Alstom ou le Cri du cœur !
"Mercredi, c'est le jour où l'agence Bloomberg révèle que GE convoite Alstom…
Oui. Cette fuite a « foutu le bordel ». On avait justement l'intention d'entrer dans un processus organisé. Et nous avons été pris de court."
P. Kron, PDG d'Alstom, 30 avril 2014
Surprenante déclaration du PDG d'Alstom, n'est-ce pas ?
http://www.lemonde.fr/economie/arti...
Voilà donc plus d'un mois qu'une négociation est menée dans le plus grand secret sans que l'Etat ne bouge, ne donne l'impression d'être informé pour finalement découvrir en catastrophe en arrivant essoufflé sur le quai de la gare les feux rouges du train qui vient de partir.
Si l'affaire n'avait pas été révélée, celle-ci aurait donc été verrouillée et réglée sans que la collectivité et l'Etat auxquels Alstom doit beaucoup n'eussent été informés
En un exposé précis et dénué de toute inhibition, voici très exactement ce que l'on pourrait bien avoir réellement entendu avec « l'Affaire Alstom ». Fermez les yeux et imaginez le chef de l'Etat déclarer ceci :
« Ayant parfaitement conscience de ce que la tentative de pérennisation d'un modèle industriel, économique et financier devenu obsolète n'était plus possible, j'invite désormais toutes les entités intéressées à contribuer comme elles le veulent à la mise en place de nouveaux partenariats économiques de coprospérité en tirant avantage commun d'une nouvelle législation internationale fiable, souple et performante, libre de tout assujettissement et de toute contrainte dont je vais doter notre pays.
J'ai en effet décidé d'éradiquer les pesanteurs idéologiques et sociales qui entravent l'activité économique de la France et de l'Europe.
J'ai décidé de prendre toutes mesures utiles pour faciliter l'anéantissement définitif et complet du tissu économique industriel et financier, politique et social, de la France.
J'ai décidé pour ce faire d'offrir aussi bien aux entreprises françaises qu'aux entreprises étrangères toute latitude pour investir et exercer librement et sans contraintes inutiles leurs activités dans notre pays avec la plus grande souplesse qui soit. Je les assure à cet effet qu'elles trouveront toute l'aide financière, juridique, fiscale dont elles auront besoin.
Sachant que l'unique carburant économique est l'abdication et la veulerie sans lesquelles rien de solide ne peut sérieusement se construire, je procéderai dans les prochaines semaines, après les élections du nouveau parlement européen, à la mise en place et à la formation d'une équipe gouvernementale radicalement nouvelle et particulièrement opérationnelle, politiquement inféodée, pénalement et civilement irresponsable, qui sera chargée de déterminer et de conduire la politique du pays. Je vous remercie. »
En ce qui me concerne, Chers Lecteurs, je ne ris plus.
Ce que j'appelle "l'Affaire Alstom" n'est que la préfiguration, avant même son entrée en vigueur, du TAFTA/ Transatlantic Free Trade Agreement/ PTCI/ Pacte Transatlantique sur le Commerce et l'Investissement, cet accord de libre échange négocié dans le plus grand secret et qui signera l'inféodation complète et la disparition à court terme de toute indépendance économique de l'Europe en général et de la France en particulier. Avant de continuer plus avant, je vous invite à lire la notice figurant sur le lien suivant :
http://www.monde-diplomatique.fr/20...
La conclusion s'impose d'elle-même.
Il faut désormais arrêter le PR et le juger pour menées contraires aux intérêts de la France, pour haute trahison. Lui, ceux qui le soutiennent dans une formation partisane totalement coupée des réalités du pays, ainsi que tous ceux pour qui les notions de Bien Commun, de Chose Publique, de patrimoine industriel, de souveraineté nationale et de fidélité à la France ne représentent manifestement plus rien ou dont la conception qu'ils en ont est contraire aux intérêts du pays.
Lorsque les historiens se pencheront sur l'histoire politique de la Vè République, on peut déjà parier sans trop se tromper qu'ils identifieront la parenthèse Hollande comme la pire gouvernance que la France aura eue à subir en se fourvoyant dans des choix politiques, économiques et sociaux qui se seront tous révélés comme de désastreuses et ruineuses impasses.
Prétendre bâtir à l'échelle nationale et européenne un projet politique et un programme de gouvernement en fonction d’une demande fragmentée faite de mesures clefs-en-main plutôt que de proposer une action d’ensemble pour la société, cohérente, appuyée sur des principes fermes, inscrits dans une continuité historique, respectueuse de l'intégrité territoriale comme du patrimoine commun et humain qui constituent la France et l'Europe, à partir desquels on entreprend de convaincre avant que de le tromper un électorat tout entier, c’est se condamner par avance à l'échec et à la ruine de tout un pays : brevets, savoir faire, professionnalisme, richesses matérielle et humaines, tout est destiné au pillage.
Le cri du coeur du PDG d'Alstom résume tout :"Oui. Cette fuite a "foutu le bordel". On avait justement l'intention d'entrer dans un processus organisé. Et nous avons été pris de court."
Il suffirait maintenant pour enrayer ce processus et l'examiner tranquillement dans toutes ses composantes pour triompher des obstacles qui n'en sont pas, que les 18000 salariés d’Alstom en France viennent exprimer leur point de vue au locataire de la rue du Fbg St Honoré et lui "parler du pays".
Et à ce moment-là, dans une immense « flashmob », nul doute que les choses changeraient.
Mais ils ne le feront pas, « puisqu'on leur a promis qu'il n'y aurait pas de licenciements avant trois ans. »
Seraient-ils à ce point anesthésiés, trop lâches ou trop crédules pour se défendre ?
Si tel est le cas, c'est donc que le silence des agneaux n'est pas un vain mot. Alors courez à l'abattoir, les amis, le merlin vous y attend !
En France, la responsabilité pénale du président de la République fait l’objet de l’article 68 de la Constitution, qui énonce : « Le président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison. Il ne peut être mis en accusation que par les deux assemblées statuant par un vote identique au scrutin public et à la majorité absolue des membres les composant ; il est jugé par la Haute cour de justice. »
Si depuis 2007, la nouvelle rédaction de l’article 68 supprime la référence explicite à la haute trahison et élargit le champ de cette responsabilité présidentielle aux « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat » comme une cause de destitution par la Haute Cour (nouvelle appellation), cette formulation qui reste encore vague peut néanmoins très bien comprendre la haute trahison au sens traditionnel et elle correspond, à vrai dire, à ce que l’on supposait pouvoir y mettre aussi par une interprétation moderne, à savoir, notamment, tous comportements violant la constitution et ses principes ou tous manquements en contravention grave avec les valeurs démocratiques et républicaines, la morale politique ou la dignité de la charge, ainsi que la forfaiture et la prévarication. (Source Wikipedia).
Comme l'écrit le 17 mars 2014 dans le quotidien Libération Bruno Amable, professeur à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, membre de l’Institut universitaire de France, "François Hollande, à rebours de la position française il y a un an, déclarait le mois dernier qu’il fallait aller vite (dans la conclusion des négociations), sinon il y aurait « une accumulation de peurs, de menaces, de crispations ». C’est au Parlement européen, qui sera élu en mai, qu’il appartiendra de valider, ou pas, le projet d’accord une fois les négociations terminées. Raison de plus pour que le débat sur cette question occupe une place significative dans la campagne électorale."
Vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Sources :
Traité Transatlantique
http://www.liberation.fr/economie/2...
http://www.monde-diplomatique.fr/20...
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