Quand la poussière nous espionne
Nous avions déjà des caméras de surveillance dans les rues, mais le pire arrive
Les caméras de surveillance leur ont emboité le pas, puis les téléphones portables équipés de GPS, permettant de nous suivre à la trace, ou que nous allions.
Ces « caméras espion » se sont multipliées dans les lieux les plus improbables.
Récemment, on a appris que des municipalités en avaient même installé dans les bois, avec comme argument la surveillance des mauvais citoyens qui se délesteraient d’ordures diverses dans les forêts.
Sont arrivés ensuite les RFIDs.
Ces puces RFID (radio frequency identification) sont un marché en pleine expansion : il connait une croissance de 16% car on les trouve partout : passeport, permis de conduire, cartes de paiement sans contact, billets de banques, voire billets pour des spectacles, des matchs…lien
En effet, le dimanche 4 mai, un décret a paru dans le journal officiel, confirmant la généralisation du passeport biométrique.
Une puce électronique de type RFID y est intégrée, capable de transférer les données par ondes radio.
Elle permet de connaitre l’image du visage, et les empreintes digitales de huit doigts.
La carte de paiement sans contact, c’est cette nouvelle technologie, testée actuellement qui permet de payer aux caisses de supermarché sans sortir sa carte de crédit, mais en utilisant uniquement son téléphone mobile. lien
Les RFID sont donc déjà en place, en toute impunité.
En 2005, la question était posée « les RFIDs peuvent-elles devenir un réseau de surveillance des citoyens ? Imaginons un réseau qui analyserait tous les RFIDs actifs aux sorties des magasins, par exemple. Ainsi tous les comportements des clients seraient recensés : du simple vol à l’étalage en passant par un achat différent de ce à quoi on pourrait s’attendre d’un point de vue marketing…chaque achat serait décortiqué, interprété et répertorié dans une immense base de données » lien
Bien sûr, un nommé Philippe Lemoine, commissaire à la CNIL (commission nationale informatique et liberté), s’en émeut officiellement, mais lorsque l’on apprend par la suite qu’il est aussi vice président de GS1, lequel est justement le lobby des RFIDs, on s’interroge sur son « émotion » lien d’autant que la CNIL est définie dans la loi du 6 janvier 1978 comme une autorité indépendante.
Une étape de plus est franchie aujourd’hui.
Chez nos voisins anglophones, d’où l’idée est partie, çà s’appelle « smart dust » (poussières intelligentes). lien
Le principe est simple : installer des micro-capteurs invisibles qui vont nous espionner partout ou nous irons.
Ce seront des myriades de puces espionnes, invisibles et furtives qui vont surveiller en permanence nos faits et gestes.
Georges Orwell manquait décidément d’imagination.
Ce programme appelé justement « myriade » à été officialisé par le CNES (centre national d’études spatiale) (lien) et devait se limiter à ses débuts à des applications prioritairement scientifiques.
Le système consiste en une dispersion de poussières à base de fibres optiques microporeuses invisibles à l’œil nu et qui brillent lorsqu’elles sont exposées au faisceau laser associé aux traditionnelles caméras de surveillance.
Le sol est saupoudré de poussières d’identification (Id-Dust) afin qu’elles se collent aux semelles des éventuels voleurs, ou intrus, ceux-ci étant donc suivis à la trace ou qu’ils aillent.
Cette technologie complète les puces RFID placées sur les objets à protéger, sur les badges des employés (à leur insu), et permettrait donc de retrouver tous les objets volés, ou qu’ils soient planqués.
Les lieux à surveiller sont potentiellement nombreux : entrepôts, bureaux, hôpitaux, prisons, administration, ainsi que tous les lieux de crimes possibles, c’est-à-dire, au fond, tout le territoire national.
Si l’on ajoute à tout çà les nouveaux drones espions, de la taille d’une libellule et qui seraient testés dans le plus grand secret par le gouvernement US, on peut raisonnablement s’inquiéter. lien
L’augmentation du nombre de policiers, la Gendarmerie dépendant aujourd’hui du Ministère de l’Intérieur, complétés par ces nouveaux systèmes d’espionnages mis en place dans la plus grande discrétion expliquent peut-être le manque de réaction de la population.
Comme disait un vieil ami africain : « le grillon tient dans le creux de la main, mais on l’entend dans toute la prairie ».
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