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Luc-Laurent Salvador 22 mars 2013 15:46
Luc-Laurent Salvador

Bonsoir Loup Rebelle,

Je crois que nous sommes bien d’accord sur le problème que pose le processus éducatif en lui-même sous le rapport du respect dû à l’élève, à sa liberté et donc sa créativité, cad, en somme la possibilité qui lui est laissée de diverger.

C’est clair que le fonctionnement façon usine de l’éducation avec son emballage en classe d’âge et son formatage forcené des produits n’est pas ce qu’il y a de plus respectueux de la personne, mais si ce n’était que ça...

Il y a toute la question de l’autorité telle que les enseignants tentent de l’exercer, dans un rapport de force (totalement irrespectueux puisque l’autre est un adversaire qu’il faut dominer) toujours plus désespéré puisque les enseignants ne s’adresse plus à des enfants comme par le passé, mais à des sujets qui se revendiquent de plus en plus comme tels.

C’est une situation impossible et la posture victimaire des enseignants n’est pas immotivée. Elle est seulement illégitime car aveugle au fait que les populations d’élèves pourraient faire de même vu ce qu’elles « subissent ». La solution ne viendra pas de l’argument victimaire, toujours propice à justifier la violence.

Comme je me suis assez étendu sur la question plus bas, je n’y reviens pas davantage.

Ce qui m’a intéressé, c’est la fine distinction qui, je l’avoue, m’avait échappé jusqu’à présent alors même que j’ai participé à un colloque joussien au début du millénaire.

J’avais bêtement assimilé imitation et mimisme et il semble qu’une nuance de taille m’ait échappée.
S’il vous était possible de me communiquer une référence précise d’un texte (passage) particulier qui expliciterait ce distinguo, je vous en serais très reconnaissant.

Il me semble néanmoins que tôt ou tard nous ne ferons pas l’économie d’un débat de fond sur l’imitation car, comme j’y ai longtemps insisté lorsque je fréquentais de près les cercles girardiens, l’imitation n’est ni bonne ni mauvaise, elle est. Tout dépend du modèle.

Dès lors, même le panurgisme peut avoir du bon lorsqu’il amène à suivre, même bêtement, même mécaniquement des... règles qui mettent la communauté en accord, donc en paix.

C’est définitivement ce qui manque à l’école. L’omniprésence du rapport de force fait qu’il n’y a finalement que très peu de règles. Etant entendu que je ne parle pas ici de la loi que les adultes entendent faire régner (ce qui appartient toujours au rapport de force) mais de la règle née du débat démocratique, avec donc la contribution et le consentement des élèves.

Une fois cette liberté actée, une fois ce plein exercice de la conscience et du libre-arbitre garanti, je ne vois pas de problème à ce que la mise en oeuvre s’appuie sur le panurgisme, sur l’automatisme mental, car comme vous le savez, je suis porté à penser que l’habitude est l’unité de base du psychologique et le panurgisme est juste un habitus en cours de formation.

Il en va de l’habitude ou de l’habitus comme de l’imitation : ce qui compte c’est de savoir si c’est une bonne habitude qui se forme.

Un bon habitus social, pareillement ça doit avoir du bon, je pense.
Mais bon, je pense à haute voix, ce n’est qu’une conjecture tout à fait réfutable j’imagine. Quoi que pour le moment, je ne vois rien à objecter smiley



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