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En réponse à :


ddacoudre ddacoudre 15 mai 2015 22:15

bonjour Gil


une bonne question.


Rien n’existe en dehors du regard de l’homme et il lui suffit de croire pour que les choses existent : c’est la suggestion. Il en va de même en économie. La monnaie contemporaine en est l’exemple type. L’homme se contente d’écrire dans des livres comptables ce qui lui est dû et ce qu’il doit. Chacun dispose pour cela d’une représentation monétaire qui n’a aucune valeur, pas même celle du papier sur lesquelles sont écrites ses possessions ou ses dettes. Bref, il est tributaire d’une écriture comptable et ne possède en fait qu’un vide sidéral. Et pourtant l’homme se sent riche quand on le lui dit. L’essentiel étant que c’est reconnu par les autres, et parce que sa garantie est assurée par la représentation collective (l’Etat) qui contrôle la fiabilité des banques.

De la sorte, tout individu peut contracter une reconnaissance de dette, confirmée par un geste rituel, comme ce fut souvent le cas sur les marchés agricoles d’antan, ou l’écrire sur un support. Sa validité va dépendre non de la valeur inscrite ou annoncée mais de la confiance des relations humaines qui se sont établies. Aujourd’hui c’est toujours le cas, plus que jamais, car nous ne possédons que du vide monétaire. Vide qu’il est possible de le transformer en valeur marchande équivalente, (le troc entre les Etats et les citoyens existe toujours). Nous pouvons donc observer que tous nos débats économiques reposent en fait sur le moyen de disposer d’une source de revenus, d’un moyen d’avoir de la monnaie, quel que soit son support, sa forme, pourvu que la collectivité ou les individus y consentent. Le débat important n’est donc pas celui de la forme monétaire, mais celui de l’activité que les citoyens vont reconnaître comme justifiant de recevoir en échange de la monnaie.

Pour comprendre rapidement cela, il faut revenir au malthusianisme. Toute personne qui naît sur notre planète ne trouvera pas un seul espace disponible pour organiser sa vie : où qu’elle aille, quelqu’un viendra lui dire au non d’un Etat : "Tu es ici chez moi !" Il est donc nécessaire que la famille, la société fassent une place au nouveau venu pour assurer son existence dans un monde où la cueillette, la chasse ne peuvent que rarement nourrir la population. C’est l’activité dite économique, celle qui permet de produire ce qui n’existe pas, ou insuffisamment.

Il faut également comprendre l’axiome d’Adam Smith : tout homme met son énergie dans son seul intérêt, un comportement inné.

Or l’usage de la monnaie est fait pour tenir compte de l’interdépendance des individus pour échanger dans leurs intérêts communs, leurs aptitudes à créer des biens et des services. De la sorte, les hommes doivent s’interroger pour décider quelles activités peuvent donner cours à un revenu. C’est ce que l’on appelle le pouvoir politique des hommes, le pouvoir de discuter pour s’organiser.

Ce n’est donc pas la monnaie qui définit nos existences, mais ce que l’on est disposé à accepter ou à organiser pour disposer d’un revenu. Dans ce cycle de la monnaie, il est amusant de constater qu’au départ, au néolithique, les hommes n’avaient pas... de monnaie. Ils en ont défini des formes sonnantes et trébuchantes pour en arriver, bien plus tard, à la ramener à ce qui en faisait son authentique valeur : la confiance des hommes les uns envers les autres. Gérer leur existence réelle par  leur foi en une irréalité comptable, celle d’un vide, une immatérialité.

Nous pouvons concevoir là le passage d’une représentation matérielle vers une représentation de l’esprit, de la suggestion. Car la monnaie existe, non pas parce qu’elle est, mais parce qu’on la pense.

Il est donc anormal que les banques commerciales ce soient appropriées la création monétaire, elles génèrent une limitation de l’initiative individuelle par le processus de remboursent d’intérêts, et créé des masses financières qui s’accumulent chez les possédants. c’est curieux et amusant, car cette appropriation de la création monétaire par les banques est anti libérale. Elles ont le même effet restrictif que si l’on était resté sur une valeur monétaire basé sur la Fève ou l’Or que limiterait de fait leurs disponibilités.

Les banques commerciales limitent de fait l’initiative individuelle ou collective (l’état dans les démocraties), et représente idéologiquement une reprise du pouvoir par les possédants, par les conquérants comme dans le passé quand les seigneurs de guerres se sont mis à battre monnaie.

La confusion aujourd’hui est que l’on regarde l’état comme si c’était un seigneur de guerres, alors que l’état est dans les démocraties la représentation de tous les individus.Naturellement le libéralisme était fait pour les possédants et non les manants, mais aujourd’hui il serait temps que les citoyens s’approprient le Libéralisme pour le vivre au rythme de notre siècle plutôt que de recréer les conditions du libéralisme d’antan en donnant le pouvoir monétaire à quelques uns.

cordialement.


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