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Accueil du site > Tribune Libre > 2012, l’année de tous les dangers

2012, l’année de tous les dangers

C’est un euphémisme de dire que les prévisions pour 2012 sont pessimistes. Moins de ressources, plus d’emprunts, explosion de la résistance citoyenne, paralysie des Etats et des institutions internationales, gesticulations de plus en plus irrationnelles du marché, pris en tenaille entre les intérêts des bailleurs - spéculateurs et les créditeurs. Tandis que les USA et l’UE se mêlent les pédales dans leurs propres écritures comptables destinés à amuser leur dette (refusant encore et toujours de chambouler un système qui les met à genoux) les quatre vaches laitières dites pays émergeants (Chine, Brésil, Russie, Inde) donnent des signes de grosse fatigue : les prévision de croissance se situent entre 4 et 5 %, loin des 9 -10 % auxquels on était habitués.

Cette croissance n’était pas autre chose que le résultat des libertés que prennent ces pays avec le coût réel du Travail et des règles élémentaires du commerce international (libertés desquels jusque là le reste du monde s’accommodait très bien, et pour cause). Or, les choses se corsent : la contestation interne enfle et la demande externe s’essouffle. Sans oublier que Washington, mais aussi Londres, Paris, Berlin et par conséquent Bruxelles, cherchent à juguler ces pays considérés à nouveau à cause de la crise comme un péril et que les règles protectionnistes sont, discrètement, mises en place. On se rappelle enfin que la Chine et l’Inde ne jouent pas le jeu, et caracolent au sommet du championnat de la contrefaçon. Leurs pratiques néocoloniales et anticoncurrentielles envers les pays tiers, en Afrique et en Amérique Latine sont ouvertement condamnées… Voilà qu’à Washington réapparaissent les théories de confinement-encerclement de l’ogre chinois.

Pour pimenter encore plus le tableau, les prévisionnistes affirment que la crise de l’euro, de l’UE et l’impasse budgétaire US ne sont rien comparés à la crise japonaise qui pointe son nez : Si la dette en Europe tourne autour de 80-90 % du PIB, au Japon elle se situe à 200 % (près de 11.000 milliards) et surtout, Tokyo doit honorer en 2012 près de quatre mille milliards, mission impossible pour les mécanismes internes de recherche de crédits.

A la périphérie, qu’elle soit asiatique (Thaïlande) aux portes de l’Europe (Turquie) ou en Europe même (Tchéquie, Pologne), la demande (ou plutôt le manque de demande) sape le peu de croissance, et le sud européen se dirige allégrement vers une récession sans précédent (Espagne, Italie, Grèce, Portugal), victime des plans d’austérité imposés par le duo infernal (France - Allemagne) aux ordres du « marché ». Ils oublient entre temps que la dette de ces pays a été une génératrice de monnaie importante de la décennie précédente et le destinataire de la production européenne (et pas seulement). Au point que certains acteurs de l’économie réelle, en Allemagne en particulier, s’en vont demander à leur Première ossie à qui donc vont-ils fourguer leurs Golfs, leurs Mercedes et autres scanners Siemens.

 

Les prédateurs institutionnels, qu’ils logent à la City, à Wall Street ou à Austin (Texas), les flibustiers du capitalisme du désastre chers à Friedmann, avaient misé sur l’Iraq, l’Afghanistan ou la Nouvelle Orléans pour se refaire une santé, tout en imposant leur vision néolibérale du monde. Aujourd’hui, ils déchantent : moins de 5% de ce qu’ils considéraient comme leur terrain de chasse, la « reconstruction » de l’Iraq (représentant près de deux cent milliards de dollars), leur incombe. Et ce pourcentage diminuera encore plus avec le départ du dernier marine américain. Les milliards dépensés pour la corruption des « nouvelles élites » iraquiennes auront été de l’argent jette par la fenêtre : selon l’ONU près de dix milliards « investis » à Bagdad sont désormais « introuvables ». Comme quoi, il existe toujours plus malin que soi. Il en est de même en Afghanistan, et rien n’indique qu’il en sera autrement en Libye. L’administration Karzaï (si l’on peut appeler « administration » ce club de féodaux producteurs d’opium qui « dirige » le pays), devient de plus en plus pressante : exiger plus pour avoir plus à une coalition sur le départ après avoir « magistralement réussi » tous ces objectifs et dont le plus impératif, couper la voie du pétrole de l’Asie centrale à la Chine, tourne au fiasco absolu. Dix ans après l’intervention, on se dirige, tous feux éteints, vers un pouvoir taliban – ISI (services « secrets » pakistanais) et un oléoduc du côté de Gwadar alimentant le Pakistan. 

Cependant, il n’y a rien de mieux que de continuer une politique qui échoue. On fait semblant de croire que les grecs, les portugais ou les espagnols sont des chiliens, que 2012 c’est 1973 ; que l’Iran c’est l’Iraq, que les détroits d’Ormuz c’est Grenade…

 Vous avez aimé les conflits pétroliers, la guerre de cent ans indo-pakistanaise (à laquelle nous avons allégrement participé), vous allez adorer celles qui se préparent en 2012 entre l’Egypte, le Soudan, et les pays africains du Nil ; celui qui se trame pour les eaux de l’Euphrate (Otez-moi ce barrage anatolien qui m’affame) ; le Mékong, Amour, Amou Daria et Syr-Daria (et tant d’autres), autant de mèches allumées déjà et que la crise, l’essoufflement des empires et le renouveau nationaliste ne pourront (ou ne voudront) éteindre. 

I Phone, les avancées sur le génome, jeux vidéo, médias, images formatées et discours qui le sont autant, veulent toujours faire illusion sur un monde « Under control » uniforme. Les vieux routiers de la politique, les malins de la finance, croient toujours pouvoir faire comme si rien n’était. Ils préparent des nouveaux traités croyant toujours qu’ils traitent et gèrent la réalité : moins de démocratie, plus de contrôles et de sanctions, pour imposer leurs choix budgétaires. Ils ouvrent inlassablement des nouveaux fronts, pour faire oublier ceux qu’ils abandonnent. Ils créent ainsi, chaque jour un peu plus, un monde centrifuge et entropique, allument des feux partout se croyant pourtant les pompiers du monde. L’anarchie environnementale s’installe tandis que le déficit américain - mère de tous les maux -, génère, ici et partout ailleurs, des cohortes de chômeurs et le spectre de la fin du citoyen – consommateur. Il y a quelques jours, Naomi Klein déclarait que le mouvement de Occupy Wall Street était en 2011 « la chose la plus importante au monde ». Elle n’avait pas tort, à condition de voir ce mouvement comme une force globale qui, certes consciente d’une injustice économique, en voit surtout un système hors de contrôle, générant une année 2012 de tous les dangers. Nietzsche l’avait dit autrement : « Le préjugé fondamental est de croire que l’ordre, la clarté, la méthode doivent tenir à être le vrai des choses, alors qu’au contraire le désordre, le chaos, l’imprévu n’apparaissent que dans un monde faux. Il ne s’agit là d’un préjugé moral ». Tandis que le physicien Ilia Prigogine ajoutait - et c’est là l’essentiel que devraient assumer les Merkel, Sarkozy et autres Poutine - : « les promoteurs de l’ordre ne sont que des créateurs de désordre ». 

Le grand corps malade global est certes infecté d’une contradiction quotidienne entre un désir d’ordre et une pratique généralisée du désordre. Alzheimer ayant rejoint le Cancer, l’instant ayant remplacé l’Histoire, les dirigeants modernes oublient désormais que c’est la connaissance du passé et l’espoir d’un futur meilleur qui sont les moteurs essentiels de l’humanité. En occultant l’un et l’autre ils créent un mode sordide, une dystopie inhabitable, un non sens, qu’il faudra bien affronter en 2012. 


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51 réactions à cet article    


  • antonio 30 décembre 2011 11:10

    Merci pour ces voeux remplis de lucidité !

    Vous savez, cependant, que les « dirigeants » de notre vieille démocratie n’ont de cesse de
    « trouver » quelque chose pour détourner le regard du peuple de ces réalités « trop réelles » ...
    Que vont-ils inventer pour 2012 ?


    • Soclare 30 décembre 2011 13:06

      Ils vont nous envoyer leur virus H1N1, vous savez celui qui se trouve dans un laboratoire et qui se transmet chez les humain... ils en ont parlé sur les média !
      C’était un avertissement, le message disait « si nous perdons le contrôle, ont vous détruit »
      Ils le feront soyez en sur !


    • ils n’ont plus rien a inventer...il y a 50 ans ils auraient fromenter une guerre........

      pour liquider les contestataires....ils on testé le médiator...H1N1

      MAIS NOUS CITOYENS DEVONS NOUS INDIGNER ET NOUS REVOLTER DEVANT UN TEL CYNISME DES ADMIRATEURS DU BLING BLING ET DU DIEU FRIC qui tirent les ficelles de nos pantins politiques...............qui en profitent pour s’en mettre plein les poches NOUS AVONS 10 FOIS TROP D’ ELUS.


    • Croa Croa 1er janvier 2012 10:15

      Comme d’hab. Pour remettre les compteurs à zéro rien ne vaut une bonne guerre !

      Avec les armes d’aujourd’hui l’oligarchie n’est pas sûre de bien se sortir d’un conflit mondial, quoique s’il y a des survivants ils en seront !

      Donc ça tergiverse mais attendons nous donc à ça. C’est du coté de la Syrie que ça chauffe mais ça peut prendre aussi ailleurs, là où les risques de mondialisation et d’atomisation pourraient paraître moindre. Certainement verrons-nous de nouvelles agressions comme en libye qui réussiront leur coup mais c’est justement ce genre de truc qui fini toujours par mal tourner... (à suivre smiley )


    • Alpo47 Alpo47 30 décembre 2011 12:03

      Nous vivons dans un monde merveilleux ou le pire est toujours le plus probable.
      Je suis également persuadé que 2012 va être « rock’n roll » -et je ne fais pas allusion à la prophétie maya- et que nous allons traverser une période de chaos général.

      Il me semble qu’il y a deux forces qui s’opposent actuellement. D’abord un tout petit pourcentage d’ultra riches qui cherchent à consolider leur mainmise -ils sont les manipulateurs de la crise qui débute- et d’autre part une grande majorité d’individus qui font le constat que la consommation à outrance n’est pas la finalité de la vie, commençant à aspirer à un « autre monde », une autre société.

      Jusqu’à présent, les premiers détiennent toutes les cartes-gouvernements, médias, moyens financiers- mais les deuxièmes -nous tous- détenons une autre carte, essentielle : notre capacité d’éveil individuel et la force collective ainsi créée pour imaginer et impulser une autre société.

      En aurons nous le temps ? C’est la plus grande question.


      • appoline appoline 30 décembre 2011 13:01

        Quand économiquement tout va s’effondrer, beaucoup ne tiendront pas le choc. Ne perdez pas de vue qu’une proportion de personnes sont fragilisées à force d’avoir été déresponsabilisées ; elles guettent aussi d’un oeil inquiet cette prophétie et sont prêtes à croire n’importe quoi.

        Certains avancent qu’il y aura un grand nombre de suicides. La peur, la terreur quand elles s’insinuent dans les têtes, peuvent faire des ravages.



      • Nums Nums 30 décembre 2011 17:23

        Bonjour Alpo47,


        Je suis d’accord avec la majeure partie de votre commentaire mais je ne partage pas votre optimisme quant à :

        « une grande majorité d’individus qui font le constat que la consommation à outrance n’est pas la finalité de la vie, commençant à aspirer à un »autre monde« , une autre société. »

        Vous et moi adoptons cette manière de penser mais je crains que la majorité des gens veulent continuer de consommer et s’imaginent que la crise est passagère. 
        De plus, ils ne se projettent pas dans l’avenir lorsqu’il s’agit de se demander, en admettant que l’économie aille mieux, si la planète permettra de continuer sur un tel modèle (gas-pillage des ressources naturelles vivantes et minières, destruction, extermination, pollution, intoxication collective).

        « nous tous- détenons une autre carte, essentielle : notre capacité d’éveil individuel et la force collective ainsi créée pour imaginer et impulser une autre société. »

        Je suis entièrement d’accord mais la capacité d’éveil de beaucoup est, pour faire un mauvais jeu de mots, sérieusement endormie.
        C’est pour ces raisons, entre autres, que je pense que le mur qui nous fait face et vers lequel nous fonçons à toute allure dans un véhicule sans pilote et sans freins, nous allons nous le « manger sévère ».

        Pour conclure, ce commentaire, je dirais que je vois un peu les choses comme Appoline. Quand le chaos sera bel et bien là, beaucoup vont tomber de très très haut et ce sera la panique. J’en connais pas mal dans mon entourage. Ce ne sera pas faute d’avoir tenté depuis plusieurs années de les sensibiliser quant aux nombreux périls qui nous guettent sur les plans politique, économique, social, sociétal et environnemental.

        Ceci dit, j’espère me tromper. Je souhaite sincèrement un changement radical et j’oeuvre au quotidien dans ce sens. Je ne suis vraiment pas de nature optimiste d’une manière générale mais j’ai énormément d’espoir et j’espère que ça sera utile.

      • Alpo47 Alpo47 30 décembre 2011 20:31

        Merci de vos commentaires ...à mon commentaire.
        De fait, il ne nous reste que peu de manières d’empêcher le système qui est en train de s’installer.
        Désobéissance civile ? Peut être, mais ici, il faut un grand nombre de gens mobilisés.
        Mouvement de type « indignés » ? Je n’y crois pas trop. Pas de leaders, pas d’objectifs concrets et motivants, désorganisation, risque de manipulation.
        Partis et syndicats ? Non, je « déconne »...
        Violences urbaines ? Non, tout est déjà prévu et les dirigeants se moquent bien de quelques incendies. Il renforceront la répression.
        Reste donc l’’application de la théorie du 100e singe, avec propagation d’un même « rêve » ? C’est je pense ce qu’ils n’ont pas prévu et contre quoi ils ne peuvent pas grand chose. Bien entendu, ils tentent bien de criminaliser ou marginaliser tout le monde sous l’accusation facile de « secte », mais innombrables sont ceux qui passent au travers des mailles du filet car n’adhérant à aucun groupe.

        Par conséquent, je crois que l’avenir ou plutot la survie de l’humanité sous une forme libre dépend de quelques dizaines ou centaines de milliers d’individus qui s’éveillent « à leur humanité » et qui pourraient « éclairer le monde »(remarquez les guillemets). !Car le seuil critique où l’énergie des premiers sera suffisante pour entrainer les autres semble être assez faible.

        D’ailleurs, si je me trompe, je crains le pire.


      • Nums Nums 30 décembre 2011 21:29

        « Mouvement de type  »indignés«  ? Je n’y crois pas trop. Pas de leaders, pas d’objectifs concrets et motivants, désorganisation, risque de manipulation. »


        Le but premier du mouvement des indignés est de faire prendre conscience. Faire prendre conscience qu’on nous baise.

        Eveiller les consciences, tel est le but premier.

        Il est vrai que faute d’accord commun quand il s’agit de proposer une alternative, le mouvement des indignés en est encore à ses balbutiements.

        Je le répète, le but des indignés est en priorité de faire comprendre à tout citoyen qu’il y a un problème, que les plus gros s’engraissent sur la tête de ceux qui n’ont rien à mâcher. Que la situation actuelle n’a rien de logique.

      • Bilou32 Bibi32 31 décembre 2011 08:29

        Nums, j’ai fait exactement le même constat. Pour une large majorité, tout va encore très bien, inutile de s’affoler... Le jour où ils ne pourront plus faire le plein de leur 4x4 pour passer un week end à la neige, ils seront même surpris !


      • lagabe 31 décembre 2011 09:17

        TOUT est foutu : Et puis ; non. La semaine der­nière, c’était le sommet de la dernière chance (voir p. V. On le clamait à la une des journaux : « Il reste dix jours pour sauver l’Europe ! » Aujourd’hui, sommes-nous sauvés ? Pas sûr. A peine le sommet achevé, les agences de notation dégradaient la note des banques. Et mena­çaient de dégrader toute l’Eu­rope. Pourquoi ne pas dégra­der la Terre entière, et baste ?

        C’est curieux, cette atmo­sphère d’apocalypse lente. Ces mauvaises nouvelles qui se succèdent par vagues inces­santes. On a peur de tout. On ne fait plus confiance à personne. L’ambiance est plom­bée. On n’y comprend plus rien. Sarkozy n’arrête pas de sauver la situation ; elle n’ar­rête pas d’empirer. Il y a quelque chose qui cloche.

        Et voilà qu’au hasard d’un rangement de bibliothèque on retombe sur ce bref bouquin de Castoriadis. On le relit : Il date de plus de dix ana. Il parle d’aujourd’hui : « Les libéraux nous disent « il faut faire confiance au marché ». Mais ce que disent aujourd’hui ces néoli­béraux, les économistes aca­démues eux-mêmes l’ont ré-futé dans les années 30. Ils ont montré qu’il ne peut pas y avoir d’équilibre dans des sociétés capitalistes. » Qu’aujourd’hui la crise nous colle aux pattes. Rien d’étonnant, donc. « Ils ont montré que, tout ce que racon­tent les libéraux sur les vertus du marché qui garantirait la meilleure allocation possible, qui garantirait des ressources, la distribution des revenus la plus équitable possible, ce sont des inepties !  » Mais, ces inep­ties-là, on continue de les entendre tous les jours, même si au fond plus personne n’y croit. «  L’humeur, la disposi­tion générale est une disposi­tion de résignation. » On laisse Sarkozy et Merkel s’activer pour réparer la machine eu­ropéenne. Les peuples regar­dent ça de loin : de toute façon, ils n’ont pas leur mot à dire. « Nous n’en sortirons que par la résurgence d’une critique puissante du système et une re­naissance de l’activité des gens, de leur participation à la chose commune.  » L’Europe, notre « chose commune  » ? De moins en moins... Tout simplement parce qu’on ne sait pas dans quelle direction elle va. Sau­ver l’euro ? réduire la dette ? arrêter de vivre au-dessus de nos moyens ? aller vers plus de solidarité, ou vers le cha­cun pour soi ? Castoriadis, tou­jours : « La société capitaliste ajourd hui est une socièté qui à mes yeux court à l’abîme à tout point de vue parce que c’est une société qui ne sait pas s’autolimiter. Et une société vraiment libre, une société autonome, comme je l’appelle, doit savoir s’autolimiter. » C’est tout l’inverse aujourd’hui  : ce ne sont pas les peuples qui dé­cident de quelle autolimitation ils veulent, mais « les mar­chés  », comme on dit, qui nous imposent la rigueur, c’est-à-dire une limitation autoritaire, pas voulue, pas négociée, pas discutée, qui pèse sur les plus pauvres. « Je crois qu’actuel­lement tout le monde dans la société -à part 3 ou 5 % — a un intérêt personnel et fondamental à ce que les choses changent. » Nous sommes les 99 %, disent les Indignés. Cas­toriadis est mort en 1997. Ça fait du bien, une pensée tou­jours vivante.


      • lagabe 31 décembre 2011 09:18

        article sur le canard enchainé de la semaine dernière


      • lagabe 31 décembre 2011 15:05

        réfléchis un peu , remet toi en cause


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 30 décembre 2011 12:05

        Salut Michel

        Cette formule est criante de vérité mais elle s’applique aussi aux citoyens et aux peuples

        "les dirigeants modernes oublient désormais que c’est la connaissance du passé et l’espoir d’un futur meilleur qui sont les moteurs essentiels de l’humanité. En occultant l’un et l’autre ils créent un mode sordide, une dystopie inhabitable, un non sens, qu’il faudra bien affronter en 2012. "

        bonne fêtes


        • Michel Koutouzis Michel Koutouzis 30 décembre 2011 12:23

          Hélas Bernard tu as tout à fait raison. Et de plus en plus. 


        • pissefroid pissefroid 30 décembre 2011 12:35

          De votre texte je retiens cette phrase, qui m’a sauté aux yeux,

          les promoteurs de l’ordre ne sont que des créateurs de désordre 

          Ils oublient que chaque individu de l’espèce humaine est unique et que la société peut être conviviale bien que chaotique et que le chaos n’est pas le désordre. 


          • Croa Croa 1er janvier 2012 10:29

            L’ordre c’est le contraire de la démocratie mais la démocratie ce n’est pas le désordre.

            Le problème c’est que la démocratie reste à inventer.


          • jymb 30 décembre 2011 14:39

            Pas d’accord sur le terme « résistance citoyenne » . Je suis plutot effaré par le pouvoir de résilience de nos concitoyens qui tous les jours acceptent des matins beiges, liberté aprés liberté, d’interdictions en restrictions, traqués, controlés, radarifiés, humiliés, paupérisés, mis au pas,abrutis de néant télévisuel et de foot...


            • restezgroupir44 restezgroupir44 30 décembre 2011 14:45
              Bonjour,
              Je suis étonné que vous ne parlez pas de la région que les E.U viennent de quitter la queue entre jambes ainsi que toutes les autres à venir Afghanistan etc ou le même sort attend toutes les troupes de l’OTAN.

              Le détroit d’Ormuz est en ébullition avec les manoeuvres de la flotte Iranienne et les provocations de la flotte des E.U cela commence à sentir le roussi pour ceux qui voudraient bloquer le passage obligé du Pétrole.........pour l’Occident et autres.

              • BA 30 décembre 2011 15:28

                Vendredi 30 décembre 2011 :

                 

                Nomura prône la création d’un nouvel ECU en cas d’éclatement de la zone euro.

                 

                Le courtier japonais Nomura estime que le risque de rupture de la zone euro continue de croître. Trois scénarios possibles se dessineraient alors :

                 

                - une sortie de l’Allemagne de la zone euro, option définie comme « très théorique » ;

                - une sortie limitée à des petits pays (la Grèce et le Portugal par exemple) ;

                - l’abandon de l’euro par des pays de grandes dimensions comme l’Espagne et l’Italie.

                 

                Cette dernière variante déterminerait, selon Jens Nordvig, le rédacteur de l’étude en deux volets, « la fin de la zone euro en tant qu’aire dotée d’une devise qui fonctionne ». Dans ce cas pas si hypothétique, le retour à l’unité de compte européenne (l’ECU, pour « European Currency Unit ») aurait un impact positif pour les grands pays qui lâcheraient la monnaie unique, estime Nomura.

                 

                http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201817128174-nomura-prone-la-creation-d-un-nouvel-ecu-en-cas-d-eclatement-de-la-zone-euro-269188.php


                • Croa Croa 1er janvier 2012 10:41

                  ç’est là juste une idée pour maintenir leur ordre financier mafieux et prédateur plus longtemps en place, une sorte de replie stratégique pour en gratter encore. (A mon avis ils ne sont pas assez malins pour mettre ça en route.)


                • anarcococo 30 décembre 2011 16:26

                  La crise, l’euro, 2012 ... ça risque de devenir de plus en plus dur pour certains :

                  Achetez le calendrier 2012 !



                    • redredsir 30 décembre 2011 17:14

                      @ l’auteur : « explosion de la résistance citoyenne » parmi les raisons d’être pessimiste ?

                      Faut-il comprendre explosion dans le sens éclatement ou dispersion,qu’alors je percevrais avec vous comme un aspect négatif ?

                      Sinon il me semble que c’est justement une des rares raisons d’espérer,une saine réaction,non ?

                      C’est le bordel,personne ne maitrise plus rien,je vois mal comment on pourrait reprocher aux citoyens leur manque d’organisation,et du coup de motivation...


                      • kssard kssard 30 décembre 2011 18:02

                        Le monde actuel fait un peu penser à la centrale de Tchernobyl avant qu’elle n’explose. Tous les compteurs sont dans le rouge, mais elle continue de produire. C’est un peu, ce qui se passe dans le monde libéral.


                        Les 1% de possédants prennent le max de thune, le plus vite possible sentant le déluge proche. Egalement, le monde actuel est un peu une allégorie de la Curée de Zola où les spéculateurs dépècent la ville de Paris. 

                        En tout cas, le jour où on m’expliquera qu’il faut mettre la démocratie entre guillemets pour mettre des banquiers à la tête de la France (comme en Grèce et en Italie) je descends dans la rue pour la lutte finale...



                        • Croa Croa 1er janvier 2012 10:46

                          Tu peux descendre : 

                          C’est fait depuis 1973 !


                        • ddacoudre ddacoudre 30 décembre 2011 18:28

                          bonjour koustousis

                          merci pour cet article limpide, nous sommes dans l’hiver de komdratieff, j’avais mentionné cela dans un de mes articles.
                          le drame c’est que les événements ont eu lieu et on ne peut les effacer, ils produirons donc leurs effets.
                          je ne vois vraiment pas comment l’on peut reverser ce qui c’est mis en place, la seule possibilité et d’entrer à la course dans l’éco-économie et démontrer que cela peut remplacer avantageusement celle-ci, les terroir des scientifique sont pleins d’innovations, elle n’ont qu’un défaut ne pas être d’un retour sur investissement immédiat et lucratif.

                          l’économie n’est qu’un moyen le Savoir est l’avenir.
                          or il s’éclipse devant l’intérêt financier quand il ne sert pas à l’atteindre.
                          notre nature culturelle baigne dans le Savoir mais si l’on oublie de s’interroger de l’intérieur, nous prenons effectivement nos constructions cérébrale pour du réel parce qu’elles atteignent nos sens, c’est ainsi que beaucoup parce qu’ils savent compter se croient savant, mais il ne font qu’un commerce incommode, et fier de détenir une vérité absolue ils ne développent que la mort qu’ils portent.
                          ddacoudre.over-blog.com
                          cordialement et bonne année tout de même


                          • chantecler chantecler 30 décembre 2011 19:01

                            Bonsoir M.K ,
                            Lien d’une vidéo qui t’intéressera si tu ne la connais pas ....
                            http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=TLjq25_ayWM# !
                            Cdt. Cr.


                            • Yohan Yohan 30 décembre 2011 19:35

                              Malheureusement, je vois surtout autour de moi que nous ne sommes vraiment prêts à affronter la tempête. Trop de gens continuent de croire que l’Etat peut, qu’il y aurait des caisses pleines on ne sait où, mais ils seront forcément très vite déçus. 

                              Les français vont pleurnicher en voyant leur niveau de vie se réduire, l’assistance faire cure et l’emploi se raréfier et pourtant, il va bien falloir se comporter en hommes.

                              • efarista efarista 30 décembre 2011 19:57

                                « il va bien falloir se comporter en hommes. »

                                c’est effectivement ce qu’il y a lieu de croire..... l’entraide, le troc, l’échange....
                                sauf que j’ai bien peur des hordes a la mad max qui se comporteront en bêtes...et je suis bien placée pour ne pas me faire d’illusion. 
                                L’homme devra se secouer, retrousser ses manches, et être lucide.


                              • Attilax Attilax 30 décembre 2011 20:53

                                Superbe article.
                                Bonne année quand même.


                                • kéké02360 30 décembre 2011 21:28

                                  année de tous les dangers d’autant que certain(e)s s’apprêtent au deuxième tour à nous remettre aux manettes un pourri de l’UMP-PS  smiley

                                  bon article et bonne année !!


                                  • Xavxav 30 décembre 2011 21:58

                                    Ce qui est écrit dans cet article est vrai. Mais hélas, il manque quelques informations pour être vraiment en rapport avec le titre. On aurait aimé lire un peu plus en détail ce qui nous attend en 2012.

                                    Ce que j’ai lu dans certains sites, c’est que les Etats Unis risquent le dépôt de bilan et que de nombreuses banques feront faillite en 2012. Quand à la zone euro, son démantellement n’est plus un tabou. Ce qu’on a vécu en 2008-2009 risque d’être qu’un aperçu de ce qui nous attend les prochaines années. Les politiques sont complètement impuissants face à au déclin de leur pays.

                                    Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que des guerres se déclarent effectivement.

                                    • franck2012* 30 décembre 2011 22:55

                                      Retour au franc en début d’automne 2012 .....


                                    • franck2012* 30 décembre 2011 22:54

                                      Les deux plus grandes provinces chinoises en banqueroute ....


                                      • lloyd henreid lloyd henreid 31 décembre 2011 01:18

                                        Très bel article. Une chose quand même :

                                        « I Phone, les avancées sur le génome, jeux vidéo, médias, images formatées et discours qui le sont autant, veulent toujours faire illusion sur un monde « Under control » uniforme. »

                                        Je me fiche des I Trucs, mais j’aime les jeux vidéos. Depuis longtemps, et je ne crois pas qu’on puisse les comparer aux médias. Parce que là où les médias délivrent des images effectivement « formatées », « normalisées », identiques d’une chaîne TV à l’autre (ou des discours identiques d’une station de radio à l’autre), les jeux vidéo restent encore fin 2011 un mode d’expression (artistique ?) très libre, ouvert, et hétéroclite.

                                        Il est clair que si vous en restez aux images qu’en diffusent les seuls « médias » : spots TV pour faux jeux mais vrais enjeux économiques fédérateurs, formateurs, et normalisateurs, lapins crétins (français moyens) et autres guérilleros anti-terroristes, hi-tech et OTAN-esques ; alors vous risquez d’associer l’univers vidéo-ludique, dans son ensemble, aux images médiatiques qu’on retrouve partout ailleurs (pub, discours politiques, obsessions économiques, et dogme occidental).

                                        Sachez cependant que le monde du jeu, qui est un peu le cœur ardent du « virtuel » en général, est aussi un terrain d’expérimentation du « penser autrement » très libre, actif, et créatif. La télé ne vous parlera jamais de Warsow, par exemple. La presse spécialisée n’en parle pas non plus. Pourtant c’est un très bon jeu (client depuis quatre ans), original tant sur le plan ludique qu’éthique (rejet de la violence et du réalisme pour un univers plus « cartoon » et coloré) ou encore économique (gratuit et open source, développé par ses fans, philosophie « do it yourself »), et très attachant pour les joueurs (rares, faute de pub) qui mettent la main dessus.

                                        Dans un registre plus commercial, moins « alternatif », vous avez sans doute entendu parler de ce hit qu’un grand nombre de joueurs attendaient, l’écume aux lèvres. C’est le troisième volet de la série Deus Ex, dont le premier volet était un chef d’œuvre remarquable. D’abord sur le plan ludique, puisqu’il faisait se rejoindre deux « genres » (tir en vue subjective et jeu de rôle, très schématiquement), mais aussi et surtout du fait de son contenu. Sorti en Europe au mois de septembre 2000, il s’ouvre sur une scène d’attentat très symbolique : des « terroristes » ont décapité la Statue de la Liberté, à New-York, à l’aide d’explosifs. L’attentat génère un climat de peur entretenue par les médias (coupures de presse, TV) légitimant la mise en place de mesures sécuritaires et vaguement liberticides : couvre-feu, arrestations arbitraires, délation, prolifération des caméras de sécurité ; sans oublier la propagande, omniprésente... et à mesure qu’il avance dans les chapitres du jeu, le joueur passe de la haine anti-terroriste primaire (il faut tous les tuer) à son contraire (terrorisme = résistance) pour finalement atteindre une certaine forme de « sagesse » un peu plus mesurée (il n’y a ni gentils, ni méchants, ni solution miracle). Les liens entre économie et gouvernance, confort et liberté, technologie et éthique (bioéthique, sens de l’humain), y sont abondamment traités. Non pas avec des « images » et des discours « formatés », mais avec des situations qui amènent le joueur à s’interroger, douter, exercer son esprit critique.

                                        Un an après la sortie de Deus Ex, premier du nom, ce n’est pas la Statue de la Liberté qui tombait. Mais les tours du WTC n’étaient pas bien loin, et en découvrant certaines dispositions du Patriot Act, j’ai cru voir fiction et réalité se rejoindre. Du coup j’ai suivi le même cheminement que JC, le personnage central du jeu, d’un extrême à l’autre pour devenir finalement (et non sans qu’il m’en coûte) plus nuancé, libre, et critique. Bien qu’ayant rejeté cette société d’illusion dont vous parlez fort bien (plus de TV, modes de consommation différents), je suis resté gamer et attaché à ces jeux. Non parce qu’on m’y oblige ou parce que c’est la mode, le bon discours, la bonne esthétique ; mais au contraire, parce qu’ils m’apportent quelque chose de différent. Et ça fait beaucoup de bien.

                                        Prenez n’importe quel objet culturel et songez-y. Ce qui corrompt l’objet, ce n’est pas l’objet en lui-même. Ce n’est pas non plus l’auteur (musicien, cinéaste, peintre) qui a produit cet objet (cette « œuvre ») en y mettant ce qu’il avait sur le cœur. Ce qui corrompt l’objet, c’est l’usage qu’on en fait : propagande et économie, les deux leviers du pouvoir...


                                        • Old Dan 31 décembre 2011 06:00

                                          Qui a écrit :
                                          « Ils ont créé un désert,
                                          et ils disent que la paix règne ! »

                                          Ds cet article, tout est dit :
                                          Comment ne pas se voir Gamma
                                          ds « Le meilleur des Mondes » (A. Huxley 1945)


                                          • pissefroid pissefroid 31 décembre 2011 08:54

                                            Peut-être Tacite.


                                          • calimero 31 décembre 2011 08:45

                                            « la demande (ou plutôt le manque de demande) sape le peu de croissance »

                                            Tant mieux. Marre de cette fuite en avant permanente, universellement acceptée comme un évidence économique. Vont ils faire une campagne de pub pour bouffer plus ? Des vélos jettables ? Des ampoules qui brillent une journée ?

                                            Quitte à avoir une crise, je la préfèrerais puissante et dévastatrice, histoire de remettre les choses à plat. Peut-être se mettra t’on alors à poser les bonnes questions.


                                            • Ray Volté 31 décembre 2011 15:25

                                              Bonjour Calimero.
                                              Vous dites :
                                              Quitte à avoir une crise, je la préfèrerais puissante et dévastatrice, histoire de remettre les choses à plat. Peut-être se mettra t’on alors à poser les bonnes questions.

                                              Je vous approuve. Il faut toucher le fond pour prendre appuis et remonter. Tout le reste n’est que rapiéçage. Avez vous raccommodé une chaussette ? Si le tricot alentour est cuit, votre raccommodage se détachera de son ancrage et tout sera à recommencer. Aucun raccommodage du système ne donnera un bon résultat. Dans un délais plus ou moins proche des dysfonctionnements apparaîtront et il faudra à nouveau raccommoder. Ma seule crainte vient de l’avilissement de la masse, abrutie par une école en décomposition, par la médiatisation des nullités intellectuelles et artistiques, par la spécialisation. Qu’est ce qu’un spécialiste ? celui qui sait tout de peu de choses. Où sont les esprits universels ? ceux qui ont des visions globales. Nous manquons de gens de bon sens, apportants des solutions simples a des problèmes complexes.

                                            • BA 31 décembre 2011 10:02

                                              Samedi 31 décembre 2011 :

                                               

                                              Evolution du CAC 40 :

                                              Depuis un an : baisse de 16,95 %.

                                              Depuis 5 ans : baisse de 43,75 %.

                                              Depuis 10 ans : baisse de 32,52 %.

                                               

                                              http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPCAC

                                               

                                              Evolution des valeurs bancaires :

                                               

                                              Evolution du cours de l’action BNP Paribas :

                                              Depuis un an : baisse de 36,25 %.

                                              Depuis 5 ans : baisse de 63,13 %.

                                               

                                              http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPBNP

                                               

                                              Evolution du cours de l’action Natixis :

                                              Depuis un an : baisse de 44,46 %.

                                              Depuis 5 ans : baisse de 84,87 %.

                                               

                                              http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPKN

                                               

                                              Evolution du cours de l’action Société Générale :

                                              Depuis un an : baisse de 57,22 %.

                                              Depuis 5 ans : baisse de 85,24 %.

                                               

                                              http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPGLE

                                               

                                              Evolution du cours de l’action Crédit Agricole :

                                              Depuis un an : baisse de 54,12 %.

                                              Depuis 5 ans : baisse de 86,65 %.

                                               

                                              http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPACA


                                              • Pierre Régnier Pierre Régnier 31 décembre 2011 11:00

                                                @ l’auteur

                                                J’ai trouvé excellent et particulièrement utile votre article… jusqu’à ses avant-dernières lignes qui, elles, me paraissent terribles. Pourquoi cette promotion du désordre, de l’individualisme, de l’indignation sans objectif constructif ?

                                                Très logiquement, ces lignes font, le 30 décembre à 12 h 35 le bonheur du commentateur qui « pisse froid », et de ses approbateurs.

                                                Heureusement qu’après ce petit triomphe de l’anarchisme de droite, lagabe nous propose, le 31 à 9 h 17, de poursuivre plus sérieusement votre réflexion avec la pensée de Castoriadis "toujours vivante 15 ans après sa mort".


                                                • Michel Koutouzis Michel Koutouzis 31 décembre 2011 19:26

                                                  Je me suis peut-être mal exprimé : ce que je mets en cause (outre leur autisme et leurs gestes mécaniques - Castoriadis parlait d’insignifiance -), c’est leur esprit prométhéen. Le « eux » concernant les gouvernants. Et leur propension à vouloir « ordonner » ce qui, manifestement, leur échappe. D’où la référence à Prigogine.


                                                • lagabe 1er janvier 2012 11:19

                                                  extrait

                                                  TOUT est foutu : Et puis ; non. La semaine der­nière, c’était le sommet de la dernière chance (voir p. V. On le clamait à la une des journaux : « Il reste dix jours pour sauver l’Europe ! » Aujourd’hui, sommes-nous sauvés ? Pas sûr. A peine le sommet achevé, les agences de notation dégradaient la note des banques. Et mena­çaient de dégrader toute l’Eu­rope. Pourquoi ne pas dégra­der la Terre entière, et baste ?

                                                  C’est curieux, cette atmo­sphère d’apocalypse lente. Ces mauvaises nouvelles qui se succèdent par vagues inces­santes. On a peur de tout. On ne fait plus confiance à personne. L’ambiance est plom­bée. On n’y comprend plus rien. Sarkozy n’arrête pas de sauver la situation ; elle n’ar­rête pas d’empirer. Il y a quelque chose qui cloche.

                                                  rien à dire de plus


                                                • Croa Croa 1er janvier 2012 10:57

                                                  Alpo47 a donné une réponse là dessus par la théorie du 100e singe (voir presque tout en haut) : Il arrive un moment où les gens comprennent !  (si c’est valable.)



                                                  • Michel Koutouzis Michel Koutouzis 31 décembre 2011 19:08

                                                    En réponse, un sonnet de Shakespeare


                                                    Truth needs no colour, with his colour fixed ;

                                                    Beauty no pencil, beauty’s truth to lay ;

                                                    But best is best, if never intermixed’ ?

                                                    Because he needs no praise, wilt thou be dumb ?

                                                    Excuse not silence so, for’t lies in thee

                                                    To make him much outlive a gilded tomb

                                                    And to be praised of ages yet to be.
 

                                                    Then do thy office, Muse ; I teach thee how
 

                                                    To make him seem, long hence, as he shows now  



                                                  • Eddie 1er janvier 2012 07:24

                                                    L’année 2007 a vu le début d’une crise économique mondiale. La faillite du système économique mondial s’est produite lors du krach du 29 septembre 2008. Les années 2009 et 2010 ont vu la spoliation financière des peuples, au seul profit de renflouer des banques privées ruinées, via tous les gouvernements inféodés à l’oligarchie financière. Et aussi déni total du désastre économique par les divers dirigeants (Pour la France, voir les déclarations béates et hyper rassurantes de Madame Lagarde, depuis promue au FMI, malgré ou grâce à une incompétence rare). L’année 2011 a vu les politiciens révéler enfin l’étendu du désastre économique, bien sûr en minimisant leurs responsabilités. Les dirigeants ont profité de cette faillite économique pour voter des lois liberticides, et faire une forte régression sociale. En ce début d’ année 2012, nous sommes au bord de l’abîme côtés économique, social, politique, guerre...De plus, avec la paupérisation des populations et à la belle vie sans aucun soucis financier avec gros salaire et retraite de pacha des politiciens, les 99% des populations, lobotomisées par les médias de masse appartenant à 100% à l’oligarchie financière, commencent enfin à s’éveiller. Malheureusement, je crains que nous n’échapperions pas à un chaos mondial induit par des révoltes populaires généralisées, un effondrement économique mondial total et des guerres. Nous verrons bien. Il serait judicieux de se préparer « alimentairement » et le moral suivra.


                                                    • kéké02360 1er janvier 2012 10:55

                                                      Les échéances approchent à grands pas, à force de couardise, de pensée unique , de vote utile , de front républicain, de communisme , de libéralisme, de voter contre ses idées nous y sommes dans le mur !!!!!!!!

                                                      Au fait c’est quoi le vote utile cru 2012  !!!!???? Sarko Hollande ???????? smiley

                                                      Bonne année citoyen(ne)s 


                                                      • BA 1er janvier 2012 23:16

                                                        Dimanche 1er janvier 2012 :

                                                         

                                                        Tout ça ne pourra pas durer éternellement. D’abord parce que la construction européenne s’apprête à s’effondrer sous le poids de ses propres malfaçons et que l’on s’approche chaque jour davantage du point critique où la panique financière, en avance même sur les défauts souverains, mettra de nouveau à bas le système bancaire entier, ne laissant plus que les banques centrales comme uniques institutions capables, avec le risque que le refus de la BCE conduise au réarmement forcé des banques centrales nationales, donc à l’éclatement de l’euro.

                                                         

                                                        Mais ça ne pourra pas durer non plus parce qu’on ne dépouille pas impunément les corps sociaux de leurs prérogatives souveraines, en tout cas sans s’exposer au risque que vienne un jour où ceux-ci décident de la récupérer violemment - et, un peu à la manière de ce qu’avait montré Karl Polanyi à propos des années 30, la chose peut ne pas être belle à voir...

                                                         

                                                        La laideur cependant n’est pas non plus une fatalité, car c’est aussi une opportunité historique de renverser l’ordre néolibéral qui est en train de se former dans ce bouillonnement de contradictions. Et de se débarrasser par la même occasion de tous ses desservants, ceux-là mêmes qui ont des décennies durant expliqué au bas peuple que l’ordre du monde est idéal, qu’il avait de toute façon la force d’une donnée de nature et que l’on ne saurait se rebeller contre la loi de la gravitation, qu’au demeurant la construction européenne telle qu’elle est (était...), elle aussi intouchable dans sa perfection même, était là pour notre supplément de bonheur, qu’il fallait être au choix archaïque, frileux ou xénophobe pour trouver à y redire.

                                                         

                                                        Tous ces gens, hommes politiques de gauche, de droite, experts dévoués, chroniqueurs multicartes, éditorialistes suffisants et insuffisants comme disait non sans cruauté Bourdieu, tous ces répétiteurs, voués à la pédagogie du peuple obtus, se sont trompés sur tout, et les voilà qui contemplent sidérés l’écroulement du monde dont ils ont été si longtemps les oblats. Et l’on se prend à rêver de les voir eux aussi partir par la bonde à l’occasion de la grande lessive.

                                                         

                                                        Frédéric Lordon.

                                                         

                                                        http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/74705/date/2012-01-01/article/2011-vu-par-frederic-lordon-les-ingredients-du-desastre/

                                                         


                                                        • oj 2 janvier 2012 02:56

                                                          L’homme n’a jamais su gérer la complexité dans le chaos.

                                                          Non nous enfonçons dans la complexité avec des contraintes croissantes (finitude de la planete, desequilibres financiers....)

                                                          Cela fait au moins 2 ans que je parie sur un ensemble de bouleversements qui ne peuvent intervenir qu’en dehors des règles institutionnelles ou bien alors repris dans un cadre politique autoritaire mais il faut une grande peur, un danger.

                                                          Apres 50 ans d’echec de la construction de l’Europe ou les peuples rechignent sans cesse, on peut imaginer qu’un cheminement vers une catastrophe soit le moyen final de nous imposer une europe politique avec etat d’urgence en utilisant une situation geopolitique mondiale dangereuse comme facteur de rassemblement.

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