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Hervé Hum 19 avril 2022 18:39
Hervé Hum

C’est un peu la même logique que dans la motion de censure, telle qu’elle est organisée par l’article 49 de la constitution. Le jour du vote, les députés qui restent chez eux, ou s’abstiennent, s’allient en fait aux députés qui soutiennent le gouvernement. Sur cette question, v. « Textes et documents constitutionnels depuis 1958. Analyses et commentaires. » Dalloz – Armand Colin


Sauf erreur de ma part, il n’y est pas fait mention de vote blanc ou nul !


Tout simplement, parce qu’un député n’a de choix que de voter pour, contre ou s’abstenir pour un projet de loi, alors qu’on parle ici du choix d’une personne.


La logique diffère donc sur ce point essentiel qui veut que l’électeur peut dire qu’il refuse les deux candidats en lice ou encore, qu’il refuse le système électoral, chose qui ne concerne pas un projet de loi. C’est le principe des amendements et du débat du projet de loi qui vaut équivalence avec le vote blanc et nul.


De fait, le vote blanc qui devrait en réalité s’appeler le vote de défiance, consiste à refuser les deux candidats en lice, tandis que le vote nul qui devrait s’appeler le vote anti-système, consiste à refuser le système électoral, donc, appeler à une nouvelle constitution.


C’est d’ailleurs pour cette raison principale que le vote blanc ou de défiance est comptabilisé comme vote exprimé, mais pas comme vote électif. Trop dangereux !


Pour autant, si le vote n’est pas reconnu légalement, il est reconnu dans sa légitimité puisque décompté. Or, un pays qui affirme reposer sur la démocratie doit voir la légalité découler de la légitimité, le contraire étant la dictature.


Autrement dit, si une majorité d’électeurs votaient blanc ou nul, alors, l’élu(e) pourrait se prévaloir de la légalité, mais pas de la légitimité.


Par contre, ce que vous oubliez de préciser (car pour un maître de conférence je doute que vous ne le sachiez pas), c’est qu’il faut comptabiliser comme vote en faveur du gagnant ou gagnante de l’élection, ceux qui ont votés contre, car le principe veut que le perdant reconnaisse sa défaite et donc, donne toutes ses voix au gagnant. De fait, si plus de 50¨% de s votants (les abstentionnistes ne comptent pas) votent pour l’un ou l’autre des candidats, alors, le gagnant peut affirmer être légitime. A contrario, s’il y avait plus de 50% de votes de défiances et de votes anti-système, alors, le ou la gagnante aurait certes la légalité, mais aucune légitimité et en démocratie, encore une fois, la légalité découle de la légitimité, l’inverse étant la dictature.



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