2012 : l’au revoir de Nicolas Sarkozy
Pourquoi Nicolas Sarkozy va-t-il perdre la présidentielle malgré un bon bilan économique et des réformes courageuses ? Valéry Giscard d'Estaing et Nicolas Sarkozy, destins communs ? Politique presque fiction…
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH210/Sarkozy_avec_Giscard-2-9cddc.jpg)
Son côté bling bling mis en avant et critiqué à juste titre ne sera pas la raison essentielle de la défaite de Nicolas Sarkozy en mai 2012.
31 années seront passées depuis l’élection de François Mitterrand. Plus qu’une victoire historique, l’avènement au pouvoir d’un socialiste fut perçu comme une revanche d’une classe sociale sur une autre.
Valéry Giscard d’Estaing partage nombre de points communs avec Nicolas Sarkozy, les deux homme en auront un supplémentaire en 2012.
Tous les deux sont ou ont été les présidents les plus réformateurs de la Vème république :
Quelques-unes des réformes de VGE ( source wikipédia ) :
-Plan de lutte contre l'inflation, majoration de l'impôt sur les sociétés et les gros contribuables…
-Vote de la loi fixant la majorité civile à 18 ans.
-Vote de la loi autorisant sous certaines conditions l'avortement appelée aussi loi Veil.
-Début de la modernisation du réseau téléphonique avec le triplement des lignes sur 7 ans.
-Institution du divorce par consentement mutuel.
-Création de l'ECU, l'unité de compte européennes
-Premières élections au suffrage universel au Parlement
Malgré cela, Valéry Giscard d’Estaing a dû laisser son fauteuil à François Mitterrand après une campagne socialiste truffée de promesses. La parole au fils, Louis… :
VGE, tout comme Nicolas Sarkozy ont chacun été confrontés à de graves crises économiques, choc pétrolier pour l’un, crise financière pour l’autre. Des crises dont la gestion a été saluée par les économistes.
Les 2 présidents partageaient le même objectif : moderniser et libéraliser la France. Mission accomplie pour VGE, mission en cours pour l’actuel président.
Autre point commun : la trahison de Jacques Chirac appelant implicitement à voter François Mitterrand en 1981 et explicitement avec « humour corrézien » contre Nicolas Sarkozy en 2012.
Une communication à effet boomerang
Valréry Giscard d’Estaing a par ailleurs été le pionnier de la communication version « je prends le peuple pour un mollusque » avec notamment ses dîners avec les éboueurs. L’affaire des diamants, sans cesse rappelée, n’aura pas été un élément essentiel de sa défaite.
Nicolas Sarkozy tente dans le même esprit aujourd’hui d’effacer son image bling bling.
Plus que les graves et tristes erreurs commises au début de son mandat ( soirée au Fouquet’s, yacht de Bolloré, affichage de sa vie privée tumultueuse… ), le travail des communicants visant à retourner l’opinion publique en sa faveur sera dévastateur pour l’actuel chef de l’Etat.
« Le président des riches » n’assumera plus une politique visant à refuser la stigmatisation des plus aisés.
« Le président de l’ordre » évitera tout propos et toute action « autoritaire » craignant de choquer les plus centristes de ses électeurs. Parallèlement, certains de ses proches, à l’aide de déclarations pseudo stigmatisantes, se chargeront de récupérer certaines voix promises à Marine Le Pen.
L’ au revoir de Nicolas Sarkozy
La majorité des français, je le crois, estime que le champ d’action d’un chef de l’Etat est fortement minorée par l’influence de l’union européenne.
La majorité des français, je le crois, estime que la politique menée par une personnalité issue de l’UMP ou du PS ne sera pas fondamentalement différente limitant ainsi à ses yeux les risques d’une débacle économique.
La majorité des français, je le crois, s’est sentie flouée par l’action du chef de l’Etat et estime à tort que la plupart de ses engagements n’a pas été tenue.
Probablement élue candidate en octobre prochain, la première secrétaire du Parti Socialiste a de manière habile menacé ceux qui oseront instrumentaliser ses failles supposées.
Comme en 1981, une victoire de Martine Aubry sera perçue comme une revanche d’une classe sociale sur une autre.
Comme Valéry Giscard d’Estaing en 1981, Nicolas Sarkozy tournera le dos aux français et son « au revoir » sonnera comme un « bon courage » avec comme seul espoir pour la France « la providence ».
Jélène Esnois
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