MaxiKap

@ Marc ferrouge :

Donc, si je vous suis, « l’amour » et la « solidarité » seraient des sentiments « radicalement opposés à la nature de l’homme »… J’espère pour vous que vous n’avez ni famille, ni amis, car ce doit être difficile de faire tant d’efforts contre-natures et faire semblant d’être intéressé par autrui. Je vais peut-être vous surprendre, mais les sentiments que je cite sont parfaitement naturels à l’Homme. Ils sont d’ailleurs primordiaux pour notre survie. La preuve en est que dans les sociétés primitives, qui sont si fragiles face à leur environnement, les sentiments les plus présents sont l’amour, la fraternité et la solidarité.

De plus où ai-je parlé de vouloir imposer quoique que ce soit à qui que ce soit. J’ai simplement présenté le fait que pour atteindre le progrès humain, il fallait mettre en place les conditions nécessaire à la stimulation des organes progressistes. Si vous ne comprenez toujours la nuance entre « imposer des conditions » et « stimuler des organes progressistes » je vais vous donner un exemple. Prenez deux enfants dans deux familles différentes. Pour la réussite de leur progéniture, les deux familles mettent en place deux stratégies différentes. La première décide de cloitrer son enfant dans sa chambre pour qu’il buche le plus longtemps possible. Peu ou pas de sortie, peu ou pas d’amour, juste du travail intensif. Nous sommes ici dans « l’imposition des conditions ». Comment croyez-vous que cet enfant va finir ? Mal ! La deuxième famille préfère stimuler son enfant, en ayant beaucoup de livres dans sa maison, une télé très rarement allumée sur TF1 mais plutôt sur des chaînes culturelles, en faisant des sorties, etc… nous sommes ici dans une stimulation positive de l’enfant.  Les études montrent alors que de telles enfants ont plus de chances d’acquérir les aptitudes nécessaires au progrès que les premiers. L’environnement proposé par la seconde famille est loin d’être une dictature, vous en conviendrez.

Enfin, je pense que les Diderot, Victor Hugo, Jean-Jacques Rousseau, Voltaire, Emile Zola, Jean Jaurès ou encore L’Abbé Pierre, Mère Theresa, ainsi que les anonymes qui donnent leur vie dans les missions humanitaire à travers le monde seront heureux d’apprendre que ce ne sont que des ignorants crasseux, des abrutis cérébraux ayant subit un lavage de cerveau perpétuel. Vous devez certainement avoir une grosse estime de vous-même pour vous permettre de tels jugements. Vous souhaitez que je leur rapporte vos propos ou vous préférez le leur dire en face ? Ce n’est pas parce que l’amour et la solidarité sont des sentiments que vous n’éprouvez pas, que vous devez vous montrer insultant envers tous les Humanistes.

« la haine, la bêtise, aussi sont des sentiments humains », vous avez raison, mais une société qui vise la progrès humain consiste à stimuler les sentiments opposés à ceux vous citez : « solidarité, intelligence, amour de l’autre ».
Le progrès humain se met alors en route lorsque ces sentiments deviennent dominants dans une société. Une poilitque qui vise un tel progrès essaiera alors de mettre en place les conditions nécessaires pour stimuler les « bons » sentiments. Bien sûr que pour y arriver il ne suffit pas de se donner la main et de chanter tous en choeur : « Oh, Happy Days » ! La « ronde humaine » est une métaphore que j’utilise pour expliquer que, lorsque les liens entre les individus sont plus forts que les murs, alors nous avançons indéniablement vers les progrès humain.
Si vous n’êtes pas convaincu, prenez l’antithèse de ma démonstration. Regardez aujourd’hui quels sont les sentiments dominants : ceux que vous citez, soit la haine et la bêtise. Et bien il est naturel que dans de telles conditions, nous assistions à l’inverse du progrès humain, c’est à dire la régression humaine. 
Vous avez le droit de croire que de mettre en place des conditions progressistes est impossible mais certainement pas de traiter de naïfs ceux qui y travaillent !

Je vous retourne le compliment de l’analyse absurde.
Premièrement, cela m’étonnerait fortement que les médias soient de connivence avec des sectes d’extrême gauche. Je ne vois pas sur quelle base vous pouvez affirmer cela ? TF1 est-il d’extrême-gauche ? Le Figaro est-il d’extrême-gauche ? Le Monde est-il d’extrême-gauche ? Libération lui-même est-il d’extrême-gauche ? Vous êtes dans le fantasme le plus complet et dans le déni de la réalité en affirmant de telles choses. Pourquoi ne pas parler de franc-maçonnerie, pendant que vous y êtes, pour compléter le tableau de la pensée caricaturale ? Je persiste, et je signe, en disant que les médias sont dans les mains de grands groupes privés qui diluent, dans notre société, la pensée capitaliste de droite.
Deuxièmement, la progression que l’on observe du FN est due à plusieurs facteurs. Je vais vous en exposer rapidement 2 :
Le premier est le fait que, pour rester au pouvoir, les conservateurs ont besoin de mettre des politiques sécuritaires de grande ampleur. La conséquence de ces politiques est d’attiser les braises de la délinquance pour justifier encore plus de sécurité et réduire les libertés individuelles... je vous ferai remarquer au passage que cette délinquance fait les choux gras des journaux sensés être de gauche...et à l’aide de ces journaux, des personnes, qui ne sont pourtant jamais concernées par cette délinquance, réclament un surplus de sécurité et sont fortement tentées par le vote FN...On est dans l’absurdité la plus totale.
Le deuxième facteur est le fait que la société capitaliste a pour finalité de dissoudre les liens sociaux entre les individus. Dans un tel système, nous ne sommes plus des êtres sociaux agissant pour le bien commun mais des individus indépendants et en compétition pour le bien être de soi-même. Voyez donc comment, pour une telle société, l’étranger (et même son voisin) devient un danger pour soi qu’il faut nécessairement repousser.
Ce que j’essaie de vous expliquer (et de vous faire comprendre) c’est que, dans une société dirigée par les conservateurs capitalistes, le terreau de la haine de l’autre est bien plus fertile que celui de l’amour de son voisin. Le FN n’a donc aucun mal à y prospérer et cela n’a rien a voir avec votre pseudo croyance de secte gauchiste au sein des médias.
En espérant que vous ouvrirez un jour les yeux...

Merci pour vos remarques très pertinentes (ça vaut à la fois pour vous et pour JL1). Toutefois, je n’oppose pas directement l’idéologie avec le pragmatisme. J’oppose simplement 2 stratégies pour atteindre une cible commune.

Prenez par exemple deux individus : Pierre et Paul. Tous les 2 veulent aller à Marseille depuis Paris. Pierre décide d’appliquer la règle qui lui conseille de prendre l’A6 jusqu’à Lyon puis l’A7 jusqu’à Marseille. Il est certain d’atteindre sa cible, sauf accident de parcours. Paul quant à lui s’impose une contrainte supplémentaire car il a promis de ne pas utiliser l’autoroute ainsi qu’une règle absurde qui est de passer par des villes par ordre alphabétique. Il est clair que son cheminement pour atteindre Marseille sera bien plus long voir impossible.

Si j’avais voulu conter cette histoire dans un billet, rien ne m’aurait empêcher de le titrer : « Pierre ou Marseille en vrai, Paul ou le chemin impossible ». Cette expression me permettait ainsi de synthétiser, par un effet de style et en quelques mots, la cible et son moyen tout en opposant deux stratégies.  Je trouvais cela plus efficace même si je peux reconnaître que cette manière de faire peut porter à confusion.

Malheureusement, je n’ai pas le même optimisme que vous quant à la faculté du vote en faveur de François Hollande pour faire basculer la France à Gauche. Regardez ce qui s’est passé chez nos amis européens qui ont fait le choix de mettre à leur tête un gouvernement membre du PSE (Parti Socialiste Européen).

La Grèce de M. Papandréou a subi les pires attaques spéculatives qu’un état européen ait pu subir jusqu’à présent. Quelle a été sa réponse ? Se plier au diktat du FMI et du duo Merkozy. Le résultat, pour le peuple grec, est tout simplement intolérable avec, à la clé, une régression sociale d’un niveau inouï. Je ne pense pas que les Grecs d’aujourd’hui puissent avoir le cœur de revoter un jour pour les sociaux-démocrates. Je vous pose cette question : à votre avis, quelle serait la réaction de François Hollande face à une telle attaque sur la France ?

Idem en Espagne où les acquis sociaux ont fondu comme neige au soleil sous le mandat de Zapatero. Si le mouvement des Indignés est parti de ce pays, ce n’est pas un hasard croyez-moi. Résultat des courses ? La droite a repris le pouvoir… Je voudrais faire remarquer, au passage, que monsieur Hollande est allé rendre visite à son ami Zapatero à la suite de sa désignation à la Primaire Socialiste. Il l’a même cité comme un exemple à suivre. Un exemple qui a tout de même permis de faire revenir la droite au pouvoir, moi je dis Bravo !

Voyez donc comment l’acceptation du capitalisme comme norme immuable par la social-démocratie conduit indubitablement au rejet de la pensée de Gauche par le peuple. Voter Hollande reviendrait donc quasi certainement à donner un boulevard aux candidatures de droite et d’extrême droite en 2017, ce que, je pense, n’est pas votre intention.

Amicalement,