27 avril 1969, un jour de grande tristesse mais une leçon magnifique de démocratie
27 avril 1969, un jour de grande tristesse mais une leçon magnifique de démocratie.
Depuis 1968, poursuivant sa grande idée de la Participation depuis le temps du RPF (1947-1953), le général de Gaulle annonce un référendum, sur la régionalisation (une déconcentration de l’État) et la réforme du Sénat (le fusionner avec le conseil économique et social), le 2 février 1969 à Quimper où il déclare, à la fin de son discours :« En raison du Passé, du Présent, de l'Avenir, il est de toute justice que ce soit en Bretagne que je l'annonce à la France. »
Ce référendum était prévu depuis les « événements de Mai68 ». C’est le 24 mai 1968, que Charles de Gaulle définit ce qu’est la Participation. Il avait esquissé la déconcentration lors du discours de la Foire de Lyon, le 24 mars 1968, deux mois avant le discours sur la Participation.
« L'effort multiséculaire de centralisation, qui lui fut longtemps nécessaire pour réaliser et maintenir son unité malgré les divergences des provinces qui lui étaient successivement rattachées, ne s'impose plus désormais. Au contraire, ce sont les activités régionales qui apparaissent comme les ressorts de sa puissance économique de demain. Une autre phrase : Harmonie qui est féconde parce qu'elle est nationale. Tandis que notre unité profonde est,désormais, bien assurée, la transformation qui tend à mieux répartir toutes nos activités sur toutes les terres de notre peuple avive, du même coup, toutes les sources de notre existence. »
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Mais au fur et à mesure que l’on s’approchait de l’échéance, fixé au 27 avril 1969, le général de Gaulle savait que c’était perdu.
Comme à son habitude, de Gaulle mis le poids de son mandat dans la balance : « Votre réponse va engager le destin de la France, Parce que si je suis désavoué par une majorité d'entre vous, solennellement sur ce sujet capital, et quelles que puissent être le nombre, l'ardeur de l'armée, de ceux qui me soutiennent, et qui de toute façon détiennent l'avenir de la patrie, Ma tâche actuelle de chef de l’État deviendra évidemment impossible, et je cesserai aussitôt d'exercer mes fonctions. »
« Au contraire, si je reçois la preuve de votre confiance, je poursuivrai mon mandat….Je continuerai, avec votre appui, de faire en sorte quoi qu'il arrive, que le progrès soit développé, l'ordre assuré, la monnaie défendue, l'indépendance maintenue, la paix sauvegardée, la France respectée. »
Le dimanche 27 avril, à 20h, les résultats tombèrent : 48,59% de oui, 52,41% de non.
Le lendemain, 28 avril 1969, à minuit onze, une dépêche de l’AFP tombe : « Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet à midi ». Simple communiqué de l’Élysée, diffusé par son secrétaire-général Bernard Tricot.
« Voici que se referment les Portes de la Gloire. Demain, j’entrerai dans les temps ordinaires », devait écrire Yves Guéna à la toute fin de son livre « Le temps des certitudes » (1940-1969).
Ces temps ordinaires sont très fades, remplis de médiocrité et de lâcheté.
C’était un autre temps….
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