Alberto Contador, l’apprenti boucher du Tour de France
« J’ai simplement mangé un steak ! Malheureusement, il était contaminé... » Voilà ce que répond le cycliste espagnol Alberto Contador aux accusations de dopage suite à son contrôle positif au clenbutérol sur le Tour de France 2010, lors de l’étape de repos à Pau.
Retour ces mots très drôles, dignes d’un Bousquet et ses hémorroïdes.
"Contador accuse le coup " - " Contador a le sentiment d'une injustice ". C'est ce que titrent les sites internet ce Vendredi, avant la conférence de presse du cycliste cette après-midi.
Nous sommes le 28 Janvier 2011. Petit rappel des faits :
25 Juillet 2010. Le Tour de France 2010 s'achève sur les Champs-Elysées. Après un Tour somme toute assez équilibré (le maillot jaune s'étant réellement joué la veille, on peut parler d'un Tour équilibré), l'Espagnol Alberto Contador remporte sa troisième Grande Boucle (après 2007 et 2009), devançant le Luxembourgeois Andy Schleck de 39 secondes. Des soupçons ont toujours plus ou moins existé sur l'Espagnol : il bat des reccords en montagne et irait même plus vite que la moto de Gérard Holtz. Bref, tout est beau, tout est jaune, l'Espagnol est le vainqueur.
28 Juillet 2010. Il annonce son départ de l'équipe Astana, après trois années passées au sein de l'équipe kazakh.
3 Août 2010. Bjarne Riis (manager de l'équipe Team Saxo Bank et glorieux vainqueur à l'EPO du Tour 1996. Dopage qu'il avoue lui-même onze ans plus tard, en 2007. Honnêteté, quand tu nous tiens...) annonce que l'Espagnol va rejoindre son équipe pour la saison 2011.
24 Septembre 2010. On apprend que l'Union Cycliste Internationale le suspend provisoirement, en raison d'un "résultat d'analyse anormal dans un échantillon d'urine prélevé lors de la deuxième journée de repos du Tour de France 2010 ". Bon, il est dopé quoi. A quoi ? Au clenbutérol, un anabolisant. Une quantité faible, d'accord, mais quand même. Dopé, c'est dopé ! Ah... Qu'avions-nous pas dit là ! Le Pistolero se défend : il affirme avoir été victime d'une contamination alimentaire en mangeant un steak venu tout droit d'Espagne ( voir enquête sur le site du journal SudOuest ). L'UCI demande alors à la Fédération Royale Espagnole de Cyclisme d'ouvrir une procédure disciplinaire contre le champion.
26 Janvier 2011. Le verdict tombe : un an de suspension. L'Espagnol a dix jours pour faire appel. En attendant cet éventuel appel de la décision, il est déchu de sa victoire sur le Tour 2010 : la victoire revient au second du classement général : Andy Schleck.
Faire appel. Décision périlleuse : en faisant appel, il court le risque de voir sa peine alourdie. Or, et c'est le journal espagnol Ad qui le révèle, avec un an de suspension, il n'a pas à reverser 70% de ses gains et de son salaire de 2010 (soit environ 3,1 millions d'euros) aux instances cyclistes. Chose qu'il aurait à faire avec deux ans de suspension.
Où on est-on du Tour de France propre que les commentateurs de France Télévisions nous annonce depuis 1998 ? Que de soupçons et de cas avérés : Rasmussen, Armstrong, Landis et maintenant Contador. Seul l'Espagnol Carlos Sastre a gagné, en 2008, sans soupçon. Une victoire propre que tout le monde oublie, certains ne se rappellent même plus qu'il a été vainqueur du Tour. A croire que la polémique fait le succès de l'épreuve. Ce n'est pas nouveau, mais c'est toujours aussi désolant.
Alors oui, le cyclisme est à la pointe de la lutte antidopage. Ce sport fait cent fois plus que tous les autres. Je n'évoque pas le football, je parle ici de vrais sports.
La lutte antidopage porte ses fruits, et c'est bien, assurément. C'est bien pour ceux que l'on appelle les " coureurs propres ". Ceux-là ont plus de mérite que des Landis la seringue et autres Vino EPO. Alors on ne connaît pas forcément leurs noms, mais au moins, ces noms là ne sont pas associés au dopage.
Le cyclisme n'est pas encore un sport propre, au grand dam de tous ceux qui en sont fans, mais il mène un grand combat pour l'être. Combat dont les ennemis sont de moins en moins nombreux.
Moins nombreux, mais toujours là. Revenons donc à notre cher ami apprenti boucher. Il va pouvoir entrer dans le top des excuses bidons (ne contenant d'ailleurs pas que de l'eau propre chez certains) pour nier une évidence.
Une évidence !
Messieurs les dopés : un Tour propre ne signifie pas qu'il faut trier ses déchets : les poches vides de sang dans la poubelle grise, les seringues dans la jaune, et le boîtes de cachets dans la bleue !
Monsieur Contador, au lieu d'être un coureur à chier, allez donc manger un steak haché.
Le Tour de France ne veux plus du Pistolero : trop de violence déjà.
Vive le vélo,
Vive le sport !
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