Au simple énoncé de ces mots, des frissons parcourent notre corps, un sentiment partagé, mêlant effroi et exploits sportifs, nous revient en mémoire.
Au-delà du mythe qui s’est construit au cours du XXe siècle, ces jeux Olympiques furent le théâtre de ce qui m’apparaît aujourd’hui comme le plus grand exploit sportif jamais réalisé par le plus grand athlète de tous les temps, dans le pire contexte international que l’on puisse imaginer.
Une telle conjonction de facteurs aussi extraordinaires ne se retrouve qu’une fois dans l’Histoire, lorsque s’y ajoute une aventure humaine hors du commun, il ne reste qu’à s’incliner et se souvenir…
Tout commence par une photo, regardez-la bien ci-dessus, en elle-même elle se passe de commentaires.
Nous sommes le 4 août 1936 dans le stade olympique de Berlin. Depuis le 1er août, les Jeux sont ouverts et le régime en place a souhaité utiliser cette organisation à des fins de propagande.
Lors de la cérémonie d’ouverture le ton est donné : le stade est pavoisé de « svastikas », la tristement célèbre croix gammée et, quand le chancelier Adolf Hitler pénètre dans l’enceinte, 120 000 bras se tendent pour faire le salut nazi.
Au milieu de cette folie humaine, la flamme olympique apparaît, c’est la première fois qu’elle est introduite dans le cérémonial des Jeux à l’instigation du Pr Karl Diem.
Cette lueur qui éclaire le stade est la seule marque de chaleur humaine au milieu de la froidure de la cérémonie et de son idéologie destructrice. Pour mémoire, le « Horst Wessel Lied », le chant de guerre national-socialiste, sera joué 480 fois pendant les jeux Olympiques !
Tout était conçu pour que ces Jeux marquent le triomphe du nouveau régime nazi, tout sauf la présence d’un athlète noir américain, fils de métayers et petit-fils d’esclaves qui ce jour-là rencontra son destin : Jesse Owens.
Né le 12 septembre 1913 à Danville dans l’Alabama, il quitta son Sud natal avec sa famille (11 frères et sœurs) pour chercher du travail dans les aciéries du Nord industriel.
Doté de qualités athlétiques hors du commun, il développe un don naturel pour l’athlétisme dès 15 ans.
En 1935, l’année de ses 22 ans, il réalise un exploit qui ne sera plus jamais égalé.
Préparant les « Big Ten », compétition regroupant les universités les plus prestigieuses, il chute dans les escaliers de son immeuble et se blesse au dos. Adieu les sélections américaines et les jeux Olympiques…
Néanmoins, par solidarité envers ses copains d’université, il se rend au stade d’Ann Arbor (Michigan) pour les voir concourir.
Pris dans l’ambiance et sous l’insistance de son coach, il enfile quand même sa tenue, aidé par ses camarades !
Ensuite, les commentaires laissent la place à une froide chronologie[1] :
15 h 15 : Jesse Owens s’élance pour l’épreuve des 100 yards, 9 secondes et 4/10e, record du monde égalé !
Déjà les concurrents sont appelés pour le 220 yards, mais le saut en longueur a débuté. Il décide d’y faire une incursion et sautera une fois, un seul essai…
15 h 25 : Course d’élan parfaite et bond prodigieux : 8,13 mètres, record du monde pulvérisé en un essai (7,98 mètres), il le conservera un quart de siècle !
15 h 35 : Départ du 220 yards, il produit son effort tôt et résiste au retour de ses adversaires : 20 secondes et 3/10e, nouveau record du monde !
L’euphorie aidant, il s’aligne au 220 yards haies, un suicide avec un dos en compote…
16 heures : Nouveau miracle 22 secondes et 6/10e et record du monde à la clé.
Ouvrez bien les yeux : en 45 minutes Jesse Owens vient de battre 4 records du monde : PRODIGIEUX !
Mais revenons à Berlin et à cette journée d’août 1936.
La veille, Jesse Owens a égalé le record olympique du 100 mètres en séries et, le soir lors de la finale, il prend un départ canon et résiste au formidable retour de son compatriote Ralph Metclafe pour l’emporter avec 1 mètre d’avance.
C’est la première de ses 4 médailles d’or à venir avec le saut en longueur, le 200 mètres et le relais 4x100 mètres. Seul Carl Lewis égalera cet exploit aux Jeux de Los Angeles en 1984.
Levez les yeux et regardez à nouveau la photo illustrant cet article : à votre gauche Lutz Long, représentant l’Allemagne, à votre droite Jesse Owens représentant les Etats-Unis.
Tout l’espoir du régime national-socialiste de démontrer la supériorité de la « race aryenne » réside dans cet affrontement entre ce grand Allemand blond aux yeux bleus, né à Leipzig le 27 avril 1913, et le champion de couleur, recordman du monde de la discipline, qu’il convient d’humilier.
C’est ici que la mécanique totalitaire déraille et que l’humanisme sublime du sport atteint son paroxysme.
Long s’approche d’Owens, « l’ennemi juré », « l’homme à abattre », et vient spontanément se présenter. Owens, nerveux, conscient de l’enjeu de la lutte à venir, esquisse un sourire et la discussion démarre.
L’Allemagne nazie est encore sous le choc de la victoire de Jesse Owens la veille sur 100 mètres. Owens livre ses impressions : « J’étais ici sur la ligne de départ, dans le premier couloir, j’ai su alors que neuf années de travail allaient se jouer dans les dix secondes à venir. Regardez ce stade gigantesque avec ces milliers et ces milliers de gens, et il faut se concentrer une dernière fois…Tout d’un coup vous êtes seul. Alors vous vous repliez sur vous-même et vous n’attendez plus que le coup de feu. Je me suis baissé, mis en position, j’ai vu le sol du stade et je suis parti pour la grande course de ma vie… »
Les deux concurrents sont seuls dans un coin du sautoir, l’idéologie de haine tout autour n’est plus qu’un brouillard qui se dissipe peu à peu…
La photo en témoigne : les échanges sont amicaux et les deux athlètes sourient !
Lutz Long interpelle alors Jesse Owens : « Vous devriez être capable de vous qualifier les yeux fermés ! »
Le recordman du monde sourit et Long de renchérir : « La distance de qualification n’est que de 7,15 mètres. Pourquoi ne pas faire une marque plusieurs pouces avant l’aire de saut et sauter depuis cette marque, afin que la partie soit plus équitable ? »
Jesse Owens accepte et se qualifie facilement en compagnie de Long.
La soirée s’avance et, à 17 h 45, la finale du saut en longueur débute.
La lutte entre les deux hommes est terrible : le Japonais Naoto Tajima est 3e, l’Allemand Wilhelm Leichum 4e, l’Italien Arturo Maffei 5e (une étonnante reproduction des forces de l’Axe !). Ne restent plus que Long et Owens face à leur dernier essai dans un stade où l’hystérie raciste se déchaîne.
Long s’élance porté par la foule, il ne peut faire mieux que 7,87 mètres, mais prend la tête du concours.
Jesse Owens s’arrache à son tour et retombe à 8,06 mètres, il est champion olympique.
Lutz Long est alors le premier à le féliciter, il tombe dans les bras de Jesse Owens devant le stade médusé. Le chancelier Adolf Hitler quitte le stade…
Pour moi, ce geste incroyable de fraternité est l’image la plus forte que le sport nous ait jamais donnée. L’Allemand blond qui, aux Jeux de Berlin, enlace un athlète noir dans l’antre de la bête nazie, sous les yeux du führer : c’est inouï et sublime…
Jesse Owens à lui seul détruisit toute la théorie de la supériorité de la race aryenne.
Rendons aussi à la vérité historique un éclaircissement sur la remise des médailles.
Lors de la première journée des Jeux, le chancelier allemand avait tenu à féliciter lui-même les vainqueurs des épreuves, notamment l’Allemand Hans Woelke, médaille d’or du lancer du poids. Ce geste courrouça au plus haut point le président du CIO, le comte Henri de Baillet-Latour[2] qui estimait ces procédés contraires aux usages olympiques.
Il le fait savoir au Dr Karl Ritter Von Halt, président de la Fédération allemande d’athlétisme et membre du CIO, qui témoigne ainsi : « Je priai le comte de m’accompagner à la loge d’Hitler et, là, sur un ton passablement irrité, il demanda au chancelier de s’abstenir de ces réceptions, celles-ci n’étant pas conformes au protocole olympique. Hitler s’excusa et ne reçut par la suite que les vainqueurs allemands dans un local adjacent à sa loge ».[3]
Cette intervention s’étant déroulée le 3 août 1936, ceci explique que le lendemain le chancelier allemand n’eut pas l’occasion de serrer la main du vainqueur du saut en longueur : Jesse Owens.
Voici donc l’histoire d’une photo qui m’a interpellé lorsque je suis tombé dessus au hasard de recherches sur l’olympisme.
Cette amitié sportive, transcendant le simple cadre de la compétition, aussi prestigieuse soit-elle, et s’élevant tellement loin des haines épouvantables qu’elle touche au sublime, a connu un prolongement tragique.
Lutz Long, dont le comportement dans ce contexte explosif nous démontre une fois de plus qu’il ne faut pas désespérer des hommes et que le sport est l’un de ces motifs d’espérance, vécut une terrible disgrâce sous la dictature nazie.
Il ne revit jamais Jesse Owens après cette fameuse soirée du 4 août 1936 et trouva la mort lors de la guerre en Sicile à San Pietro Claranza en juillet 1943 (d’aucuns parlent de suicide, ce qui rajoute au tragique de son destin, mais les versions divergent).
Il laissa en guise de testament une lettre adressée à son « ami » Jesse Owens qui se termine ainsi : « Après la guerre, vas en Allemagne, retrouve mon fils et parles-lui de son père. Parles-lui de l’époque où la guerre ne nous séparait pas et dis-lui que les choses peuvent être différentes entre les hommes… Ton frère. Lutz. »
Que rajouter de plus ?
Cet hommage du « frère Jesse » comme une réponse à la supplique de Lutz : « Vous pourriez fondre toutes les médailles et toutes les coupes que j’ai gagnées. Elles ne vaudraient pas grand-chose comparé à l’amitié en 24 carats que j’ai éprouvé pour Lutz Long ».[4]
Il est temps de refermer le grand livre de l’Histoire en ayant à l’esprit qu’en cette période trouble, Jesse Owens eut autant à souffrir, si ce n’est plus, des officiels américains que des nazis…
Pour l’anecdote : il dut payer de sa poche une paire de « pointes » Adidas dans un magasin de Berlin ![5]
Plus incroyable encore, le titre d’athlète de l’année 1936 fut attribué au champion olympique « blanc » du décathlon Glenn Morris, tristement révélateur des mentalités de l’époque…
Après les Jeux, Jesse Owens fut contraint de monnayer ses talents pour survivre, dans l’indifférence quasi générale, et il fut suspendu par sa fédération quand il s’insurgea contre ce traitement inhumain…
Réhabilité quelques décennies plus tard[6], un ultime hommage lui sera rendu par le président Gérald Ford en 1975 lors de la remise de la plus haute distinction civile aux Etats-Unis, la « Médaille de la Liberté » : « Jesse Owens a réussi un exploit qu’aucun homme d’Etat, aucun journaliste, aucun général n’aurait pu réaliser : il a forcé Adolf Hitler à sortir du stade ».
C’était après la finale du saut en longueur remporté par Owens devant Lutz Long…
Qui a dit que le sport c’était la guerre ?
[1] Cette compétition est racontée par Henri Charpentier et Euloge Boissonade in 100 ans de jeux Olympiques, éditions France Empire, avril 1996, p. 192.
[2] Le comte Henri de Baillet-Latour fut président du Comité international olympique (CIO) de 1925 à 1942.
[3] Karl Ritter Von Halt, in Bulletin du Comité international olympique, n° 51, août 1955, p. 32.
[4] Cité par David Wallechinsky in The Complete Book of the Olympics, The Viking Press, New York, 1984.
[5] Henri Charpentier et Euloge Boissonade, op. cit., p. 195.
[6] A Berlin, une rue Jesse Owens fut inaugurée en mars 1984, non loin du stade olympique, alors que Jesse Owens est décédé le 31 mars 1980.
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Salut, désolé ce n´est que moi, qui t´aie donné l´idée de publier ici j´imagine.
Quel hasard, je ne viens jamais de jamais.
Pour ton histoire que tu pensais piquer par le Monde j ai toujours tiqué. Elle est très connue, donc beaucoup de médias ont du la traiter à leur sauce. Mais on s´en fiche.
Bon, on en est où du site ? L´avantage de agoravox, c´est que ca brasse plus de gens, donc la meme proportion d´abrutis, mais plus de gens intéressants différents. La mise en page est mieux, on est averti s´il y a des messages aussi.
Je sais pas, ca tombe à l´eau ou quoi ?
On attend quoi ?
Le prochain sera bon, meilleur que ma dernière daube d´aujourd´hui.
Encore le n-ième article sur Jesse Owens. Chaque fois que quelqu’un veut faire de la propagande sur l’égalité des races et surtout taper sur tout ce qui est européen il ressort cette histoire vue par le petit bout de la lorgnette.
Qu’on aime ou pas l’Allemagne de 1936 les résultats sont les suivants.
1° Allemagne avec 89 médailles (33 or, 26 argent, 30 bronze).
2° USA avec 56 médailles seulement (24 or, 20 argent et 12 bronze).
Beaucoup d’athlètes allemands on fait des sacrifices personnels au moins aussi importants que ceux de Jesse Owens pour arriver à être champion. A part le fait qu’il soit noir, rien ne le distingue des autres compétiteurs. En fait l’auteur est ouvertement raciste qui oublie volontairement de citer tous les athlètes allemands de l’époque avec leurs petits ennuis alimentaires et financiers. Il ne s’intéresse qu’à la couleur de la peau. Vous ne ne nous ferez pas pleurer avec votre histoire d’Adidas que l’acheteur à dû payer. Demandez à Bernard Tapie ce qu’il en pense. C’est du misérabilisme à deux balles.
Comme on dit chez nous, une hirondelle ne fait pas le printemps.
Internaute, vous connaissez la nuance entre jouer à domicile et jouer à l’extérieur ?? Etre le seul à se faire pourrir par des milliers de personnes commandées par la propagande nazie de l’époque ?
Sinon, bien que j’ai trouvé que l’article était engagé contre le régime nazi et le contexte de l’époque (grand mal vous en fasse...), il m’a semblé que l’auteur appuyait également l’argument sur la force que le sport et la compétition peuvent procurer. Notamment entre deux hommes que tout sépare, on retrouve tout de même un rapprochement.
A chaque article de ce genre (nombreux certes), qui traite de l’exploit d’un "non-blanc", on vous retrouve en train de rouméguer et de vitupérer sur l’égalité des races et de sa prétendue propagande.
Et l’histoire de "taper sur l’européen", vous y allez bien fort. Il s’agit de l’Allemagne nazie que l’auteur évoque.... De plus, l’Europe n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui, le contexte était tout autre, alors les histoires d’invasions de l’Europe, ça n’a rien à voir avec la choucroute.
Je critique votre argumentation mais considérez bien que je ne la juge aucunement, bien qu’y étant farouchement opposé. Je ne suis personne pour pouvoir juger d’une pensée.
En tout cas, ce jour là Jesse leur a bien foutu au cul !!
J’admettrais votre argumentation si l’article se plaçait dans la perspective de l’improbable victoire du un contre tous. Mais ce n’est pas le cas. Cet article apparaissait déjà dans les livres scolaires d’histoire dans les années 60. Est-ce qu’un jour nous serons libérés de ces leçons de morale bien orientée ou devrons-nous les subir jusqu’à notre mort ? Pour faire de la morale il y a plein d’exemples d’actualité sans avoir à remonter au siècle passé.
L’auteur se présente lui-même en disant « Je tente de répandre la bonne parole... ». Il s’agit d’un article beaucoup plus politique que sportif. D’ailleurs les premiers mots donnent le ton « 1936 : Berlin, XIe Olympiade. Au simple énoncé de ces mots, des frissons parcourent notre corps, un sentiment partagé, mêlant effroi et exploits sportifs, nous revient en mémoire. »
En ce qui me concerne je n’étais même pas né et je n’ai aucun frisson, aucun effroi et aucune mémoire d’exploit sportif.
Les jeux de Berlin sont toujours présentés de cette façon à savoir qu’ils sont strictement limités à la victoire de Jessy Owen. Cette manière réductrice et méprisante de présenter les choses est effectivement de la propagande. Je suis désolé mais la victoire de Jessy Owen n’efface pas le fait que l’Allemagne a distancé et de loin les USA qui sont pourtant 10 fois plus gros qu’eux. Voilà un exploit qui n’a jamais été reproduit par la suite.
Pourquoi l’auteur choisit-il ce thème ? En quoi Jessy Owen plutôt que d’autres sportifs mérite qu’on ré-écrive son histoire en 2008 ? Les jeux paralympiques de Pékin viennent de nous montrer des sportifs dont l’exploit est vien supérieur à celui d’Owen. Peut-être que l’auteur souhaite montrer à ses supérieurs la preuve de sa bien-pensance pour une nomination à un meilleur poste.
Je vous rejoins par contre sur votre deuxième post sur pas mal de points. Et je pense malheureusement que tant qu’il y aura des intérêts commerciaux, stratégiques ou autres, il y a aura toujours la propagande écrite par les vainqueurs. Ne vous leurrez pas, si les allemands avaient gagné la seconde guerre mondiale, on aurait bouffé de la suprématie aryenne pendant des siècles. J’ose espérer que vous auriez eu la même réaction qu’aujourd’hui.
L’exemple de Stéphane Guillon qui s’est fait tirer dessus pour avoir blagué sur les jeux paralympiques est intéressant. Tout le monde s’indigne alors que les handicapés, dont entre autres les sportifs concernés, sont morts de rire de ses vannes. Les hypocrites qui critiquent Guillon, n’ont rien à dire quand on voit la couverture médiatique minable qu’ont eu les jeux paralympiques.
Cet état d’esprit général entendu qui pousse tout le monde à agir de cette manière est en effet assez irritant. Cela ne veut pas dire que tout le monde est sous l’effet de ce phénomène pour autant.
....une hirondelle ne fait pas le printemps....et un révisionniste ne fait pas l’histoire.....tu dénigres l’article sous pretexte que tu accordes comme seul caracteristique à owens d’etre noir, alors qu’on te parles ici de performance sportive dans un contexte politique particulier, et de la repercution de la victoire d’un non aryen par rapport à la propagande nazi.....quitte à appuyer , si il y a un article sur les camps de concentration, est ce que tu t’appitoyera sur le sort du garde de camp sous payé , qui fait 60 h par jour et qui a pas de 13eme mois ?
On pourrait d’ailleurs faire un parallèle avec, toutes proportions gardées, la Chine dans le rôle de la grande puissance quasi-hégémonique qui rafle tout (en tout cas sur les résultats des J.O., loin de moi l’idée de les comparer aux nazis) et Usain Bolt qui cartonne les records en athlé.
D’accord avec Internaute, l’exploit de Jesse Owens au J.O. de 1936 ne saurait occulter par exemple l’incroyable performance Française en boxe avec deux médailles d’or (!) de la part de Michelot et Despeaux (mi-lourd et moyen). Une performance que l’on pensait rééditer à Pékin, hélas il en fut autrement...
Un peu plus de précisions qui n’enlèvent rien à ce bon article : Avery Brundage, président du comité olympique US et connu pour ses sympathies pro- nazi- il avait été le principal opposant au boycott de ces JO- décida retirer, le jour même , les deux seuls athlètes juifs de la compétition, Marty Glickman et Sam Stoller, prévus initialement pour courrir le 400m. Tout cela pour plaire à Hitler, bien sûr. Jess Owens et son collègue Metcalfe furent donc des remplaçants de dernière minute. Hitler considéra probablement la victoire de J.O comme préférable à l’ hypothètique victoire d’un Juif car il récompensa Brundage( par ailleurs dirigeant d’une importante firme du secteur btp US) en lui accordant un gros contrat . Avery Brundage devint plus tard président du CIO et très ferme opposant à toute forme déguisée de professionalisme sous prétexte qu’on ne devait pas mélanger argent et sport. No comment.
Cet article publié sur SportVox il y a quelque mois a suscité une adhésion quasi unanime de la part des rédacteurs, ceux-ci dans une écrasante majorité se déterminaient en fonction de critères et de valeurs sportives...
Ici sur Agora je suis abasourdi de la réaction d’un individu comme internaute qui déclate tout de go :
"A part le fait qu’il soit noir, rien ne le distingue des autres compétiteurs. En fait l’auteur est ouvertement raciste qui oublie volontairement de citer tous les athlètes allemands de l’époque avec leurs petits ennuis alimentaires et financiers. Il ne s’intéresse qu’à la couleur de la peau."
Vous êtes un grand malade "Monsieur internaute" !!!
Rien ne distinguerait Jesse Owens des autres athlètes ? A part sa couleur ? C’est la plus grande idiotie ou malhonnêteté (au choix) entendue depuis logntemps...Battre 4 records du monde en 45 minutes avant les Jeux c’est à la portée de tout le monde ?
Et aller triompher chez les nazis c’est la même chose que courir dans son jardin ?
Cer article a pour but de démontrer que le sport transcende les frontières et les croyances, qu’il peut faire oublier à Lutz Long son idéologie ( ou du moins celle qu’on lui impose) pour fraterniser avec un camarade de compétition d’une autre couleur et d’un autre monde...
Voilà la vraie force du sport et vos considérations idéologiques ou raciales sont vraiment petites et hors du contexte, vous passez complètement à côté du sens que j’ai voulu donner à mon récit...Désolé pour vous...
Je voudrais aussi souligner le courage de Lutz Long. Combattre de l’’ exterieur est un chose, resister de l interieur est infiniment plus courageux, infiniment.
Ce qui me fait flipper ( jaime bien jouer au flipper ) c ’est d’ imaginer qu’ un type ( il serait vert orange noir ou blanc , peu importe , mais c ’est encore mieux s’ il est noir ) qui court un peu plus vite que les autres ( un truc qui ne sert à rien dans la pratique ) ait eu un si bel impact dans le monde .
Mettre dans la tronche du moustachu et braillard Hadolphe rien qu ’une ou deux secondes dans le cul , est une petite satifaction rapport à l’ idiot congénital qu’ il était . Bande con ce Hitler !
Vive le 100 mètres .
Et bravo à ce Jamaïcain Bolt pour son exploit aux jeux .
Jess Owens était, pour moi, le plus grand athlete de tous les temps. Ses records avaient 20 ans d’avance. Plus encore si l’on tient compte du fait qu’il courait et sautait sur piste cendrée, bien plus lente que les pistes modernes en Tartan. Et tout cela sans aide des médecins « motoristes »...
A travers l’histoire émouvante de cet athlete, vous touchez au coeur de la fraternité sportive.
J’ai une petite question : quel a été son temps sur 100 m à Berlin (je ne trouve nulle part) ?
@ Jean Lasson : merci pour votre appréciation qui montre que vous avez parfaitement saisi le but d emon article...Pour répondre à votre question : Owens a remporté le 100 m de Berlin en 10 sec et 30 centièmes devant Ralph Metcalfe, Jesse avait battu le record du monde du 100 m en 1935 avec 10 sec et 20 centièmes. Sportivement.