Affaire Merah : on a menti sur les circonstances de sa mort
La photo est là ; visiblement difficilement criticable : ce n'est visiblement pas un "fake". Celle de Mohamed Merah mort, étendu sur le sol, après l'assaut des policiers du Raid, dans toute sa dureté. Un cliché qui ne peut qu'interroger, car il remet entièrement en cause les dires du patron du Raid, des propos repris également par Claude Guéant. Entendons nous bien tout de suite, l'idée n'est en rien de réhabiliter un assassin : le texte qui va suivre va montrer qu'il y a bel et bien eu fabrication et manipulation sur son arrestation, qui ressemble davantage à une exécution programmée. Sans même attendre les hypothétiques vidéos promises par d'autres, nous pouvons déjà conclure en effet que Mohamed Merah n'est pas mort dans les circonstances qu'avait expliquées avec moult détails Amaury de Hautecloque, le responsable du Raid.
On passera vite sur les revendications farfelues et fort déplacées d'un paparazzi hâbleur (*) et d'une prétention sans nom se réclamant être l'auteur du cliché en question pour s'intéresser plutôt à l'idée que la diffusion de ce dernier ne peut être attribuée qu'à la police, qui avait strictement interdit les lieux aux journalistes. Visiblement, il existe des personnes qui souhaitent que l'on réétudie la thèse officielle du décès de Mohamed Merah et ces personnes font partie du sérail. Le traitement de l'affaire, visiblement, n'a pas plu à certains membres de la police. Les méthodes employées et le but (politique) visé pour l'élimination physique de Merah à la place de son arrestation vivant semblent bien secouer de l'intérieur les services qui ont été chargés de l'affaire. D'aucuns semblent bien, au sein même de la police, ou au sein du renseignement, vouloir nous faire comprendre que tout ne s'est pas passé comme on a pu le dire, loin de là et ce cliché en fait foi. Les méthodes expéditives de Bernard Squarcini étant en cause. Pour mieux comprendre ce qui s'est passé, je me suis même rendu sur place et vous ai ramené quelques clichés qui démontrent surtout qu'on a beaucoup œuvré sur place pour effacer toute trace de ce qui s'était passé exactement. Pour vous également, j'ai lu l'ouvrage consacré à l'affaire Merah, (signé Eric Pelletier et Jean-Marie Pontaut) qui est bien léger sur l'assaut en question mais révèle néanmoins une belle perle.
Au final, ce n'est pas tellement la photo du cadavre de Mohamed Merah qui choque (à force d'avoir couvert ici les atrocités en Irak et en Afghanistan, on se fait, hélas, à la vision de cadavres), mais plutôt le parti-pris évident du rédacteur en chef de la revue, Antoine Agletiner, qui a choisi de révéler le cliché. Les propos tenus par la direction du magazine Entrevue sont en effet pour le moins surprenants, et dénotent d'un mépris évident des règles de déontologie journalistique, en s'attaquant d'emblée aux "théories du complot" qui, selon lui, ont surgi après la mort du tueur de Toulouse. Le propos est... absurde, puisqu'il affirme que l'on a pas tiré à plusieurs reprises sur Merah : "cette photo atteste l’issue de l’assaut donné par le RAID. Mohamed Merah n’a pas été « canardé » comme l’affirment les tenants de la théorie du complot. Il a été stoppé par les forces de l’ordre qui ont elles-mêmes, essuyé des tirs à l’arme lourde. Cette photo n’est pas celle d’une victime, mais bien d’un bourreau. Rappelons à toutes fins utiles que, sur trois vagues d’assassinats au mois de mars, le « tueur au scooter » a fait 7 morts dont 3 enfants, abattus à bout portant. À l’heure de la transparence à tous crins, où le tout-venant diffuse photos, vidéos ou états d’âmes sur les réseaux sociaux, il est troublant de voir les mêmes s’ériger en donneurs de leçon concernant la publication d’une photo d’actualité" écrit-il, comme pour en excuser la parution auprès des âmes sensibles. Le voyeurisme très vendeur reprenant vite le dessus... avec ce cliché :
Or le même Agletiner, est celui, qui, lors de la parution de photos de nu de la chanteuse Béatrice Martin, alias Cœur de Pirate, mettait nettement moins de gants pour défendre son magazine, prétextant que c'était de vieux clichés... glanés sur le net : "le rédacteur en chef adjoint d’Entrevue, Antoine Agletiner, explique que ces images sont en libre parution sur le site Web godsgirls.com. Il déclare : « À mon avis, ça ne lui posera pas de problème. Elle en parle assez librement, que ses fans sont au courant, qu’elle n’a pas de problème avec ça. » Ces images de la jeune vedette sont apparues sur le site Web pour adultes un peu avant le printemps 2008, mais elles ont été retirées depuis. Leur existence a été révélée l’été dernier, alors qu’elles circulent toujours à travers le Web" expliquera-t-il alors. Pas gêné de piller les fonds de tiroir, pourvu qu'ils fasse vendre. Même principe pour le "coup" de Miss France 2008. C'est le principe de son magazine de type trash, publié au départ par Hachette Filipacchi Médias, qui en une du dossier sur Merah, propose en couverture Loana "nue", dans un remake façon bidochon des prises de vues de Marilyn Monroe, dont les poses lascices ont été ouvertement copiées ! Le seul à s'en réjouir étant l'ineffable Morandini... toujours plein de tact, qui présente les dégâts avec cette touchante attention : "on ne pensait pas qu'elle poserait nue avec ses problèmes de poids" écrit-il. A comparer à 2008, il n'a pas tout à fait tort, en fait...
Faute de goût, recherche maladive du scoop, création de buzz à partir de rien, vide sidéral des articles : tout, dans ce torchon, porte la marque de son créateur télévisuel et ancien créateur chez Rock&Folk de la série des "descentes de Police" un simple réhabillage d'interviews orientés vers la recherche du "scoop", il s'agissait déjà bien sûr derrière tout ça de... Thierry Ardisson. Il a quitté la direction du mensuel il y a bien longtemps, après une bordée pleine de tact elle aussi : "comme il le racontera dans son livre "Confessions d'un baby boomer" sorti en 2005, Entrevue était vite devenu selon lui un magazine dont les révélations étaient nulles et sans intérêt, cantonnées à des sujets sans intellect particulier. De plus, celui-ci cherchant à l'époque une chaîne de télévision, ce magazine était devenu un "boulet" dont il fallait se débarrasser car celui-ci tirait sur les chaînes de télévision sans ménagement." (selon Wikipédia). On peut dire sans trop se mouiller que depuis 1995, le magazine est resté en l'état. ("nul et sans intérêt"), .. depuis, après avoir frôlé la disparition, le même magazine a été repris par Jean-Claude Cochi, à la tête de "Pivoine Développement" et surtout qui a été aussi à la tête des Messageries Lyonnaises de Presse (MLP). C'est aussi l'ancien homme de confiance du milliardaire Jimmy Goldsmith disparu en 1997, ce qui lui vaut aujourd'hui quelques déboires semble-t-il, Laure Boulay de la Meurthe, la dernière compagne du milliardaire (qui est aussi l'arrière-petite-fille du duc de Guise !), l'accusant d'avoir détourné pas moins de 54,9 millions de francs suisses (45 millions d'euros) pour s'acheter avec la somme un chalet gigantesque de 2200 mètres carrés habitables (voir ci-dessous), selon le Figaro. Ambiance, ambiance, au pays du scoop et du trash...
Dans le même interview repris par Le Nouvel Observateur, Amaury de Hautecloque, dans son récit de la traversée du séjour de Merah affirmera aussi que "Mohamed Merah est blessé à un poignet par un tireur d'élite", avant même de rejoindre le balcon. Or le volet de la porte fenêtre, la seule ouverture de la pièce, est alors... fermé, et il est impossible de discerner de l'extérieur où se situe celui qui a alors "surgi de la salle de bain" !!!
Pas assez de place sur le balcon ? Il ne lui restait donc plus qu"à sauter ! "Il a sauté par la fenêtre, une arme à la main en continuant à tirer" indiquera Claude Guéant en première version, pour changer en une seconde version ainsi décrite par "arrêt sur images" :"Mohamed Merah est sorti en sautant du balcon toujours en tirant. Quand il est arrivé au sol, il était mort. Voilà la façon dont les choses se sont passées". Déclaration identique donc ? Pas exactement : juste avant de décrire l'assaut final, Guéant a fait une précision : "Les snipers qui étaient en face ont tenté de le neutraliser bien sûr". Stop ! Il y avait donc des snipers en face de l'immeuble ? Traduction : on peut émettre l'hypothèse qu'il a été abattu par eux au moment du saut du balcon. Une version qui semble plus compatible avec les déclarations faites trois heures plus tard : vers 15h, le procureur de Paris a indiqué que les policiers du Raid ont "abattu Merah d'une "balle dans la tête" alors qu'ils étaient en "légitime défense", précise le live du Monde.fr. Guéant parle aussi dans sa deuxième version de "plusieurs armes", alors qu'il est démontré aujourd'hui qu'il ne possédait plus qu'un seul Colt 45 sur lui, muni de chargeurs italiens, un pistolet trafiqué, donc, comme l'écrivent dans leur livre Pelletier et Pontaut. Qui affirment que Merah laissera derrière lui 69 douilles de 11,43 mm, pour plus de 300 pour les policiers ! Voilà un salon rapidement recouvert de cuivre au sol ! Et un Merah qui a réussi à recharger 3 fois de suite pendant l'échange de tir, en faisant face aux policiers !
Dans son désormais fameux interview de TF1, Amaury de Hautecloque affirmera sans sourciller "qu"à partir de l'instant où il commence à nous tirer dessus à partir de la salle de bains, je donne l'ordre de ne pas utiliser les armes à feu et de ne pas riposter et nous continuons à le neutraliser et à le choquer avec des grenades offensives non létales c'est l'honneur de ce service que de pourvoir subir le feu et de ne pas riposter, c'est lui qui choisit son destin, il monte à l'assaut de la propriété (?), il veut nous affronter et c'est au moment où il va de la sécurité et de la vie de mes personnels qu'à ce moment-là il est neutralisé et uniquement à ce (t) dernière instant". La bande son audible de l'assaut infirmera complètement cette description. Le responsable du Raid à donc menti sur plusieurs points. L'échange de tir a été long (ou les tirs seuls), pour quelqu'un qui traverse une seule pièce qui ne fait pas dix mètres de longueur : en vidéo, il dure plus de trois minutes (sur la vidéo les échanges durent 4 minutes et 40 secondes), et aucun ne se termine par des bruits de tir isolé : aucun tir de sniper isolé n'est entendu à la fin des échanges. Sur la vidéo que révélera le Figaro, pour atterrir à l'emplacement de la photo, Merah aurait dû être aperçu.... en train de basculer, selon l'emplacement de la photo d'Entrevue.
Mais on en a pas encore terminé avec la tentative d'explication du responsable de l'assaut : "Considérant l'impossibilité matérielle pour certains policiers du Raid ainsi positionnés sous les fenêtres de s'extraire et de se replier, les tireurs d'élite devaient se résoudre à faire une action de feu destinée à le neutraliser. Mohamed Merah recevait plusieurs impacts le déséquilibrant. Il tombait au sol par la fenêtre, inanimé. [...]" Là encore, rien n'est dit sur l'incompatibilité pour les tireurs d'élite de viser Merah si les deux fonctionnaires sont toujours sur le balcon ! Un balcon qui fait 4 mètres de long sur 1,40 de large maxi : 5,6 mètres carrés, qui aurait contenu 4 personnes (Merah et trois policiers) ! Selon Claude Guéant, "une balle dans la tête", selon de Hautecloque des "tirs" qui l'auraient "déséquilibré" : pour arriver à le faire basculer, il eût fallu que Merah se mette debout ! "Il va basculer du balcon probablement déjà mort", indique dans son interview à TF1 de Hautecloque : Merah en ce cas est un mort exceptionnel, puisqu'il arrive à franchir en tombant le mètre cinquante de distance qui l'amène sur la rue et non pas dans l'herbe en bas du balcon !!! Le saut de la mort, en quelque sorte, ou plutôt... le saut d'un MORT (ici la photo récente de l'emplacement en bas du balcon, prise par mes soins il y a quelques semaines à peine) !!!
Les impacts pour le déséquilibrer ne peuvent être de face, au quel cas il serait retombé sur le balcon. Pour tomber, il faut en effet des balles dans le dos, et un Merah dressé debout sur le balcon ! Or, il tombe selon la photo en faisant un superbe soleil : ses pieds sont face au bâtiment, et son corps est sur le dos. Reste la possibilité qu'on ait retourné ou déplacé son cadavre, ce qu'indique difficilement la position de ses jambes. Merah a bien été blessé, mais c'est au coude droit. Une blessure qui ne semble pas récente, tant le vêtement à absorbé le sang et a séché (par endroits il est déjà devenu brun). De Hautecloque, en réalité, prononcera différentes versions des tous derniers instants de Merah. Sur RMC, il indiquera en effet que "c’est au moment où il passe la main au-dessus du balcon pour essayer d’abattre certains de mes hommes qui étaient en protection, qu’il a été neutralisé." Se mordant ainsi les lèvres, car de passer la main au dessus du balcon indique une personne accroupie derrière le balcon et ne pouvant basculer... de Hautecloque est en complète contradiction, sur RMC, avec la thèse officielle du saut de balcon.
Mais il y a d'autres détails encore qui coincent, notamment la description du corps qu'avait fait le procureur, François Molins au cours du point de presse à la fin des opérations : n'aurait-on pas beaucoup "voulu charger le trait", note le judicieux "Arrêt sur Images" en l'affublant ainsi. Il ne portait aucune djellaba, même enfilée sous son blouson ; révèle la photo, ce qui est donc une histoire inventée de toute pièce pour en faire un combattant jihadiste à tout prix ou un garçon pétri de religion ou de tradition. A quoi bon avoir cherché à appuyer ce trait ? Et si l'on a menti à ce stade, pourquoi ne pas mettre en doute aussi ; alors, les versions successives d'un Merah sauteur de balcon continuant à tirer une fois au sol, ce qu'affirmera sans broncher Guéant, en s'y reprenant à deux fois, alors que son responsable des opérations sur place affirmera que ses tireurs d'élite l'avaient atteint à la tête avant qu'il ne tombe ? Dans les deux fois de Guéant, n'y a-t-il pas la volonté de davantage ressembler à un scénario pré-écrit qu'autre chose ? Aux côtés de Guéant, il y avait François Molins ; celui qui lancera la thèse de la djellaba : visiblement, on s'en est tenu à un scénario répété AVANT la fin des opérations. Ce qui laisse entrevoir le temps de l'écrire, et laisse entendre aussi qu'on a le temps de le faire avec un Merah refroidit depuis plusieurs heures, déjà... la longue durée de l'assaut n'aurait-elle été due qu'à la rédaction d'une seule version officielle des faits ? Au quel cas le tir au pigeon entendu dans une pièce de moins de 15 m2 n'aurait été qu'une mise en scène ? A voir les dégâts de l'appartement atteignant surtout la hauteur des plafonds, on serait tenté de le croire en effet !
Le gilet pare-balles décrit lui aussi par de Hautecloque, dont disposait Merah est difficilement visible (mais il semble présent, sous la double couche de vêtements), tout comme on remarque que les jambes ne portent la trace de peu ou prou d'impacts de balles (le pantalon montre seulement deux trous, dont un circulaire au niveau de la cheville, où l'on remarque que son jean porte encore des traces de peinture blanche, vraisemblablement celle qui a servi à repeindre le scooter). Selon ce qu'on a pu apprendre, le gilet qu'il portait était celui d'une... gendarmette, un de ceux volés il y a quelque temps dans une caserne e la région (on peut le penser, comme on peut aussi penser qu'il lui a été donné par un tiers !). Extérieurement et de face, en tout cas, on ne lui a pas tiré dessus, ou alors les tirs fort mal ajustés. Le blouson gris au dessus du soi-disant gilet ne porte aucune trace d'impact visible ! L'autopsie aurait révélé , paraît-il des tirs dans le dos : ceux obligatoirement subis à l'intérieur de l'appartement. Peut-on traverser en plus de 3 minutes une pièce de quelques mètres seulement en tirant sur des policiers réfugiés sur un balcon en face de soi en ne se prenant que des tirs dans le dos ? Les jambes semblent avoir été exclues des zones de tir, en tout cas ! Le crâne, lui, ne présente pas de traces de tirs sur son côté droit, côté gauche on ne peut le déterminer : la thèse du sniper final est difficile à la fois à prouver et à contrecarrer tant que l'on ne peut distinguer l'impact à la tête. Les deux maisons en face de l'appartement sont presque dans l'axe, celle du centre religieux protestant légèrement sur la gauche en face du balcon : si un côté de la tête aurait dû être atteint, c'eût été... le gauche. Les nombreux impacts (soigneusement rebouchés depuis) montraient que les tirs venaient plutôt de la droite (vu du balcon, à gauche de la façade du bâtiment), en effet, comme si un second sniper s'était installé dans la deuxième maison à côté du centre religieux ; mais des fonctionnaires de police au sol dissimulés derrières des voitures ont été vus en train de tirer également). Fait remarquable, le bitume de la rue où gît Merah ne montre aucune flaque de sang : voilà un cadavre sorti d'un placard qui ne saigne absolument pas (à comparer aux balles pour tuer les éléphants utlisées par les Navy Seals à Abbottabad, et le volume d'hémoglobine répandue, on reste un peu surpris) !
Un cadavre qui ne correspond en rien à la description fuitée elle aussi dans le Parisien du rapport d'autopsie selon lequel "le corps de Merah avait auparavant été littéralement « criblé de balles », avec au moins vingt projectiles reçus sur le corps, dont la majorité sur les bras et les jambes, alors que le forcené se trouvait de dos ." Il est évident que cette photo infirme complètement le communiqué du journal très proche de la droite alors au pouvoir. Un journal qui ajoutait que : "selon les résultats partiels de l'autopsie, Mohamed Merah a succombé à deux tirs mortels. « L’un a touché le forcené sur le côté gauche du front, l’autre a traversé son abdomen, entrant par le flanc droit et sortant par le gauche". "Côté gauche du front", celui que l'on ne peut distinguer sur la photo du jour, hélas, malgré le fait qu'il est visible aux deux tiers ! Quant à l'abdomen, qui ne saigne pas, lui non plus, il semble bien protégé par son gilet pare-balles : quel est le but visé par le Parisien à chercher à répandre cette théorie du corps "criblé de balles" notamment aux jambes, ce qui lui aurait interdit de rejoindre le fameux balcon ?
Il est très étonnant également que le cadavre ait encore sur lui un sac, dans lequel il aurait pu dissimuler des explosifs : après sa mort, on lui a logiquement retiré une arme (la seule qu'il avait), mais on n'a pas songé à lui enlever le sac : c'est très étonnant, question sécurité, et cela montre également que celui qui a fait la photo est arrivé très vite sur les lieux : ce ne peut être en ce cas qu'un policier ! On imagine mal le sac contenir des vivres pour fuir ailleurs : obligatoirement, il devait contenir des munitions supplémentaires. La position des mains ne montre pas la préhension d'une arme, qui a bien entendu été enlevée de la scène. Une trace en travers sur ce sac, correspondant au muret de béton semble attester que le cadavre a bien été retourné. Mais en cas, vu la position des mains, c'était avec le bras gauche qu'il devait tirer, et non le droit, qui se retrouve avoir la plus grande blessure. Le bras au poignet touché par le raid, selon de Hautecloque ! Enfin, mais les médecins légistes pourront l'infirmer ou non, on remarque le cadavre est déjà livide et ne semble pas être mort depuis peu. A droite, dans l'herbe, il semble bien y avoir une clé USB qui se serait échappée de ses vêtements. Dans le Figaro, le procureur Molins donnera une indication précieuse sur son armement : "ont été retrouvés trois chargeurs de pistolets automatiques de calibre 11,43 vides, un pot rempli de munitions de tous calibres", tandis qu'à côté du corps de Mérah se trouvait "un colt 45 avec un chargeur ne contenant plus que deux balles et un sac contenant lui aussi un chargeur". Dans le monde du 22 mars, de Hautecloque avait assuré que "nous avions une idée très précise de l'endroit où il était, mais cette idée devait être corroborée, précise-t-il.C'est la raison pour laquelle nous avons progressé très prudemment dans l'appartement. Mais il est venu à l'engagement contre nous avec trois Colt 45 de calibre 11.43 [le même modèle que celui utilisé lors des meurtres] alors que nous avions alors engagé uniquement des armes non-létales". Trois armes, avec deux mains seulement... dont deux inventées ! On aura tout fait pour présenter un Merah se dirigeant à tout prix vers le balcon !
Ce qu'en disent Pontaut et Pelletier, de cette fin, c'est page 118 : "À 11 h 32, une silhouette nerveuse apparaît sur le balcon dans l'axe de tir des snipers. Les tireurs d'élite pressent la détente. Deux tirs précis, l'un à la tête, l'autre dans la moelle épinière : Mohamed Merah bascule vers l'avant et s'écroule sur le dos dans les buissons de la résidence". On est bien toujours sur le saut de géant d'un mort ! Et d'un mort tombé dans l'herbe et non sur le trottoir en bitume. "Tué net. Les policiers hésitent encore à se rendre près du corps, intrigués par la petite sacoche Calvin Klein qu'il porte au niveau de la ceinture. En réalité, elle ne contient pas d'explosifs mais d'autres munitions destinées à recharger le Colt 45 qu'il serre encore dans sa main. Claude Guéant est autorisé à s'approcher. Il passe deux coups de fil à l'Élysée, le premier pour annoncer la neutralisation du terroriste, le second pour confirmer sa mort. Merah a été touché à une trentaine de reprises. Il avait pris soin de passer un gilet pare-balles - un modèle féminin appartenant à l'administration, car il porte le sigle de la police nationale - par-dessus une djellaba noire. Autour de son cou, une chaîne et, en pendentif, un petit couteau à la lame repliable. Les policiers fouillent les poches de son jean. Ils y découvrent une clef USB disposant d'une forte capacité de stockage une mémoire de 8 Giga. Une mémoire sale, pleine de sinistres images." Visiblement, les deux auteurs n'ont pas eu accès au cliché et répètent eux aussi la thèse officielle de la fameuse djellaba ! Pas plus que de s'apercevoir sur la photo qu'il ne porte rien au cou qui soit visible sans qu'on ne lui enlève ses vêtements : les auteurs auraient-ils bénéficié d'informations en provenance de la morgue de la police ? Ont-ils eux-mêmes assisté à la fouille du corps ? C'est fort peu probable ! Voilà que leurs descriptions, si proches des thèses de la police et surtout des déclarations du procureur, prend un peu l'eau, là !!!
Question timing de l'exploitation du décès, c'est aussi très étonnant : le tir final et fatal a eu lieu à 11H 32, donc, ce qui laisse à peine 30 minutes pile à Claude Guéant pour faire sa première intervention du récit, qui a lieu à 12H 02, la seconde ayant lieu à 12H10. Entre les "hésitations" pour s'approcher du corps, les vérifications d'usage, le retrait de l'arme et la vérification des explosifs potentiels, le coup de fil à donner au Président (avoué par Guéant lui-même) et la prise d'antenne télévisée devant une forêt de micros convoqués, le moins qu'on puisse dire est que le timing est plutôt serré : il lui faut aussi entendre un compte-rendu de comment ça s'est passé, cette fin de siège : à moins d'être lui même aux meilleures loges, ce qu'on ne suppose pas (il aurait assisté à la scène dans le camion blindé du Raid, affriment certains). On peut en tout cas parler de précipitation, en ce qui le concerne, avec sa mise au point de l'oubli du tir de sniper, quelqu'un de son entourage veillant au grain lui ayant signalé qu'il avait oublié ce point essentiel. On se fie visiblement à un texte préalable, il semble bien, et on s'y tient, ou on rectifie si on s'en écarte ! Pourquoi donc le sniper est-il si important, se dit-on ? C'est simple : il accrédite à lui tout seul la présence à cet endroit du corps de Merah et son incroyable traversée de son séjour le pistolet à la main... ainsi que sa traversée miraculeuse du volet de fer de sa porte fenêtre, tout simplement ! Le "saut" du balcon de Merah devient... primordial ! Primordial pour expliquer à la populace qu'il ne s'agît pas d'une exécution en règle mais d'un acte de self-défense qui a provoqué la mort de celui que l'on a en réalité jamais cherché à attraper vivant ! Claude Guéant, toujours en verve, avouera plus tard avoir fait deux appels téléphoniques au Président Sarkozy « J’ai appelé le président, une première fois pour lui dire qu’il s’était jeté par la fenêtre. Mais à ce moment là, il bougeait encore. Quelques minutes plus tard, il était mort », ajoute M. Guéant. Il a appelé une seconde fois le président"... Saut de balcon, défenestration, mort pas tout à fait mort... la langue de Guéant fourchera à plusieurs reprises, malgré le scénario écrit.
La photo du cadavre de Merah, contrairement à ce que voudrait vouloir lui faire dire le directeur d'Entrevue, infirme plutôt l'explication officielle, restée toujours aussi floue. Deux éléments fort intriguants nous sont parvenus depuis nos derniers textes ici. Le premier, est le très étrange circuit nocturne qu'a réussi à réaliser Merah le soir même où il s'était fait "loger" par la police ; bien qu'étroitement surveillé, il avait en effet réussi à sortir de son appartement... et plus étonnant encore, à le réintégrer, comme si de rien n'était !!! "Comment, le 21 mars dernier, deux heures avant l'assaut des policiers du Raid, Mohamed Merah a-t-il pu sortir vers 1 h du matin de son appartement de la rue du Sergent-Vigné à Toulouse, se diriger vers une cabine téléphonique avenue de la Gloire à un peu plus d'un kilomètre de là, passer un appel à une journaliste de France 24 puis rentrer chez lui le plus tranquillement du monde sans être aperçu par un policier ?" nous a affirmé la presse : c'est plus qu'étonnant, c'est carrément... scandaleux !!! Jusqu'ici, on avait supposé que c'était un proche qui avait pu seul faire ça : or c'est bien lui, sorti de sa cachette au nez et à la barbe des agents venus le surveiller !!! Il y avait bien deux sortes de policiers sur place pourtant : ceux de Toulouse, mis à l'écart et tenus à distance par ceux de la DCRI, et ces fonctionnaires,—là, justement, aux ordres de Bernard Squarcini. Ce sont donc eux les seuls responsables, donc, de la virée nocturne bien réelle de l'assassin de Toulouse. Et ceux aussi qui le laissent donc aller vadrouiller comme bon lui semble !!! Or que va-t-on tenir comme discours pour expliquer cette lamentable bévue ? Ceci : "alors que s'est-il passé ? Pourquoi Merah-a-t-il été « loupé » avant l'assaut ? Au ministère de l'Intérieur, on concède qu'il y a « certainement eu des ratés ». Un grand flic du renseignement va pourtant un peu plus loin : « Les hommes qui effectuaient la surveillance se sont assoupis, c'est pour cela qu'ils n'ont pas vu Merah passer devant eux" nous dit le même article, nous laissant sans voix !! Endormis, alors qu'ils tiennent là l'assassin de sept personnes ? Mais ils devraient au moins subir des remontrances internes, ces fameux "fonctionnaires", pour ne pas avoir effectué correctement leur travail ! Laisse-t-on ainsi un assassin vadrouiller au nom du sommeil réparateur de fonctionnaire ? Reste une solution : la DCRI a donné une chance à Merah de s'enfuir, mais l'en n'a pas averti correctement, ou celui-ci, certain de s'en sortir grâce à la DCRI est retourné à son bercail pour y recevoir... les ordres suivants. Voire encore cette solution : Merah à qui on avait laissé une chance de s'enfuir ne l'a pas saisie, ou n'a pas compris qu'il devrait la saisir ! Quelle que soit la version, la sortie nocturne de Merah est tout bonnement inimaginable !!!
Des coups de fils, il en a même passé plusieurs, en dehors de chez lui, où il n'y avait pas de ligne de téléphone : "à 0h22, il se trouve au numéro 79 de l’avenue de la Gloire, dans une cabine téléphonique. Il y passe quatre coups de fil, respectivement à Al-Jazira à Paris, BFMTV, i>télé et enfin France 24, où il finit par joindre un interlocuteur. Durant les quatorze minutes de cette conversation, il revendique calmement ses crimes. Il est 0h45. Alors qu’il se rapproche de son domicile de la rue du Sergent-Vigné, Merah s’arrête dans une autre cabine, au 69, avenue de Castres, à trois rues. Il tente alors, de nouveau, de joindre Al-Jazira et BFM. Sans succès. Parallèlement, Merah adresse au siège parisien d’Al-Jazira une copie vidéo de ses massacres. Le courrier a été posté « entre le mardi 20 mars après 17h30 et le mercredi 21 mars avant 17h30 », estime la Poste. Compte tenu du siège du Raid, le pli n’a pu être expédié qu’entre la fin de l’après-midi du mardi et le moment où le terroriste rentre chez lui vers 1 heure. Remarque-t-il quelque chose ? Entre l’avenue de Castres et son immeuble, il passe en tout cas à proximité immédiate d’un dispositif de surveillance. Les policiers ne le voient pas"... Etrange visite nocturne de cabines téléphoniques ! Et encore plus étrange manège de la police ! Impensable scénario !! Et laxisme évident de la part des renseignements qui chapeautaient alors sa surveillance !!! Squarcini, dont les hommes avaient reçu les confidences pakistanaises de Merah, a laissé sortir de chez lui celui que l'on soupçonnait d'avoir tué sept personnes !
L'envoi ce soir-là de recopies vidéos sur clé USB montre aussi autre chose : que Merah disposait obligatoirement dans son appartement d'un ordinateur pour effectuer ses montages, pour lesquels il semblait avoir prouvé une certaine adresse, ont affirmé plus tard ses copains de quartier . Se sachant repéré et surveillé, il avait pris soin de passer du temps à ces montages de revendication des attaques... ce qui faisait aussi qu'à ce moment-là il ne pouvait lui-même jeter un œil sur les policiers. Or, lors de l'inventaire de l'appartement, les forces de l'ordre, comme Guéant ou le procureur Molins prendront un grand soin à ne faire aucune allusion à cette détention de PC, qui ne devait pas contenir que des images vidéos, mais aussi les échanges de mail de l'assassin de Toulouse, ce qui aurait pu être compromettant. L'absence médiatique de cet outil obligatoire à la décharge des vidéos de la caméra GoPro est symptomatique d'une histoire que l'on souhaite réécrire dans un seul sens. Quand Merah effectue sa virée nocturne pour aller poster ses clés USB contenant les images de ses massacres, il sort de son appartement, dans lequel il dispose obligatoirement un ordinateur de montage dont personne n'entendra jamais plus parler : à ce stade, on peut parler de disssimulation de la part des autorités qui se sont passées le mot pour que personne ne parle de cet engin si important pour elles.... car il contenait trés certainement le secret des relations véritables entre le tueur et la DCRI.
La polémique sur l'ordinateur est réapparue depuis avec l'affaire de l'avocate algérienne qui aurait reçu des vidéos de Mohamed Merah dans lesquelles, a-t-elle dit sans connaître le cliché du jour, il expliquait être blessé. Manque de chance pour elle "sur ces vidéos, Merah apparaîtrait blessé par balle à l'épaule gauche" avait-elle affirmé. On serait donc en présence avec elle d'une autre manipulation. Cette fois encore, chez Guéant, on avait balayé l'idée d'un revers : "Merah n'avait ni téléphone portable, ni ordinateur, ni appareil photo" pendant le siège de son domicile par le RAID, ont précisé ces sources (celles de la police). "Si Merah avait été en possession d'appareils enregistreurs, ils auraient dû être saisis après sa mort lors des constatations sur place", selon ces sources, ce qui n'a pas été le cas. Car reconnaître l'existence d'un ordinateur, visiblement escamoté lors du raid, aurait été bien trop compromettant. L'équipe de Guéant sur ce point a menti : il est impossible de récupérer une image d'une carte SDHC, le format de stockage de la caméra GoPro, et de la transférer sur une clé USB comme celle qu'a reçue la télévision Al Jaseera sans passer par un ordinateur ! Or Merah, à la fois ce soir-là poste une clé contenant des images provenant d'un appareil photo dont il s'était séparé juste auparavant !
Car plus étonnant encore, Mohamed Merah, au lieu d'en profiter pour s'échapper (il se sait pourtant repéré et surveillé !!!) va tranquillement réintégrer ce soir-là son appartement où il se croit donc... Sous protection ! Mais protégé par qui ??? Pas par son habitat seul, c'est sûr !!! "Les hommes de la DCRI n'ont pourtant rien vu jusqu'à l'heure de l'assaut du Raid vers trois heures du matin. Pourtant, les vérifications faites par la sous-direction antiterroriste (SDAT) ont confirmé que c'est bien Mohamed Merah qui a passé un coup de fil à France 24 vers 1 heure du matin. Plus aucun doute aujourd'hui. Selon une source proche du dossier, l'homme a en effet livré à la journaliste des éléments tellement précis sur les meurtres de Montauban et de Toulouse qu'il ne pouvait être que Mohamed Merah". C'est plus qu'étonnant : c'est carrément aberrant !!!
La deuxième étant la seule révélation contenue dans l'ouvrage de Pelletier et Pontaut., pages 206 et 207. Et c'est en fait une vraie bombe journalistique ! " Un autre élément, passé inaperçu jusqu'ici, aurait pu relancer la polémique. La PJ a saisi les coordonnées d'un policier dans la planque de Merah. Que faisait cette petite carte de visite, pliée en deux, sur le sol du box du boulevard de Grande-Bretagne ? Le parking souterrain où l'assassin cachait son scooter est un endroit où l'on ne s'attend pas à trouver les coordonnées d'un collègue chargé de la protection... du chef de l'État. Sur le morceau de bristol figurent pourtant une identité, un numéro direct au palais de l'Élysée, ainsi que la mention d'un service : le GSPR (Groupe de sécurité de la présidence de la République)." Voilà qui est plus que surprenant en effet". Les auteurs laissant candidement le fonctionnaire retrouvé balayer leur propos d'un revers de main : "le fonctionnaire, un quinquagénaire considéré comme un excellent pro, travaille depuis près de vingt ans au sein de l'unité : il a notamment protégé Jacques Chirac, et ensuite Nicolas Sarkozy pendant son quinquennat. Ce membre du GSPR pouvait-il être un agent traitant ? Son unité n'a aucune compétence en matière antiterroriste, et ses membres ne sont pas habilités à traiter des sources, ce qui rend l'hypothèse peu crédible. Alors pouvait-il être une cible du tueur ou l'une de ses connaissances ? L'homme répond sans détour : « Je tombe des nues. Lors de nos missions, nous distribuons nos cartes de visite à de nombreux responsables, des collègues, des gendarmes et des personnalités locales. Peut-être l'une de mes cartes a-t-elle été perdue ? À part cela, je ne vois aucune explication car je n'ai accompagné le chef de l'État ni dans son déplacement à Toulouse, ni dans celui de Montauban. Et je n'ai jamais suivi l'affaire Merah. » Le mystère demeure donc entier." Le "contact" de Merah est censé "tomber des nues"... écrivent les deux auteurs sans trop se mouiller. Nous également, mais c'est d'un plus grande altitude encore !
Car les auteurs semblent minimiser une chose, rappelée par Le Point lors de la valse des responsables de la police après l'élection présidentielle, un coup de balai attendu tant le propre du précédent président avait été de s'entourer dès sa période au ministère de l'Intérieur de fidèles dévoués, prêts à tout pour lui : "selon une source proche du dossier, le groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), a été confié mardi à une femme, Sophie Hatt, en remplacement d'un autre fidèle de M. Sarkozy, Michel Besnard". Besnard, un "flic de choc" selon l'Express du 6 juin 2007, un policier qui aurait beaucoup aidé le président lors de ses déboires conjugaux, note le magazine. Connaissant la sensibilité sinon la sensiblerie d'un Sarkozy dans le domaine, notre "flic de choc" est-il devenu à ce moment-là un intime du président ? En tout cas, c'était un homme récompensé et choyé qui avait été en effet nommé préfet (hors cadre) par décision présidentielle le 22 décembre 2010. Le mois où Merah revient de son premier périple afghan et pakistanais, celui où il est réinscrit sur la liste des personnes recherchées par la police ; après sa visite du camp d'entraînement de Miranshah, au Waziristan. Nommé préfet hors cadre, à savoir sans affectation précise, seulement "chargé d'une mission de service public relevant du Gouvernement", selon l'énoncé même de l'arrêté de sa nomination. Une nomination surprise qui avait fait bondir certains, car c'était un phénomène contraire aux usages en vigueur : "ce qui pose problème c’est le fait de voir un préfet, en l’occurrence Michel Besnard, sous les ordres d’un contrôleur général de police Gilles Furigo, Chef du SPHP, excellent professionnel lui aussi. Ainsi en France, en 2011, par la volonté élyséenne, un préfet est sous les ordres d’un commissaire de police". Pourquoi donc une telle promotion, pourquoi donc une forme évidente de favoritisme, cela reste en suspens. Sarkozy avait nommé au même moment un autre policier un ex-syndicaliste droitier de Synergie , le policier Bruno Beschizza, a été nommé sous préfet hors cadre après que ce dernier ait été élu sur une liste l'UMP en Seine-Saint-Denis. Le "quinguagénaire" que n'ont pas voulu citer les deux auteurs est-il Michel Besnard ? Au quel cas le pouvoir présidentiel aurait été directement mêlé à l'affaire Merah ? Voilà qui fait de ce dossier Merah un dossier chaud, très très chaud !!!
Et ce soir-là, en tout cas, l'assassin le plus recherché de France et étroitement surveillé par les hommes de la DCRI "endormis"... doublait la mise en se rendant tranquillement chez celle qu'il appelle "sa petite sœur", en fait l'ex-femme d'un de ses employeurs qui l'avait pris en amitié, au retour de son appel d'une cabine téléphonique, nous rappellent Pontaut et Pelletier (p.116). Il y déposera deux sacs de sport avec des affaires. Dedans, il y a une paire de menottes (?) et la caméra GoPro utilisée par l'auteur des attentats. Il n'a plus besoin de l'appareil, car il venait de le vider. Une des preuves que c'était bien lui l'assassin, et preuve aussi qu'il avait déjà déchargé la carte mémoire de son appareil photo ; A l'annonce des coups de feu du quartier où elle habite, la dame, affolée, se rendra immédiatement au commissariat de Toulouse pour aller les déposer, effondrée par ce qu'elle venait de voir à la télévision, sans même avoir pris connaissance du contenu des deux sacs. L'homme le plus recherché de France a réussi à aller se promener dehors, rendre visite à une proche, chargé de deux sacs de sport : de qui se moque-t-on à ce stade ? Et si les sacs avaient contenu des armes ? En a-t-il "livré" ailleurs, de sacs ? Et s'il était parti à nouveau tuer ce soir-là ?
J'ai eu récemment l'opportunité de me rendre rue Sergent-Vigné, histoire de me faire une idée des lieux, étant intrigué par les évidentes zones d'ombre du dossier. Aucun tourisme macabre, j'étais simplement atterri dans le secteur pour des raisons privées que je n'ai pas à vous expliquer. La tension sur les visites semblait retombée depuis avril. Je suis allé sur place car je voulais me rendre compte, en particulier... des distances, ce que ne m'avaient pas expliqué les photos dans les média, toujours prises sur certains angles. J'ai été fort surpris de constater deux choses. Premièrement, que, sur place, tout a été... effacé avec un soin méticuleux. Une bonne couche de peinture sans aucun graffiti désormais recouvre le balcon où habitait Merah, et mieux, tous les éclats laissés sur le béton de la façade ont été soigneusement rebouchés : or comme je l'ai indiqué, ils permettaient aussi de savoir d'où avaient tiré les snipers. Et là, deuxième surprise : je les imaginais à une centaine de mètres minimum, ils étaient pile... en face de la rue dans un bâtiment qui appartient à un groupe religieux protestant (l'Église Réformée Évangélique) !!! Les fameux snipers n'étaient pas éloignés de plus de 45 mètres maxi de leur cible !!! Et malgré cela, ils n'auraient pas réussi à l'atteindre lors des échanges de tirs, notamment de la veille de l'assaut ?
A vrai dire, c'est cela qui m'a fortement intrigué : comment des hommes de l'art situés à un endroit exceptionnel comme plate-forme de tir, dégagé de tout obstacle, avec un objectif situé à moins de 50 mètres de leur arme ont-il pu être aussi... maladroits (pour ne pas l'avoir atteint avant ? La seule explication possible résidant dans la présence des volets métalliques de la fenêtre situé sur ce côté, celle qui a permis aux membres du raid de progresser sur le balcon sans être vus ! Mais qui a donc ouvert ces volets pour pouvoir traverser ce fameux balcon ? Il semblait bien y avoir une porte une porte fenêtre... et une fenêtre sur ce balcon, le seul moyen de sortir pour Merah étant la porte fenêtre... aux volets fermés ! On avait fait parvenir par ce balcon un talkie-walkie, que Merah avait récupéré.... en faisant glisser entre deux lames de volet un manche à balai, sans jamais ouvrir ce fameux volet, précisent Pelletier et Pontaut. Le volet de la chambre ayant été lui détruit par une charge explosive collée dessus.
Un autre cliché retrouvé après la conclusion de l'opération montrera en effet un volet métallique ouvert, visiblement déplacé pour encombrer le balcon des objets déplacés dans la presse principale. On imagine mal Merah ayant laissé ses deux volets de cuisine et de pièce principale ouverts, sachant qu'en face des policiers l'attendaient. La preuve de leur fermeture étant les nombreux impacts qu'ils ont reçus, attestant de leur fermeture pendant toute l"opération !
Non seulement capable de saut de carpe de balcon, en étant déjà mort, le terroriste aurait également eu la faculté de traverser les volets métalliques ? Le Raid avait affirmé avoir réussi à ouvrir les fenêtres par l'envoi de grenades... or il n'y aucune autre possibilité que ce côté-ci de l'appartement : par quelle fenêtre à t'on lancé ses grenades assourdissantes ou aveuglantes ? Celle de la chambre, à savoir la fenêtre en façade à la droite du balcon ? Sur la photo de Paris-Match des gens du Raid sur leurs échelles, en effet, l'un des volets côté droit vu de la façade) est bien et bien entrouvert. A l'intérieur, on a pu le voir, la fenêtre n'existe plus, et le mur à sa droite (vu de la façade) est constellé d'éclats, ceux plutôt d'une ou plusieurs grenades que provenant de tirs. Pour Merah, il lui suffisait d'éviter cette chambre, ou la cuisine, ce qu'il a donc fait, en se réfugiant dans la salle de bain, son séjour ne subissant pas d'attaque de ce genre. La conclusion revenant au procureur, l'homme qui a inventé le port de la djellaba : "Tout a été fait, lors de l'opération qui a duré 32 heures, pour que l'homme soit pris vivant", a déclaré François Molins. Les éléments trouvés dans l'appartement permettent de confirmer "la détermination" de Mohamed Merah". Les policiers ont découvert qu'il ne possédait plus qu'un seul Colt, ayant donné le second en échange d'un talkie-walkie pour parler aux policiers. Toutes les autres armes, notamment l'Uzi qui s'était enrayée lors de l'attaque de l'école juive étaient restées dans une voiture rangée dans un box : étrange "détermination" de ne pas se munir de toutes ses armes pendant le siège. Il disposait de trois chargeurs de 11,43 en plus de celui qu'il portait dans son Colt, et de rien d'autre. Pour l'Express, c'était paraît-il d'un "arsenal" dont il disposait : "Mohamed Merah souhaitait mourir "les armes à la main". Il a été tué d'une balle dans la tête, un Colt 45 au poing, alors qu'il résistait à l'assaut du Raid. Le chargeur, qui "ne contenait plus que deux balles", selon le procureur de Paris François Molins, indique "qu'il a tiré une trentaine de coups de feu sur les policiers". Et les réserves de munitions ne manquaient pas. En effet, le domicile en était truffé. Au total, c'est un arsenal puissant : plusieurs fusils, des fusils mitrailleurs, des armes de poing, et un pot de munitions de tous calibres". Ce qui s'appelle clairement... désinformer !!!
Et puis à relire les différents documents, on tombe sur la perle qui enfonce en beauté tous les mensonges entendus de la bouche des protagonistes gouvernementaux. C'est un reportage de la première heure du jour qui suit l'assaut, mais diffusé le weed-end qui suit seulement en "exclusivité" par un média connu, puisqu'il s'agît du journal télévisé de 20 heures. un événement aussi stratégique de la campagne électorale vaut bien une grande messe ; Le temps d'obtenir l'assentiment d'une direction bien en cheville avec le pouvoir en place, et le temps aussi de revenir sur ce qu'a déjà défriché les jours d'avant la rivale Laurence Ferrari, qui a dû se contenter le lendemain de l'assaut d'un bien maigre scoop filmé de l'arrière du bâtiment, d'ou on ne distinguait rien. Claire Chazal qui trahit ainsi la parole de Guéant et de Sarkozy, on en espérait pas tant, à vrai dire, et pourtant. Ce soir-là en effet, la présentatrice du journal le plus regardé en France nous offre "son" scoop personnel : la visite, "en exclusivité" de l'appartement dévasté de Merah, "resté en l'état après l'assaut", d'après les reporters (**). Oh, certes, on n'y verra pas l'ordinateur si important ni les trois chargeurs vides de l'assassin de Toulouse. Mais devant nos yeux médusés, nous verront un séjour éclairé à la torche vidéo, pour donner un effet plus "reportage sur le vif" encore, très certainement. "L'exclu" de Claire Chazal va lui coûter cher, en réalité : à force de faire la chasse au scoop... il arrive qu'on se fourvoie, et c'est ce que TF1 a fait, et dans les grandes largeurs. Une lampe torche est en effet utilisée tout le long de la visite, rendant la visite plus dramatique, car dans le séjour, on n'y voit rien sinon : les volets de la porte fenêtre qui pourrait éclairer la pièce sont manifestement.... fermés. Restés tels quels depuis la veille ! En plus d'avoir réussi un saut de carpe de son balcon, l'improbable Merah a eu la présence d'esprit de refermer proprement les volets derrière lui, avant d'offrir sa tempe gauche à la visée d'un sniper logé dans la rue en face. Le pouvoir, désireux d'en faire beaucoup trop pour faire passer la pilule d'un Merah qui n'aurait pas été froidement exécuté, vient ce commettre sa bourde magistrale... Mohamed Merah n'est pas mort comme on a tenté de nous le faire croire.
J'avais déjà indiqué ici le 2 avril dernier le nœud du problème, qui se situait bien au niveau du balcon, décidément bien trop encombré... et au volet de porte fenêtre fermé, empêchant la sortie de la pièce. La photo révélée vendredi dans la presse ne fait donc qu'augmenter l'idée d'une manipulation sur les circonstances du décès de Mohamed Merah.
(*) le mythomane provocateur, qui se prétend être à l'origine du cliché, alors que le périmètre où il a été fait était entièrement bouclé par la police. Venu pour enfoncer le clou, lui aussi :"Entrevue va publier celle où l'on voit Mohamed Merah au sol. Il y a des bouts de verre par terre tout autour de lui. Il a quelques impacts sur le corps, mais il n’est pas truffé de balles comme ça a été dit par le père de Mohamed Merah et ses avocates". Lui aussi parle exactement comme le rédacteur en chef d''Entrevue !
(**) le 22 mars 2012, le lendemain de la mort de Merah, le vendredi soir, vidéo avait déjà été dévoilée sur France 2, avec une visite accompagnée des policiers qui avaient alors ouvert les fenêtres pour disposer d'une meilleure lumière. Manifestement, les policiers qui guidaient le cameraman avaient interdit certaines zones, notamment la salle de bains. Tout porte à croire que la vidéo de TF1 est bien antérieure, car entre les deux visites on a manifestement commencé à ranger l'espace du séjour pour pouvoir ouvrir la fameuse porte fenêtre (on le voitr sur le comparatif de photos) !
-ici la visite en vidéo de France2 de l'appartement qui révèle plusieurs choses intéressantes :
- la très faible longueur du séjour, et l'absence d'impacts sur ces murs (sauf celui opposé à la fenêtre) pour un endroit par lequel il se serait échappé vers le balcon c'est... ahurissant. La scène de l'assaut entendue avec les nombreux tirs se passe à cet endroit !!!
- le nombre important d'impacts en revanche en hauteur, au dessus d'une tête d'adulte.
- le nombre important d'impacts à hauteur d'homme sur la cloison séparant la chambre de la cusine. Aucun membre du Raid n'a été aperçu escaladant via une échelle la fenêtre située à droite du balcon être entrés par la chambre, via la fenêtre de l'extérieur... il n'y avait donc personne dans la chambre, accessible que par cette fenêtre.
- la présence sur place du matériel de ponçage de l'assassin.
- l'apparent manque de traces de sang dans toutes les pièces.
-une deuxième viste du vidage de l'appartement révèle la même chose : comment à t-on pu tirer 300 cartouches dans un local aussi exigu en ne laissant pas autant d'impacts ? Au détour de la vidéo, une image saisissante : juste en face du balcon de l'appartement, le centre évangélique protestant où étaient postés les snipers du Raid... une maison qui semble être bien près de l'appartement de Merah !
-Mais l'élément qui met en brèche la thèse officielle, c'est la vidéo de TF1, diffusée le week-end du dénouement, pour insister sur les échanges de tir dans l'appartement.
-sa reprise sur You Tube ici.
Cette vidéo, à elle seule, condamne les propos de tous les responsables de l'assaut, car elle révèle que le volets de la pièce du séjour sont... fermés !
- sur la DCRI, le reportage de complément d'enquête demeure crédible.
mes articles ici sur Agoravox sur l'affaire Merah :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-grande-manip-112985
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/merah-poseur-de-bombes-au-pakistan-113058
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-etrange-relation-entre-mohamed-113234
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/toulouse-l-interrogatoire-de-2007-113304
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/dcri-et-salafisme-une-manipulation-113417
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/dcri-et-pakistan-l-agence-113528
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/derriere-les-portes-du-chateau-113620
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/quand-sarkozy-dit-le-contraire-de-113728
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/quand-sarkozy-dit-le-contraire-de-113752
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/a-toulouse-un-balcon-bien-encombre-113836
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/itineraire-parallele-d-un-113652
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/et-voici-le-djihad-show-113991
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/tripatouillage-d-otages-a-la-114698
Sources :
-Le livre de Pelletier et Pontaut "Affaire Merah, l'enquête", chez Miche Lafon.
-Le Monde du mercredi 13 juin, dans un superbe article a parfaitement résumé le cheminement suicidaire de Merah. En parallèle, on peut raisonnablement le taxer d'être atteint d'une forme de schizophrénie, son enfance extrémement violente (il était battu par son grand frère et battait lui-même sa propre mère) dans laquelle il a baigné n'a fait que renforcer les effets : "L’alexithymie est une impossibilité pour le sujet atteint à souffrir ou éprouver la souffrance de l’autre. Il en résulte une absence totale à prendre en compte la réalité de la vie émotionnelle, affective, psychologique dans sa globalité si ce n’est par l’expression violente, l’addiction, le déni. C’est une défense structurelle liée à un ou des traumatismes et qui par la réalisation d’actes traumatiques s’essaie à une expression, une extériorisation de ses traumas. Le sujet n’est pas conscient des actes traumatiques qu’il réalise et de sa réalité interne. Il est totalement dénué de vie affective et ne peut en comprendre la nature. Cela vient souvent d’une enfance instable et pauvre en affection."
-Les photos de la rue Sergent-Vigné ont été faites sur place par moi-même en mai dernier.
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