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Accueil du site > Culture & Loisirs > Extraits d’ouvrages > Contre la domination de la pensée perverse-narcissique

Contre la domination de la pensée perverse-narcissique

Vaste sujet. Dès qu'il y a société, il y a dominance et, dès qu'il y a intellect, il y a souvent manipulation. En 1992, dans le Génie des Origine, le psychanalyste Paul-Claude Racamier attira l'attention sur la perversion narcissique. Le ballet que l'on connaît aujourd'hui en politique sous la baguette de Macron rend en effet très actuel ce mal. Comment le connaître et s'en défendre ?

La reconnaissance de la perversion narcissique

Dans Qu’est-ce qu’un pervers narcissique et comment le reconnaître ?, Andréa Bensaid (voir ici : https://littlebigthings.fr/pervers-narcissique) nous dit : « Perversion narcissique : une notion qui échappe aux classifications. Pour autant, en psychiatrie comme en psychologie clinique (et plus globalement dans le domaine de la médecine), la terminologie de pervers narcissique n’est pas employée. Elle n’a pas été retenue par le DMS-5 [manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, classification publiée aux États-Unis] cette notion soulève de nombreuses difficultés dans la mesure où « elle conjugue non seulement celle de perversité, qui est plus morale que médicale mais, en outre, celle de narcissisme qui ne va nullement de soi », comme le souligne Philippe Cabestan dans un article de la revue Philosophie » Cependant, le terme a trouvé sa place et, sur Facebook, d'innombrables pages ont été ouvertes par des victimes. Andréa Bensaid précise donc : « Par essence, le pervers narcissique est un prédateur psychologique : il se nourrit de l’énergie des autres. À ce titre, la littérature scientifique a régulièrement formulé une association symbolique entre la perversion narcissique et la figure mythique du vampire, en s’appuyant sur l’image de « prédateur effrayant et séduisant » dont jouit ce dernier. Or, qui dit « prédateur » dit aussi « victime ». Bien que la perversion narcissique découle plutôt d’une construction psycho-sociale que d’un trouble véritablement clinique, les conséquences d’un tel comportement sur l’entourage du malade sont réelles et sérieuses, voire dramatiques. [...] La victime tend à perdre toute estime de soi, à développer un stress important et une fatigue émotionnelle handicapante, à se remettre en question sans cesse. Elle [...] devient, selon les termes de Paul-Claude Racamier, un « objet ustensilitaire ». [qui souligne aussi que] Les Perversions narcissiques, que « la pensée perverse est une pensée créativement nulle et socialement dangereuse » »

 

Passer de la théorie à la pratique par le biais du roman : Le Perver's Narciss Club

Personnellement, j'ai beaucoup rencontré ce mal : dans les relations amoureuses, inter-individuelles, mais aussi en politique. J'étais presque toujours impuissant à déconstruire les mensonges. Plus c'était gros, plus ça passait. En même temps, cette déviation me fascinait : comment arrivait-on à bâtir ces mondes et à y enfermer les gens, au point qu'ils finissaient par défendre leurs propres prisons ? C'était une question presque hallucinante. Après pas mal de lectures, je me suis dit que le mieux était de prendre un cas, et même plusieurs cas, que je connaissais bien, puis de me glisser dans la peau de l'un d'entre eux. En même temps, j'avais pris conscience qu'il allait me falloir passer du particulier, c'est-à-dire de ces gens, au général, c'est-à-dire à la société, et donc à la politique. De la société aux familles, et inversement. L'autre possibilité était d'écrire un manuel, mais il en existe déjà énormément, et se mettre dans la peau du mal pour le comprendre est hélas passionnant : en même temps, comme cela amenait à suivre quelqu'un sur un demi-siècle, ça m'amenait aussi à suivre cette personne dans l'histoire sociale. C'est ainsi qu'est né le projet du livre intitulé Le Perver's Narciss Club, que j'ai publié cet été aux Editions Arca Minore (voir ici : https://www.amazon.fr/dp/2493847199).

En voici le résumé : Comment réussir ses examens en ne comprenant rien ? S'enrichir sans rien faire ? Trouver le conjoint idéal de sa vie parfaite ? Assouvir ses phantasmes sexuels les plus dingues ? Comment culpabiliser les autres ? Se débarrasser d'un ex, tenter d'éliminer des bébés-tyrans ? Comment dresser les foules ? Comment devenir un bon politicien ? Réussir en entreprise, avec une méthode éprouvée sur ses divers fronts par la Wehrmacht ? Comment jouer avec l'enquête judiciaire, l'inculture et la paresse cradingue des enquêteurs ? Autant de réponses que Patricia, Andrée, Paulo et Heinrich, pervers-narcissiques, vous donneront dans ce thriller psychologique, au fil de leurs biographies déjantées de manipulateurs, d'assassins et de brouilleurs de pistes, de 1940 à nos jours. Le Perver's Narciss Club est le roman-réel qu'il vous faut, tout autant pour réussir dans une vie de prédateur, que pour vous permettre de déjouer les pièges de la vie. Farce horrifiante, drame drôlatique et affreux, étude psychologique, roman sanguinaire, fresque historique, le Perver's Narciss Club conte les aventures picaresques, édifiantes et délirantes de quatre enfants du siècle passé, présent et, peut-être, à venir.

Voilà ! J'attends vos commentaires avec impatience.

Pierre-Gilles Bellin

 

Le Perver's Narciss Club {JPEG}


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3 réactions à cet article    


  • pasglop 10 septembre 19:17

    Je viens de finir un bouquin intitulé « Domestiquer le corps social », qui relate la carrière d’Alfred Binet, initiateur de la psychologie sociale en France à partir des années 1880.

    On passe d’expériences empiriques, utilisant notamment l’hypnose sur des femmes « hystériques » en développant une batterie de techniques de suggestion, toutes ces femmes ayant pour trait commun de provenir de la rue ou des classes les plus basses, aux prisonniers, aux militaires pour en arriver finalement à concevoir des méthodes de mesures de l’intelligence chez les enfants scolarisés.

    On lit en filigrane tous les préjugés et les distinctions de classe qui ont structuré ces méthodes (la Commune n’était pas loin !), jusqu’à l’acharnement, au dépens des testés, à vouloir imposer au corps scientifique et médical une méthodologie qui n’avait de valeur que pour celui qui l’avait créée, lui qui n’était pas scientifique à la base.

    Une forme de perversion narcissique ?


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 11 septembre 11:57

      Ici je ne ferai pas de commentaires sur le fond, il me faudrait auparavant lire votre ouvrage.
      Mais je voudrai réagir sur ça :

      ’’La victime tend à perdre toute estime de soi, à développer un stress important et une fatigue émotionnelle handicapante, à se remettre en question sans cesse. Elle [...] devient, selon les termes de Paul-Claude Racamier, un « objet ustensilitaire ». [qui souligne aussi que] Les Perversions narcissiques, que « la pensée perverse est une pensée créativement nulle et socialement dangereuse ». »

      >

      La construction de cette phrase n’en rend pas aisée la compréhension.

      Amha, il faut distinguer ’’pensée perverse’’ et ’’perversion narcissique’’. La pensée perverse n’est pas l’apanage des pervers narcissiques.

       

      Pour ce qui est de la perversion narcissique, je dirai naïvement qu’elle est une perversion du narcissisme. Cf. Le narcissisme gardien de la vie vs le narcissisme mortifère. Cf. mon commentaire, là, le narcissisme pathologique ou syndrome d’hubris (*). Pour plus de précisions sur ce que j’en pense, voir mon article Le Triangle de Karpman, et les commentaires.

       

      Sur la pensée perverse, je citerai P.-C. Racamier lui-même :

       « Si nous empêchons le pervers d’agir, il reste la pensée perverse. C’est quoi la pensée perverse ? Prenons la pensée analytique ; retournons là ; et nous voyons la pensée perverse ».

       

       

      PS. La pensée perverse est dans un débat comme comme un rhinocéros dans la forêt : Elle y éteint rageusement toute lueur d’intelligence qui tente de s’y déployer.

      Pour paraphraser Y Audouard, je dirai : je ne parle pas aux pervers narcissiques, ça nourrit leurs impostures.

       

       

       


      • Pierre-Gilles Bellin Pierre-Gilles Bellin 13 septembre 17:52

        Bonjour,

        si ça vous intéresse, on cherche un « béta-lecteur », quelqu’un qui aime lire, s’intéresse au sujet et et prêt à nous faire une courte fiche de lecture. On peut vous envoyer l’ouvrage. Cordialement, Pierre-Gilles Bellin

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