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galilée 8 janvier 2010 17:32

Le stress chez les agents de Pôle emploi est un sujet aussi sérieux que dans n’importe quelle autre branche.
Il serait donc utile que les analyses partent :
-des faits connus : la loi de fusion, les sites uniques, la tentative de fusion des métiers
-des éléments ressortant de l’enquête, éléments qui commencent à être révélés cette semaine.

Au contraire comme sur tous les sites évoquant des difficultés de salariés ou évoquant des grèves de salariés, on voit fleurir des commentaires de type « beauf de café du commerce » ou ou de type « gourou libéral », auquel « Cambacéres semble se rattacher en disant :

 »«  »Ce qui, au final, ne fait plus guère que 35% de perceptions négatives des conditions de travail.
Il faut cesser de jouer les enfants gâtés face à des demandeurs d’emploi qui n’ont pas de conditions de travail parce qu’ils n’ont pas de travail tout court.

D’amalgames imprudents en assimilations grossières, on présente souvent comme une conséquence récente du processus dont est né POLE EMPLOI, un contexte en réalité bien peu nouveau.«  »« 

Je ne sais pas qui est Cambaceres et ce qu’il défend mais j’observe ses allusions :

 » Certains protagonistes du débat actuel sur le climat social au sein de POLE EMPLOI s’exonèrent avec une redoutable légèreté, voire avec un cynisme condamnable, de l’analyse nécessaire de problématiques anciennes ou enracinées, dont le nouvel établissement « hérite » sans que les syndicats-maison aient songé à s’en émouvoir dans le passé« 

D’emblée la cible à critiquer est désignée : il s’agit des »syndicats-maisons« . Curieuse manière de désigner les syndicats construits par les salariés de l’ANPE et du régime d’Assurance chômage. En effet traditionnellement le terme »syndicat-maison« désigne une organisation coupée de toute confédération, voire assez liée au patron de l’entreprise. Or personne n’a jamais constaté une telle chose à l’ANPE ou à l’Assedic. Soit monsieur Cambaceres ne connait pas la situation, soit il utilise le terme »syndicat’maison« dans un autre sens. Peut-être veut-il désigner par là des syndicats existants dans les établissements concernés et donc un peu trop soumis aux pressions des salariés de la »maison« . En effet certains gourous du social recommandent souvent de se débarasser de syndicats trop proches des salariés et de récreer des syndicats plus évolués, plus distingués, polus nobles, plus attachés à l’intérêt général du pays bien compris et dont les responsables seraient en somme plus responsables et auraient pour rôlé de calmer les salariés impatients ou stressés ou mécontents.
Eh bien oui, pour avoir exercé des fonctions à l’ANPE durant 34 ans je peux affirmer que dans leur très grande majorité les syndicats des salariés anpe (et à ce que j’en connais les syndicats issus des Assedic aussi) sont des syndicats assez indépendants d’esprit —comme énormément de syndicats en France — assez mal contrôlés par de grands chefs et faisant preuve d’initiative.

Maintenant revenons au fond.
Ce qui est inquiétant dans le stress Pôle emploi se remarque sous la plume de Rémy Barroux du Monde qui n’est pas un gauchiste agité :

 »«  »L’ampleur du malaise a surpris la direction. « Je pensais que les problèmes de locaux, d’informatique, de violence dans les rapports aux usagers seraient plus prégnants, indique Martine Arakilian, responsable du département diversité et conditions de vie au travail, mais c’est l’impact de nos mutations sur le travail des agents qui est plus important que prévu. »

Ces changements sont liés à l’apprentissage de nouveaux métiers : indemnisation des chômeurs pour les salariés de l’ex-ANPE et accompagnement vers le retour vers l’emploi pour les ex-Assedic.

Le travail du cabinet Isast relève un paradoxe. Les agents "n’ont pas le sentiment de s’enrichir alors même qu’ils doivent apprendre à faire des choses nouvelles : si elle les mobilise intensément, la transformation de Pôle emploi leur apporte peu en retour« . Ainsi, quelque 98 % des personnels ont le sentiment  »d’apprendre des choses nouvelles« , alors même que 81 % souffrent d’effectuer des tâches  »répétitives« .  »«  »

Monsieur Cambaceres devrait donc examiner ceci : la plupart des pays qui ont fusionné dans un organisme unique le placement et l’indemnisation ont gardé deux types de professionnels, certains spécialistes du placement, d’autres de l’indemnisation.

Imagine t-on la fusion en un métier du soignant, le médecin par exemple, avec l’agent de la sécu qui calcule les indemnités journalières en cas d’arrêt de travail ?

Cette fusion des deux métiers est tellement absurde que personne n’y croit, que pendant un an Christian Charpy lui même est allé répétant dans toute la France qu’il y aurait fusion des établissements mais maintien de deux métiers. Pourquoi a-t-il soudainement changé son orientation et souscris à cet absurde idée de fusion de métier ? Voilà le mystère que les journalistes devraient rechercher.
Une explication a été que peut être on trouverait ainsi le moyen d’être plus « sévère », plus « répressif » avec le chômeur qui ne prendrait pas assez viote un travail. Mais cela relève d’une incompréhension de la situation réelle de recherche d’emploi. Ou cela anticipe sur une société qui se serait débarrassé totalement de l’assurance chômage pour la remplacer par quelques maigres aides publiques forfaitaires, bref régression générale.

En attendant le stress s’amplifie car de plus en plus les agents de pôle emploi reçoivent des instructions qui ne peuvent s’appliquer et voit leurs métiers être détruits.


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