On achève bien les vieillards
Qui ne connait Alain Minc ?
Le président de la République l’a choisi comme conseiller « spécial ».
Pour sauver la sécurité sociale, Minc a une solution radicale.
Dans l’émission « parlons net » sur « France Info » il était interviewé par Romain Gubert (Le Point), Pascal Riché (Rue 89), Marie-Eve Malouines (France Info).
Au cours de cet entretien, outre le fait qu’il pense que la crise actuelle est seulement de l’ordre de la psychologie, l’énarque témoigne :
« J’ai un père qui a 102 ans, il a été hospitalisé 15 jours dans un service de pointe. Il en est sorti. La collectivité française a dépensé 100 000 € pour soigner un homme de 102 ans. C’est un luxe immense, extraordinaire pour lui donner quelques mois, ou quelques années de vie (…) je trouve aberrant que l’Etat m’ait fait ce cadeau à l’œil (…) je pense qu’il va falloir s’interroger sur le fait de savoir comment on va récupérer les dépenses médicales des « très vieux », en mettant à contribution, ou leur patrimoine, quand ils en ont un, ou le patrimoine de leurs ayant droit ».
On peut écouter l’intégralité de cette interview sur ce lien.
Si on comprend ce « génial » conseiller, n’est-il pas en train de suggérer une solution radicale pour se débarrasser des personnes âgées qui n’ont pas les moyens de payer, ou dont les « ayants droit » sont démunis de ces moyens ?
Va-t-on les perdre dans les bois, comme les légendes du moyen-âge le racontent ?
A moins qu’il n’envisage des solutions encore plus expéditives ?... Les priver de soins ?
Voila une solution qui va rassurer la propriétaire de la maison de retraite Avia, à Chelles en Seine et Marne.
Cette propriétaire a été mise en examen et écrouée pour « hébergement de personnes vulnérables dans des conditions incompatibles avec la dignité humaine » et « abus de bien sociaux ».
Aucune infirmière diplômée ne travaillait dans l’établissement, les sonnettes d’alarme ne fonctionnaient pas, ou étaient hors de portées des personnes âgées.
Celles-ci étaient régulièrement insultées et nourries avec des aliments périmés. lien
Hélas, ce n’est pas un cas isolé.
En 2009, la maison de retraite « les colombes » n’était pas si blanche que son nom pouvait le laisser supposer.
Elle se trouve à Bayonne dans les Pyrénées Atlantiques.
Les vieillards étaient attachés, parfois allongés dans leurs excréments, et de l’argent aurait été détourné par la directrice de l’établissement. lien
Le cout moyen à la charge du résident d’une maison de retraite est de 3200 € mensuels. lien
A ce tarif-là, on pourrait imaginer que les personnes âgées soient traitées différemment.
Frédéric Balard, docteur en ethnologie, ingénieur de recherche INSERM pour l’équipe « démocratie et santé » à Montpellier brosse un tableau assez saisissant de ce qu’il pense des personnes âgées :
« Être très âgé n’est pas suffisant pour accéder à une position privilégiée. Seules les personnes très âgées en bonne santé et parfaitement autonomes apparaissent encore comme des figures enviables (…) face aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, les personnes très âgées apparaissent obsolètes (…) la notion de vieillesse n’est plus associée à celle d’expérience, mais à celle de sénescence. »
Pour information, le mot « obsolète » est défini ainsi : « dépassé, désuet, périmé, démodé » lien
Le psychiatre Jean Maisondieu en remet une couche.
il écrit en 1999 : « les vieux citoyens des pays occidentaux ne sont plus des anciens plus ou moins totémiques et vénérables à ce titre, mais des ruines dont l’appartenance au patrimoine de l’humanité est discutée quand ils ne sont pas considérés purement et simplement comme des déchets d’humanité non recyclables ».
Stéphane Essel, appréciera.
Âgé de 93 ans, il s’est remarié à l’âge de 72 ans, et il est auteur d’un pamphlet admirable « INDIGNEZ VOUS ! » lien
Reste à savoir si Frédéric Balard ou Jean Mainsondieu sont capables de s’indigner ?
Mais revenons à notre Alain Minc : On le sait, il est partisan des méthodes radicales.
Ce qui ne doit pas déplaire à notre « Attila » présidentiel.
Récemment interrogé sur « LCP », Minc donnait son avis sur François Fillon :
« J’étais pour l’idée que c’aurait été bien de faire une relève de génération pour le dernier remaniement ministériel, » lien
L’âge est décidément une obsession pour Minc.
En gros, pour lui, François Fillon est déjà trop vieux, et entre les lignes, il suggère qu’il pourrait faire perdre Sarközi en 2012, faisant dans l’interview un parallèle avec Giscard qui aurait pu gagner, s’il avait choisi un autre premier ministre… Ce qui n’est pas très aimable pour Raymond Barre.
D’ailleurs rien n’est moins sur que Sarközi aille à la victoire en 2012…quel que soit son premier ministre. Mais ceci est une autre histoire
On soupçonne aussi Minc d’être à l’origine du choix présidentiel de créer un « musée de l’histoire française ».
Interrogé par le couple d’enfer « Naulleau-Zemmour » il rêve d’une étrange France.
C’est Zemmour qui s’y colle et qui résume en une phrase la vision que Minc a de la France.
« Ah si la France avait été l’Angleterre, elle aurait été un pays formidable (…) elle aurait du choisir la liberté au lieu de choisir l’égalité, l’aristocratie plutôt que la démocratie… ». Et Minc d’approuver : « c’est pas mal vu ! ». lien
Il a publié en septembre 2009 « une histoire de France » (Grasset) plutôt curieuse, avec une vision dans laquelle on devine plus ses choix, qu’une description historiquement objective du pays.
Minc a aussi été condamné pour plagiat, une mauvaise habitude qui gagne du terrain actuellement, si l’on se réfère à Patrick Poivre d’Arvor, surnommé maintenant Patrick Plagiat d’Arvor,
En effet, Minc a été condamné pour son roman, (Spinoza un roman juif, Gallimard 1999) qualifié de « reproduction servile et contrefaçon ».
Le tribunal a décidé que c’était une contrefaçon partielle du livre de Patrick Rödel, « Spinoza, le masque de la sagesse ». lien
On pouvait écouter récemment, le 5 janvier 2011 une analyse de ce livre dans l’émission « les nouveaux chemins de la connaissance » sur « France Culture ».
D’autres dérives intellectuelles semblent être l’apanage de ce pauvre Alain Minc.
En effet, il s’en prend maintenant aux homosexuels, qui d’après lui constitueraient en France un lobby, entrainant une dérive communautariste. lien
Puis, après les gays, Minc s’en prend au Pape.
Suite aux propos du souverain pontife, qui blâme avec bon sens la France de ses exactions sur les Roms, Minc a reproché au Pape d’être allemand, lui enjoignant de se taire, se prenant du coup les pieds dans le tapis.
Car comme le dit très bien Christian Vanneste, député UMP du Nord dans une tribune du journal « le Monde » :
« Sans doute, par distraction, Alain Minc ne se rend pas compte que son discours est précisément celui qui rend le nazisme particulièrement condamnable ». lien
On le sait, Minc est lié d’amitié au chef de l’état, et le fait qu’il ait été nommé quelques temps après l’élection présidentielle à la tête du conseil de surveillance du Journal « le Monde » n’est peut être pas sans rapport avec cette amitié.
Mal lui en prend, les représentants des sociétés de personnels du Monde s’y sont opposés. lien
Minc a fini par s’en aller, avec la promesse présidentielle d’un autre emploi.
Tout çà ne l’a pas empêché d’être promu en janvier 2008 « commandeur de la légion d’honneur ».
On a les honneurs qu’on peut.
Et puis, par les temps qui courent, où de nombreux citoyens républicains refusent la légion d’honneur, il faut savoir choisir son camp.
Le Père Arthur vient de retourner la médaille de l’ordre du mérite, puisque c’est Hortefeux qui l’avait décoré, suivi par Anne Marie Gouvet, qui pour garder « la tête haute » suite aux expulsions de Roms, a refusé la légion d’honneur.
Le philosophe Jacques Bouveresse, le compositeur Jean Guillou, les journalistes Marie-Eve Malouines, et Françoise Fressoz en avaient fait de même auparavant. lien
Alors, après avoir pointé un doigt accusateur vers ces « vieux qui nous coutent si cher », après avoir revu l’histoire de France à sa façon, après avoir plagié un roman, après s’en être pris au « Pape défenseur de Roms », après avoir dû quitter le journal « Le Monde » vu le peu d’enthousiasme que sa présence y suscitait, il s’en prend maintenant à l’internet.
Dans son « histoire politique des intellectuels » il dénonce entre autres ceux qu’il appelle les e-intellectuels. lien
On le sait, depuis longtemps, Internet dérange le pouvoir, qui, à coup « d’erreur 404 » supprime les vidéos, photos, articles dérangeants.
La dernière loi Loppsi ne fait que le confirmer.
Etrange personnage en vérité que ce Minc, et comme dit mon vieil ami africain :
« Les moutons se promènent ensemble mais n’ont pas le même prix »
L’image illustrant l’article provient de « monbiblioblog.blogspot.com »
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