• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Signaler un abus

docdory 19 septembre 2011 13:31
docdory

Cher Paul Villach

Voilà en tout cas qui déclenche la suspicion légitime du consommateur sur la qualité de la viande vendue par la société Bigard ! C’est même une véritable contre-publicité.
J’ose espérer que cette société ne proposera pas pour l’alimentation humaine un taureau ainsi passé de vie à trépas.
En effet, déjà à la base, la viande de taureau est assez coriace ( c’est pour ça que les bouchers vendent du boeuf )
Par ailleurs, les races taurines ont été sélectionnées pour leur agressivité et non pour les qualités gustatives de leur viande.
Ensuite , le stress maximum prolongé et les efforts intenses accomplis pendant de longues minutes par un taureau pour échapper à une mort quasi certaine doit s’accompagner d’une accumulation musculaire d’acide lactique et autres composés qui ne doivent pas concourir à la qualité gustative finale de la viande d’un animal ainsi abattu, dont la consistance doit plutôt s’approcher de celle des semelles des chaussures du toréador qui l’a occis !
Enfin, normalement , dans les abattoirs, les animaux sont éviscérés dans les minutes qui suivent l’abattage, pour éviter que les innombrables bactéries du tube digestif bovin ne viennent proliférer intempestivement dans la viande.
Un taureau ainsi abattu reste plusieurs minutes mort en plein soleil, puis une bonne demi-heure dans la camionnette des boucheries Bigard avant d’arriver à l’abattoir, ce qui laisse un temps plus que suffisant, à mon avis ( bien que je ne suis pas spécialiste de ces questions ) pour qu’une contamination bactérienne de la viande ait lieu dans des proportions non négligeables.

Reste à élucider la question sous-entendue par votre article :
Faut-il, afin de supprimer cette façon peu ragoûtante de faire de la boucherie qu’est la corrida, en interdire la pratique ?
Je doit dire que la question n’est pas simple.
Certes, je considère à titre personnel cette activité comme étant d’une cruauté parfaitement répugnante. Néanmoins, d’autres choses me répugnent dans l’existence ( comme la consommation de concombres ou de pastèques ), est-ce pour autant que je vais militer pour leur interdiction à mes contemporains ?
Les officines qui militent pour l’interdiction de la corrida sont souvent les mêmes que les officines liberticides qui prétendent faire interdire par l’UE le gavage des oies et du canard pour en faire du foie gras. Leur donner raison sur le sujet de la corrida risque de concentrer leurs attaques contre le foie gras.
Le métier de toréador n’est-il pas un dérivatif de la violence pour certains individus particulièrement sanguinaires qui seraient peut-être devenus autrement des serial killers ?
Il serait intéressant de comparer la proportion de tueurs en série dans les régions pratiquant la tauromachie, à celle qui existe dans les régions sans toréadors.

D’un autre côté, je milite pour l’interdiction de l’abattage rituel pour les animaux, dont la cruauté effarante ( égorgement sans assommer électriquement préalablement l’animal, suivi de longues minutes d’agonie ) est encore pire que celle de la corrida. 
La logique voudrait donc que je milite également contre la corrida.
Une chose est certaine : je suis partisan du fait que le consommateur soit mis au courant par un étiquetage obligatoire du fait que l’animal qu’il se prépare à acheter a été tué sans être assommé préalablement, que ce soit au cours d’une corrida ou d’un abattage rituel. Les deux procédés sont, l’un comme l’autre, des reliquats d’une pensée primitive ou moyen-âgeuse caractérisée par sa violence sanguinaire, et dont on peut espérer qu’elle disparaisse enfin avec la civilisation.



Palmarès