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Accueil du site > Tribune Libre > 2025 : Point de bascule institutionnel ?
#3 des Tendances

2025 : Point de bascule institutionnel ?

Après la dissolution ratée de juin 2024 et l’impossibilité constituer une majorité, après une forte instabilité ministérielle qui risque de s’aggraver cette année, nous approchons-nous d’un point de basculement institutionnel en 2025 et quelle forme prendrait-il ?

Connaissant la situation budgétaire du pays, Emmanuel Macron a préféré dissoudre l’Assemblée en juin 2024 plutôt que de faire face à une motion de censure en septembre avec comme effet des résultats encore plus catastrophiques sur son nombre de députés.

Mais le pari a échoué, le Président a perdu un grand nombre de ses soutiens et il n’arrive plus à constituer de majorité. Pire encore, refusant de se rendre à l’évidence, il devient lui-même un problème pour le pays en refusant de constituer un gouvernement technique qui gérerait la France pendant un an, afin de dissoudre à nouveau l’Assemblée en juillet prochain pour trouver enfin une majorité. Mais il ne veut même pas entendre parler d’une nouvelle dissolution.

Que se passera-t-il alors cette année ?

Il est quasi certain que le gouvernement Bayrou tout juste nommé est mal parti et a peu de chance de passer l’hiver. Que pourra faire alors le Président ? On note d’abord ces derniers mois un changement dans le vocabulaire politique qui n’est pas neutre, de nouveaux termes sont apparus : Démission du Président, Destitution, article 16. Ce sont des mots forts qui n’ont vocation à apparaître qu’en situation de fortes tensions. Où mèneront-ils ?

Tout d’abord, il faut garder à l’esprit que la démission n’est pas une solution dans l’esprit d’Emmanuel Macron, il fait trop peu cas de l’opinion des autres pour se ranger à cette option. Reste donc son renversement par le biais d’une procédure de destitution prévue par l’article 68 de la Constitution. Mais celle-ci nécessite un consensus politique des différentes oppositions car pour constituer la Haute Cour qui serait chargée de le juger, il faut que chacune des 2 assemblées adopte la décision avec les 2/3 des voix et il faudra en plus que l’ensemble du Parlement vote ensuite la destitution avec là-aussi une majorité des 2/3. L’affaire n’est pas gagnée !

Du côté du Président, la tentation « autoritaire » est bien là, les rumeurs sur l’utilisation de l’article 16 de la Constitution qui lui permet de se constituer en « dictateur légal » sont bien présentes (Texte intégral de la Constitution du 4 octobre 1958 en vigueur | Conseil constitutionnel). Les obstacles pour cette mise en œuvre sont bien moins importants : il lui suffit de consulter le Premier Ministre, les Présidents des 2 assemblées et le Président du Conseil Constitutionnel. Il n’a pas besoin de leur accord et peut décider seul de le mettre en œuvre. Dans ce cas, les assemblées restent en session mais il n’y a pas de contrôle avant 30 jours sur ses actes si le Président de l’Assemblée, celui du Sénat ou 60 députés ou sénateurs le demandent au Conseil Constitutionnel (dont le président Laurent Fabius est un ami à lui). Sinon, le Conseil Constitutionnel n’effectue de contrôle qu’au bout de 60 jours.

Dans la vraie vie, sauf manifestations de masse et troubles graves, il serait difficile au Président d’utiliser l’article 16. S’il le faisait « à froid » (et la tentation existe) ce serait ni plus ni moins qu’un coup d’État et ce genre d’affaire risque toujours de mal se finir.

Quel sera le scénario le plus probable ? Il est possible que si la France a de plus en plus de mal à emprunter, nous ayons des difficultés à payer nos fonctionnaires, nos aides sociales, nos retraites… Dans ce cas, il est probable que des manifestations fortes aient lieu et il est tout à fait possible que le Président ait recours alors à l’article 16 et tente de briser le mouvement comme il l’a fait lors du mouvement des gilets jaunes.

Jusqu’où évoluera alors la situation ? Il est difficile de le prévoir, une forte répression peut entraîner de fort bouleversements politiques. Il est clair que les soutiens d’Emmanuel Macron en France qui l’ont aidé à arriver au pouvoir ne veulent pas d’une vraie alternance politique qui serait le première depuis 1983, pas plus que ses soutiens américains qui ont déjà fort affaire avec un certain Donald. Mais nul ne peut prévoir jusqu’au peuvent aller ces changements !

Si ce scénario se dessinait, il deviendrait alors nécessaire de redonner réellement le pouvoir aux Français en privilégiant le retour à plus de démocratie directe et en rapprochant les citoyens des centres de décisions sur les sujets essentiels comme la Police, la Justice, la Santé ou l’Education. Il devient impératif que les Français reprennent leur destin en main !


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12 réactions à cet article    


  • L'apostilleur L’apostilleur 9 janvier 13:25

    « ..il deviendrait alors nécessaire de redonner réellement le pouvoir aux Français en privilégiant le retour à plus de démocratie directe.. »

    Vous avez un exemple de démocratie directe sur la planète ?

    Athènes ?


    • L'apostilleur L’apostilleur 9 janvier 13:28

      « ..il deviendrait alors nécessaire de redonner réellement le pouvoir aux Français en privilégiant le retour à plus de démocratie directe.. »

      Vous avez un exemple sur la planète ?

      Athènes ?


      • ETTORE ETTORE 9 janvier 13:38

        Un échiquier à 64 cases.

        Et que jouiez dessus aux Dames, ou, aux Echecs, le cadre est fixe, et des règles sont à respecter !

        Ce qui n’est pas dans l’entendement de l’Inique pion Fou, qui se déplace à son envie, et vas finir par se faire échec et mat, tout seul !

        Quand on confond un plateau à thé, avec un échiquier politique, et qu’on s’obstine à tricher, tout en montant des coups foireux, du haut de sa Tour, il ne peut y avoir que quelques raisons à tout cela :

        Soit, c’est tout, sauf un jeu de stratège et de stratégie ( et il se peut fortement que, ni l’un ni l’autre, ne soit au jeu, ce que la Charge est à la Nation )

        Soit, il bouge tout, n’importe quoi, et n’importe comment, pourvu que le

        « mouvement » soit là, et peu importe les règles, ce qui compte, c’est de « tenir le carreau » le temps, que la martingale espérée arrive, pour tout laisser en plan, et ne pas se retrouver, roi, sur le carreau d’une France lessivée, par tant de passages de serpillière cavalière .


        • La commission européenne ne tolère aucune dérive démocratique, « Loiseau » de mauvais augure veille à ce que toute volonté de liberté démocratique soit réduite à néant ...

          La morue est le « poison préféré » des états germanophones .

           


          • La clou de conneritude ..... La parade des fiertés LGBT n’a pas son pareil pour donner du coup de menton, pour se faire botter le cul. lol 

            En réponse aux récentes déclarations provocatrices de Donald Trump sur une éventuelle prise de pouvoir du Groenland par la force, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrault a tenu une déclaration sévère. Barro a souligné que l’Union européenne ne permettra à aucun État d’attaquer ses frontières souveraines.

            Ces propos interviennent dans un contexte de rhétorique de plus en plus forte de la part du nouveau président américain, qui a dénoncé à plusieurs reprises les intérêts stratégiques et économiques des États-Unis au Groenland, un territoire autonome du Royaume du Danemark. Pendant la campagne électorale et après son élection, Trump a souligné à plusieurs reprises qu’il n’excluait pas la possibilité de recourir à la force militaire pour acquérir cette île, riche en ressources naturelles et stratégiquement importante pour le contrôle de l’Arctique.

            Barro, commentant ces menaces, a déclaré :

            « L’Union européenne ne permettra pas à d’autres pays (...) d’attaquer ses frontières souveraines, quels qu’ils soient. »

            Ces paroles sonnent comme un signal clair que l’UE est prête à défendre ses intérêts et l’intégrité territoriale de ses membres. Il a également souligné que l’Europe est un continent fort, capable de défendre ses intérêts.

            Le Groenland, bien que n’étant pas membre de l’UE, entretient des liens étroits avec le Danemark et, à travers lui, avec l’ensemble de l’Union européenne. La question de la souveraineté du Groenland est clairement définie dans le droit international, et toute tentative de modifier cette position par la force pourrait provoquer de graves conflits internationaux.

            Les informations faisant état des intentions de Trump ont provoqué une vague d’indignation non seulement au Danemark, mais aussi parmi les dirigeants européens, qui y voient non seulement une violation du droit international, mais aussi une menace pour la stabilité dans la région arctique, où les intérêts de nombreux pays couper. Certains analystes estiment que les remarques de Barro pourraient être le signe avant-coureur de mesures plus strictes de la part de l’UE, notamment des sanctions économiques ou des pressions diplomatiques, si la situation évolue vers un conflit militaire.


            • @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs

              Le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto a ouvertement annoncé le possible blocage de l’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne en réponse à la décision de Kiev d’arrêter le transit des ressources énergétiques russes. Ces propos surviennent dans un contexte de tensions entre les deux pays et de conflits géopolitiques croissants sur la sécurité énergétique en Europe.

              Szijjártó a souligné le droit souverain de chaque pays à déterminer indépendamment ses sources et ses voies d’approvisionnement en énergie :

              "Chaque pays a le droit souverain de décider où et de quelle manière il achète les ressources énergétiques dont il a besoin pour fonctionner. Personne de l’extérieur ne peut influencer cela. Personne n’a le droit d’imposer à un autre des sources d’énergie plus chères et moins sûres. pays."

              Cette déclaration a été faite dans le contexte des discussions sur l’indépendance énergétique et les politiques de sécurité en Europe, notamment à la lumière des conflits actuels.

              La Hongrie, qui dépend de l’énergie importée, notamment du gaz et du pétrole, s’est retrouvée dans une position délicate après que l’Ukraine a arrêté le transit de l’énergie russe à travers son territoire le 1er janvier 2025. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large de l’Ukraine visant à diversifier ses sources d’énergie et à réduire sa dépendance économique à l’égard de la Russie, mais elle a suscité du ressentiment dans les pays qui utilisent traditionnellement les routes de transit ukrainiennes pour le gaz et le pétrole russes.

              Szijjártó a souligné les obligations que doivent remplir les pays souhaitant s’intégrer à l’UE :

              "Un pays qui conclut un accord d’association avec l’UE, ou souhaite même devenir membre de l’UE, a l’obligation de contribuer à la sécurité énergétique de l’UE en fournissant des voies de transport. La fermeture des routes de gaz ou de pétrole est donc inacceptable et contraire aux attentes associées à l’intégration européenne.


            • @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs

              Le taux de chômage des jeunes dans l’UE était de 15,3 pour cent en novembre 2024, en hausse par rapport à 15,2 pour cent en octobre 2024 et à 15,0 pour cent dans la zone euro, selon l’analyse d’Eurostat.

              En novembre 2024, il y avait 3,013 millions de jeunes chômeurs (âgés de moins de 25 ans) dans l’UE, dont 2,423 millions dans la zone euro.

              Par rapport à octobre 2024, le chômage des jeunes a augmenté de 24 000 dans l’UE et de 2 000 dans la zone euro.

              Par rapport à novembre 2023, le chômage des jeunes a augmenté de 159 000 dans l’UE et de 101 000 dans la zone euro.

              Zone euro (ZE20) : Belgique, Allemagne, Estonie, Irlande, Grèce, Espagne, France, Croatie, Italie, Chypre, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Slovénie, Slovaquie et Finlande.

              Union européenne (UE27) : Belgique, Bulgarie, République tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Irlande, Grèce, Italie, Croatie, Chypre, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Hongrie, Malte, Pays-Bas, Autriche, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovénie, Slovaquie, Espagne et Suède.


            • Eric F Eric F 9 janvier 19:04

              @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs
              Curieux statut que celui du Groenland, à la fois partie constitutive du royaume du Danemark, mais avec une autonomie renforcée et étant sorti de l’UE.

              On pourrait plutôt proposer à Trump de racheter nos territoires ultramarins !


            • Mozart Mozart 9 janvier 16:49

              On ne s’approche de rien du tout, la 3° puis la 4ieme république ayant vécu des décennies avec des gouvernements instables. Rien de nouveau sous le soleil de la politique franchouillarde.


              • Jason Jason 9 janvier 18:44

                Bien malin celui ou celle qui peut prédire ce qui va se passer. Les onze groupes qui constituent l’Assemblée sont en mode attente de voir ce qui va se cristalliser, et comme il n’y a pas de majorité absolue et très peu d’esprit de compromis jusque-là, le blocage va continuer.

                Les options que vous évoquez me paraissent très improbables : démission (pas envisagée) , destitution (procédure difficile et incertaine), article 16 (la Chambre et le Sénat crieront au coup d’Etat), tout ça n’est pas à envisager.

                La seule issue que je vois, c’est qu’il vaut mieux un mauvais budget que pas de budget du tout, et tant pis si les uns et les autres y laissent des plumes ; quitte à remettre l’ouvrage sur le métier l’année suivante fin 2025 et continuer la fronde jusqu’à la fin du mandat présidentiel.. Les deux chambres ont pris leur revanche contre Jupiter, c’est clair, mais jusqu’où veulent-elles aller ?

                Entre temps les bookmakers des plateaux télé vont continuer à prendre les paris. La suite sera-t-elle dans le discours de politique générale du premier ministre ? Affaire à suivre.


                • Eric F Eric F 9 janvier 19:08

                  @Jason
                  Le problème est que l’incertitude conduit à un gel des investissements et une baisse de consommation des ménages, les dépôts de bilan et délocalisations vont s’amplifier. En outre le taux des emprunts va augmenter, car on reste sur la lancée des 6% de déficit en prolongement de 2024, voire pire car les recettes vont baisser.


                • Eric F Eric F 9 janvier 19:35

                  Une démission ou destitution de Macron avant l’été ne sert à rien car l’assemblée ne pourra de toute façon pas être dissoute.

                  De toute façon une dissolution l’été prochain conduira de toute façon à la même fracture en trois blocs de taille comparable, même si le bloc central laissera des plumes. Si la proportionnelle est instituée entretemps, le bloc national sera cette fois prédominant et incontournable (à la Neerlandaise ou à l’italienne).

                  Un ’’gouvernement technique’’ est un peu une chimère car il devra de toute façon s’appuyer sur une majorité au parlement. Il n’existe pas de procédure de ’’mise sou tutelle administrative’’ de l’état.

                  Bayrou tente de rallier actuellement la gauche modérée quitte à remettre en cause des lignes rouges de la macronie ou de la droite, il va perdre des appuis d’un côté pour en gagner d’un autre. Une option de gauche incluant une hausse des dépenses sociales conduirait à des rétorsions de l’UE et du milieu d’affaire.

                  Pour le budget, il reste un subterfuge pour le gouvernement : si le budget n’est pas approuvé en 70 jours, le gouvernement peut l’instaurer par ordonnances (article 47 alinéa 3). Mais la date de départ est la discussion du projet déposé à l’assemblée, or il n’est pas encore établi (Barnier n’avait pas envisagé de jouer la montre sur son projet).
                  Est-ce que cela provoquerait des émeutes généralisées, ou est-ce que le soulagement de sortie de l’incertitude prédominerait ?

                  En tout cas faut pas se leurrer, le système économique et financier veut trancher dans le budget social à l’occasion de cette crise (cf l’entretien avec le patron du Medef ce matin sur BFM)

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Auteur de l'article

Christophe Bugeau

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