Quelle urgence et quels outils pour défendre notre liberté d’expression ?
Sous un régime démocratique légitime, les médias devraient fournir une plate-forme pour le débat public, en encourageant les citoyens à s'engager publiquement et à devenir plus conscients de la situation politique sur leur territoire national et même au-delà de ce territoire.
Néanmoins, l'application effective de la liberté des médias et du pluralisme qui la complète diffère au sein de l'Union européenne, ce qui rappelle qu’une norme commune devrait être mise en place afin d’éviter ce déséquilibre.
A titre d'exemple, prenons les résultats révélés par l’organisation Reporters sans frontières qui vient de publier son classement 2013 World Press Freedom Index : Dashed hopes after spring. Par rapport au dernier classement (2011-2012) qui nous met en garde contre la situation de plus en plus dégradante en Europe (notamment dans le cas de la Bulgarie et de la Grèce), le nouvel indice présente « une meilleure prise en compte des attitudes et des intentions des gouvernements envers la liberté des médias à moyen ou à long terme. » Toutefois, pour la troisième fois, la Finlande est en tête de liste, suivie par le Pays-Bas et la Norvège tandis qu’en Europe de l'Est, la situation est stagnante, sans aucune amélioration importante.
En Bulgarie, qui occupe la 87e place et la dernière parmi tous les pays de l'UE, l'Internet « a cessé d'être un lieu sûr pour les journalistes pigistes ». De plus, le gouvernement semble maintenir un environnement incertain pour le pluralisme des médias et la sécurité des journalistes. La réponse agressive du premier ministre envers les journalistes concernant la publication sur le site web Bivol.bg d’un document révélant ses activités dans les années 1990, représente une menace directe pour tous les médias et fournisseurs d'informations. En agissant ainsi, il remet en cause l’environnement des médias bulgares en dépit de ses promesses de mettre fin à ces pratiques au cours de sa législature. Et ce n’est qu’un seul exemple de la dérive engendré par des pouvoirs publics sur les médias.
Dans ces circonstances, les institutions européennes devraient se demander s’il est souhaitable de laisser la réglementation des médias entre les mains des acteurs nationaux qui ont tendance à la faire dérailler de son application démocratique ou au contraire, de créer une norme commune au sein des Etats membres pour la défense du pluralisme et de la liberté des médias.
L’Initiative européenne pour le pluralisme des médias vient donc renforcer cette dernière position. En se constituant en un mouvement transnational, l’initiative a l’ambition d’initier des changements concrets dans la législation européenne et les pratiques des médias. Ce nouvel outil de démocratie participative incite au moins un million de citoyens européens de militer pour leurs droits et d’exiger tous ensemble à la Commission européenne d’élaborer une directive pour la protection du pluralisme des médias.
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