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Accueil du site > Culture & Loisirs > Extraits d’ouvrages > Le néo-capitalisme : fin d’une mort annoncée ?

Le néo-capitalisme : fin d’une mort annoncée ?

Adam Smith, père de l’économie moderne croyait en une « main invisible » (le lieu de rencontre d’égoïsmes rationnels) qui répartirait les revenus de façon juste et équitable pourvu que tout le monde « participe » de son mieux à la vie économique. Walras et Pareto prétendent démontrer que non seulement le marché est la forme la plus parfaite d’exercice de la liberté en économie, mais qu’il permet aussi la répartition la plus efficace des ressources et la meilleure satisfaction des consommateurs.
De la même manière en 1625 est écrit un texte fondateur de toutes les utopies de la liberté : le « De jure belli acpacis » de Grotius. Il proclame que l’homme ne doit pas obéir à une quelconque Loi divine, mais choisir les lois les mieux adaptées à son temps, organiser la comptabilité entre libéralisme économique et liberté politique, marché et démocratie, propriété privée et intérêt général.
Pourtant, dans les faits aujourd’hui le capitalisme n’a jamais autant été porteur de déséquilibre sur notre planète, à l’échelle des nations comme des individus. C’est un truisme de le rappeler, mais comme à aucune autre époque les pauvres ne sont devenus si pauvres, et les plus riches encore plus riches.
 
Comme lors d’une agonie, depuis quelques années maintenant, on sent que le capitalisme se démène pour trouver d’autres leviers d’action pour arriver à survivre.
 
Pour faire un très bref rappel historique de son évolution au 20ème siècle, c’est dans ses premières années qu’est né la véritable face du capitalisme, qui a exclut très vite l’homme du centre du débat, avec la production à la chaîne et l’organisation scientifique du travail échafaudé par Taylor (OST). Au départ, c’était l’offre de produit qui menait la danse, et le reste suivait par déduction. Par exemple, avec la Ford T, Henry Ford créa le 1er grand produit standardisé avec des modèles uniques en tout points, tous de couleur noire par exemple. Le problème en fait au départ était seulement de savoir produire. Il n’y avait pas de problème pour la demande, tout ce qu’on mettait sur le marché était acheté.
Les temps immédiats d’après guerre, avec des pays entier à reconstruire, ne posait pas non plus encore de problèmes au niveau de la demande…pratiquement tout ce qui était fabriqué était vendu.
C’est seulement dans les années 60 qu’on vit apparaître ce qu’on appelle le « marketing » ou « art » de mettre sur le marché des produits. C’est l’époque où l’on commençait à voir que produire n’était plus suffisant, il fallait aussi savoir vendre. D’où l’essor incroyable à cette époque de la publicité par exemple.
On commença alors à utiliser plusieurs leviers d’action : le premier fut le prix. En effet, entre 2 produits concurrents identiques, le consommateur préfèrera le moins cher. On retrouve ici les théories économiques de Smith et Ricardo. Cependant, le marché n’était pas encore pur et parfait comme dans la théorie. Le 2ème levier d’action pour faire qu’un produit soit acheté plutôt que son concurrent fut la publicité (promotion). En effet, la ménagère de moins de 50 ans aura tendance à acheter en priorité le produit dont elle a entendu parler. Le 3ème levier sera le produit lui-même. Pour cela, il faudra que le produit soit « positionné » pour plaire à une catégorie donnée de consommateurs. D’où la naissance de discipline comme le packaging ou le merchandising pour essayer (en vain !) de donner une âme au produit.
Le problème est que ces leviers ont tous aujourd’hui atteint leur paroxysme. D’où une profusion dans tous les médias, d’une publicité à outrance vantant tel mérite ou tel prix d’un produit par rapport aux autres. Nous sommes tous devenus, par ces effets de martèlement, de vrai « homo œconomicus », en nous coupant, s’il était encore possible de le faire, de notre véritable être spirituel, en privilégiant uniquement notre confort matériel.
C’était encore sans attendre l’arrivé d’Internet qui permit l’application de la théorie néo-classique d’un marché pratiquement pur et parfait. En effet se sont créés sur la toile des sites de ventes aux enchères (classiques ou inversés), de groupement de consommateurs, de marchands plus classiques…etc., sites qui font tendre les prix des produits à leur minimum puisque le consommateur potentiel à d’un clic de souris accès à tous les concurrents et à leurs offres par rapport à un produit sélectionné. Cela veut dire que pour être encore plus attirante, la sphère capitaliste devra encore trouver d’autres « leviers » pour faire émerger le concurrent le plus attractif avec le prix le plus bas. Pour nous ces leviers sont au moins au nombre de trois, que l’on commence seulement à percevoir depuis quelques années.
 
Le 1er est le facteur humain. Ce n’est pas intégralement un nouveau levier car il était utilisé déjà depuis longtemps en face des « machines ». L’homme, complètement aliéné, était considéré seulement comme un facteur de production. On pourrait se dire que de ce côté là les choses ont bien évolué et c’est vrai…les ouvriers sont moins nombreux et probablement mieux traités et avec plus de droits qu’à cette époque (entendu que nous ne parlons ici que des pays occidentaux). Cependant ce qu’on appelle aujourd’hui les « ressources humaines » a évolué dans une voie plus qu’incertaine. L’évidence est de dire, si l’on considère toujours le facteur prix comme essentiel dans notre économie aujourd’hui, que moins le personnel sera nombreux pour produire un produit ou un service, plus le prix sera bas. Tout est donc bon pour augmenter la productivité sans augmenter les salaires, et donc travailler à partir d’un minimum de personnel. Cette tendance s’est bien sur accélérée avec le recours au travail temporaire et précaire, pour fournir aux entreprises le « juste de main d’œuvre » nécessaire, et rien de plus. Malheureusement depuis quelques années, une autre tendance forte du monde du travail à été révélée : le harcèlement moral. En effet, pour ne pas avoir à payer le plus souvent des primes de licenciement, les services de ressources (véritablement) « inhumaines », souvent grâce à la collaboration de certains collègues « intéressés », forcent des salariés à partir d’eux-mêmes, souvent en les décourageant psychologiquement. Plusieurs techniques sont bien sûr utilisées : la mise au placard, les moqueries, le refus d’obéir…Bref les procédés sont nombreux et coûtent pourtant cher à la société et en l’occurrence à l’assurance maladie. On voit donc dans ce harcèlement moral l’un des derniers leviers de l’économie qui tend vers une déshumanisation totale du travail.
 
2ème levier, essayer de faire croire que l’économie va donner un sens aux choses matérielles. En effet, et c’est là aussi une tendance de fond, il y a une progression très forte des fondations d’entreprise (qui remplacent petit à petit les associations humanitaires, ou en tout cas qui les financent). Il y a là une continuité dans le paradigme sauveur/victime, les nations « riches » finançant la pauvreté du Sud. Or on comprend bien que seul un équilibre « partagé » pourrait solutionner durablement les choses, sans domination de pouvoir bien souvent assise sur l’argent. Ainsi on peut s’attendre dans la période qui s’annonce à avoir pour certains produits de véritables campagnes de pub à la sauce « humanitaire » pour nous faire croire qu’en consommant tel chose on va solutionner tel problème. Et en essayant par-là de redonner une certaine âme au produit ou au service, qui, le pauvre on le comprend, est à cours de recettes pour réussir à se faire vendre. Dernier coup d’échec de l’économie qui dans sa terrible agonie essaie de sauver sa peau ?
Le dernier élan de générosité « mondial » provenant des dégâts humains et matériels du tsunami en Asie a probablement ouvert la brèche. Les hommes, en quelques jours ont réussi, par un élan du cœur, à réunir plusieurs milliards d’Euros. On peut supposer que des néo-capitalistes vont voir là une manne financière à exploiter extrêmement importante. A n’en pas douter, la sphère « humanitaire » va être progressivement aussi happé par la sphère économique. Déjà les grandes associations caritatives dans leur fonctionnement et leur organisation ressemblent à s’y méprendre à de grands groupes industriels, avec des services marketing extrêmement pointus et développés pour aller toucher en profondeur l’ « âme humaine » des donateurs. Cette fois ci le néo-capitalisme à pour but de rentabiliser les sentiments humains, la compassion des uns envers les autres pour toujours plus de profits.
Un autre exemple récent est la multiplication de certaines « pétitions » sur Internet. Le mécanisme en est simple : il faut trouver un sujet digne d’intérêt à connotation humanitaire ou écologique (récemment une pétition est apparue qui annonçait la déforestation annoncée de la moitié de la forêt amazonienne par le gouvernement brésilien) puis la diffuser et surtout expliquer à chaque signataire de la faire suivre à une dizaine de correspondant au moins de leur carnet d’adresses électronique. Ensuite, il suffit de dire qu’à chaque 500 signatures, un exemplaire doit être renvoyé à l’email d’origine de la pétition pour pouvoir rassembler toutes ces « signatures », et commencer à faire pression. Et alors, diriez vous, c’est ici agir pour la bonne cause. Et bien non, détrompez-vous. Les initiateurs n’en ont que faire de la forêt amazonienne. Ce procédé permet à des sociétés de récolter en un temps record des milliers d’adresses e-mail qu’ils pourront revendre au prix fort pour faire la plupart du temps du spam, ou en tous les cas de la publicité non désirée. Ainsi, sous couvert de cause légitime, on peut comprendre comment « l’économique » prend le dessus sur tout. Ce type de « charity business » affiche des promesses de développements exponentiels. Les plus innocents d’entre nous, pour ne pas dire naïfs, s’y feront prendre, à coup sur.
Dernier exemple avec Microsoft en France qui essaie de gagner des parts de marché par l’intermédiaire de sa fondation. Celle ci crée dans des villes françaises des associations dénommées « Clique sur ta ville » pour soi-disant « lutter contre l’exclusion numérique ». Ce qui est intéressant, c’est qu’apparemment Microsoft entend par ce biais faire parler de lui le moins possible en passant par des personnes morales associatives. Les villes n’ont qu’à dire « oui » et auront droit à plusieurs postes informatiques gratuits, à des licences logicielles à ne pas savoir qu’en faire, à des scanners, imprimantes, appareils photos numériques…, et à des formations Microsoft pour les animateurs des associations locales. Eric Boustouller, Président Directeur Général de Microsoft France déclarait alors : « Il est aujourd’hui indéniable que les TIC jouent un rôle majeur dans la lutte contre l’exclusion et pour la réinsertion. Il était tout naturel que Microsoft France s’associe à cette démarche à travers le programme « clique sur ta ville » ». 
Toujours dans la même entreprise, l’opération « Docteur Souris », cette fois ci lancée au niveau national, doit contribuer à l’amélioration de la qualité d’accueil aux enfants dans les hôpitaux, en fournissant aujourd’hui plus de 1000 ordinateurs portables wifi. Selon Microsoft, ce projet « aide les enfants et adolescents hospitalisés à rompre leur ennui et à communiquer avec l’extérieur grâce à l’informatique. » Rien à redire sur le papier, les résultats sont là. Pourtant, pouvons-nous vraiment croire les arguments philanthropiques de Microsoft, qui comme toute entreprise, doit pouvoir rendre des comptes à ses actionnaires, et nous faire croire qu’elle compatit à la souffrance humaine ?
 
Deux remarques. Premièrement, l’économie et le marketing confirment être, sous des aspects engageants, le cheval de Troie d’un contrôle qui pourrait devenir systématique. En seconde lieu, on pourrait avancer que les associations et les fondations, contre qui, pratiquement, aucun argument défensif ne tient, souvent parce que le côté « émotionnel » des choses prend vite le dessus, sont en train de devenir insidieusement aussi un alibi légitimant toutes les dérives de l’économie et du marketing.
Conséquence toute logique : le contrôle systématique pourrait bien être orchestré par une « sauce » humanitaire, contre personne, doté d’un cœur et de compassion, ne pourrait s’insurger, à moins d’en comprendre le mécanisme caché.
 
 
Enfin, le 3ème levier très prisé aujourd’hui pour être toujours plus compétitif, c’est la montée en puissance du « renseignement économique » ou encore « intelligence économique » dans les entreprises. Qu’en est-il exactement ? Cela consiste à obtenir l’information la plus fiable et pertinente possible sur un marché donné pour que les décideurs prennent la bonne décision au bon moment pour la bonne marche économique de l’entreprise. C’est le monde du renseignement étatique appliqué à la gestion de l’entreprise. Admettons à la limite (malgré la perversité du système) que les objectifs de survie de nos entreprises dans un monde hyper concurrentiel en passent par là. Ce sont les moyens pour y arriver qui peuvent paraître moins légitimes. En effet, ces cellules de « veilleurs » pourront, suivant leur degré d’éthique, piocher dans l’information blanche (l’information qui circule librement et qu’on trouve sans aucun problème, comme sur Internet, donc autorisé), l’information grise (qui se trouve être à la limite de la légalité, comme par exemple la fouille des poubelles d’une entreprise) ou l’information noire (information que l’on se procure au moyen de procédés cette fois ci complètement illégaux, comme par exemple le vol d’un ordinateur portable…). Il apparaît donc en filigrane que pour être toujours plus compétitif et pour afficher des tarifs toujours plus bas, il devient nécessaire parfois de se mettre « hors la loi ».
 
 
On voit donc bien que l’on s’achemine de plus en plus à la limite du possible dans le monde économique et de l’entreprise, à savoir du côté humain à la frontière entre santé mentale et maladie psychique (harcèlement moral), puis à la confusion marketing entre matériel et spirituel (âme et sens du produit), et du côté juridique, à la frontière entre le légal et l’illicite (Intelligence économique).
 
****
 
Cet article est tiré du livre « Internet ou la fin de la vie privée » que vous pouvez télécharger gratuitement à http://vieprivee.site.voila.fr/
 
Bonne lecture ;-)
 

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10 réactions à cet article    


  • John Lloyds John Lloyds 12 janvier 2009 14:30

    Tant qu’il engraissait tout le monde, le néo-capitalisme, ses mécanismes et leurs contreparties, n’interessaient personne. Maintenant que ça se casse la gueule, tout le monde crie au loup.

    « Que faisiez-vous au temps chaud ?
    Dit-elle à cette emprunteuse.
    Nuit et jour à tout venant
    Je chantais, ne vous déplaise.

    - Vous chantiez ? j’en suis fort aise.
    Eh bien : dansez maintenant. »


    • manusan 12 janvier 2009 17:58

      je serais tenté de dire, ce sera pareil pour le prochain.


    • Bobby Bobby 12 janvier 2009 19:02

      Lien fort interressant ! merci !

      Il est tout-à-fait clair que nous vivons dans une èrre ou la disparition de la vie privée ne fait que préfacer une dégringolade bien plus sérieuse... au niveau mondial.

      Le besoin de "contrôler" de la part de ceux qui détiennent le pouvoir ne peut s’expliquer uniquement par le besoin personnel, mais probablement par une montée des risques de déséquilibre international.

      Les moteurs de recherche sur internet jouent de toute évidence le rôle de "collecteurs" ! il n’y a qu’ a regarder le compteur des octets entrés et sortis.... très parlant !

      à bon entendeur...



      • Cha-No-Yu 12 janvier 2009 21:43

        Bonjour,

        Vous dites :
        "Pourtant, dans les faits aujourd’hui le capitalisme n’a jamais autant été porteur de déséquilibre sur notre planète, à l’échelle des nations comme des individus. C’est un truisme de le rappeler, mais comme à aucune autre époque les pauvres ne sont devenus si pauvres, et les plus riches encore plus riches."

        Auriez-vous des faits pour étayer un tel "truisme" ?
        Parce que j’ai cherché et je n’ai rien trouvé de tel. Bien au contraire.


        • Bobby Bobby 13 janvier 2009 12:38

          Bonjour,

          Je pense que de tout temps les déséquilibres ont été fort importants entre les plus aisés et les plus pauvres.
          Ce qui chnage actuellement, c’est la perception de ces déséquilibre et le sentiment commun qui s’apparente plus à une notion d’injustice... sentiment conforté par des décision...de "justice" précisément ayant tendance à condamner le faible contre le fort... les exemples dans l’histoire ne manquent pas ! Plus recemment des condamnations comme celle du journaliste Denis Robert, par exemple, ne peuvent qu’argumenter dans le même sens...

          Ces derniers temps, l’effondrement de valeurs traditionelles, l’économie mondiale comme auparavant l’avait été la religion, et les valeurs morales qu’elle imposait, ont toutes contribué à détruire le "consensus social" que nos parents ont connu.

          Le peuple se rend bien compte que la valeur "travail" qui était un "produit phare" , véritable ciment de nos sociétés, ne représente plus aujourd’hui la sécurité indispensable à la pérénité de nos relations sociales... or il n’y a pas encore de "produit" de rechange !

          Verra-t’on dans une nouvelle spiritualité la fin du "chaos" actuel ? renvoyant à l’éthymologie du terme.

          Seul l’avenir nous le dira.... gageons qu’il existe un nombre suffisant de personnes pour s’opposer aux tendances impérialistes qui ont pris les reines de nos "démocraties" et rendons leurs les espoirs qu’elles apportent. ils sont à mon sens inhérents à sa simple survie.

          à vous


        • nco71 13 janvier 2009 13:03

          Je pense que par desequilibre economique l auteur entend distribution equitable des richesses. Par exemple au niveau macro economique, les pays d afriques se font pilles leurs resources et leur main d oeuvre car ils n ont pas de moyen economique de pression assez forts dans les negociations du commerce de leurs resources naturelles. Le profit qu ils en tirent est bien inferieur au profit que fonts les multinationales qui les exploitent. Hors celle ci se doivent bien de les exploites sous la pression de la competition des marches.

          A l interieur meme des pays, je dirais au niveau micro economique, il y aura de plus en plus grands ecarts entre les revenus des classes aises, moyennes et pauvres de la societe. La valeur travail de production et de la main d oeuvre est juste un cout, il ne va pas degager de benefices plus important. Par contre la valeur ajoutes des managers, executifs ou des marketers a une influence directe sur la productivite et sur les ventes. Donc ces postes sont mieux remuneres.

          Il y aurait donc distribution des richesses en fonction des gains de profitabilites, laissant de cote matiere premiere et la main d oeuvre qui restent pourtant essentielle dans cette equation economique.

          Pour restaurer la valeur social et la valeur de la matiere premiere, il faut que les entreprises se concentrent sur la gestion de leur environment et des societes dans lesquels elles travaillenet. Cela releve du domaine de la responsibilite social des entreprises. Les avocats de cette strategie assurent, recherche a l appui que cela perenise l entreprise et cree un developement durable tout en la rendant plus profitable.
          C est apparement sur cette voir que s orienterait le "neo capitaliste"


        • Bobby Bobby 13 janvier 2009 12:47

          ... à leurs simple survie ! ... sorry !


          • ddacoudre ddacoudre 13 janvier 2009 13:05

            bonjour philippe.

            l’analyse et juste, sauf que les responsable de tous cela ne sont pas les concepts définis pour expliquer brièvement le comportement consentant ou contrain de milliers d’actions individuelles. il est amusant de noter au passage que le concept capitalisme décrit et s’appuie sur un comportement collectif, assez amusant pour les chancres de l’individualisme.

            le fait que nous nous gavions (pour ceux qui le peuvent) est un comportement animalier inné que l’on trouve chez tous les animaux dont le lendemain n’est pas assuré. c’est cet acte que tu expliques en démontran la fuite en avant du capitalisme en occident pour accumuler toujours plus avec l’évolution des contraintes qui en découlent. nous nous répartissons la rareté et l’accumulons lorsqu’on peut individuellement ou en groupe la saisir.

            le capitalisme n’existe pas, ce qui existe c’est le comportement de miliers d’individus qu i trouvent dans le produit leurs actions, une ressource, un abrit et les moyens d’une copulation. ce paradigme là est toujours présent en nous, seule sa configuration se recompose pour donner une image nouvelleen fonction de l’évolution qui découle en trétroaction de nos comportements dans un environement géohistorique donné.

            c’est un peu comme un puzzle le principe de base est le même, sauf que les pièces changent de forme à une cadance irrégulière se réassocient avec des frictions d’ajustement, leurs dessins se ternissent, se remplace, s’incruste et s’inspirent des autres, le tout donne une image mouvente en perpétuel changement ; il est donc impossible au joueur d’en maitriser la finalité. c’est a la fois notre drame et tout son intérêt.

            quand au leurre nous ne faisons presque que cela, le paraîttre, le faux semblant, le mensonge, la tromperie, nous ne pouvons pas rejetter notre nature biologique, mais en avoir conscience nous éviterai de prendre des vessies pour des lanternes, c’est la mission que ce donnaient tous les mouvements philosophiques et religieux.

            malheureusement ils deviennent obsolettes ou certains devant la difficulté de la compréhension de ce puzzle se referment dans un intégrisme protecteur pour eux et meurtrié pour les autres.

            au titre d’intégrisme l’on peut bien sur y adjoindre tous ceux qui devant l’évidence des dégâts causés par les comportements capitalistiques, que nous pensions salvateur de l’humanité, refusent cette réalité des choses et continuent de penser que la solution repose dans la poursuite de l’événement qui nous tue.

            cordialement


            • ddacoudre ddacoudre 13 janvier 2009 13:11

              philippe

              pour plus de compréhension de mon post je te joins un extrait d’un essai de 1999.

              Pour comprendre cela, il faut, du moins pour l’occident, remonter jusqu’à la période mésopotamienne[1] où les hommes ne se percevaient que comme des serviteurs de dieu. Cette relation de serviteur à maître, nous nous la sommes transmise de génération en génération depuis des siècles, transformant seulement l’image du Dieu, et nos relations de servitudes,[2] comme énième reflet de l’image originelle.

              C’est toujours cette relation qui nous lie, transmise au libéralisme par le protestantisme. Si le protestantisme fut un élément d’émancipation de l’individu[3], le libéralisme auquel il a donné naissance s’est transformé en un petit Dieu systémique qui n’accepte des autres que la soumission au nom d’autres dieux qu’il se fabrique inconsciemment (la monnaie), parce qu’il lui est insupportable d’être lui-même un Dieu ignorant et peureux.

              Je m’en explique en remontant dans la préhistoire. L’homo sapiens sapiens a laissé son empreinte sur toutes les surfaces rocheuses des terres où il s’est installé. Cet « art visuel » donne une diversification progressive conceptuelle qui constitue un témoignage originel. L’art de ces peuples chasseurs permet de distinguer un processus d’analyse logique qui caractérise l’esprit humain, et leurs problèmes revêtaient un caractère existentiel et philosophique. Ils reconnaissaient le repas comme l’acte au travers duquel se réalise la symbiose entre la consommation de la viande animale et la force de vie qu’elle lui apportait, et qui concrétisait l’intégration de l’esprit de l’animal dans le corps de l’homme.

              Cette relation là, nous la perpétuons au travers de toutes les représentations que les hommes lui ont données. Des représentations qui se caractérisent par toutes les figures des Dieux du panthéon Humain (la cène pour les chrétiens). Dieux qui revêtaient tour à tour la figure de ce qui caractérisait cette relation. Pourtant, la prise de conscience de l’importance de la pensé insaisissable qui se caractérise par un Dieu à l’identique, n’a pas fait disparaître la sensation de dépendance étroite, de cette relation matérielle et directe de complétude, où l’on acquiert la force de ce que l’on consomme. Aujourd’hui cette relation s’établit avec la monnaie de manière diffuse, et c’est cela que je veux souligner. De telle sorte que nous consommons de la monnaie, comme nos ancêtres leurs animaux. Vous comprenez mieux pourquoi dans et essai je n’ai jamais proposé d’appauvrir le riche, et qu’il ne faut pas espérer que les pauvres le resteront, qu’elles que soit les règles méritocratiques misent en places.

               

              Aussi, quand nous observons notre monde nous y trouvons cette soumission, la soumission qui nous arrange, là où il n’y a qu’association dans l’intérêt de la préservation de l’évolution des espèces. Les idées d’altruisme et d’abondance nous effraient, nous n’y voyons qu’effacement de l’individu dans le groupe ou absence de motivation créatrice. Cela, ne résulte que d’un seul regard, car nous ne tenons pas compte du fait que nous avons une existence unique qui nous préserve du suicide altruiste.[4]

               

              	

              [1] 	Note de l’auteur. Dans les 	religions de la Mésopotamie, les divinités dominaient le cosmos 	avec les humains dont elles partageaient le sensible, sauf qu’elles 	différaient de l’humain par leur immortalité qu’elles 	s’étaient réservées. L’homme, deuxième élément du monde 	étaient défini comme un être mortel, et si les dieux avaient créé 	l’humanité, ce n’était que dans le but égoïste, de la 	substituer à eux pour se dispenser du travail, dont ils avaient un 	temps souffert les fatigues. Les hommes en retour attendaient de 	cette servitude, protection, stabilité et prospérité. C’est de 	cette région que sortiront les patriarches hébraïques fondateurs 	de la société judéo-chrétienne. Encyclopédie 	des religions.

              	

              [2] 	Durant la préhistoire les vestiges 	comme l’art visuel, non pas permis d’établir un ordre de 	servitude entre les peuplades, même si certain culte funéraire 	laisse penser qu’il existait un ordre social. Il faut arriver aux 	religions antiques du proche et du moyen Orient ou se structure les 	grandes traditions religieuses autour de pratiques cultuelles, pour 	qu’apparaissent les premiers comportements de soumission à un 	démiurge, ou à son représentant, et que s’élaborent des 	castes. Il semblerait donc, que c’est dans cette évolution des 	relations de l’homme et du dieu où apparaît le serviteur du 	dieu, le clergé, puis les serviteurs du clergé hiérarchisé, 	étroitement lié avec les fonctions économiques et politique, 	qu’apparaît « l’esclave ». Esclave qui désignait 	la notion d’étranger dans les codes juridique de Sumer, prouvent 	que « l’esclavage » existé dès le IV millénaire av. 	J.-C, et indique une origine essentielle. Cela avant de revêtir 	toutes les formes que nous lui connaissons dans les sociétés 	antiques qui dépendent étroitement du travail servile, et jusqu’à 	nos jours. Jusqu’à nos jours, car la notion de service fixe le 	cadre de bons nombres de nos relations économiques, même si une 	loi interdit l’asservissement, antique vestige d’un désir 	refoulé, et entretenu par des relations qui ont travesti leurs 	noms.

              	

              [3] 	Les églises protestantes de 1555 à 	nos jours par Jean-Paul Willaime. Encyclopédie 	des Religions. P 629 à 	643.

              [4] Philippe Steiner. La sociologie de Durkheim. Éditeur La Découverte. 1998. P 54.


              • Markoff 30 janvier 2009 01:03

                Excusez-moi, mais votre premier post est complètement incompréhensible

                et le deuxième copié-collé, je me demande quel rapport avec l’article de Philippe ... ???

                Il est vrai que je ne suis pas trés fûté...  smiley

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