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Accueil du site > Culture & Loisirs > Voyages > J’ai tout largué y compris les amarres !

J’ai tout largué y compris les amarres !

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Mouillage gratuit au Sud du Portugal.

640 jours !

Voilà 640 jours que nous avons quitté Paris, nos familles, notre travail, nos amis...
Après en avoir rêvé pendant toute une vie j'ai vendu tout ce que j'avais pour acheter un voilier et je suis parti avec femme, enfant et chat. Un peu d'argent pour tenir quelques mois et dix doigts dont je sais me servir et sur lesquels je comptais pour regarnir la caisse de bord quand son niveau plonge sous celui de la mer.
 
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C’est encore loin ?

La décision de changer pour une vie de romanichelle n'a pas été facile à prendre. Et encore moins à faire accepter à ma femme. D'autant qu'entre temps une petite fille a rejoint le clan familial, ce qui, aux yeux de ma femme, rendait le projet quasi-impossible. Il m'a encore fallu quelques années pour la convaincre, d'autant que notre expérience du bateau était pratiquement nulle, à part quelques ronds dans l'eau sur un petit bateau pendant les vacances. Et c'est avec une fillette de cinq ans que nous avons enfin largué les amarres.

 
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Des kilomètres à pieds.

Il a aussi fallu lutter contre ceux qui veulent vous convaincre de laisser tomber. La famille qui s'inquiète et qui voudrait voir grandir notre fille. Ceux qui vous explique que c'est un suicide professionnel, qu'on ne retrouvera pas de travail à notre retour, qu'on sera catalogué "inapte au travail". D'autres qui nous ont expliqué que nous finirions clochards dans un pays pourri, que rien ne vaut la France etc, etc, etc... Et encore nous ne leur avions pas dit que nous ne comptions pas rentrer en France mais chercher un endroit pour vivre où nous serions mieux et qui nous donne plus d'espoir pour l'avenir de nos enfants. Nos enfants car depuis notre départ un petit garçon est venu rejoindre l'équipage. Encore une occasion pour nos familles de nous dire : "Bon. Maintenant, avec un bébé, vous allez arrêter vos conneries et rentrer ?".

 
Bref une utopie... De la folie... Mais la folie n'est-ce pas plutôt de passer trois heures par jour dans les transports en commun pour aller gagner quelques pièces ? Un peu d'argent, de quoi faire garder notre fille pendant que nous bossons alors que nous rêverions de la voir grandir. Et pour s'acheter le dernier téléphone parce que la pub nous explique qu'il est indispensable et que si nous ne l'avons pas nous ne sommes que des cons. C'est vrai qu'il est bien, il y a même un programme qui nous dit ce qu'il ne faut pas rater à la télé ce soir. Il faut dire aussi que l'anormalité poussait en nous depuis longtemps. On l'avait déjà jeté il y a pas mal d'années cette foutue boite à images...
 
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Des copains qui nous accompagnent souvent.

Donc on a vendu tout ce qu'on avait accumulé comme objets, bidules, véhicules et autres, on a acheté un beau voilier d'occasion que nous avons préparé pendant cinq mois et nous voilà partis.

 
Au programme rien de spécial. A chaque étape nous décidons quelle sera la suivante. Pas question de foncer vers les Antilles comme la plupart des bateaux voyageurs mais au contraire prendre notre temps. Si on n'aime pas un endroit on repart le lendemain. Si ça nous plait on reste un peu plus. On est même resté deux mois dans un village portugais où on s'est senti bien, accueilli et accepté par toute la population. A ce sujet, c'est incroyable mais la solidarité existe encore ! Nous la rencontrons presque tous les jours. Un personne rencontrée deux heures qui nous prête sa voiture pour que nous puissions découvrir l'arrière pays, les pêcheurs qui nous offrent du poisson, les exemples sont si nombreux que les lister remplirait un livre. Et quand on vous aide gratuitement, comme ça pour le plaisir, mais tellement que vous ne pouvez rien faire pour rendre la pareille, le jour où vous pouvez à votre tour aider quelqu'un vous le faites. Et ça crée encore du bonheur ! Et le bonheur attire le bonheur. Et notre vie parisienne si morose est devenue d'une richesse impossible à décrire. Nous croisons parfois des gens qui ont fait des choix de vie comme le nôtre et il n'y a qu'avec eux qu'on arrive à se comprendre, à partager certains sujets.
 
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Recoudre une voile, c’est long mais pas cher.

Nous vivons maintenant de peu de choses, ce qui m'aurait paru impossible il y a encore quelques années. Nous pêchons, cueillons, échangeons... Nous rencontrons beaucoup de gens, créons des amitiés sincères car basées sur aucun intérêt particulier. Nos journées passent entre la scolarité de notre fille que nous faisons nous-mêmes (au passage on évite les théories du gender et autre folie actuelle), l'entretien du bateau qui est devenu un membre à part entière de la famille et pas le moins chronovore, les rencontres avec les amis, les visites des lieux que nous traversons, l'avitaillement et la recherche de nourriture. Sans compter les coups de mains que nous donnons à droite à gauche... Dire que nos amis restés en France nous imaginent en train de glander dans le cockpit, sous le soleil. Nous n'avons pas une minute à nous ! Tout le temps débordés mais notre vie a gagné en intensité.

 
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Un repas gratuit mais excellent.

Nous sommes aujourd'hui dans un modèle décroissant sans avoir l'impression de nous priver pour autant. Notre électricité est celle produite par nos panneaux solaires. Une douche nous coûte entre dix et douze litres d'eau. Nous avons un vieil ordinateur, plus de téléphone, troquons, ne mangeons que les légumes de saisons et achetés au paysan du coin. Quel plaisir de bricoler un truc avec un vieux bout récupéré dans l'eau. J'ai plus de plaisir à me servir de mon palan artisanal que j'en avais à utiliser mon smartphone dernier cri.

 
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Vue sur notre jardin le soir.

Je sais que vous aussi vous avez au fond de vous un vieux rêve impossible. Et bien j'ai une bonne nouvelle pour vous : il est tout sauf impossible. Foncez ! accomplissez-vous ! N'attendez surtout pas votre retraite pour le faire, il n'est pas sûr que ça existe encore la retraite d'ici là. Ni que vous ayez encore la force, le courage ou le temps pour le faire. Ne croyez surtout pas ceux qui vous disent qu'il n'y a qu'une vie et qu'elle se résume à métro, boulot, dodo...

 
Et si un jour vous vous lancez dans votre rêve, envoyez-moi un petit mail pour me le raconter, ça me fera sincèrement plaisir.
 
Pour suivre notre histoire ou nous contacter : www.opalula.com.
 

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42 réactions à cet article    


  • Dwaabala Dwaabala 10 juillet 2013 09:55

    Quand je vois passer un bateau, j’ai envie de me foutre à l’eau, et d’enjamber le bastingage, et de vivre entre le ciel et l’eau le reste de mon âge... (Guy Bontempelli)



    • Gabriel Gabriel 10 juillet 2013 10:19

      Bonjour Chalau et bravo. Bravo pour votre courage d’avoir osé être allé chercher votre rêve. Bonne chance à tout votre petit clan qui va vivre une expérience formidable, sentir et goûter à la vraie vie, celle pourquoi l’homme est faites, celle de la liberté et de la réalité du monde. Notre époque sombre dans la folie, l’aliénation des individus par le travail, la finance, la possession font mourir à petit feu la fraternité, la solidarité. Nous sommes tous des prisonniers dont la seule liberté est d’avoir choisi notre prison faite de barreaux que l’on peut limer. Admirativement votre.


      • Duke77 Duke77 10 juillet 2013 11:25

        Merci pour ce témoignage. Personnellement, m’éloigner de ma famille et risquer de passer les précieuses années qui restent aux plus anciens loin d’eux me déchirerait le coeur.

        Ce genre de projet n’est valable que pour ceux qui n’ont pas une famille soudée ou peu d’affection pour leurs cousins, oncles et parents, non ?

        • Chalau Chalau 10 juillet 2013 18:11

          Bonjour,

          Pas du tout, nous sommes au contraire très attachés à nos familles, ma femme et moi et le fait de les laisser a été un des points difficiles. Surtout pour les grands parents qui ne vont pas voir aussi souvent qu’ils le voudraient leurs petits enfants
          Mais :
          • Nos familles sont plutôt petite. Donc pas tant d’oncle, cousin, parents que ça.
          • Nos familles sont déjà éclatées. Mes parents sont en Alsace, ceux de ma femme en Normandie, son frère en Allemagne.. Et nous, nous étions à Paris. Donc on ne se voyait déjà pas si souvent.
          • J’écris de temps en temps des poèmes, et j’en ai écris un à la naissance de ma fille qui se finissait par un truc du genre « je vais t’apporter le plus beau des foyers, celui que plus tard on n’a pas peur de quitter ». Je pense que ma mère a su m’apporter ce type de foyer. 
          Le but c’est bien que l’oisillon s’envole un jour du nid non ?

          Et je suis persuadé que plus nos destinations vont devenir exotiques, plus la famille et les amis vont passer nous voir. Juste pour nos beaux yeux bien sur, pas pour les cocotiers. smiley

        • Surya Surya 10 juillet 2013 13:39

          Bonjour à l’auteur et à sa famille,

          Une question si vous avez le temps de répondre. Vous dites ne pas vouloir revenir en France et chercher un endroit où vous serez mieux, avez vous déjà une idée de l’endroit où vous souhaiteriez vous « poser » une fois votre périple achevé ?


          • Chalau Chalau 10 juillet 2013 18:20

            Bonjour,

            Nous n’avons pas plus d’idée de l’endroit où nous arrêter que d’idées du périple lui-même.
            Nous allons en fonction de nos envie et aussi, un peu, des vents dominants smiley
            Certains endroit nous plaisent beaucoup et nous y passons beaucoup de temps. Peut être un jour ferons nous demi-tour vers une des villes où nous nous sommes sentis bien.
            Peut être allons nous trouver l’Endroit ! Celui où nous nous dirons que nous sommes bien, que nos enfants peuvent y avoir un avenir. Alors nous nous arrêterons.
            Notre deadline sera surement l’adolescence de notre fille. Le moment ou elle préférera la compagnie de ses copines à celle de ses « vieux » smiley

          • wawa wawa 10 juillet 2013 14:46

            Bravo pour avoir eu le courage de sauter le pas


            • L'enfoiré L’enfoiré 10 juillet 2013 19:24

              Que dire, sinon bravo.

              Je m’accroche le lien
              « Ocean’s songs » j’espère que vous l’avez lu. smiley

              • Chalau Chalau 10 juillet 2013 19:35

                Bonjour,


                ouioui nous l’avons lu. Comme beaucoup des livres de Kersau. C’est sans doute son meilleur bouquin ! Avant de partir j’ai beaucoup voyagé par procuration à travers la lecture. Et certains m’ont vraiment fait voyager. Ocean’s song en fait partit.
                Il faut dire que si à l’arrêt nous n’avons pas trop le temps de lire, en navigation c’est une autre histoire. Du moins quand la mer le permet smiley
                Nous avons beaucoup de livres à bord et pratiquons l’échange de livre avec les bateaux que nous croisons. Il y a même souvent dans les ports des « bibliothèque » d’échange mais celle-ci sont plus faites de bouquins en anglais.
                Au passage, si certain ont un projet semblable et galère pour décider leur femme, je conseille ’ciel mon mari veut naviguer !’. 
                Mais ne dites pas à la mienne que c’est moi qui vous ai donné ce tuyau. smiley

              • L'enfoiré L’enfoiré 10 juillet 2013 20:22

                Qui a dans votre couple, le virus du voyage en premier en fonction de son passé ?

                Ce virus que je connais très bien pour l’avoir reçu dès le plus jeune âge.

              • L'enfoiré L’enfoiré 10 juillet 2013 20:33

                Comme navigateur solitaire, j’ai utilisé un paragraphe de son livre. Chacun parlait de la solitude et l’expliquait très bien :


                «  »La médiocrité de l’autre a pu me désarçonner plus d’une fois. Mais elle ne me surprend plus ; je connais la mienne. Il est admis qu’on meurt seul. Mais pourquoi la solitude ne serait-elle que les deux extrémités de cette histoire ? Je trouve que c’est bien de vivre seul, et tout le temps. J’ai compris que je mourrai seul. C’est un geste d’amour de tenir la main de celui qui se débat dans les affres de la mort. Je ne me fais pas d’illusion : je finirai seul. Je suis accroché à ma solitude. Cela ne signifie pas que je suis complètement fermé à l’amitié, mais c’est mon plaisir d’être seul comme c’est mon plaisir de naviguer. La solitude n’est pas forcément réconfortante mais elle me ramène à mes actes et me conduit à être en perpétuelle négociation avec moi-même. Je ne suis jamais fatigué de la solitude et c’est souvent une corvée d’en sortir.Être seul me permet des débordements avec moi-même et de me sentir grisé par le silence. Je peux rester assis sur un banc sous les châtaigniers trois heures en correspondance avec moi-même. Aucune fatigue et une jubilation intellectuelle au bout du compte. Seul, je brûle d’activités. J’évapore de la pensée en paroles. Un atelier de fumigation à moi tout seul. La solitude me permet de faire passer avec une vertigineuse rapidité images, idées, rêves fous, hypothèses cinglées, parfois fécondes. Et ainsi de remonter le film de ma vie. Je peux rester ainsi une demi-journée à la lisière de mes rêves et de mes souffrances. Je suis ramené à moi-même. Que vais-je entreprendre demain ? Quel sera mon prochain rêve ? Je suis seul avec ma conscience. Tous les deux, nous formons un vieux couple de jumeaux un peu acariâtres qui s’engueulent, boudent et prennent toute la couverture. Seul, je purge mon esprit. Ce n’est pas une satisfaction de soi-même ou un dédain pour les autres. Seul, je fais une copie au net de ma vie."


              • Chalau Chalau 10 juillet 2013 20:39

                C’est plutot moi qui l’avait ce virus.

                Peut être une enfance avec pas mal de déménagement, dont quelques années à Djibouti (non mes parents n’était pas militaire).
                Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours eu le gout des voyages et le bateau me paraissait la solution idéale pour ça. La réalité est toute autre, c’est le moyen le plus cher et le moins rapide pour aller quelques part. En tout cas si ce quelque part est un endroit précis.

                Mais ma femme l’a eu aussi suite à quelques grands voyages que nous avons effectué au fil des années. Nous nous sommes mis à voyager loin et hors des sentiers battus pendant nos vacances. Et elle a vite attrapé le virus.

              • Chalau Chalau 10 juillet 2013 20:46

                Souvent, quand on navigue de nuit et que je suis de quart, seul à la barre avec ma petite famille qui dort paisiblement à l’intérieur, j’ai l’impression que le monde m’appartient. C’est une sensation très forte et je me prend à rêver de faire une navigation en solitaire. Ce doit être quelque chose qui vous change. Qui grandit son homme.

                Mais je n’aurais jamais pu faire ce voyage tout seul. Ce qui compte le plus pour moi c’est la famille que nous avons construit ma femme et moi et c’est à eux que je voulais offrir cette tranche de vie.

              • L'enfoiré L’enfoiré 10 juillet 2013 22:08

                Vous avez tout compris. smiley

                C’est un état d’esprit. L’article dont je parlais datait de Noel
                Je suis un solitaire. Un solitaire dans beaucoup d’activités. 
                Aimer voyager sans aide de la société donne une aventure.
                Je sens que vous aller réussir.
                D’après ce que j’ai pu constater sur cette antenne, votre goût pour le voyage est assez rare.

              • MARMOR 10 juillet 2013 21:02

                Vous êtes en train d’acquérir la sagesse ! Bon vent !!


                • Chalau Chalau 10 juillet 2013 22:23
                  très bonne remarque.
                  La liberté absolue, pour moi ça n’existe pas. La liberté c’est choisir ces contraintes. Et rien que l’entretien du bateau sans beaucoup d’argent c’est énormément de contraintes. Les cours à ma fille aussi. Se débrouiller avec trois sous aussi c’est bien contraignant.
                  Mais quel plaisir on en retire.

                  Vous parlez de larguer le cadre couple/enfant et la technologie.
                  La technologie ?
                  Bof ! Chacun son truc mais ça n’est pas trop le mien de vivre complètement sans. Je ne me vois pas trop en oncle George du livre « pourquoi j’ai mangé mon père ». Très peu pour moi le « Back to the tree » ! (Celui qui prône le retour dans les arbres pour le nouvel homo-sapiens fraîchement descendu de là pour conquérir la plaine)

                  Le voilier n’est pas tout neuf comme technologie mais je ne crache pas sur l« équipement de sécurité que procure la technologie. Ma douche solaire est un sac en plastique noir que je met au soleil une heure avant ma douche mais mon ordi est un Sony (plus tout jeune mais moderne quand même).
                  La connexion internet, je la trouve quand je suis dans un port ou parmi les bornes wifi des café, parc et autres réseaux »ouverts« 
                  Aujourd’hui, même au fin fond de l’Afrique ils ont des smartphone

                  Et larguer la couple et les enfants ? Alors la pour moi c’est du délire ! Que ma femme me largue, je serais bien obligé de faire avec, mais moi je suis bien dans cette »structure archaïque" smiley

                  Je suis loin d’être parfait, je ne suis qu’un homme, trop faible pour devenir un acsète smiley

                • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 10 juillet 2013 22:12

                  Ici il n’y aura de réponses que de burnes molles ...
                  Bon vent à vous l’auteur ,a peut etre un jour dans le Pacifique .


                  • Chalau Chalau 10 juillet 2013 22:24

                    Avec plaisir :) :) :)


                  • franck milo franck milo 10 juillet 2013 23:37

                    c’est une belle histoire, mais en mer sans etre formé sur la meteo, les courants etc...
                    les innombrables choses à savoir, la veille la nuit, les cargos, le traffic maritime,
                    ou est-ce du cabotinage qui vous mène de port en port... ?
                    avec un bebe ou une femme sur le point de et une jeune enfant de 5ans...
                    je suis super perplexe...
                    je pense etre un bon bricoleur (modeste) que faisiez vous comme job à Paris avant pour etre agile de vos dix doigts ?


                    • Chalau Chalau 11 juillet 2013 00:01

                      Autodidacte,j’ai eu plusieurs métier, de magasinier en usine à chef de TPE en passant par technicien de maintenance, cameraman, informaticien...

                      La météo, je connais par le pilotage d’avion.
                      Le trafic maritime, j’ai bien choisi mon équipement en m’inspirant de l’expérience des autres.(radar, AIS...)
                      J’ai aussi fait des stages de voiles et nous avons commencé par de petits cabotages avec un ami pour nous assister, des météo très clémentes, progressivement. Avec des enfants on essaie de ne pas faire n’importe quoi en mer.
                      Depuis nous avons pas mal évolué, sommes passé par du mauvais temps et nous sommes maintenant une bonne équipe qui travaillons bien ensemble ma femme et moi. Mais nous ne partons jamais dans une mer dont nous ne sommes pas un minimum sur, même si on ne peux jamais rien garantir en mer.... Et on ne fait pas de régate. On réduit la voilure dès que ça souffle un peu trop.
                      Un autre point important, c’est que nos enfant ne sont pas malade en mer. Les voir à l’agonie aurait pu mettre un terme au projet pour moi. Ma fille à été pas mal malade dans le ras Blanchard mais après ça plus jamais. Même dans une tempête ou nous nous sommes fait piéger, alors que ma femme et moi étions incapable de manger quoi que ce soit elle continuait à manger des pommes en bouquinant à l’intérieur du bateau. Et le petit, les vagues de 5 mètres, ça le berce :)

                    • Corinne Colas Corinne Colas 11 juillet 2013 13:57
                      @ milo

                      Vos restrictions concernant les enfants, me font penser à une anecdote acide :
                      un jour au moment de nous amarrer, nous avons vu débouler un Français tout heureux de voir des compatriotes. Alors qu’il s’empressait d’attraper une aussière sans qu’on le lui demande, il a vu tout à coup deux de nos enfants (très jeunes à l’époque). C’est alors qu’il nous a engueulé (le mot n’est pas trop fort) copieusement sur notre « irresponsabilité » de parents et entre autres sur le fait que l’aîné aurait du se trouver à l’école plutôt que sur le pont d’un bateau. Jetant sans prévenir l’aussière, il a fait demi-tour et est parti très en colère. Heureusement qu’il n’a pas eu le temps de découvrir qu’il y avait aussi un bébé... sinon c’était l’attaque cérébrale assurée ! Sans doute que le monsieur touriste de son état, était un prof à la retraite. C’était il y a un peu plus de 20 ans mais à voir comment les lois et règlements nous ficellent de plus en plus, bientôt il y aura un permis pour élever des enfants... Sans compter le conformisme qui avance comme la lèpre.

                      Que dirait ce monsieur s’il savait que j’ai laissé bien des années plus tard partir un ado de 14 ans (le bébé dans le bateau) rejoindre son grand frère pour un périple à deux plus un chien (sans assistance sans matériel hi-tech hormis un GPS) dans les Andes puis sur un radeau fabriqué de leurs mains, en Amazonie !!!!

                      -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

                      Mes bébés sont passés de la maternité au bateau sans connaître de maison, ont grandi heureux sur l’eau loin de la télévision et de l’école. Pourtant, ils ont eu leur bac comme tout le monde une fois à terre ; ont fait des études, ont eu l’occasion d’avoir de beaux et bons métiers (ex la Royale en tant qu’officier pour ma fille, c’est peu dire que le « hippie des mers » sait élever avec discipline son enfant) mais ... bon sang ne saurait mentir ! Les deux plus grands ont tout largué, ont déjà leur bateau et partent bientôt, le troisième plus jeune s’y emploie... quant au quatrième, le petit dernier qui n’a pas connu cette vie... ses parents repartent avec lui dans un an (préparation voyage Grand Nord) afin de rétablir l’égalité avec le reste de sa fratrie qui a connu cet autre mode d’existence. Mais lui-même n’est pas en reste sur le plan des expériences réelles (à 8 ans, montait à 5070 m et savait ce que c’était que de dormir dans la jungle)

                      L’homme est un animal comme un autre. Il a besoin de sensations, de prendre de vraies initiatives pour « grandir » et vivre sereinement. A défaut de passer par certains rites, certains apprentissages... il reste éternellement dans l’adolescence. Une adolescence entretenue exprès dans nos sociétés appelées « modernes » mais qui nous rendent malades sans que l’on en ait conscience. L’être humain n’est pas une fourmi, il n’est pas fait pour vivre dans une fourmilière. Passage à l’acte, drogue, alcool, sexe sans amour sont des expédients pour supporter cette folie. A voir les conduites à risque de quelques uns notamment sur la route, on se dit qu’un séjour en forêt avec juste un arc pour se nourrir, leur ferait le plus grand bien... 

                      D’un point de vue extérieur, il faut être maso pour vivre sur un bateau et s’enquiquiner pour aller d’un point A à un point B (en passant par D ou X) quand au-dessus de vous, un avion fait la même chose en plus vite, moins dangereux, plus confortable. Idem un peu du périple à cheval comparé au camping-car ou au train. Et que dire des voyageurs à pied, en vélo... !

                      Et pourtant ils sont nombreux à parcourir le monde car comme l’a écrit Chalau :
                      « La liberté c’est choisir ses contraintes. »


                      Nos enfants deviennent dingos car ils n’ont « rien » à part leur tablette, smartphone, et fringues publicitaires. Et tout le monde intoxiqué trouve cette situation plus normale que de redécouvrir le plaisir du vent dans les cheveux, le silence, la chaleur, le froid, l’humidité... le plaisir (et le déplaisir) de la vie en extérieur ainsi que la nécessité de prendre des décisions même s’il faut en payer les conséquences parfois !


                      En comparaison, durant les grandes transhumances d’été, un départ en vacances sur les autoroutes, est bien plus dangereux mais la vie citadine et artificielle, nous fait considérer tout ceci comme « normal ».


                      Quand vous prenez votre auto, vous êtes dépendant de tous les gens que vous rencontrez sur la route. Sur un bateau, vous êtes le seul responsable ! 

                      Un bémol :
                      Le néo libéralisme n’a pas épargné les océans et il faut faire depuis longtemps (et ça empire) avec des cargos « sans marins », la pollution, les OFNI etc. sans compter le changement bien réel du climat. De même, comme c’est devenu plus facile de larguer les amarres grâce à la prolifération de la technologie embarquée, il y a maintenant beaucoup de gens sur l’eau. C’est à un point tel que l’on se retrouve dans la configuration « autoroute en été » avec les inconvénients de « la vie citadine et artificielle » et les comportements immatures qui en découlent. Il faut même supporter l’arrivée des croisières en convoi dans les coins les plus reculés et ça donne des boutons à quelques uns...

                      Au sein de ce grand système, survivent néanmoins les « gitans de la mer ».
                      alors bienvenue à Chalau !

                      C’est en forgeant qu’on devient bon forgeron ! Vous avez raison de tracer votre propre route...

                      A un de ces jours peut être ! 

                      Notre bateau actuel est un chatam (genre du premier Vagabond de Kurbiel) et s’appelle UPSA en mémoire à un compagnon de vadrouille (je ne parle pas de mon mari mais d’un cheval)


                      ----------------------
                      Et pour les machos qui parlent de « couple à larguer », dites-vous que la femme n’est pas un poids mort sur un bateau mais une partenaire. Mon mari a du partir souvent pour remplir la caisse du bord, cela ne m’a jamais empêché d’aller mouiller dans des coins sympas, seule avec mes enfants à l’époque. Et je me souviens même d’être restée 3 mois sans mari mais avec lardons sur mon bateau en plein hiver tandis que Monsieur était en course (Route de la découverte en 1988).... il n’est pas né l’homme qui ferait l’inverse ! 

                      Ce sont les couples qui font que le projet bateau réussit ou pas ! Et sur l’eau, il est plus facile de se réconcilier avec sa femme après une dispute qu’avec un équipier...



                    • Corinne Colas Corinne Colas 11 juillet 2013 19:10

                      « a du » a oublié son chapeau chinois... ce sera 10 coups de fouet.


                    • Chalau Chalau 11 juillet 2013 20:23

                      @Corinne

                      Super message ! 
                      Comme tous les navigateurs, dans des moments où la mer n’est pas sympa, il nous est arrivé de nous dire « mais qu’est-ce qu’on fout la ? »
                      En lisant votre commentaire, on sait ce qu’on fait la. On se construit un trésor, des souvenris. La seule vraie richesse, celle qu’on ne pourra jamais nous reprendre.

                    • Montagnais .. FRIDA Montagnais 11 juillet 2013 00:22

                      Standing ovation l’Auteur ..


                      Fraternel salut d’un autre déserteur

                      • Constant danslayreur 11 juillet 2013 05:53

                        Rarement lu texte aussi beau ni m’être senti aussi bien en voyageant, merci

                        J’ai également lu vos billets sur le souci du gaz en bouteille et sur l’étape de Mohammedia... génial.

                        J’ai enfin terminé en beauté avec la vidéo de vos deux anges Roxanne et Aaron.
                        J’ai quand même noté au passage, que Madame lançait assez régulièrement des « arrête, arrête », heureusement qu’il y a quelqu’un qui s’angoisse pour deux dites-moi smiley

                        Puissiez-vous ainsi que les vôtres être à jamais préservés de la folie des hommes.
                        Et oui bon vent !


                        • Chalau Chalau 11 juillet 2013 07:46

                          Merci beaucoup pour tous vos commentaires. 

                          C’est mon premier articles sur AV et je ne savais pas s’il plairait, ni même s’il serait publié.
                          Je viens de tout relire ce matin (il est 5h30 ici) et je m’en vais visiter Casablanca aujourd’hui le coeur joyeux de tout vos messages.
                          Bonne journée tous.

                          • Algunet 11 juillet 2013 10:00

                            J’ai vécu le même type d’expérience avec mon épouse durant 3 ans sur un voilier en méditerranée, puis pour des raisons familiales nous avons du revendre à regret et retrouver un pied à terre que nous avons rapidement revendu (la bougeotte nous tenaillait !) pour acheter une vedette hollandaise : depuis 4 ans nous naviguons lentement au gré des canaux (8000 km de canaux en France !) pas trop loin de la famille...
                            Bonne nav et belle vie !


                            • Chalau Chalau 11 juillet 2013 20:35

                              Nous avons eu le parcours inverse :)

                              douze ans de vie fluviale avant de passer dans le grand bassin. 
                              D’abord sur une pénichette que nous avons construit tous les deux ma femme et moi. Puis quand note fille est née, nous avons vendu notre pénichette pour un bateau plus grand et en mauvaise état, que nous avons retapé pour le revendre pour un plus grand, et ainsi de suite... 
                              Au passage, Corinne, nos enfants non plus n’ont jamais connu la terre ferme, même si pour notre fille c’était de l’eau douce smiley
                              Notre dernier bateau avant de passer au voilier était un superbe klipper de 1912 avec une coque en acier riveté. Un superbe bateau mais en réalité, plus une maison car il ne naviguait plus depuis bien longtemps. Il y a néanmoins toujours eu un petit hors-bord amarré sur le coté smiley
                              Avez-vous traversé le Canal de la Marne au Rhin ? La traversé des Vosges est tout simplement magnifique et le canal n’est quasiment pas fréquenté. (Mais non ce n’est pas l’Alsacien en moi qui parle smiley ).

                            • gege061 gege061 11 juillet 2013 10:00

                              Magnifique école de vie pour les enfants,
                              Vous remarquerez vite que le dauphins préfèrent la musique douce.
                              Regalez vous
                              Bon vent


                              • reneegate 11 juillet 2013 10:02

                                J’ai le même projet que vous, paradoxalement étant plus vieux il me semble plus simple. Cependant vos expériences valent de l’or pour moi. Je reviens vers vous par votre site que je met en top favoris. vive la vie ensemble.


                                • escartefigue 11 juillet 2013 10:12

                                  Exacte réponse au monde smbiant .


                                  Qui veut peut .

                                  Oui il faut savoir franchir le pas . 

                                  Non le bonheur ne coûte pas une fortune .

                                  Non on est pas obligé de jalouser le voisin . 

                                  Oui le monde est superbe .

                                  La première liberté est de penser à sa façon . 

                                  Et si on y arrive de réaliser ses rêves et sa vie . 

                                  Mon chapeau Monsieur .



                                  • cevennevive cevennevive 11 juillet 2013 15:31

                                    Merci Monsieur l’auteur de votre bel article ondoyant comme une mer calme sous la lune.


                                    Je vous en veux un peu malgré tout à cause cette nostalgie que vous faites couler dans mes veines pour beaucoup de raisons qu’il serait fastidieux de développer ici.

                                    Je vais me consoler en relisant Bernard Moitessier, Joshua Slocum, Henri de Monfreid, etc ... Et tous les récits de voyages en mer dont j’ai accumulé les ouvrages dans une bibliothèque qui déborde, (même par temps calme...) A mon âge, ce sera plus raisonnable.

                                    Je vais aussi passer un peu de temps dans votre site.

                                    Bon vent à tous les quatre, avec bisous aux deux petits marins.

                                    • Corinne Colas Corinne Colas 11 juillet 2013 19:06

                                      « A mon âge, ce sera plus raisonnable »

                                      Un petit coup de calcaire Cévennevive ?

                                      Bardiaux a traversé l’Atlantique pour la dernière fois alors qu’il avait plus de 80 ans et en solitaire, Moitessier est resté jusqu’au bout sur son bateau. A. D.N dont nous parlions la dernière fois a entrepris son vrai grand véritable voyage vers le Tibet (et la « sagesse » ?) à l’âge de 50 ans...

                                      Il n’y a pas d’âge pour faire des « folies » et s’en réjouir ! 

                                      Un lien vers un ami qui à l’âge de 60 ans est en train de terminer son bateau afin de repartir : 

                                      Lorsqu’il est venu aider à la remise en état de notre propre bateau (notre maxime de décroissant : « faire du neuf avec de l’ancien ») et qu’il a fallu carrément le refaire en partie, c’est lui qui abattait le boulot, nous remontait le moral et qui avait toujours la pêche...

                                      Il y a des gens qui naissent vieux et d’autres qui gardent leur jeunesse toute leur vie grâce à leur enthousiasme et leur curiosité. Vous lisez beaucoup... vous faites partie de la seconde catégorie.

                                      Les voyages forment la jeunesse et permettent de la conserver.

                                      Voici une de ses jolies chansons : « le temps qui passe » 
                                      aller sur http://michel-scene.fr/ puis cliquer sur la guitare pour arriver au jukebox.

                                      ce n’est pas Daft Punk mais tout un univers personnel à découvrir !

                                      Bonne soirée.

                                      • cevennevive cevennevive 12 juillet 2013 09:44

                                        Salut Corinne,


                                        Non, non, ce n’est pas cela !

                                        Voyez-vous, j’ai eu trois hommes qui ont compté dans ma vie. Eh bien tous les trois étaient « vert salade » rien qu’en voyant un bateau ! J’ai donc dû aller seule goûter les embruns lorsque l’envie s’en faisait trop sentir (Biarritz, St Jean de Luz, l’île Maurice, etc)

                                        Celui qui partage ma vie en ce moment, voulant me faire plaisir, a bien voulu m’accompagner sur le bateau pour aller de Roscoff à l’Ile de Bréat, il y a deux ou trois ans. Il a été si malade que j’avais honte de l’avoir traîné dans mes désirs de vagues.

                                        Mais ce n’est pas grave, je voyage autrement. L’avion est une sorte de bulle où l’on ne voit rien, mais c’est tout de même pratique. Cela n’empêche pas la nostalgie des vagues, des voiliers, des embruns.

                                        Bonne journée.

                                      • kergen 14 juillet 2013 11:57

                                        @L’auteur

                                        salop !!!! :)))


                                        • Chalau Chalau 15 juillet 2013 21:04

                                          Bonjour,

                                          non c’est un Odyssey 45.2.
                                          Nous l’avons choisit parce qu’il est très large (4m60) et donc spacieux pour y vivre en permanence, même s’il n’est pas très « sportif ». On arrive tout de même à lui faire faire ses 9 noeuds dès qu’on a 15nds de vent smiley
                                          pour notre budget, c’est très variable selon les pays. Ici au Maroc, quasiment pas de bon mouillage ou alors par très beau temps. Du coup on explose le budget place de port... Et la nourriture qui a l’air pas chère est plutôt de mauvaise qualité. On jette beaucoup de truc avarié. Ex : on achète des pêches et le lendemain la moitié est gâté..
                                          La nourriture nous coûtait beaucoup moins au Portugal en mangeant pourtant plus souvent de la viande (ici on en mange jamais).
                                          Le gazoil, cet hiver il nous en fallait encore un peu pour le chauffage mais maintenant c’est quasiment rien. On navigue à la voile et si le vent tombe et ben onmet plus de temps a arriver. Mais on n’a pas de rendez-vous urgent smiley
                                          En gros on en est encore autour de 400/600 € et parfois 1000 ou plus quand on a des frais (docteur, dentiste, réparation ou il faut acheter du matériel).
                                          Mais plus le temps passe, moins nous dépensons. On s’améliore à la pêche, on a une idée plus précise de ce que coûte les choses, on s’habille de maillot de bain, beaucoup de chose « vitale » ne le sont plus.
                                          Et surtout, c’est ma femme qui fait les comptes poste par poste et qui traque les dépenses smiley

                                        • C'est Nabum C’est Nabum 31 juillet 2013 17:20

                                          Cher ami ! 


                                          Demain soir je me dirige vers Macon

                                          J’espère avoir de vos nouvelles ! 

                                          Nabum


                                        • dilli 30 juillet 2015 13:54

                                          @Chalau
                                          Bonjour, vous etes ou ? Vous etes devenu quoi ? Moi je me prépare à partir aussi ..
                                          bon vent !


                                        • TSS 14 juillet 2013 18:37

                                          les livres de B.Moitessier ou Bardiaux sont bien plus interessants que ceux de Kersauson... !!


                                          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 14 juillet 2013 22:05

                                            Kersau a choisit la polynésie pour ses vieux jours ...
                                            Son frangin y habite déjà ...
                                            Un mec qui a compris le fénua ,et surtout sa population est un mec bien ,bienvenue !


                                          • Chalau Chalau 15 juillet 2013 21:13

                                            Oui c’est certain, Moitessier c’est autre chose ! Mais Kersau est un pro, pas un voyageur. L’approche est différente. Et j’aime ses bouquins alors que je n’aime pas du tout les régates.

                                            Janichon aussi m’a énormément fait rêver avec Damien autour du monde..
                                            En fait, toutes les lecture de mer me plaisent mais je ne suis pas une bonne référence, même le guide des phares me fait rêver smiley 

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