olivier Cabanel
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Pour ceux qui veulent passer une heure à découvrir les limites de la stupidité humaine, c’est sur ce lien
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