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Accueil du site > Tribune Libre > Alerte : nos grands arbres disparaissent de nos forêts !

Alerte : nos grands arbres disparaissent de nos forêts !

La revue Science vient de publier un article rédigé par des chercheurs américains et australiens qui mettent en évidence les risques encourus par l’ensemble des plus grands et plus vieux arbres de la planète, rappelant que ceux-ci sont les nids vivants et actifs de la biodiversité en matière d’oiseaux et d’insectes. Pour illustrer leur propos ils ont mis en avant l’Alerce, un arbre très rare et qui pousse seulement au Chili et en Argentine, menacé de disparition pure et simple.

David Lindenmayer (Université nationale d’Australie) chef du programme de recherche a déclaré : « C’est un problème mondial qui concerne presque tous les types de forêts. » et qui nécessite d’urgence la mise en place d’un programme international de protection. L’homme enclin à la destruction a déjà opéré sur les éléphants, les tigres, certains cétacés et les gorilles, il s’apprête donc à s’attaquer cette fois-ci au monde végétal.

L’étude très rigoureuse remonte ses inventaires jusqu’en 1860. Et le constat est sans appel : ce sont les disparition d’arbres vieux de 100 à 300 ans qui ont été ainsi constatées sur toutes les latitudes du continent européen, mais aussi en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Afrique, an Australie et en Asie.. A l’inventaire des disparitions : Les sorbiers d’Australie, les pins des USA et les séquoias de Californie, les merveilleux baobabs de Tanzanie…mais aussi les grands chênes de nos horizons, les châtaigniers de moyenne montagne, les ormes (quasiment disparus en Franc et les grands eucalyptus 

La situation des ormes est particulièrement significative. C’est au début du siècle dernier que la maladie se propagea sous le nom de « maladie hollandaise de l’orme ». Mais c’est au début des années 1970 que l’épidémie prit un tour ravageur, la quasi-totalité des ormes disparut. Cet arbre particulièrement répandu en France fut ainsi rayé de la carte de nos boccages, modifiant substantiellement leur organisation. Les rejets de survie apparus ont été systématiquement détruits par la maladie. C’est un champignon très virulent qui est à l’origine de ce désastre : le Graphilm Ulmi

Après les ormes ce sont les marronniers qui ont été attaqués. Tous les marronniers sont actuellement malades, si vous y prêtez bien attention, vous remarquerez les feuilles recroquevillées et jaunes avant l’heure, les troncs noircis, les pousses chétives. C’est la mineuse du marronnier qui en est la cause, elle creuse des galeries et obstrue les canaux d’alimentation de l’arbre, celui-ci doit accélérer fortement son effort pour puiser l’eau dans ses racines, effort qui l’épuise très rapidement. L’épidémie est si forte que le ministère de l’agriculture a publié un communiqué mettant en garde contre la plantation de marronnier. De fait ceux-ci présentent six mois de l’année un spectacle pitoyable. Leur espérance de vie a chuté brutalement de dix ans. Alors que cet arbre vivait de 120 à 150 ans, en milieu urbain il ne peut espérer dépasser les 30 ans.

Ce bel arbre a été importé des Balkans au XVIIème et a fait le bonheur du baron Haussmann qui n’en planta pas moins de 20 000 dans la capitale. Depuis il fait partie de patrimoine national, évoquant les cours de récréation à l’Automne. Il a inspiré aussi bien Jean-Paul Sartre dans la Nausée que Marcel Proust. A cej our aucun remède définitif n’a été mis au point.

Autre exemple récent et tragique : la disparition du pin maritime (Pinus pinaster) dans le Var. C’est en 1957 que l’on a commencé à constater le phénomène à Saint Tropez même. Dès 1964 le mal s’étendait au delà du village de Collobrières et de la Garde Freinet. Aujourd’hui on constate la disparition de 120 000 hectares à savoir la totalité des forêts des Maures, de l’Estérel, du Tanneron de Six-Fours, de la Garde et du Pradet près de Toulon. C’est une impitoyable cochenille (Matsucoccus feytaudi Duc) qui s’est ainsi réveillée il y a quelques dizaines d’années et contre laquelle tous les traitements se sont révélés inefficaces.

Ce sont aussi les vergers qui sont menacés actuellement en France : le feu bactérien qui atteint les arbres fruitiers à pépins (poiriers, pommiers, cognassiers). Le responsable : l’Erwinia amylovora, une bactérie particulièrement dangereuse. Celle-ci attaque les fleurs, les feuilles qui flétrissent, noircissent et tombent jusqu’à la mort de l’arbre. Cette menace concerne tous les continents à l’exception de l’Australie qui a pris en la matière des mesures de contrôles drastiques de ses importations.

Dans un premier temps, les incendies paraissaient être les premiers responsables de cet état de fragilité de nos grandes forêts. Une étude plus approfondie a démontré que la mortalité des grands arbres était de dix fois supérieures les années sans feux. Les scientifiques ont mis en accusation l’abattage industriel des grandes forêts au Brésil et en Indonésie, et le réchauffement climatique.

Cette étude porte sur plus de 220 espèces réparties dans 80 régions. Ce sont 70 % des arbres étudiés qui paraissent menacés de mort quelque soit leur territoire. Cette donnée n’a pas été encore été prise en compte dans les différents scénarios mis au point par les chercheurs sur les conséquences du réchauffement climatique. Cette surmortalité évoquée pour la première fois pourrait mettre encore plus à mal les scénarios catastrophes jusqu’ici échafaudés.

En fait les arbres peuvent mourir de soif suite à des séquences trop rapprochées de grandes sécheresse, mais ils peuvent aussi mourir de faim. « En vingt ans, les superficies connaissant un dépérissement des forêts ont été multipliées par quatre. Dans l'Ouest canadien, c'est une zone équivalente à la forêt française qui est dans ce cas" déclarait Michel Vennetier chercheur à l’INRA à Aix en Provence.

Il existe un lien entre le réchauffement climatique et l’apparition de champignons, de bactéries ou d’insectes parasites à l’origine de la mise en danger de nombreux arbres.

La solution ? La création d’un observatoire international du dépérissement des forêts couvrant l’ensemble de la planète. A ce jour un trop grand nombre de zones sont hors de portée de toutes observations (comme la Russie…).


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16 réactions à cet article    


  • L’immigré 27 décembre 2012 10:20

    @Pelletier Jean :
    La photo est bien un baobab, n’est-ce pas ? Mais, d’où exactement et de quelle espèce ?

    Quant aux raisons du choix de la photographie, une explication serait la bienvenue.
    ‒ Est-ce une façon de se moquer d’un comportement irresponsable de beaucoup de gens en termes de déforestation, c’est-à-dire, parler d’arbre à l’envers (un surnom du baobab) ?
    ‒ Est-ce une façon de critiquer la surexploitation du bois des forêts ? Le baobab n’intéresse pas les menuisiers parce qu’il est plus gorgé d’eau que les arbres « normaux » d’où son surnom d’arbre-bouteille.

    Que sais-je ?

    Bon choix de photo, en tous cas.


    • L’immigré 27 décembre 2012 10:55

      @Pelletier Jean :
      Sujet très intéressant. J’adore la nature et les recherches scientifiques qui y sont attachées. Merci à vous.
      À ce que je sache, les arbres restent les éléments centraux des écosystèmes, quand il y en a, des arbres. Leur fin signifie inéluctablement la nôtre.

      « Il existe un lien entre le réchauffement climatique et l’apparition de champignons, de bactéries ou d’insectes parasites à l’origine de la mise en danger de nombreux arbres. »
      C’est normal, certains de ces parasites ne se développent que sous certaines latitudes (climat tropical, par exemple) et si les mêmes conditions sous d’autres latitudes sont réunies alors ces mêmes parasites s’y développeront à leur tour.

      Un autre problème aussi est le comportement des touristes. Ils visitent un pays donné et trouvent une plante ou un animal qu’ils affectionnent et la ou le ramènent chez eux.
      La plante est arrosée dans leur jardin et finit par s’y adapter et envahir le lieu en perturbant l’écosystème de manière, parfois, irréversible. Pour détruire la plante, on est obligé de faire appel à un entomologiste qui ira chercher un insecte ou sa larve pour la manger (une chenille, par exemple) parce que la plante étouffe la croissance des autres plantes. C’est justement un entomologiste qui m’en parla.
      Pour l’animal, c’est pire. L’exemple du python importé aux États-Unis par des touristes irresponsables est éloquent : je vis un reportage où un python s’attaquait à un alligator (probablement de taille moyenne ou jeune) par simple constriction (c’est sa méthode d’attaque avant toute consommation). Avant le python, l’alligator n’avait qu’un seul prédateur : l’être humain. Éliminer tous les pythons est impossible, d’après ce que j’avais entendu. Le problème des abeilles est pire encore. Je ne raconte pas tellement les conséquences seraient désastreuses pour l’homme : la pollinisation par leur fait est indispensable, c’est-à-dire, vitale, pour de nombreuses espèces de plantes. Je m’arrête là.

      Bref, quel que soit le sentiment affectif qu’on éprouve pour un être vivant (végétaux ou animaux), il est plus responsable de le laisser là où on l’a trouvé.

      Désolé si je suis hors-sujet, j’ai dit ce qui m’a paru juste : on ne peut préserver la nature, dans notre intérêt, qu’en la laissant tranquille.


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 27 décembre 2012 11:03

      @l’immigré,

      J’avais plusieurs choix, cette image s’est imposée à moi comme symbole des « Grands arbres », je les ai trouvé « rares » et « beaux ». C’est bien ce qu’il nous faut protéger du baobab au simple orme ou pin ....
      bien à vous.


      http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 27 décembre 2012 11:09

      @l’immigré,


      Merci pour ces compléments que je n’ai pas mis dans l’article, car je en voulais pas l’alourdir.
      Tout ce que vous dites est juste, c’est le réchauffement qui à moment donné « emballe » telle bactérie, tel champignon ou tel parasite, endormi jusqu’ici et qui se réveille sur des arbres affaiblis par la sécheresse. Pour écrire cet article j’ai lu plusieurs études de scientifiques sur la mort des pins maritimes dans le Var par exemple et d’autres…. Le fait de ramener une plante ou un animal d’un pays étrangers peut se révéler aussi catastrophique.

      La nature doit être admirée là où elle est…

      Les dégâts fait par l’homme à ce jour sont considérables, la prise de conscience est en marche mais elle n’est pas complète. Moi le premier j’ai des efforts encore à fournir….

       http://jmpelletier52.over-blog.com/ 

       


    • HELIOS HELIOS 28 décembre 2012 00:58

      si les hommes avaient respecté votre preconisation, nous ne mangerions pas :

      - de tomates
      - de pommes de terres
      - mais
      - fraises
      - cacahuettes
      - chocolat
      - ananas
      - pas d’amandes, de peches, d’abricots

      Cest juste un aperçu la liste est tres longue.

      Nous mangerions des pois chiches et des lentilles, des navets et des epinards, divers choux et des betteraves, quelques olives... bref rien a voir avec les etals de nos marches.

      Il en est de même pour les arbres et les plantes decoratives... pas de mimosas, poivriers, eucalyptus... mëme certains chenes ne seraient pas la !!!!

      Bref votre desir d’empecher les gens de rapporter les plantes qu’ils desirent dans leur jardin est absolument dictatorial. Personne ne va jeter des graines etrangeres dans la nature pour ensemmencer de nouvelles forets. D’autant que beaucoup de plantes demandent une diversité genetique impossible a atteindre avec quelques plantes seulement. La plupart du temps, les arbres isolés qui on survecu a leur changement de continents restent isoles.

      Il serait hautement preferable d’exiger un traitement phytosanitaire aux plantes et graines qui rentrent, sans contrainte et les « importateurs » s’y soumettraient volontairement, l’interdiction creant un systeme sous marin de passage sans securite.


    • devphil30 devphil30 27 décembre 2012 10:32

      Non la solution n’est pas un énième observatoire car observer la destruction du monde végétal ne nécessite pas un observatoire.


      Il faudrait que l’Homme grandissent , qu’il arrête de jouer à la guerre comme un enfant , qu’il arrête de faire mal à au pays voisins , aux arbres , aux animaux , à la Terre qu’il deviendra grand et pensera aux autres. 

      Il faut planter , replanter et pas seulement des sapins de Noel que l’on coupe 3 ans après. 

      Si un jour la Terre disparaît en grande partie , que verrons les survivants qui n’auront pas connu notre planète bleue , ils verront que l’on coupait les arbres pour Noel , que l’on jetait des ordures dans la mer , des produits chimiques dans les rivières.

      Surtout que l’on a pas voulu se désintoxiquer du pétrole, la vrai drogue est le pétrole qui nous conduira à la mort , tous drogués , certains beaucoup plus drogués mais l’heure sera la même pour tous.
      Le problème dans cette drogue du pétrole est que ceux qui en consomme le plus ne sont pas ceux qui en subissent les plus gros ravage , l’élévation du niveau de la mer sur les bords de pays comme le Bangladesh n’est pas du à la consommation de ses habitants mais à celles des USA , de la Chine , de l’Europe.

      Allez Joyeuses Fêtes , nous avons un sursis depuis le 21 décembre essayons de la mettre à profit pour reverdir la planète et pas juste pour remplir des comptes en banque totalement déconnectés de la vie.

      Philippe 

       



      • Romain Desbois 27 décembre 2012 10:49

        je suis d’accord avec vous. nous avons les solutions et nous les connaissons tous.

        Le respect du vivant !!!!

        Mais profitons de la blague Maya (à leur insu ) et repartons sur des bases saines, gardons le bien et inventons le meilleur


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 27 décembre 2012 11:13

        @Philippe,


        Oui, certes.... facile à dire, mais dans la réalité c’est beaucoup plus difficile.
        C’est la bataille de la prise de conscience qu’il faut mener, nous n’obtiendrons rien des gouvernements ou des multinationales, c’est individu par individu qu’il faut réveiller les consciences.
        le mouvement est en marche, mais encore insuffissant et quasiment nul dans les pays emmergents....
        il faudra sans doute atteindre un niveau de catastrophe, hélas, pourque les choses bougent.

        http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


      • devphil30 devphil30 27 décembre 2012 10:41

        Ca commence à se réchauffer sérieusement 



        Mais heureusement nous en avons pris l’habitude comme la grenouille que l’on veux ébouillanter , dans ce cas c’est la planète Terre qui est dans la marmite et nous avec .....

        Philippe 

        • Pelletier Jean Pelletier Jean 27 décembre 2012 11:14

          @devphil30,


          Oui j’ai lu ce papier dans le Monde, la catastrophe n’est peut être plus très loin...

          http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


        • joletaxi 27 décembre 2012 11:31

          oui, cela fait quelques années que la clique tente de trouver un hypothétique réchauffement de l’antarctique, qui permettrait de conforter la théorie.
          Pas de bol, chaqUe fois, l’impétrant est renvoyé à ses études ?on se souvient de Steig, qui avait eu les honneurs de la couverture de Times,sur le même sujet.
          Encore une fois, un bon bidouillage statistique permet de placer son petit poulet :

          http://wattsupwiththat.com/2012/12/27/antarctic-warming-courtesy-of-mr-fix-it/

          Un fait est patent:la banquise autour du continent bat record sur record d’extend depuis des années,signe bien entendu d’un réchauffement catastrophique,c’est du même tonneau que nos derniers hivers bien rudes, signe également de ce même réchauffement.

          Ah oui, répétons le, il n’y a pas d’augmentation des t° globales depuis... 16 ans, même une légère diminution, conforme à une montée du niveau des océans en plein ralentissement.


        • Pelletier Jean Pelletier Jean 27 décembre 2012 11:38

          @joletaxi,


          Si cela peut vous rassurer... tant mieux pour vous, il vous faudra sans doute que la catastrophe vous tombe sur la tête pour mieux comprendre ce qui se passe.

          http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


        • jef88 jef88 27 décembre 2012 15:37

          les arbres sont des êtres vivants !
          d’accord ?

          mais le drame de la vie c’est que les plus vieux meurent les premiers ....
          c’est une vérité scientifique, statistique etc...

          donc les plus grands et plus vieux arbres vont disparaitre c’est inéluctable !!!!!


          • BlinDChriS BlinDChriS 27 décembre 2012 15:58

            On va tous crever, on va tous crever,
            Y’a la fin du monde qui nous guette et nous on fait la fête !
            On va tous crever, on va tous crever,
            La fin du monde nous attend et nous on fait la fête tout l’temps !


            • bnosec bnosec 1er janvier 2013 11:06

              Réchauffement climatique = peur du citoyen = on lui fait donc acheter n’importe quoi = énergie « verte » dix fois plus chère = pognon dans les popoches


            • eau-du-robinet eau-du-robinet 28 décembre 2012 00:29

              Huile de Palme, plantages de soja et élevage des bétails en masse figurent en tête de la hitparade qui conduit aux déboisements des forêts dans le monde. Puis la monoculture des plantations est aussi un facteur aggravant pour notre planète. Le tout est couvert par des gouvernements corrompus !

              * Déboisement des Forêts (Brésil, Madagascar, etc)
               Selon la WWF, on envisage au rythme actuel que 55 % de l’Amazonie aura disparu en 2050 !
               
               90% de la surface forestière malgache d’origine a disparu

              * Surpêche dans les Océans (90% des poissons ont déjà disparu)

              * Réchauffement climatique (due au nombre croissants des humains et leurs divers activités)

              Nous sommes 7 milliards sur cette planète en 2012 puis 9 milliards en 2050 ...

              La surconsommation de viande, notamment en France, est un facteur accélérant le processus des déboisements ! 

              Pour produire 1 kg de viande il faut 10 kg de céréales !

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