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Emmanuel Cattier 14 août 2016 17:45

@Bertrand Loubard
@Bertrand Loubard
Vos propos ne peuvent abuser que ceux qui ne connaissent pas le dossier rwandais et qui sont impressionnés lorsqu’on mélange beaucoup de choses dans une confusion faussement savante.

1
- Les événements qui sont survenus après le génocide, sauf les actes de négationnisme bien entendu, ne peuvent être pris en compte dans le  génocide des Tutsi. Notamment la conduite de Kagame depuis la fin du génocide. Ce n’est pas parce que Kagame a décidé de mettre en échec de façon brutale la stratégie des génocidaires et de la France au Zaïre en 1996 que les entrepreneurs du génocide et leurs complices peuvent être excusés de leurs comportements deux ans avant en 1994. Jusqu’en 1996 au Zaïre, les génocidaires et leurs soutiens français ont bénéficié de la passivité de la communauté internationale jusqu’à l’intervention de Kagame.

2 - L’enquête des experts de Marc Trévidic, rejoint les conclusions des enquêteurs belges et des nombreux témoins cités dans le rapport rwandais. Elle confirme aussi l’enquête des experts de l’armée britannique qui ont également conclu au tir des missiles depuis le camp militaire du gouvernement intérimaire rwandais. Il n’y a que des condamnés au TPIR et leurs alliés de la diaspora dont les FDLR ou des dissidents du FPR pour incriminer Kagame. malgré les faits matériels dégagés par les enquêtes... en premier lieu l’avion fut touché par l’avant, les ailes de l’avion sont toujours visibles sur le terrain. Cela exclut Massaka qui se trouvait en arrière du lieu d’impact ... les expertises acoustiques ne font que confirmer des faits plus tangibles. Notamment le devenu général français Grégoire de Saint-Quentin, qui se trouvait dans le camp militaire des génocidaires, a témoigné avoir entendu le souffle de départ des missiles, avant leur explosion sur l’avion, comme des coopérants belges qui s’y trouvaient aussi.... donc ils étaient très près des tireurs. Pas besoin d’enquête acoustique pour le conclure. Mais la rigueur a conduit à compléter ces témoignages par des enquêtes acoustiques pour vérifier notamment s’ils aurait pu entendre les départ sde missiles à 3 ou 4 km de là avant d’entendre leur explosion. C’est cet aspect que vous contestez.

3 - Les députés français ont écrit 30 pages dans leur rapport pour examiner les faits connus en 1998 liés à l’attentat. Ils ont conclu à une manipulation, de la part des militaires rwandais du gouvernement génocidaire, et selon leur texte peut être eux-mêmes manipulés, à propos des lanceurs de missiles ... que Pierre Péan et le juge Bruguière ont tenté en vain de remettre en selle en 2005- 2006.... sans que les arguments des députés puissent être remis en cause. Pierre Péan a même pris soin de mentir dans son livre en disant que les députés français ne s’étaient pas penchés sur ce sujet, avant que Bruguière publie son ordonnance incriminant le FPR sur la base des mêmes arguments. Bruguière a publié son ordonnance la veille de l’audition de Grégoire de Saint-Quentin prévue par le TPIR, ce qui a justifié de la remettre de plusieurs semaines et surtout qu’elle soit faite en visio conférence encadrée d’autres officiers français !!!! Voir article du Monde du 6 décembre 2006. Voilà ce qu’écrivit Le Monde : "L’officier, détaché auprès du bataillon parachutiste commando des FAR entre avril 1992 et le 7 avril 1994, a témoigné à huis clos le 1er décembre, par vidéoconférence depuis La Haye, et en présence de trois représentants de l’Etat français. Mais, selon les conditions posées par Paris pour des raisons de « sécurité nationale », le champ des questions était limité."
Voilà ce qu’on pourrait appeler une subornation de témoin officielle ... qui confirme le comportement trouble de Paris dans la manifestation de la vérité sur cet attentat.

4 - Seuls des opposants farouches de Kagame tentent encore d’entretenir la confusion, comme vous le faites dans votre article et dans votre réponse, malgré les trois enquêtes convergentes, française, belge et rwandaise. Pour mémoire le rapport Hourigan si souvent cité à l’appui de votre thèse est une note de trois pages .... pour proposer qu’une enquête soit faite contre Kagame, ce que le TPIR n’a pas poursuivi.

5 - Au sujet de la planification du génocide deux décisions de justice françaises concernant trois rwandais jugés en France ont considéré que les actes condamnés s’appuyaient sur une planification du génocide. Ces procès sont exécutés en fonction de lois placées sous le statut du TPIR .... Donc on ne peut plus dire le TPIR n’a pas démontré la planification du génocide... Il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire sur ce sujet.

6 - Le reste est complètement hors sujet, mais sert de mauvais épouvantail comme je l’ai dit. Laissez donc Hillary ou Obama dans leur coin si vous voulez parler du Rwanda.



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