A la recherche du tour de France perdu
Comment peut-on aimer le tour de France à l’ère du covid ? Auparavant les intellectuels vous reprochaient de biberonner à l’opium du peuple, maintenant ils vous dressent la note catastrophique du bilan carbone de cette histoire infantile, drainant caravane du tour, et camping cars agglutinés sur le bord des routes. On voit que l’évolution de cette boucle, et les passions et les rejets qu’elle suscite épousent l’air du temps.
Le tour, on l’aime, sans forcément juger nécessaire de s’allonger sur le divan du psychanalyste, pour se justifier. Comment peut-on continuer à faire du vélo, ce truc ringard, vous demandait-on, dans les années 60, quand la mobylette et le scooter sont devenus abordables. Maintenant on ne pose plus cette question existencielle qu'aux coureurs, tant la petite reine mérite de nouveau son nom, est devenu verte et vertueuse, à des lieux de la réputation écornée des professionnels de la chose, au sortir de tant d'affaires troubles.
La roue tourne. Les bobos ont anobli l’engin du grand-père, et s’en emparant, sont retournés, comble du chic, au pignon fixe.
Ne suffit-il pas finalement de garder le même train tranquille, pour que le peloton qui vous a largué vous aperçoive quelques kms plus tard en pont de mire, vous prenant pour un échappé, sur ce circuit de critérium qu’est la vie. Mais il arrive qu’un soir, au zinc d’un bistrot, on confesse à un compagnon de rencontre, les éléments autobiographiques qui ont conduit à l’addiction.
Bien sûr, cela ramène souvent à l’enfance, le creuset de toute vie. Je me souviens avoir vu la première fois le tour de France sur les épaules de mon père, à la fin des années 50. La découverte de la de la foule massée en bordure de route, toute cette exaltation en sourdine, jouant avec l'attente, me prévint que quelque chose d'exceptionnel allait se passer là !. Quelques avertis semblaient connaître déjà les secrets des dieux, informaient les autres de ce qui allait suivre. Ils appréciaient les chances des coureurs, étalant leurs mérites respectifs. Du haut de mes cinq ans, j'avais déjà entendu parler depuis très longtemps de ces hommes hors du commun. Ils portaient des noms magnifiques, taillés sur mesure pour leur usage propre : Robic, Koblet, Bobet, Coppi.... ! Je pensais que l’attribution de ces noms mythiques, chantant comme une chaîne de vélo bien huilée, se faisait par le biais d’une sorte de loge de francs maçons, pour distinguer les plus costauds.
La hauteur de vue compte beaucoup pour saisir un plan général. C’est, monté sur les épaules de mon père que j’avais déjà vu le général de Gaulle lors d’un bain de foule. Sans compter le père Noël, personnage encore plus exaltant, aux performances incroyables, dont je découvris comme tant d’autres gamins, un peu après, que c’était un escroc ; une sorte de Lance Armstrong avant l’heure, ne tenant le boostage de ses exploits, que par le mensonge et la manipulation. Il faut que l'individu soit complice consentant au rêve, des étoiles plein les yeux, pour que l'opération de séduction se transforme en escroquerie, se refermant sur lui comme un piège. Du scandale "Lehman brothers" à l'affaire Armstrong, ce sont les mêmes mécanismes qui abusent les gogos.
Ce jour de 1959, le peloton haletant du tour me fit penser à une locomotive humaine, lancée vers l'horizon avec ses wagons, décompressant le temps dans un chuintement de rayons, avant qu’il ne disparaisse. Je restais ébranlé par le choc, longtemps après le passage des derniers coureurs, et que la poussière ne retombe.
Il est fort possible qu’une partie de moi ait refusé depuis ce temps là de grandir, pour se mettre en pose contemplative dans l’attente du passage de l’épreuve, en Juillet ! La France était déjà clivée, entre les amateurs du tour, et ceux qui les considéraient comme des idiots. C’était un révélateur de classe, et mettre une casquette "Ricard" sur le parcours du tour était bien moins valorisant qu'un panama sur le central de Roland Garros.
Il fallait être bougrement abruti, disaient les cyniques, pour monter une côte, alors qu’il suffit de tourner son vélo pour la descendre ! Les humoristes se déchainaient, les méchants semaient des clous au passage des coureurs, surtout s’ils étaient Allemands, n'allant plus à les balancer tout de même à la rivière, comme la foule l'avait fait dans les années 20. C'est à cette époque qu'Albert Londres, qui avait fait campagne contre le bagne de Cayenne, fit le chroniqueur sportif du tour, et révéla sa rudesse en écrivant « Les forçats de la route ! » https://bit.ly/2EHsBbH
Des gens émus, proposèrent d'améliorer le sort des coureurs, de les mettre en conditionnelle de la douleur. On inventa le dérailleur. Il y en eu beaucoup au sein du peloton pour critiquer l'invention, trouvant qu'elle cassait la légende du gars honnête qui appuie sur les pédales à fond, sans se poser de questions. A quoi bon finasser ? Un gars qui buvait son litre de rouge à table, ne reculait pas devant l'effort à faire pour monter sa carcasse en haut d'un col, comme un maçon honnête, son sac de ciment en haut de l'échelle.
Faut dire que bien des coureurs se vautraient dans leur position prolétarienne, de dûrs à la tâche, n’ayant rien à voir avec l’intello ou le rond de cuir d’une étude de notaire. Henri Pélissier, un costaud des années 20, issu d'une tribu de trois frères semblabes à celle des Dalton, semant la terreur, dans le peloton, disait que jamais un binoclard ne gagnerait le tour un jour.
Les années lui ont donné tort ! Laurent Fignon avec ses binocles rondes triompha de la fatwa lancée par l'ainé des Pélissier. Et avant cela Jan Janssen, un élégant Batave, dès 1968… Normal, 68, c'était l'année de tous les possibles !
Les années 60 étaient mûres pour la consécration sociologique du tour. Roland Barthes, professeur au collège de France, l’avait adoubé, lui reconnaissant une légitimité certaine à se hisser au rang de mythologie moderne. Dans son célèbre ouvrage, il décrypte l’épreuve, au niveau du signifiant et du signifié, comme il l’a fait déjà de BB et du paquebot "France", autres mythes nationaux. https://bit.ly/2QDeXss
Pas seulement avec une clé de dix, mais avec de la ferveur, de la passion, de la grandiloquence, comme il convient quand on traite des chevaliers de la table ronde, et de l'enchanteur Merlin.
Barthes a flairé l'épopée, bien mieux que Sartre trop snob, qu'avait pas le goût de la sueur et de l’embrocation musculaire. Extrait du maître, auteur de "Mythologies" : « Le Tour dispose donc d'une véritable géographie homérique. Comme dans l’Odyssée, la course est ici à la fois périple d'épreuves et exploration totale des limites terrestres. Ulysse avait atteint plusieurs fois les portes de la Terre. Le Tour, lui aussi, frôle en plusieurs points le monde inhumain : sur le mont Ventoux, nous dit-on, on a déjà quitté la planète Terre, on voisine là avec des astres inconnus. Par sa géographie, le Tour est donc recensement encyclopédique des espaces humains ; et si l'on reprenait quelque schéma vichien de l'Histoire, le Tour y représenterait cet instant ambigu où l'homme personnifie fortement la Nature pour la prendre plus facilement à partie et mieux s'en libérer »
Il fallait le dire... Ça fait du bien quand le premier de la classe fort en rédaction vient au secours des cancres pour prendre leur défense. Camus, peut-être, aurait trouvé lui aussi les mots justes, le bon coup de pédale. Il aurait ré-anobli la grande boucle bien mieux que pourrait le faire Dupond Moretti, personnage ayant une opinion théatrale sur tout, surjouant avec trop d’effets de manche, pédalant dans le vide, et qui ne parviendrait même pas à passer un dos d’âne en se mettant en danseuse, tirant sur les cocotes en vain !
On le voit les métaphores cyclistes sont aussi riches que les métamorphoses d'Ovide.... Camus, ce prolétaire devenu philosophe, avait mouillé le maillot de foot, en gardant les buts ! Mais il est mort trop tôt pour avoir le temps de parler du tour de France, qu’il aurait bien voulu voir passer à Oran. Le tour, c’est la consécration des villages anonymes, la disgrâce des grandes villes, quand la direction du tour, les exclue du parcours.
Mais je devrais parler à l’imparfait. Les temps ne sont plus jaunes, mais moroses, voir apocalyptiques ! Loin des incandescences de Roland Barthes. Non seulement, chose inimaginable hier, les glaciers fondent, mais pire, le tour de France pourrait s'arrêter....
On en reste saisi d'effroi !.. Si hier les mairies ouvraient grand leur bras et leur carnet de chèques, pour inviter l'épreuve, voilà tout à coup qu’elles rechignent, considèrant l'affaire non plus au niveau de la passion, mais du budget, de l’éthique et de l’écologie. Il est étonnant à ce sujet de constater que le vélo, outil écologique de plus en plus pébliscité pour les déplacements, n'a rien à voir avec ce qu'il est devenu dans sa version mafieuse :"Union cycliste internationale".
Voici venu le temps des comptables d'entreprise, regardant le tour comme une affaire dont il n'est pas sûr qu'on tirera profit, malgré tous ces titres... Ou même comme une vieille catin aux exigences devenues aberrantes, ne se rendant même pas compte qu'elle a vieilli, et que son image ne tient plus que par le maquillage appliqué en plaques de ciment, pour maintenir l'ensemble.
Le tour de 2021, s'il existe, ne partira ainsi pas de Rennes. https://bit.ly/3lvEbr5. Comme si c’était un grand malade, un pestiféré, déambulant avec une cloche autour du cou…Les coureurs, en habit de bure, une cloche autour du cou, en seront-ils à dormir sous le parvi des églises, la nuit ? Bernard Hinault, le régional de l'étape, s'est mis en colère, évoque sa honte sur Ouest-France.
Sans doute certains n’ont pas pris la mesure de la révolution, sont restés à dormir alors qu'on renversait les statues des grands hommes passés de mode, au nom du révisionnisme, et de la non conformitié des valeurs passées au reformatage du présent.
Est-ce une légénde urbaine, une rumeur ? Il parait que des êtres étranges, peut-être des somnambules, peu au courant du repport de l'épreuve à la fin de l'été, se sont entassés en Juillet sur les pentes de L’Izoard, attendant le passage de la caravane et des coureurs du tour, comme des morts vivants, prêts à sauter sur le moindre cyclotouriste qui passe, tant ils sont en manque !..
Il a fallu que certains se mettent des colliers d'ail autour de leur cou, pour passer ces barrages de zombies.
Rien d'étonnant ! Le tour de France en Juillet, c'est gravé dans nos gènes. Comme l’horaire des trains restait inscrit dans l'inconscient des gardiens de passages à niveau, qui, même quand ils partaient à la retraite, se réveillaient la nuit aux heures de passage des trains, et cherchaient la manivelle sur leur table de chevet, pour aller baisser les barrières.
Prendre le départ de l’épreuve alors que les gamins rentrent en classe au lieu de partir en vacances, va sûrement avoir des conséquences qu’il est difficile d’imaginer sur leur développement futur. On voit qu'il n'y a pas que le temps qui est déréglé, comme un dérailleur arrière. Maintenant ils sont électriques ! Un comble !.... Le vélo était en effet par essence un engin autonome, ne nécessitant aucune autre énergie que celle distribuée, par les mollets et les bras du cycliste ! Les ingénieurs ont réussi à pervertir cet engin aussi parfait, aussi définitif que la brouette, et le moulin à légumes. Des inventions qui changèrent la destinée humaine, délivrant l’homme d’efforts inutiles. Après avoir butté contre toute évolution, à l'image du monde paysan, les coureurs cyclistes gobent maintenant avec jubilation tout ce qu'on leur impose.
Est-ce que ce sont encore des hommes qui les chevauchent, affublés de la même posture aérodynamique, étudiée en soufflerie, au visage tous pareils, comme des chevaliers teutoniques sous leur heaume ? Non je ne parle pas des paysans en tenue de cosmonaute, traitant les surfaces aux pesticides du haut de leur tracteur, mais des coureurs cyclistes en tenue du contre la montre, dont il n'est pas prouvé qu'ils sont chargés comme des mulets !
A ce titre, ils bénéficient de la présemption d'innocence.
Le casque cycliste obligatoire a été l'ultime pièce ajoutée pour nous prévenir de la terrible monotonie qui nous guette dès qu'on prétend mettre la vie sous cloche, avec les meilleurs intentions sécuritaires du monde évidemment. S'y ajoutent lunettes cachant ce qu'il reste d'un visage propre à resister à tout système d'identification électronique.
Hier la caravane publicitaire distribuait des chapeaux d'Apache aux gamins. Qui aurait pu penser qu'on allait nous imposer des masques d'hommes indivisibles, hormis les frères Boulgakoff, avant leur opération esthétique !
Les chinois commencent à s'intéresser au vélo. Je veux dire professionnel, pas prolétarien. C'est mauvais signe. L'an prochain une équipe va être créée dans un labo de Wuhan. Gare à nous ! Pourrons-nous envisager ne serait-ce que le maillot à pois chiche ?Je regrette le temps d'avant, celui de ma jeunesse, des tours à visage découvert, du corps des athlètes tous reconnaissables à leur style, à leur déhanchement propre. "J'accuse !"... Il faut dénoncer toutes ces armures qui se sont superposées les une aux autres, coupant le public des coureurs, les coureurs de leurs sensations.
Je sais, j'ai tort ! Il n'y a pas de marche arrière au vélo. Pourtant en ce temps là, t'en souviens-tu mon âme, les tricheries étaient plus honnêtes qu'aujourd'hui. Ce petit moteur caché dans le cadre est le comble de la forfaiture.
Un jeune Hongrois, Istvan Varjas, qui fut à la fois champion national de physique, et très honnète coureur, mit au point cette technologie silencieuse, bien avant l'an 2000, pour pallier à sa frustration. https://bit.ly/3hIPqdg « J’avais compris que, pour passer professionnel, j’aurais dû me doper comme tous les autres, m’injecter la “bomba”. Mais la santé, c’est sacré ! »
Le premier tricheur professionnel assez riche pour l'acheter et imposer l'omerta, en signant un chèque conséquent à ce bricoleur de génie, dès 98, n'est pas connu, mais des présomptions bien naturelles se dirigent vers un riche américain, homonyme du premier homme qui marcha sur la lune, et qui voulait se débarasser des effets de la gravitation terreste, prenant le mont Ventoux pour le sol lunaire.
Comment faire encore confiance encore à un vélo de course ? Ne tournez jamais le dos à ces engins futuristes noirs, à l’allure de petites frappes, ayant gardé leurs deux roues, pour mieux cacher leurs réacteurs ! Les temps de l'innocence sont bien finis ! Le vélo au temps du covid avance masqué !
Tant de sujets de désespoir ! Les éléments sont contre nous ! Dieu commence à se désintéresser du tour, après avoir laissé tomber les pôles, le climat.. Mauvais signe ! Sûr qu'il va nous laisser nous démerder entre deux étapes, comme un directeur sportif ne pouvant plus assumer les mensonges, les combines.
Je me souviens du tour 98. J'étais avec mon gamin à Plouay, la veille de l'étape qui fut fatale à une équipe Festina dopée de fond en comble, de la cave au grenier... Comment expliquer ça à mon gosse de six ans, chérissant son autographe de Richard Virenque comme une relique sacrée.... On ne peut pas parler de l'indicible à cet âge.
Je n'aurais pas dû regarder avec lui à la télé "Apocalypse" !. Maintenant je me rends compte que la série n'est pas finie ! Que le plus dur nous attend après l'horreur des camps !
Pauvre tour de France ! J’ai vu les images du départ à venir, à Nice, qui ressemble à la préparation d’un enterrement, avec de grandes bannières noires, dréssées le long des barrières. On dirait qu’ils ont vidé le musée Soulages, pour empêcher la foule de voir, de s’approcher des coureurs, comme si c'était un commerce X .
Le tour serait-il mis en réanimation, après le déchoquage ?.... Dire que ce truc qui a fait plus pour l'unité de la nation, que la révolution, ou le train, comme le prétendait Fernand Braudel, le grand historien, semble avancer sur des béquilles, est à la merci d’un vulgaire virus, et même d'une crevaison.
Mais l’honneur est sauf ! Pour prouver qu’il est encore vert, aux taquets, voilà qu’il s’attaque au problème de la discrimination féminine. Désormais un gars au regard franc, peut très bien tendre le bouquet au vainqueur !. Exit les miss aux lèvres pulpeuses campées sur le podium, avec des chutes de rein propres à faire dévisser le téléspectateur, au fond du col du Restefond, en tombant de son fauteuil !
Plus question de donner une bise au vainqueur qui devra se contenter d’une peluche. Vive la bicyclette inclusive à venir, sans cette barre phallique du cadre qui est comme une provocation sexiste, qu'il faudrait couper. Il était devenu c'est vrai très difficile de défendre ce rite archaïque ; d'autant, qu'il y a quelques années, on crut bon de d'adjoindre une autre miss à la première, afin de déposer un baiser sur l'autre joue du vainqueur, à la façon d'une couverture de" Play-boy".
Plus d'un soi-disant champion crut ainsi pouvoir s'autoriser à peloter les jeunes femmes médusées, comme à la foire aux esclaves. La femme est l'avenir de l'homme, mais sur un vélo elle aussi. Après tout, pourquoi ne pas faire le tour de France sur des vélos dits "de femme", sans vitesse aucune, mais pourvu d'un porte bagages, afin d'enmener un pique-nique, une toile de camping pour la nuit, histoire de casser la course infernale à la technologie mortifère ? Inutile de dire que suggérer un classement dans cette nouvelle version, ferait rire les candidats au départ !
Vive les rondeurs, les guidons à cols de cygne, les vélos Hollandais où l'on est comme dans un fauteuil d'orchestre pour profiter du paysage.. Raymond Poulidor gagna bien la première course qu'il fit sur le vélo que sa mère employait pour aller au marché. Il faut se mettre la tête à l'envers pour s'en sortir, et voir l'ensemble en 3 D !
Quand ça ne va pas trop bien, je remonte sur mon vélo, et même quand ça va bien aussi. Ça vaut une séance de yoga avec les images en plus et les cheveux au vent. Tant pis si je rate l’étape à la télé. Depuis que Robic, dit "Biquet" a pris sa retraite, on a beau dire, mais ce n’est plus la même chose qu’avant.
Qu' aurait pensé de tout cela Antoine Blondin, le chroniqueur malicieux du tour ?. .Et Yvette Horner, jouant de l'accordéon juchée sur une frégate, comme une figure de proue de ce long navire ondulant de la queue dans les virages.
Cette année j'aurais bien été attendre quand même, malgré tout le mal que j’en dis, le tour dans une montée, avec le bouquin d'Agatha Christie sur les genoux . Je parle du fameux roman " les dix petits nègres" dont tout le monde parle de nouveau.. Car le petit fils de l’écrivaine a imposé un changement de titre, hautement discriminatoire et raciste paraît-il.
Ca s’appellera désormais « Ils étaient dix !... »
En Angleterre, le titre traite depuis longtemps l'étape d'après : "And then, they were none. ..Soit "Il n'en restera aucun"... J’espère que la nouvelle n’est pas arrivée dans la caravane du tour. Ca les déprimerait les coureurs, un titre pareil, le soir, quand ils lisent dans leur chambre.
Ils y verraient une sorte de prophétie. Je préfère la vieille version. L'évocation de l'ïle du nègre. Les américains en avance sémantique sur les autres, n'avaient jamais imprimé ce titre soit disement gravement injurieux. Bel esprit critique !... Mais les différentes affaires de meurtre racial survenues là bas, semblant un fait culturel, nous montre bien qu'il ne suffit pas se voiler la bouche, pour éviter de lyncher les gens de couleur. Mais je ne parle évidemment pas des "rossbeefs" qui sont hyper représentés dans le peloton, malgré le Brexit. "Honni soit qui mal y pense" !
Je garderai jalousement mon vieux bouquin des « Dix petits nègres », et mon vieux vélo à vitesse manuelle. La meilleure façon de montrer que je refuse de me faire lobotomiser. Tant pis si on me juge réactionnaire ! S’il en reste dix à refuser de boire le nouveau tour de vis jusqu' à la lie, je serai parmi eux !
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