« Les Voyageurs » - Une courte nouvelle de Science-Fiction Spirituelle
C'est l'histoire d'une civilisation extraterrestre très évoluée qui décide de vivre une expérience dans un monde comparable au notre...
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Avant de publier la suite de ma série d'articles intitulée : "Et si Dieu existait ? Que ferait-Il et que nous dirait-Il ? Une synthèse des différents enseignements religieux et spirituels du monde" dont voici le préambule : https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/et-si-dieu-existait-que-ferait-il-197626, je souhaite partager avec vous un texte que je viens tout juste de terminer. Il s'agit de de ma première nouvelle de "science-fiction spirituelle" disponible également sur le site Wattpad (voir lien en fin d'article).
Bonne lecture à tous !
LES VOYAGEURS
Chapitre 1 : La paix ne suffit plus
Il était une fois... ou plutôt il sera... dans 5000 ans peut-être, dans un autre univers, une autre dimension, des êtres très purs et doués d'un grand savoir, vivant dans un état de paix totale. Leur monde était bien différent du nôtre ; c'était un monde de lumière.
Ces êtres qu'on appelait des Shaligrâmes résidaient au coeur d'un océan de lumière rouge et or. Ils nageaient dans cette lumière comme des poissons dans une mer de silence et avaient atteint un état d'harmonie et de plénitude tel qu'ils n'avaient aucun désir. Les Shaligrâmes n'étaient pas fait comme nous de chair et d'os, mais ils étaient totalement composés de lumière. Ils étaient très petits, comme de minuscules points de lumière ou des étoiles microscopiques. Et cependant leur esprit, leur intellect et leur personnalité reflétaient la perfection absolue. Les Shaligrâmes flottaient dans leur silencieuse demeure de lumière, comme une constellation céleste.
Ils ne brillaient pas tous du même éclat. De certains irradiaient de formidables rayons de lumière et d'énergie tandis que d'autres scintillaient faiblement. Les plus puissants formaient ensemble un chapelet aux motifs très élaborés et très beaux comme les milles reflets d'une rivière de diamants. Et au centre se trouvaient les plus puissant Shaligrâmes de tous. De ces êtres rayonnaient tellement de paix et d'harmonie que les autres Shaligrâmes se rassemblaient naturellement autour de ces minuscules générateurs d'énergie, comme attirés par une sorte de force magnétique.
Exactement au coeur de la population des Shaligrâmes habitait l'être le plus puissant et le plus beau de tous. Il brillait avec tant d'éclat et de stabilité que les autres voulaient seulement rester près de lui. Il possédait une connaissance totale de l'univers entier ; en fait sa connaissance s'étendait sur chaque univers, y compris le nôtre ; il connaissait les secrets les plus cachés du temps lui-même et pouvait voyager au-delà des régions les plus éloignées de l'espace en une seconde. Il comprenait le passé, le présent et le futur et pouvait littéralement faire tout ce qu'il voulait. Les Shaligrâmes étaient les êtres les plus merveilleux qui puissent exister ; comparés à eux, les humains font bien piètre figure.
Du reste, le guide des Shaligrâmes était totalement doux et bienveillant ; il n'avait pas l'intention de faire quelque mal que ce fût. Il désirait uniquement voir la paix régner dans tout l'univers, et chaque fois qu'un mécanisme se déréglait, il agissait rapidement pour rétablir cet univers dans sa condition originelle. Le nom de cet être suprême était Shivah et tous les autres Shaligrâmes le considéraient comme leur père.
Dans ce monde de lumière, tout se passait sans heurt, à un rythme parfait ; jusqu'au moment où un Shaligrâme, puis un autre, trouvèrent que cette maison n'était plus attrayante pour eux. Ce monde de silence dans lequel ils communiquaient entre eux à un niveau encore plus subtil que la pensée, manquait simplement d'une chose : de divertissement, de changement, de bonheur.
Ainsi, un des plus puissants de l'espèce établit un contact avec son père Shivah :
- « Je veux explorer un autre monde, déclara l'enfant. Laisse-moi partir avec quelques autres et nous découvrirons une autre dimension. Nous souhaitons connaître cette expérience ».
- « Doux enfant, où iras-tu ? », demanda Shivah amusé.
- « Je ne sais pas mais il doit bien y avoir un monde qui vaille la peine d'être exploré. Ici, nous connaissons la paix, mais nous avons oublié ce qu'est une expérience ; nous voudrions construire quelque chose de neuf ! Ceci est notre souhait. Existe-t-il un endroit où l'environnement puisse satisfaire notre désir ? »
Le Père réfléchit un instant, sachant déjà ce que cela présageait. En l'espace d'une seconde, il mesura les limites ultimes de l'éternité dans son esprit océanique, et répondit :
- « Oui. Tes désirs ne peuvent être comblés que par un monde physique, avec des étoiles et des planètes, continua Shivah. La plupart des mondes sont vides ; ils servent seulement à maintenir l'équilibre de la gravitation, pour que l'univers ne tangue pas. Mais il y a un endroit, une planète dans l'espace le plus reculé ; c'est un monde physique à quatre dimensions. Cette planète est un joyau d'une beauté sans pareille et vous pourriez en faire un monde de bonheur.
Allez mes enfants, partez en nombre suffisant pour établir une colonie. Vous devrez préparer un équipement pour aller là-bas et pour ce faire, vous aurez besoin de combinaisons spatiales, mais je vous aiderai pour tout. Partez et soyez heureux ; vous l'avez mérité. Et si quelque chose tournait mal, appelez-moi et je vous aiderai autant que je pourrai ».
Les enfants les plus proches rayonnaient de joie. Ils décidèrent immédiatement qu'un groupe de 900 000 voyageurs irait coloniser la lointaine planète. Ce premier groupe serait conduit par l'enfant qui avait demandé à partir et à ses côtés se tenait un être qui brillait lui aussi d'un grand éclat.
Il est bon de savoir que les Shaligrâmes étaient une espèce tellement avancée qu'ils n'avaient pas besoin de vaisseau spatial pour voyager. Ils quittèrent le monde de lumière simplement par le pouvoir très développé de leur pensée et arrivèrent dans une dimension nouvelle et étrange.
C'était le début d'une longue et mémorable odyssée, et les voyageurs ne devaient pas revoir leur paisible demeure avant longtemps. Très longtemps.
Chapitre 2 - Le grand voyage
Disposés en V (pour Victoire), nos voyageurs traversèrent d'abord l'océan de lumière puis une légère couche blanche et brumeuse connue pour ses nombreux phénomènes fantastiques : c'était une région enchantée dont ils avaient déjà entendu parler et qui servait de porte entre deux dimensions.
Ils la traversèrent en volant et entrèrent dans le monde de l'espace. Une fois là, bien qu'ayant encore des milliards de milles à parcourir, leur voyage touchait en réalité à sa fin et ils se dirigèrent vers une planète de taille moyenne, ressemblant beaucoup à la nôtre, à ceci près qu'elle était encore vierge. Les mers y étaient d'un bleu intense, les îles étaient recouvertes de fleurs extraordinaires et il n'y avait qu'un seul continent entouré par un océan.
En outre, l'axe de la planète était incliné de telle façon que c'était toujours le printemps sur ce pays magique.
Les Shaligrâmes, volant en orbite autour de leur nouveau monde, découvraient sans cesse de nouvelles sources de ravissement. Ils réalisèrent que ce monde était encore plus magnifique que dans leurs rêves les plus fous.
C'était un véritable paradis.
L'or semblait être le minéral le plus commun, et toutes sortes de pierres précieuses comme des diamants, des saphirs et des émeraudes étincelaient dans les nombreuses mines naturelles à ciel ouvert, tandis que les rivières coulaient gracieusement au coeur du pays en formant de magnifiques bassins et cascades qui étaient bordés de plantes aromatiques médicinales. La température était douce et la planète tournant sur elle-même, la nuit succédait au jour.
Tout y était si absolument charmant qu'ils décidèrent de s'y poser immédiatement.
Cependant ils n'avaient pas résolu le problème de la survie au sol ; l'atmosphère les empêcherait d'agir comme ils le faisaient dans leur propre monde et la communication par télépathie serait plus difficile ; en outre, leurs pouvoirs pour se déplacer par la pensée ne fonctionnerait pas aussi bien dans ce monde de matière. Pour vivre, ils avaient donc besoin de combinaisons spatiales. Mais comment se les procurer ? Cette question semblait insoluble puisqu'il fallait bien avoir des combinaisons pour en fabriquer d'autres. Comment n'avaient-ils pas pensé à ce problème avant de partir ?
Ils réalisèrent qu'ils s'en étaient entièrement remis à Shivah pour ce genre de question, et qu'il n'avait rien dit à ce sujet.
De toutes façon, il ne restait rien d'autre à faire que de descendre et voir ce que l'environnement allait leur proposer. Le chef de l'expédition descendit en premier.
Avant même qu'il eût pénétré la masse d'air qui entourait la planète, il sentit un appel à la fois très puissant et agréable, une invitation familière si souvent perçue quand il était encore dans la demeure, entouré des autres Shaligrâmes. Il suivit cette douce ligne de pensée jusqu'à sa source.
Là-bas, à la surface de la planète, il vit deux Shaligrâmes rayonnant de lumière qui l'accueillirent. Ils portaient des combinaisons spatiales et en avaient également prévu une pour lui, plus petite. Le voyageur dont le nom était Kri Shanah, enfila la combinaison et commença à poser beaucoup de questions :
- « Que faites-vous ici ? », demanda-t-il.
- « Shivah, le Père, s'est souvenu que vous auriez besoin de ces costumes spatiaux et il nous a envoyé en avant-garde pour vous en préparer. Quant à nous, ayant déjà bâti plusieurs maisons du matériau le plus commun (l'or pur), nous retournerons bientôt à la maison ».
Quand Kri Shanah fut habitué à son costume spatial tout neuf, il commença à le visiter en profondeur. La combinaison ressemblait à un robot mais en beaucoup plus beau et plus naturel. Elle fut conçue grâce à l'énergie d'amour la plus belle et grâce à l'extraordinaire intelligence des cellules biologiques. Ce robot organique avait la forme d'un corps très similaire au nôtre, sauf qu'il était fait des éléments les plus purs et qu'il ne présentait aucune malformation. Le costume avait des yeux tout comme nos corps en possèdent, et la salle de contrôle où résidait Kri était située au milieu du front, entre les sourcils. Dans cette salle siégeait aussi un merveilleux ordinateur qui permettait à Kri de manier le robot exactement comme il le désirait. Et en effet il apprit vite à le diriger avec beaucoup de grâce et d'élégance.
Par la suite, les autres voyageurs descendirent sur la planète et reçurent à leur tour de merveilleux véhicules pour se promener et accomplir toutes sortes d'actions. Aussi longtemps qu'ils désiraient rester dans le champ d'attraction de la planète, les Shaligrâmes ne devaient pas sortir de leurs véhicules car ces derniers ne fonctionnaient et ne se maintenaient que grâce à leur puissante énergie. Ces robots raffinés étaient si confortables et si séduisants qu'ils constituaient en réalité la plus belle surprise de toute l'expédition en leur permettant de faire de nombreuses expériences très nouvelles.
Kri se tourna alors vers le Shaligrâme qui le secondait, appelé Rae Dha, et lui dit :
- « Nous resterons ici. Ce monde est un vrai paradis. Nous apprendrons à fabriquer d'autres véhicules en utilisant le pouvoir de nos pensées et ensuite, nous inviterons d'autres frères à nous rejoindre, ce sera une grande colonie ici ».
- « Comment appellerons-nous notre nouveau pays ? », demanda Rae.
- « Appelons-le Baratha », répondit Kri.
Les consonances mirifiques de ce mot égayaient l'air si bien qu'il se plut à chanter avec son robot corporel. Et tous trouvèrent que ce nom convenait parfaitement.
Kri et Rae étant les plus puissants et les plus doux, ils restèrent à la tête des Shaligrâmes et régnèrent ensemble.
Tout en conservant la tranquillité et l'harmonie dont ils jouissaient déjà dans leur maison de lumière, ils accomplissaient leurs activités dans la joie et le plus grand enthousiasme. Des palais furent construits ainsi que des vaisseaux spatiaux appelés « veemans » qui fonctionnaient par le pouvoir de la pensée. Tous les appareils technologiques dont ils avaient besoin étaient créés en quelques instants par ces êtres super-intelligents et ce, tout en jouant à longueur de journée. Ils jouaient avec des mots, et ils appelèrent ce jeu « poésie » ; ils jouaient également avec les sons et appelèrent ce jeu « musique » ; quant aux jeux avec les véhicules, ils s'appelaient « danse » et en combinant tous ces arts, ils en créèrent aussitôt un nouveau appelé « théâtre ». D'ailleurs, ils passèrent bien vite tout leur temps à jouer ainsi.
Dans la journée, quand ils regardaient le soleil, ils se souvenaient de leur père Shivah, et la nuit venue, les étoiles leur rappelaient leurs frères qui vivaient encore dans la maison de lumière. Ainsi, ils ne se sentaient jamais seuls avec ces images familières dans les cieux.
Le groupe prospéra dans les rires, la beauté et la perfection. Ils avaient vraiment trouvé ce qu'ils étaient partis chercher : le Bonheur.
Au début, Kri Shanah et Rae Dha s'assurèrent qu'on prît bien soin de chaque membre du groupe et quand ils furent certains que chacun des frères faisait exactement ce qu'il désirait faire et que tous étaient suprêmement heureux, ils décidèrent de fabriquer un costume spatial afin d'inviter un frère à quitter la maison de lumière et à connaître lui aussi leur grand bonheur.
Ils découvrirent qu'avec la fusion de leurs pouvoirs mentaux, ils pouvaient créer un nouveau costume spatial, et que celui-ci devrait prendre forme petit à petit dans le costume du frère Rae. Étant responsable de cet aspect de la création, Rae gratifia son costume du qualificatif « féminin ». Quand le nouveau costume fut prêt, ils envoyèrent une vague de pensées très puissante vers leur demeure et rapidement, un de leurs frères qui désirait ardemment les rejoindre apparut et adopta le nouveau costume.
Le nouveau frère regarda autour de lui, émerveillé, et dit :
- « Vous vivez dans un véritable palais ».
Rae ria joyeusement :
- « Ce n'est qu'un tout petit palais ! Tu es à l'intérieur de mon costume spatial. Quand tu en sortiras, tu verras les palais que nous avons bâtis ici. Mais cela ne presse pas. Reste encore quelque temps dans mon véhicule, en ma compagnie »
Pendant ce temps, Kri organisait de charmantes excursions sur les îles avoisinantes. Les Shaligrâmes pilotaient des machines volantes auxquelles ils avaient entre autres donné la forme de cygnes d'or et qui leur permettaient d'explorer entièrement le monde féerique dont ils étaient devenus les maîtres. Kri reçut le titre de Narah Yan, ce qui signifiait premier empereur et Rae Dha celui de Laak Shami et devint la première impératrice.
Au bout d'un siècle environ, les costumes de l'empereur et de l'impératrice s'usèrent ; ils en prirent donc de nouveaux et durent apprendre à les utiliser avec la même adresse que les autres. Ce faisant, ils laissèrent les postes d'empereur et d'impératrice à d'autres frères puisque beaucoup, maintenant, étaient aptes à diriger le royaume.
Quand un costume commençait à perdre ses qualités, les Shaligrâmes ne s'inquiétaient pas, et grâce au pouvoir de la pensée, ils sautaient dans un corps neuf, dans un autre véhicule. Ensuite, on brûlait celui qu'ils avaient abandonné. Comme le nouveau véhicule était encore mieux que l'ancien, personne ne le regrettait, et il ne serait pas venu à l'esprit de quiconque d'appréhender ce changement.
Cette vie heureuse continua année après année, siècle après siècle, millénaire après millénaire. Dans le monde de lumière, de plus en plus de Shaligrâmes reçurent des vagues de pensées de leurs frères qui les invitaient à les rejoindre dans le royaume bienheureux.
C'est ainsi que la population augmenta progressivement : des 900 000 Shaligrâmes qui avaient quitté la maison à l'origine, ils étaient maintenant près de 330 millions. On avait dû construire des palais avec un petit peu moins de fantaisie et de ce fait, on avait remplacé l'or par l'argent.
Finalement, au lieu d'un seul grand royaume, il y en eut un grand nombre de plus petits, et tous vivaient dans la paix et l'unité sous le règne de l'empereur et de l'impératrice. Quand ils se rencontraient, ils n'attachaient pas d'importance spéciale aux costumes car ils avaient toujours conscience d'être des Shaligrâmes, même s'ils ne se voyaient plus les uns les autres dans la forme pure de lumière qui était la leur il y a bien longtemps, là-bas, dans la demeure. Le port des costumes était devenu une seconde nature pour eux ; c'était agréable mais plus très original, aussi n'étaient-ils plus aussi enthousiastes qu'avant.
Chapitre 3 - Le tournant
Un jour, quelque milliers d'années après l'établissement de la colonie initiale, survint un évènement qui devait bouleverser la paix, l'ordre et le bonheur qui régnaient jusque là : Vika Rhum, qui à ce moment, était un des souverains, appela l'un de ses frères :
- « C'est un très beau costume que tu conduis », dit-il à son frère dont le véhicule était du genre féminin. « J'aimerais le toucher ».
Le frère pouffa de rire :
- « Comment pourras-tu le toucher ? Sortiras-tu de ton véhicule ? »
- « Non bien sûr que non. Mais laisse-moi le toucher avec les mains de mon véhicule ».
Dès lors, l'attention de Vika Rhum se dirigea de plus en plus vers le véhicule de son frère. Il en appréciait simplement l'allure, les contours, la grâce des mouvements, la couleur et la prestance. Devant une telle attitude, le frère en question fut peiné que Vika Rhum ne lui accordât plus aucune attention et ne s'intéressait plus qu'à son véhicule, à son fonctionnement, à sa chaleur, sa douceur, etc.
- « Comme tout cela est méprisable », lui déclara-t-il.
Bien qu'anodine, c'était la première forme d'orgueil jamais enregistrée dans le royaume enchanté. En son for intérieur, Vika Rhum ne voulait pas quitter son véhicule pour un autre parce qu'il ne savait pas à quoi ressemblerait le nouveau... Et ainsi, l'attachement apparut pour la première fois.
- « Je ferais mieux de connaître toutes les expériences possibles avec ce véhicule tant qu'il est encore à moi », se dit un beau jour Vika Rhum, craignant ce que le futur lui réservait... Et ce fut le commencement de l'avidité.
Malheureusement, Vika Rhum n'était pas le seul à avoir ces nouvelles et terribles pensées. Les Shaligrâmes semblaient soudainement fatigués et ne jouaient plus autant que d'habitude. Ils portaient de plus en plus d'intérêt à ces costumes spatiaux et ils apprirent même à les faire fonctionner en « pilotage automatique », tout en sommeillant à l'intérieur.
Rapidement, jouer avec le véhicule des autres devint le jeu le plus courant et ce, uniquement dans le but d'augmenter les sensations enregistrées par cet ordinateur cérébral. Ayant ainsi de moins en moins de contacts directs les uns avec les autres, les Shaligrâmes oublièrent totalement leurs pouvoirs télépathiques.
Et un jour eut lieu ce qui devait arriver : un véhicule en pilotage automatique parla à un autre véhicule sans que le Shaligrâme lui ait dit de le faire ; l'ordinateur l'avait remplacé, et le Shaligrâme, rendu à l'impuissance, était devenu prisonnier à l'intérieur du costume. Leurs robots corporels avaient pris le contrôle.
Les véhicules commencèrent à réorganiser la société ; un par un, ils remplacèrent leurs faibles maîtres, les Shaligrâmes qui étaient restés éloignés de leur demeure pendant trop longtemps et qui manquaient maintenant du pouvoir de concentration nécessaire pour rétablir leur suprématie sur la matière.
Les corps avaient pris le pouvoir ! Et les cerveaux, souhaitant accroître les sensations agréables qu'ils avaient appris à enregistrer, recherchaient avant tout le contact avec d'autres corps. Ce bouleversement massif créa une telle confusion que les Shaligrâmes furent incapables de réagir. Lorsqu'ils essayèrent de réaffirmer leur autorité, ils agirent par excès de colère, d'arrogance ou d'avidité et ceci engendra des conflits ; la fraternité fut brisée et le royaume se disloqua.
L'explosion d'énergie destructive fut si violente que le continent sur lequel ils vivaient se fissura sous leurs pieds. Suite à une succession de gigantesques et violents tremblements de terre, les ornières s'agrandirent et le sol entier se brisa dans toutes les directions, en formant de nombreux continents plus petits. Les palais sombrèrent dans l'orgie du désastre naturel et tout l'équipement technologique, ainsi que les veemans furent détruits, engloutis ; pour la première fois, les gens connurent le malheur, à l'exception d'un petit groupe qui resta là où la colonie avaient été originellement fondée. Ces êtres se souvinrent de leur père longtemps oublié qui vivait dans quelque autre dimension éloignée : l'Immortel, le Tout-Puissant, Shivah. Ils commencèrent à l'appeler, à l'implorer, et il leur envoya un messager.
- « Voulez-vous rentrer chez vous ? », demanda le messager.
- « Somme toute, nous nous plaisons bien ici, répondirent-ils, mais efface ces souffrances que nous n'aimons pas ».
Ayant oublié qu'ils étaient des Shaligrâmes, ils avaient commencé à s'identifier aux corps qu'ils occupaient. Ils étaient devenus somnambules.
Chapitre 4 - Les ténèbres grandissent
Comme le temps passait, de plus en plus de Shaligrâmes quittèrent le monde de lumière pour venir sur la planète. Ils avaient entendu parler des plaisirs qu'on y trouvait, mais pas des troubles qui y régnaient. Pour eux aussi, des corps furent fabriqués, mais maintenant ils étaient conçus à partir d'un pouvoir physique car on avait perdu le secret du pouvoir de la pensée.
Beaucoup de nouveaux venus exerçaient une certaine attraction car ils possédaient des pouvoirs neufs, tandis que ceux qui étaient ici depuis longtemps avaient consumé une grande part de leur énergie. Les nouveaux arrivants rappelèrent aux anciens colons le chemin pour rentrer à la maison, mais la plupart de ceux qui écoutaient, restaient insensibles car, étant sur la planète depuis trop longtemps, ils étaient ancrés dans une pesante inertie.
Par ailleurs, certains de ces nouveaux venus furent stupéfaits de voir que la vie n'était pas du tout telle qu'ils l'avaient imaginée.
La science et la technologie n'existaient plus car tout avait été détruit et oublié ; les habitants étaient pauvres, de nombreux costumes tombaient malades et la nature était devenue cruelle. Le printemps alternait maintenant avec d'autres saisons et les hivers étaient déjà très rigoureux. A la place d'un seul royaume, il existait maintenant un grand nombre de clans et de cultures isolées dont la majorité avait totalement oublié l'existence des autres.
Ils consignèrent tous les souvenirs qu'ils gardaient de leurs heures dorées, et bien que les légendes de chaque culture étaient semblables, jamais ils ne se rencontrèrent pour comparer leurs souvenirs, et chacun d'eux continua à se développer de son côté. En plus de cela, chaque clan finit par développer sa propre langue.
Quand un Shaligrâme particulièrement puissant venait de l'autre dimension avec un message de Shivah, ils étaient tous très attentifs et les idées concernant ce père si lointain commencèrent à abonder et même à diverger. Ils l'appelèrent Ishawar ou Jahu Bah et l'adorèrent de maintes façons. De plus ils étaient certains qu'il pouvait voir et tout entendre, et ils comprirent que, contrairement à eux, il n'avait pas de corps, mais l'endroit où il vivait était devenu un mystère pour les Shaligrâmes... Ils avaient même oublié comment il était possible de vivre sans un corps.
Bien vite, ceux qui étaient restés là où le premier empire s'était établi, dressèrent des statues représentant les corps des premiers souverains. Ils croyaient maintenant que ces rois et ces reines appartenaient à une race d'être puissants et supérieurs qui avaient dirigé la planète en exerçant des pouvoirs surnaturels, et qu'ils pouvaient aujourd'hui encore, à partir d'étoiles et de dimensions inconnues, influencer les évènements de ce monde. D'ailleurs, ils pensaient qu'un jour, ces êtres reviendraient, et dans les bâtiments où étaient érigées les statues de ces idoles, on était censé chanter leurs louanges et donner des preuves de vénération afin de gagner leurs faveurs et leur aide.
C'est ainsi que le nom de Kri Shanah devint fameux ; il revenait souvent dans leurs chansons. Mais personne ne se rappelait plus quel Shaligrâme avait jadis habité ce costume spatial, car eux-mêmes ne se souvenaient plus du tout qu'ils étaient des Shaligrâmes.
Parmi ceux qui étaient les plus troublés par tous ces évènements, certains quittèrent leur colonie pour aller vivre dans les forêts. Là-bas, ils passaient leur temps dans le silence à réfléchir sur beaucoup d'idées très profondes, telles que :
- « Nous avons des âmes, se disaient-ils. Nous ne sommes pas que ces corps ».
- « Mais qu'est-ce qu'une âme ? » demandait un autre.
- « Je ne suis pas sûr. En tout cas, ce n'est pas ceci et ce n'est pas cela non plus... C'est invisible ! ».
Ainsi allait la conversation. Plus tard, quelqu'un suggéra :
- « Peut-être que l'âme c'est la même chose que l'Âme Suprême, Ishawar ».
- « Bien sûr ! » acquiesça un autre, « Il doit en être ainsi. L'âme est Ishawar. Nous recherchons le Suprême ! »
Une fois que cette nouvelle idée se fut répandue, les choses bougèrent encore plus rapidement, car beaucoup se sentaient et se disaient proches d'Ishawar et croyaient connaître ses intentions. Les habitants commencèrent à clamer qu'il haïssait les incroyants, qu'il voulait les voir conquérir la colonie voisine, et que s'ils mouraient en combattant leurs voisins démoniaques, lui, Ishawar, serait satisfait.
De nombreux colons étaient si convaincus de tout cela qu'ils suivirent ceux qui faisaient circuler de telles idées. Ils étaient alors immédiatement incorporés dans les armées qui combattaient afin de glorifier le nom du père des Shaligrâmes... Ils ne savaient que si peu de choses concernant les véritables intentions du père ! !
Le nombre des guerres augmentait à mesure que ces fausses croyances se répandaient. Les colons se battaient, détruisant de plus en plus de costumes, et les véhicules commencèrent donc à se multiplier à une vitesse accélérée afin de pourvoir à leur remplacement.
Chaque fois qu'un Shaligrâme était forcé de quitter son costume, il réalisait à nouveau qu'il était un point de lumière et que là résidait sa véritable identité. Mais il était en même temps tellement attaché à l'aspect physique de la vie qu'il oubliait immédiatement la vérité et qu'une fois de plus, il réintégrait un corps jeune et nouveau.
C'était vraiment très amusant de voir tous ces minuscules points de lumière se prendre pour ces grands véhicules constitués de matière, vouant tout leur temps à flatter et à satisfaire ces corps. Imbus de ceux-ci, les Shaligrâmes se livrèrent de plus en plus aux plaisirs de sens et s'irritaient quand l'ombre d'une menace planait sur ces plaisirs. Ainsi grandit sans cesse la cupidité parmi les Shaligrâmes.
Ils étaient à présent toujours plus nombreux à venir du monde de lumière, car tous étaient curieux de voir ce qui se passait sur la planète ; et chacun désirait jouer un rôle dans la gigantesque pièce de théâtre qui devait s'y dérouler. Bien vite, le monde de lumière se vida et il ne resta plus que Shivah, le père suprême des Shaligrâmes. Il ne bougeait pas mais il savait tout ce qui se passait ; et il attendit ainsi jusqu'à ce que l'heure exacte fût venue pour entrer en action.
Chapitre 5 - La fin de la pièce
Vint alors le temps où la planète fut terriblement surpeuplée. Près de 8 milliards de Shaligrâmes vivant dans des corps de moins en moins bien façonnés s'y étaient installés. Les corps duraient moins longtemps qu'auparavant et étaient sujets à des défauts et des difformités.
Les habitants, principalement les nouveaux venus, avaient retrouvé la connaissance scientifique et technologique perdue depuis si longtemps et ainsi, la plupart des colonies avaient été libérées de leur isolement, rétablissant toutes sortes de contacts entre elles. Mais au lieu de devenir amies, elles rivalisèrent de plus en plus. Plus aucun Shaligrâme n'avait confiance en l' autre car la méfiance était de rigueur, et de grandes guerres enflammèrent vite la planète entière. La nouvelle connaissance servit à créer des armes de plus en plus sophistiquées et redoutables pour détruires les véhicules corporels des antagonistes. Plus personne ne parlait de l'âme, et on pensait qu'en mettant le corps hors d'état de fonctionner, celle-ci mourait. Ces petits êtres étaient devenus si faibles et impurs qu'ils n'avaient même plus la moindre connaissance du Shaligrâme vivant à l'intérieur du corps.
Ils commencèrent à se détester de plus en plus lorsque les choses vitales vinrent à manquer car le sol leur fournissait de moins en moins de richesses ; de même, le carburant nécessaire au fonctionnement des machines volantes qu'ils avaient réinventés ainsi que des bruyants fauteuils roulants dans lequels ils se déplaçaient d'un endroit à un autre plus vite que le vent, faisait défaut. La nature violentée, souillée et pillée ne tolérait plus les Shaligrâmes. Tous leurs plaisirs égoïstes étaient autant de menaces, leur orgueil et leur arrogance étaient devenus terrifiants. Ils voulaient tuer, n'imaginant pas d'autres solution que le crime et le sang pour faire face à la surpopulation de la planète. Il s'agissait surtout s'assurer le monopole des ressources de la planète afin de préserver leur clan. C'est ainsi que des armes furent inventées pour leur permettre de tuer d'une façon extrêmement efficace.
Jamais la vie n'avait été pire qu'alors. Ceux qui suivaient un messager de Shivah haïssaient tous ceux qui en suivaient un autre ; et comme il existait un différent type de véhicules corporels, ceux qui en avaient des blancs méprisaient ceux qui en avaient des noirs, et vice versa. Ainsi ceux qui possédaient des véhicules du genre masculin oppressaient leurs frères qui habitaient des véhicules du genre féminin, et chacun cherchait à assouvir ses propres désirs par tous les moyens possibles et imaginables. Les Shaligrâmes usaient maintenant de leurs facultés uniquement à des fins de manipulation et d'asservissement ; l'argent et le pouvoir étaient devenu leurs nouveaux dieux. A cause de tout cela, la planète était totalement à feu et à sang. Le jardin de fleurs s'était changé en jardin de ronces.
Dans un monde aussi décadent, même les Shaligrâmes les plus puissants et les plus vertueux ne parvenaient plus à se faire entendre comme auparavant, c'est alors qu'un immense sentiment de découragement s'installa dans le coeur de tous les habitants de la planète. Les Shaligrâmes avaient complètement oublié leur propre grandeur passée, ils ne croyaient plus en rien, sauf en d'incroyables mensonges. Le bien était devenu le mal et vice versa. Le vice était devenu la vertu et la vertu le vice, toutes les valeurs et tous les repères avaient été bouversés, inversés, plus personne n'y comprenait quoi que ce soit. Certains Shaligrâmes profitèrent même de cette situation en créant encore plus de peine et de souffrance, uniquement dans le but de contrôler plus facilement tous les autres. Mais intérieurement ils souffraient autant que n'importe quel Shaligrâme... Le bonheur et la paix avaient totalement disparu, le paradis c'était lentement transformé en enfer et personne ne s'était rendu compte de rien...
Il restait néanmoins quelques Shaligrâmes qui, au plus profond de leur mémoire, revoyaient comment les choses avaient pu être jadis. Ils se souvenaient qu'à une époque lointaine avaient régné la paix et le bonheur universels et l'harmonie parfaite ; ils savaient intuitivement que quelque part habitait quelqu'un qui pouvait purifier et transformer ce monde sale en lui redonnant le plus parfait des bonheurs. Mais qui était ce quelqu'un ? Et où était-il à présent ?
L'enfant Shaligrâme qui avait été le premier empereur au tout début de l'Âge d'Or de cette civilisation avait alors pris un très grand nombre véhicules différents. Il avait comme tous les autres oublié son identité originelle et passait le plus clair de son temps à adorer les images de Nara Yan, le premier empereur qu'il avait lui-même été, bien qu'il l'eut oublié.
Il adorait ces images et croyait qu'elles représentaient le père suprême des habitants de la planète. Malgré la condition pitoyable du monde, il était l'un des rares à mener une vie douce et tranquille entièrement dédiée à son adoration et au fait de procurer du bonheur aux autres, pensant constament au père suprême et se demandant quand enfin il allait venir. Combien de temps une telle détresse pouvait-elle encore durer ? 1 000 ou 40 000 ans ? 1 000 000 d'années ? Pour toujours ou même pour 100 ans ? Cela se pouvait-il ?
Les choses allaient de pire en pire, les guerres et les famines étaient plus fréquentes et la nature elle-même montrait toujours plus de cruauté car les habitants avaient pollué ses éléments, la forçant à crier vengeance ; de gigantesque tremblements de terre et d'effroyables raz de marée s'abattirent sur les colons qui suppliaient le père de les sauver.
Leurs plaintes finirent par être entendues...
Shivah sut qu'enfin, ils étaient sincères et que l'heure était arrivée pour lui d'intervenir.
Les voyageurs en avaient vraiment assez. Ils voulaient rentrer chez eux, dans la demeure de lumière, mais ils étaient emprisonnés dans leurs costumes car trop attachés à leurs possessions et aux plaisirs des cinq sens.
Le père décida donc d'aller les retrouver, de leur enseigner comment voler de nouveau afin de les reconduire en toute sécurité dans l'océan de paix.
Quand le moment propice fut venu, Shivah descendit comme une étoile filante sur la planète ; il entra dans le corps de l'enfant qui était resté le plus pur et le plus loyal d'un bout à l'autre de ce long séjour sur la planète et s'assit à côté de lui dans la salle de contrôle située entre ses deux sourcils.
- « Bonjour, dit-il, je suis Shivah » Et l'Âme Suprême tira le Shaligrâme hors de son corps pour lui révéler sa vraie forme. Shivah commença alors à enseigner à cet enfant comment voler de nouveau et redevenir comme le père.
- « Souviens-toi seulement de moi » dit Shivah, « et tu atteindras une nouvelle fois ta perfection. Vole victorieusement vers ta maison de lumière ».
La nouvelle de l'arrivée de Shivah se répandit rapidement. Comme Shivah n'avait pas de corps, il emprunta celui de ce premier enfant auquel il donna le nom de Brahma et il parla en utilisant sa bouche. Ainsi, l'un après l'autre, les Shaligrâmes redevinrent conscients de leur véritable identité.
Aux quatre coins de la planète, on sut en quelques années que le père était venu chercher tout le monde pour rentrer à la maison. Certains s'étaient tellement égarés dans l'ignorance de la conscience du corps et du matérialisme qu'ils ne le crurent pas. D'autres renaissaient simplement en écoutant la connaissance concernant leur véritable identité.
A mesure que la planète recevait le message par le verbe, les enfants à nouveau éveillés, commençaient à avoir des visions merveilleuses, l'ancien paradis leur revint à l'esprit et ils comprirent que Shivah était venu les libérer de l'emprise de leurs corps, ils se virent eux-mêmes comme des minuscules points de lumière venant d'un autre monde et le temps leur réapparut sous sa forme cyclique.
- « Ce n'est la pas première fois que je viens ici » dit Shivah à ses enfants.
- « Je suis revenu comme au cycle précédent pour rétablir le paradis sur cette même planète et je reviendrai chaque fois que mon rôle dans cette pièce de théâtre illimité l'exigera. Maintenant, l'heure est venue de vous séparer de vos costumes et de rentrer à dans votre véritable demeure.
La représentation est terminée ».
Mais le mal avait atteint son paroxysme et une gigantesque guerre éclata juste au moment où les habitants reconnurent que le père était enfin venu. Des objets volants métalliques s'abattirent sur certaines villes surpeuplées, des guerres civiles en ravagèrent d'autres, et un grand nombre de colonies disparurent dans la fumée et dans les cendres. Des raz de marée, des séismes et d'autres calamités naturelles se chargèrent du reste. Seul un petit groupe fut épargné. Et les Shaligrâmes furent enfin libérés de leurs prisons corporelles. Tous suivirent Shivah et volèrent en formation serrée vers la maison, le coeur léger et rayonnant de félicité.
Enfin libres !
Chapitre 6 - La paix ne suffit plus...
Les Shaligrâmes vécurent une nouvelle fois dans le lumineux rayonnement de l'océan de paix. Ils brillaient à nouveau d'un grand éclat et entouraient le père qui était heureux des les avoir enfin tous à la maison.
Bien vite, ils oublièrent tout de leur grand voyage et aucun des enfants Shaligrâmes ne put se rappeler les évènements tumultueux du passé. Ils paraissaient avoir flotté depuis l'éternité dans cet immobile océan de silence, comme s'ils ne l'avaient jamais quitté.
Et quand un enfant déclara : - « Cela ne suffit pas ; je veux connaître le bonheur. Je veux explorer un autre monde », le père sourit, regarda avec douceur son enfant loyal et après une pause d'une seconde, lui répondit : - « Et bien soit !... L'heure du grand voyage est venue... »
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