• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Signaler un abus

Krokodilo 23 mai 2009 12:36
Krokodilo

Docdory,
« (…) c’est l’axiome de base qui sous-tend ton article, selon lequel un langage permettant l’intercompréhension à l’échelle planétaire serait quelque chose de souhaitable a priori . »

Je dirais plutôt que j’ai basé l’article sur le fait que l’humanité souhaite surmonter la barrière des langues, quelle que soit la méthode. Affirmation prouvée à mon avis par les efforts que j’ai décrits, dans la traduction automatique et les méthodes pédagogiques. Après, que la voie d’une langue véhiculaire commune soit souhaitable ou pas, à chacun de voir. Mais je ne vois pas vraiment quels inconvénients il y aurait. Cela n’empêcherait nullement d’apprendre les langues dans le cas du couple que tu décris. Actuellement, de nombreuses personnes expatriées n’apprennent pas ou très peu la langue du pays, et on ne peut mettre ça sur le dos de l’Eo ! Je parle des immigrés dont certains parlent à peine un peu de français même après des décennies, ou des français à l’étranger ; quelle que soit la raison, français difficile, faibles capacités, vie communautaire, le fait est là. De même, parmi les couples mixtes comme ton exemple, tout le monde n’apprend pas la langue de l’autre, loin de là, je pense qu’il faut aussi être dans le pays.

Tu as peut-être une réminiscence de tes lectures. Il y a en effet une nouvelle de Maupassant, un brin cruelle, sur un coup de foudre entre un Français et une Anglaise ou l’inverse, qui ne se comprennent quasiment pas, suivi quelques mois plus tard d’une séparation quand il s’avère que la belle était une dinde – mais Maupassant a décrit aussi pas mal d’abrutis !
Je suis d’accord qu’un des facteurs qui freinent l’Eo, c’est que finalement peu de gens ont réellement besoin de communiquer avec des locuteurs de plusieurs langues. Et parmi ceux qui en ont besoin la force des choses fait qu’ils le font souvent en anglais, d’autres bénéficient des services des interprètes. En outre, comme tu dis, lorsqu’on est dans le pays ou qu’on a un conjoint de langue différente, on apprend à mesure l’autre langue.
Au final, pour la majorité silencieuse, il n’y a pas de besoin criant. En fait, le besoin le plus évident serait pour la construction européenne, mais la Commission et les divers intérêts favorables à l’anglais mènent la barque… Sous couvert de multilinguisme, ils soutiennent à fond l’anglais, il suffit d’aller voir le site des relations extérieures UE-Chine.
Je pense que le déclic ne viendra pas des politiques, englués dans leurs stratégies, mais peut-être des ONG, pour leurs équipes diversifiées. Actuellement, je crois qu’une entreprise française essaie l’espéranto avec une de ses filiales à l’étranger, mais il est trop tôt pour en faire le bilan - ils en sont à la formation.



Palmarès