Interview apocryphe de Nicolas Sarkozy
Quelques jours avant sa prestation officielle le 24 avril 2008, le président Sarkozy a bien voulu répondre à quelques questions que je lui ai posées alors qu’il passait près d’Arcachon. L’occasion de vérifier son franc-parler et sa vision de la France dans le contexte difficile que l’on connaît.
BD Monsieur le président, bonjour et merci de vous être prêté à cette interview apocryphe
NS Je vous en prie M. Dugué, bonjour !
BD Monsieur le président, une année après votre élection, les sondages affirment que 6 Français sur 10 sont mécontents de votre bilan, le plus mauvais score après celui de Jacques Chirac en 1996. Quel sens donnez-vous à ce mécontentement ?
NS Tout d’abord, s’agissant de mon prédécesseur, je voudrais souligner que, s’il a fait mieux, c’est parce qu’il n’a en fait rien fait alors que moi, au contraire, je ne fais qu’agir depuis un an. Ma femme se barre, j’en trouve une autre pour représenter la France dans les réunions officielles. Après avoir libéré les infirmières, j’envoie un avion chercher Ingrid Betancourt. Bon, les Farc sont de sacrés farceurs, ils jouent à cache-cache dans la jungle colombienne. Qu’est-ce que j’y peux ? Et puis je ne cesse de faire des propositions, supprimer la pub à la télé, commander des tas de rapports à Copé, à Attali, à Seguin, faire payer les mutuelles, faire chier les chômeurs, bien gérer l’Education nationale, revoir tous les programmes scolaires, repenser les syndicats, réformer les tribunaux et les hôpitaux et j’en passe... Je n’arrête pas, voilà pourquoi les Français ne sont pas contents, d’ailleurs, pour être populaire en France, il faut ne rien faire. Croyez-vous, M. Dugué, que j’ai été élu par les Français pour me planquer à l’Elysée et, au mois d’août, me faire photographier à poil au fort de Brégançon ? Si je suis le chef d’Etat de ce pays à l’Histoire si riche, c’est pour le remettre dans la bonne voie et faire de la France un modèle que le monde entier nous enviera, mais, pour cela, il faut faire des réformes.
BD Comment envisagez-vous d’arriver au terme de votre mandat en ayant dès la première année 35 points de popularité ?
NS M. Dugué, ne soyez pas impertinent, vous valez mieux que Joffrin et sa clique. Vous voulez comprendre. Imaginez le gosse qui risque de redoubler la quatrième. Il est repêché, puis on lui demande des efforts et, l’année suivante, il parvient avec difficulté à la moyenne. En seconde, il se bouge, passe en première et réussi correctement son français puis cravache en terminale et passe son bac avec mention bien. Moi et mes ministres, c’est pareil et c’est le même tarif pour la majorité. Si je suis si impopulaire, c’est qu’on est mauvais ou que le niveau à atteindre est trop élevé, alors on va tout donner et, croyez-moi, rien de tel qu’une mauvaise note pour les faire bosser, tous ces glandeurs de ministres et ces fainéants de ma majorité qui se sont accrochés à mes basques, ont eu leur siège de député et, maintenant, me tirent la gueule en croyant qu’en 2012 ils vont se faire ramasser. Ils n’ont qu’à bosser à l’Assemblée au lieu de venir m’emmerder chaque matin et contester toutes mes idées que je lance dans les médias.
BD Les Français ont remarqué beaucoup d’effets d’annonce de la part de vos ministres, puis des reculades sur quelques mesures. Ne craignez-vous pas que votre politique soit interprétée comme illisible, voire incohérente, au risque même de vous mettre à dos une partie des députés UMP ?
NS La politique que je mène est cohérente. Je n’ai qu’un seul souci, la bonne gestion du budget de l’Etat et, au passage, des réformes pour faire de la France un pays moderne. Je veux donner aux Français l’image d’un gouvernement responsable et actif. Et qui pratique le dialogue social. Ce n’est pas superbe, cette idée ? Un jour mon ministre suggère de supprimer la carte famille nombreuse. Les Français réagissent et, moi, compte tenu des arguments et de mon sens de l’écoute particulièrement développé, je décide de rétablir cette carte. C’est cela la démocratie. Vous préféreriez être dans une dictature, comme en Chine ? Là-bas, quand il faut trouver un terrain pour bâtir des bureaux, le parti décide et le petit paysan qui occupe son bout de terrain, il décampe et ferme sa gueule. Je n’ai pas l’intention de reculer devant les réformes et j’y mettrais les formes du dialogue social. Quant aux députés, je vous ai déjà répondu. Au fond, la majorité, elle n’a pas d’idée géniale, ni mes élus ni mes ministres et, dans mon Cabinet, ce n’est pas mieux. Les réformes, ça ne se fait pas dans les médias. Mais les médias, ça sert à annoncer des idées de réforme, qu’elles soient vraies ou fausses. Une par jour au moins. Ensuite, mes services rapportent ce qui s’en dit, dans les reportages, les plateaux télés avec des intellectuels, des membres de l’opposition, à l’Assemblée. Enfin, je n’ai plus qu’à trier. Je fais les réformes qui ont fait le moins de bruit et, grâce aux bruits et aux tollés qui occupent les gens et font bisquer l’opposition, je peux faire en douce quelques réformes pas très populaires. Les Français ont la tête ailleurs.
BD N’est-ce pas là votre style, M. Sarkozy, pratiquer l’esquive et la tactique du trompe-l’œil, comme dans votre éditorial du Monde où vous écrivez que le financement des syndicats n’a pas changé depuis la loi Waldeck-Rousseau de 1884 ?
NS Ah, Waldeck-Rousseau, ce libéral de notre vieille République, qui comme moi a été à l’Intérieur ! Oui, c’est un peu gros, mais ça passe. Mes certitudes sont confirmées, on peut raconter n’importe quoi aux Français et, là, M. Joffrin, que j’ai mouché un jour à propos de la monarchie élective, le pauvre, il ne s’en est pas remis, eh bien M. Joffrin n’a fait aucun commentaire, aucune réaction, je suis sûr qu’il ne sait pas qui c’est, Waldeck-Rousseau. Les journalistes ne lisent plus, les Français non plus. Mon ministre Darcos peut y aller. Les enseignements d’histoire à l’école, à quoi ça peut servir. Autant miser sur le calcul mental, au moins, ça servira pour lire les étiquettes des supermarchés et gérer son maigre budget quand les prix augmentent.
BD N’êtes-vous pas un peu méprisant vis-à-vis des intellectuels ?
NS Pas du tout. Qu’est-ce que vous voulez insinuer ? Les intellectuels, ce n’est pas mon truc, c’est comme Scriabine, je n’arrive pas à m’y faire, ça me déprime, alors que Sardou, ça me fout une pêche et, avec Johnny, j’allume le feu. Je sais bien que la France est attachée à ses professeurs et ses penseurs. J’appuie de toutes mes forces Mme Albanel qui réfléchit pour commémorer le bicentenaire de Darwin. Je respecte la culture. Mais je ne suis pas comme Mitterrand. Je n’irai pas prendre mon jet privé pour aller faire la causette à Jean Guitton. Si j’ai un dimanche de libre, je préfère répondre à l’invitation de Silvio, il a une superbe villa en Sardaigne et Carla adore s’y faire bronzer. Je dois avouer, la compagnie des philosophes m’ennuie. Je ne me vois pas passer une soirée à causer du droit des animaux avec Elisabeth de Fontenay ou de la démocratie sous Périclès avec Rancière. Vous voulez quoi ? Que je crève, ah, ça vous ferait plaisir que je crève, mais n’y comptez pas et, si je crève, ce sera après Juppé ! Blague à part, je tiens à préciser que j’ai en charge la responsabilité de la France et que lorsque je reçois mon ami Poutine, il me faut du punch, de quoi lui glisser quelques mots d’esprit et quelques bonnes blagues. Pas question la veille de m’enquiquiner avec une causerie sur Montesquieu, je préfère m’amuser avec mes potes Clavier et Reno. Ils sont gais, positifs et ça me fout un sacré moral pour gouverner.
BD Récemment, vous avez reçu Lionel Jospin pour discuter de la présidence de l’Europe, pourquoi ce choix ?
NS Ne jouez pas l’innocent M. Dugué, vous n’allez pas penser une seconde que je puisse inviter officiellement Chirac ou même VGE bien que j’y aie pensé. Bien trop risqué. D’abord, auprès des Français, ça fait celui qui ne sait pas diriger son pays et qui a besoin du père pour gérer les affaires. Et puis Chirac est sourd, alors je ne vais pas prendre le risque qu’il raconte n’importe quoi sur moi dans la presse. J’ai choisi Jospin parce que ça fait plus discret. En plus, je passe pour un président ouvert au dialogue. Lui, il est flatté et peut enfin passer au JT de 20 heures. Jospin, il est de gauche et si, au passage, je peux lui piquer quelques idées, ce sera toujours ça de pris. Je n’ose pas l’avouer aux Français, mais l’Europe, je ne sais vraiment pas quoi en faire de ce machin. Si vous saviez, mes conseillers, ils n’ont aucune idée. Va falloir que je me traîne pendant six mois la présidence de l’Union, que je me tape des réunions en présence d’abrutis pour essayer d’imprimer un peu de réforme à cette institution dix fois plus difficile à faire bouger que le mammouth de notre Education nationale. Quel merdier ! Mais je vais vous faire une confidence que vous garderez pour vous. Jospin, je lui ai demandé s’il se sentait encore la pêche pour gouverner. Parce que, des fois, j’en ai tellement plein le cul de ces députés de l’UMP que je songe à dissoudre l’Assemblée, comme Chirac en 1997.
BD Qu’avez-vous fait d’Henri Guaino ?
NS Je l’ai assigné à résidence dans un bureau à l’Elysée. Il a en accès libre la bibliothèque de l’Elysée et celles des arrondissements de la capitale. Plus question qu’il cause aux médias et, pour Emmanuelle, c’est pareil. D’ailleurs, je leur ai dit, c’est ça ou bien le Consul de Grosny et l’Ambassade à Khartoum. Maintenant, tout va bien. D’ailleurs, Guaino, c’est lui qui m’a soufflé Waldeck-Rousseau. Guaino, il faut du bon boulot, il m’a expliqué la loi de Pareto, un auteur que je ne connaissais pas du tout. Ce type était sacrément intelligent. Il avait calculé que, dans un pays moderne, 80 % des richesses sont détenues par 20 % des gens et qu’on ne peut rien y faire. Eh bien, figurez-vous que 20 % c’est le nombre de Français qui me font confiance. C’est rassurant d’un côté, mais inquiétant d’un autre. J’essaie bien d’aider ceux qui veulent s’en sortir, je débloque les heures supplémentaires, je maintiens la prime de l’emploi, mais rien à faire, les pauvres ce sont des ingrats. Ils ont oublié le temps du général, les gens vivaient dans un taudis, l’Etat a construit les HLM et les gens ont pu prendre des douches chez eux, avoir l’eau courante, un canapé dans le salon et les WC, ils étaient reconnaissants et contents. Maintenant, que des grincheux. Ils n’en ont jamais assez, se plaignent tout le temps. Vous leur donnez de quoi se payer un portable, après ils veulent l’écran plat et puis la Golf. De toute façon, les caisses sont vides et si je déçois les riches, ils iront payer leurs impôts ailleurs alors je n’ai pas le choix.
BD L’assurance maladie est en déficit de 9 milliards en 2007, vos réactions
NS Les dépenses de santé, c’est simple, elles seront comprimées, mais faire passer la pilule, ce sera plus compliqué. C’est triste à dire, mais quand c’est Roselyne qui le dit au Fouquet’s, après avoir bu comme une barrique, on est tous tordus de rire. Putain, ils ne sont pas imaginatifs ces Français, plutôt que de plomber la Sécu en allant pleurnicher chez le psy, ils feraient mieux de rire 10 minutes par jour, ça les soignerait de leur déprime et, en plus, ils n’ont qu’à rouler en vélo. Mon dicton favori, rire contre la déprime, Sécu à la comprime.
BD Le projet de second porte-avion voulu par Chirac sera-t-il enterré ?
NS Enterrer, mais ne prononcez jamais ce mot, c’est une incitation à la démission et à la déprime ! Le projet n’est que suspendu pour des raisons évidentes, les caisses sont vides. Et, si l’opposition m’emmerde, eh bien qu’elle assume son choix et suggère d’augmenter les impôts. C’est ce que je lui conseille d’ailleurs, puisqu’elle prend un malin plaisir à perdre les élections. Alors, c’est quand que Mme Royal elle va proposer d’augmenter la TVA pour financer un porte-avion au nom de l’indépendance française d’une autre époque. Ils vont être contents les Français de payer plus cher les pâtes pour financer ce gros machin. Ah c’est sûr, Mme Royal elle a les meilleurs conseillers. Ils lui ont dit qu’avec un tel outil la France pourra poursuivre les pirates sur toutes les mers. Ce n’est pas mon problème. Le PS a les dirigeants qu’il mérite. D’ailleurs, Mme Royal, elle ne saurait même pas expliquer pourquoi il n’y a pas urgence à construire un porte-avion dans un contexte nouveau où les opérations de grande envergure seront coordonnées au niveau européen et aussi celui de l’Otan. Quand on dîne au Fouquet’s, mes amis sont féroces. Ils se moquent de Ségolène, celle qui croit qu’un porte-avion remontera le Nil pour venir au secours du Darfour.
BD Franchement, Monsieur le président, n’avez-vous pas le sentiment d’exprimer sur votre visage quelques inquiétudes et lassitudes ?
NS Je dois l’avouer, les temps sont durs. C’était plus amusant pendant la campagne, ces meetings, ces salles surchauffées, ces applaudissements, moi qui rêvais d’être un artiste. Après, gouverner, c’est excitant au début. On a accès à un tas d’outils, on fait ce qu’on veut et il n’y a pas un con au-dessus qui décide pour vous. La liberté, le bonheur. Le plaisir de jouer comme un gamin à qui on vient d’offrir la Playstation. Mais, après, le jeu devient lassant. Et puis la France n’est pas dans une conjoncture idéale pour faire des réformes. Alors, c’est parfois le coup de blues, mais ça ne dure pas longtemps. Les couacs des ministres, ça me distrait, tout ce pataquès, ça fait oublier les tracas, surtout pour moi qui ne bois pas. Maintenant, c’est de la routine. Je gère tout ça, avec fierté, je lance le projet d’union entre l’Europe et l’Afrique du Nord. En superficie, quatre fois l’Empire napoléonien. Avec moi, on dira que la France a assumé son héritage de Rome. Après, les Français peuvent bien se plaindre, je m’en fous, je gère pendant quatre ans, je planque mon côté Caliméro à chaque revers de médaille et, après, je ne pense pas me représenter. Faut pas pousser le sens des sacrifices ! Je laisserai Juppé et Fillon se disputer pour la candidature à l’investiture. Si ça se trouve, Bertrand sera en embuscade, quoiqu’il manque de coffre et d’expérience, trop jeune, trop naïf. Et puis, si Villepin peut mettre un peu de boxon dans cette affaire et prétendre au trône, ça me fera du spectacle. Après 2012, la dolce vita. Je remonte un cabinet d’avocat, je plaide quelques affaires pour de riches amis, je fais des conférences comme Bill à 50 000 euros. Et je fais du tourisme avec Carla. Elle est plus riche que moi alors on partage les frais. Mais le plus souvent, nous serons invités car nous pouvons compter sur plein d’amis.
BD Mais alors, pourquoi la presse raconte-t-elle que l’Elysée agit en sous-marin pour couler Bayrou si vous ne prétendez rien pour 2012 ?
NS Vous rigolez, le sous-marin, c’est Bayrou, il se coule lui-même. Et d’ailleurs, j’avoue que j’y prends un malin plaisir. Bayrou, je l’observe avec attention, c’est un peu un laboratoire, alors j’ai dépêché quelques émissaires et on a cru que je voulais le déstabiliser. C’est juste pour me renseigner. Il se dit que Bayrou perd peu à peu tous ses amis politiques et c’est ce qui pourrait m’arriver un de ces jours, alors je préfère être au courant pour anticiper et bien gérer cette situation. Et puis, toutes ces histoires autour de ma personne, ces manœuvres supposées, ça fait diversion, ça distrait, ça remplit des tonnes de pages sur les blogs. J’ai d’ailleurs un observateur qui me fait part de ce qui se passe sur la toile et, de temps en temps, je m’en amuse. Après tout, même si je suis un peu intrigant, Mitterrand faisait pire et, à côté de moi, c’était un vrai pervers, lui qui espionnait Caroline Bouquet et Edwy Plenel.
BD Tout au long de cet entretien, je ne vous ai pas senti très préoccupé du mal-être des Français et de la baisse du pouvoir d’achat.
NS Les Français n’ont qu’à moins manger, ils sont gras, bouffent n’importe quoi et avec cette hygiène déplorable, ils attrapent plein de maladies et ça plombe la Sécu. L’essence coûte cher, eh bien ils n’ont qu’à pas rouler le dimanche. Quelle idée, le dimanche, c’est fait pour rester en famille et jouer à des jeux de société. C’est génial, ça entretient le lien familial. François l’a dit, les caisses sont vides. Ceux qui veulent plus n’ont qu’à travailler plus et, les autres, ils n’ont qu’à vouloir moins et d’ailleurs, il n’y a pas d’autres solutions. Je ne sais pas qui sacrifier parmi mes ministres pour leur annoncer la mauvaise nouvelle. Borloo peut-être. Je suis sûr que ça ne lui déplairait pas, lui qui s’emmerde avec le développement durable et vide chaque soir le bar pour oublier qu’il sert à pas grand-chose. Je verrai le moment venu. Si la croissance tombe au-dessous du point alors il faudra bien traverser les foudres de la fronde nationale. La France en récession, la honte, moi qui ai prétendu qu’on pouvait aller chercher la croissance. Sûr des avis de mes conseillers et d’une foi inébranlable en mes solutions. Mais quoi qu’il arrive, j’aurai le dernier mot. Si la croissance arrive, ce sera grâce à moi, si elle reste en berne, ce sera la faute aux Français qui s’opposent et bloquent mes réformes.
BD Maintenant que cet entretien est achevé, pouvez-vous me dire si vous avez répondu sincèrement à mes questions ?
NS Les yeux dans les yeux, je vous dirai oui et non. J’ai joué une part de jeu pour être dans la tonalité sociale de notre temps et montrer quelque complicité avec l’esprit des Guignols. C’est un conseil que je donne à tous prétendant au trône, la jouer un peu copain copine, le genre complice avec un faux esprit critique. Les gens attendent ça, un bon mot et ils se sentent plus intelligents, un mauvais mot qui sera repris par les gentils opposants et ils se sentent plus doués. Pour le reste, j’ai quelques idées fixes sur le travail, la France, les tendances. Je joue la confrontation, malgré la fausse idée d’un amateurisme et d’une précipitation, je tente juste de briser à l’usure et à la ruse les lignes d’opposition qui sont les plus fragiles, ou dociles, en travaillant en plus l’opinion publique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai pris Saussez, pour donner une cohérence car, ces temps-ci, il y avait un peu trop de désordre dans la communication du gouvernement. La critique de gauche est assez faible, malgré quelques activistes assez remontés. Quand les forces sont trop puissantes, je temporise. Je pars du principe que les zones les moins convaincues doivent plier. C’est comme ça que je vois la guerre de la réforme. Je me trompe peut-être sur certains points, mais comme c’est moi qui commande, c’est la loi, comme au temps du général, l’armée qui avait droit à 7 % de pertes. Vous vous rendez compte. Quel archaïsme. Là, ce n’est pas de perte, mais d’erreur. Si mon action met à contribution des tas de gens, avec des erreurs de décisions sur quelques domaines, l’essentiel est que la France et ses 60 millions d’âmes puissent aller de l’avant et le pensent. Même si, pour un grand nombre, la situation ne s’améliore pas et même se dégrade. Pour l’instant, 4 Français sur 5 pensent que ça ne va pas mieux. Je n’y peux rien. J’ai en face de moi des blocages et, sur le fond, une crise économique qui plombe les leviers pour donner plus à ceux qui travaillent. Désolé ! Aux mécontents je dis, si vous avez le sentiment de faire du surplace, la France, vous pouvez la quitter ! Et puis, cessez de vous en remettre aux choses matérielles et sachez cultiver le divin qui est en vous ou, du moins, croyez un peu, ça ne peut que vous faire du bien !
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