Il faut donc interdire cette pratique, mais aussi, celle d’égale dangerosité qu’est la corrida à cheval. Le Pape Pie V s’en était déjà chargé rédigeant une bulle 1566, « De salute gregis dominici »30. Mais le pontife n’a pu la publier parce qu’elle aurait fait scandale, le roi Philippe II d’Espagne, ayant envoyé un ambassadeur au Vatican pour négocier31. Le roi faisait valoir que menacer d’excommunication les fidèles qui se rendraient aux corridas revenait à excommunier presque toute la nation espagnole32. D’autre papes se chargeront modifier le texte de Pie V. Grégoire XIII en supprime une partie, Sixte V rajoute des interdits, et Clément VIII modifie le texte en 1596, en sorte qu’il n’interdit plus grand chose32.
En France, le parlement de Bordeaux, suivant les recommandations pontificales, interdit la corrida dès 161633. Mais la population locale résiste de la même manière que les espagnols, et il faut recourir à un décret de Louis XIII en 1620. Mais comme la population est toujours aussi tenace dans les régions tauromachiques, l’évêque de l’Aire, Gilles de Boutault, promulgue une ordonnance épiscopale interdisant la corrida33. Ordonnance toujours pas respectée, que l’évêque relance en 1647, sollicitant l’appui de Louis XIV qui le lui accorde. Toutefois, les habitants n’en poursuivent pas moins leurs courses de taureaux, mais plus discrètement pour ne pas attirer l’attention du clergé34.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération