La vidéo est-elle indispensable dans le football ?
La saison 2010/2011 vient tout juste de s’achever mais un débat reste à la surface : celui de la vidéo. Elle est présentée par une majorité comme une solution durable et certaine pour le football. Un sujet qui fait polémique.

Tout d'abord, revenons modestement sur l'histoire de ce sport si populaire. Le football s'est construit sous une forme associative en mettant en valeur la notion de plaisir. Mais à partir des années 1980, le football international change de cap et les clubs deviennent de véritables entreprises cherchant à faire des bénéfices.
Cette transformation va bouleverser l'histoire du ballon rond. En effet, ce sport étant tellement populaire, il va permettre de rapporter des sommes extravagantes aux clubs et fédérations. Cet argent provient notamment des droits de retransmissions et de l'affluence des stades. Ce phénomène est encore plus marqué dans les clubs les plus prestigieux comme le Real Madrid qui génère plus de 400 millions d'euros de revenus (données www.deloitte.com).
Le football prend alors une nouvelle dimension, celle du business.
Le fameux débat sur la vidéo s'installe au milieu de cette ambiance qui pousse le monde du football vers une certaine dérive. Pour plusieurs clubs et institutions footballistiques, la vidéo est une solution d’avenir pour « régler » les erreurs d’arbitrage. Ce point de vue est légitime car le système d’arbitrage actuel n’est plus adapté au football moderne (vitesse du jeu, …).
Cependant, cette opinion est faussée par l’enjeu économique qui se cache derrière. Effectivement, un penalty non sifflé, un but refusé, etc. sont synonymes de perte d’argent. Pour l’illustrer, on peut facilement citer la main de Thierry Henry qui prive l’Irlande d’une Coupe du Monde et de ses retombées économiques.
A l’inverse du « football business », des connaisseurs affirment qu’il ne faut pas avoir la fâcheuse tendance à oublier que ce sport est avant tout un sport humain entre 22 joueurs.
D’ailleurs, ce n’est pas le seul argument qui amène vers un NON catégorique sur la question de la vidéo. Un autre problème tacle ce « fantasme », sa mise en place.
En effet, l’installation de la vidéo est impossible pour une raison principalement économique. Ce système coûterait énormément d’argent aux institutions, comme la FIFA, par le déploiement d’équipes techniques avec tout le matériel nécessaire. De plus, on peut craindre une inégalité de répartition entre les compétitions ce qui fausserait les classements internationaux.
Ensuite, si l’arbitre décide d’utiliser la vidéo, le ralenti restera une interprétation de celui qui est chargé de prendre la décision. Pour être plus clair, tout le monde a déjà vécu le fameux ralenti où personne n’est d’accord sur « qui fait la faute et si elle est réelle ».
De plus, cette envie de modernité va littéralement détruire la fluidité du jeu par des arrêts intempestifs. En revanche, je suis plutôt favorable aux arbitres derrière les buts car cela limiterait fortement les litiges aux abords de la surface de réparation. Certaines mauvaises langues diront que la vidéo fonctionne parfaitement au rugby mais j’aimerai leur rappeler que l’on ne parle pas du même sport. D’un côté, le jeu est basé sur la montée progressive du ballon en cherchant des touches etc. Tandis que sur l’autre terrain, l’objectif est de ne pas faire sortir le ballon des limites afin de marquer dans le but adverse. Deux sports totalement différents.
Pour finir, les erreurs d’arbitrages ont aussi fait l’histoire du football et elles ont même créé des légendes avec par exemple la célèbre main de Maradona !
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