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Allo ! Libreville (Gabon) ne répond toujours pas

Comme à la plage, comme à la Sablière quartier pour nantis de Libreville capitale du Gabon, le candidat de la France de Nicolas Sarkozy et du Cameroun de Paul Biya, dernier bastion de la Françafrique de la Baule version Biya et non Mitterrand, Ali Bongo Ondimba, sera-t-il élu à la présidence de la République gabonaise ? Il héritera en quelque sorte de ce poste occupé par son feu père, Omar Bongo Ondimba, depuis 1967. Partout dans les pays du tiers monde, devrais-je dire quart-monde, c’est la mafia politico-financière qui gère le pays, ou plutôt, les ressources du pays et malheureusement l’élite intègre et honnête est minoritaire pour pouvoir inverser la donne ; peut-être dans un siècle !

Ali Bongo Ondimba : le dauphin deviendra-t-il roi ? .Des observateurs de l’Union africaine et d’une ONG panafricaine ont jugé mardi que le scrutin était conforme à la loi, en dépit « d’irrégularités et de faiblesses ». Mais, Libreville ne répond toujours pas. Pourquoi ?

Le Mollah Omar est mort, vive le Mollah Ali rappeur ?

Le Mollah Ali Bongo Ondimba, 50 ans, hérite donc avec semble-t-il un traficotage judicieux sans faille ni bavure, de la tête de l’ex petit émirat pétrolier africain du Gabon qui vit sa première crise politique majeure. Désormais supplanté par la Guinée Équatoriale, le nouveau eldorado pétrolifère de Theodoro Obiang Nguema Mbazogo, le pays est lui aussi victime d‘une crise économique qui se pose avec acuité…

La mauvaise distribution des richesses reprochées à l’ex président disparaîtra-t-elle comme par enchantement alors que le nouvel homme fort du pays, Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar a toujours été au cœur des affaires ? Avec sa campagne bling bling, personne n’imagine un instant sa défaite. Pour l’instant, il estime qu’il est lui aussi, comme ses deux principaux adversaires, le grand « gagnant » de cette consultation.

Pierre Mamboundou l’éternel opposant.

Opposant jusqu’à la moelle, Pierre Mamboundou, 63 ans, président du principal parti d’opposition, l’UPG (l’Union pour le peuple gabonais) serait en réalité le grand gagnant de cette élection. L’homme, qui a réuni ses partisans devant la Commission électorale n’aura que ses yeux pour pleurer ? Qui le soutiendra ? Les principaux alliés (chefs d’États) de l’ancien patriarche Omar Bongo Ondimba aka Le Mollah Omar comme le nomme avec justesse Le Gri Gri International, se sont semble-t-il déjà précipités pour féliciter le fiston alors que rien n’est encore officiel.

Pierre Mamboundou a réellement dans cette affaire, jouer le rôle du dindon de la farce électorale. Il a fait preuve d’amateurisme en s’autoproclamant élu dès la fermeture des bureaux de vote, permettant rapidement la réaction du PDG (Parti démocratique du Gabon) au pouvoir assez rapidement. Il fallait occuper le terrain certes mais, en l’absence de tout résultat officiel, c’était osé.

André Mba Obame, l’autre fils de Bongo.

Le camp de Mba Obame, 52 ans, ex-ministre surpuissant de l’Intérieur (candidat indépendant), a assuré à ses partisans dans un SMS, avoir gagné la partie avec plus de 50,1% des voix. Ce genre d’esbroufe alors qu’il y a en lice 17 candidats est plutôt malsain. Cet apparatchik du régime, politologue brillant issu de la Sorbonne, est simplement le frère et faux frère désormais d’Ali Bongo Ondimba avec lequel ils furent des jeunes réformateurs au sein du PDG.

Richissime, il possède même une chaîne de télévision satellitaire, Go Africa, qui a vu des hommes encagoulés la mitrailler. Lui aussi s’est déplacé avec ses partisans devant la Commission électorale qui n’a toujours pas rendue publique, la proclamation des résultats du scrutin dernier.


En conclusion, comme le constate tous les médias, il y a de l’électricité dans l’air perceptible au Gabon, tout particulièrement à Libreville la capitale. Le pays basculera-t-il dans la guerre civile ? On peut craindre le pire, malgré le déploiement significatif des forces de l’ordre dans tous les grands axes de la capitale, en prévision des éventuelles émeutes qui surviendront sans doute, si d’aventure, Ali Bongo Ondimba est proclamé vainqueur.
 
 
>>> Allain Jules
 
 
 
 

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11 réactions à cet article    


  • Cornoualis 4 septembre 2009 11:47

    Un Sarko à la Gabonaise...

    Je suis effaré de voir que quand il y a contestation d’un vote en Iran, NS parle directement de fraude (sans l’ombre d’une preuve), mais que lorsqu’il se passe la même chose au Gabon, on nous dise que le peuple souverain a parlé !!

    C’est scandaleux !!

    J’ai entendu ce matin sur inter Kouchner qui affirmait : La FRANCE condamne les contestations des résultats au Gabon.

    Vous n’êtes pas la France BK !!! Personnellement, ayant vu comment se passait la campagne au Gabon, je ne condamne rien du tout !

    Regardez ça :

    http://www.dailymotion.com/relevance/search/gabon/video/xadep7_le-gabon-de-pere-en-fils_news


    • Ramila Parks Ramila Parks 4 septembre 2009 11:49

      Bonjour,

      « Ali Bongo Ondimba est proclamé vainqueur »

      Il semble que c’est acquis depuis longtemps à la lecture de cet article rédigé par Rodriguez et publié sur AV ce matin :

      http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-fils-bongo-herite-du-contrat-de-61063

      Allain Jules écrit :
      « Le Mollah Omar est mort, vive le Mollah Ali rappeur ? »

      Jolie formule pour nous prédire, à juste titre, que Le Gabon est pas sorti de la misère...


      cordialement


      • LE CHAT LE CHAT 4 septembre 2009 11:55

        Il n’y a plus de gabonais au numéro que vous avez demandé , nous les avons mangé !!

        lol


        • oblomov 4 septembre 2009 13:29

          « Avec sa campagne bling bling... »
           Il faut dire qu’Alain/Ali Bongo a été à la bonne école : le lycée Ste Croix à Neuilly (autre alumnus illustre : J. Sarkozy.)
          Pépinière de la Race des Seigneurs ?
          Que la bonne entente continue !


          • Fox 2 octobre 2009 00:42

            Etant donné les exactions de Port Gentil présentées dans un rapport d’information de l’opposition (http://gaboneco.com/show_article.php?IDActu=15067), partiellement confirmé par le quotidien gouvernemental l’Union - ce qui a valu des ennuis au directeur et au journaliste ayant traité du sujet - je dirais plutôt race des Saigneurs.


          • ruth 4 septembre 2009 15:26

            C’est dommage !

            L’article est en décalé. Je con,state qu’Allain Jules l’a posté depuis hier sur son blog.

            Bref, Bongo dans sa tombe se réjouit de la triche.


            • baska 4 septembre 2009 15:33

              Après 40 ans de règne du roitelet bongo 1er, les gabonais doivent s’attendre au minimum à 30 ans de malgouvernance du bouffon bongo fils. Triste sort !
              Seule une bonne révolution, sans la moribonde opposition, peut sauver le pays du naufrage annoncé !


              • tiptop 4 septembre 2009 18:27

                Petite piqure de rappel pour ceux qui ne comprennent pas pourquoi les Gabonnais (pas dupes de cette comédie électorale) s’en prennent
                à l’ambassade de France. Déjà au début des années 90, suite au fameux mais hypocrite discours de Mitterrand sur la nécessaire démocratisation des ex colonies françafricaines, les potentats locaux se sont crus obligés de plus afficher des scores staliniens aux élections. 90% ça fait tache ! Quelques années plus, les Pasqua boys, vrais spécialistes en élections truqués, exportent leurs logiciels maison chez Bongo. Pour la cuisine électorale, ils ont fait leurs preuves à Paris (Tiberi s’en souvient encore !). Bref tout est fait pour sauver les apparences et que rien ne change. Aujourd’hui encore quand M.Bourgi, le monsieur Afrique de Sarkozy dit que : « Ali Bongo est son candidat » le faux suspense s’écroule quand aux résultats du scrutin.
                Pour ceux pas encore convaincus de l’incroyable duplicité et cynisme de nos dirigeants en matière de magouille électorale en terre d’Afrique, lisez ce communiqué de Survie France pour les élections récentes de sassou Nguesso au congo Brazzaville. L’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) qui a organisé une mission d’observation électorale et rendu un rapport documenté conclut : « Cette élection présidentielle, vu le très faible taux de participation, les fraudes et irrégularités constatées, n’a été ni juste, ni transparente et équitable ; et n’a pas exprimé la volonté du peuple congolais » (1). Cependant une certaine Coordination des observateurs franco-africains (COFA) juge, elle, le scrutin « globalement satisfaisant » au prétexte que « les standards européens ne sont pas à adapter au Congo ». Cette coordination, présidée par Jean-Michel Fourgous, député-maire UMP d’Elancourt (France), comprend, entre autres, Jean-François Mancel, député de l’Oise, Lev Forster et Pierre André Gaborit, tous deux avocats à la Cour de Paris et Ari Ben Acoune, directeur des services d’une communauté d’agglomération. Jean-Michel Fourgous et Jean-François Mancel s’en sont pris également, dans un communiqué, au chef de la délégation de la Commission Européenne au Congo, M. Miguel Amado pour ses « propos partisans ». M. Amado avait déclaré que l’une des raisons pour lesquelles l’UE n’avait pas envoyé d’observateurs à la présidentielle congolaise était le gonflement du fichier électoral. Selon lui, le fichier électoral a été gonflé de plus de 60% avec 2,2 millions d’électeurs pour une population de 3,6 millions d’habitants. Parmi les observateurs, M.M. Jacques Toubon et Patrick Gaubert, députés européens, ont déclaré : « Le matériel électoral était bien sur place dans les bureaux de vote, les listes d’émargement étaient disponibles et les représentants locaux de la Conel commission nationale électorale mise en place par Sassou Nguesso étaient équipés de téléphones portables pour parer à tout problème ». Le soutien impudent apporté par ces hommes politiques et juristes français à la propagande du dictateur Sassou Nguesso constitue une agression à l’égard du peuple congolais bâillonné et opprimé. Une manifestation de protestation contre cette parodie d’élection a en effet été violemment réprimée à Brazzaville le 15 juillet. L’Observatoire congolais des droits de l’Homme dénonce également « le harcèlement des journalistes étrangers venus à Brazzaville couvrir cette élection et la confiscation du processus par le gouvernement qui une fois de plus vient de confirmer à l’opinion publique nationale et internationale son manque de volonté d’instaurer une véritable démocratie dans le pays. »


                 


                • Fox 2 octobre 2009 00:56

                  tiptop,
                  ce que vous écrivez est une bombe.
                  savez vous qui étaient les observateurs au Gabon ?


                • Traroth Traroth 4 septembre 2009 18:54

                  Le peuple gabonais mérite mieux que ça, comme dirait notre petit timonier.


                  • Rodriguez 4 septembre 2009 20:45

                    Salut Allain Jules,

                    Merci pour ce texte qui montre le chemin que doit prendre le peuple noir aujourd’hui.

                    Je t’invite sur http://lajuda.blogspot.com .

                    Bien des choses à nos lecteurs. Bon week end à toi.

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