Alternative européenne : Italie 1 - France 0 ?
Luigi Di Maio et Matteo Salvini : la défaite de Bruxelles.
Les chefs de file du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de la Ligue ont conclu un accord de gouvernement le 17 mai dernier.
Le nom de Giuseppe Conte pour diriger le gouvernement a été proposé au président de la République le lundi 21 mai.
Au programme : frein à l'immigration ; fin des restrictions budgétaires au profit d'une relance interne ; réforme fiscale ; revenu de citoyenneté mais... pas de sortie de l'Euro : "Revenir à la situation des origines dans laquelle les États européens étaient mus par une intention sincère de paix, de fraternité, de coopération et de solidarité".
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Pendant ce temps-là... ici, en France...
Aude Lancelin reçoit Elsa Faucillon, Eric Coquerel, Gérard Filoche (1), Gaël Quirante et Alexandre Devecchio ; sujet du débat : la politique de classe du gouvernement, le rôle de la gauche et le réveil de la lutte.
Vidéo ICI
Convergence des luttes et luttes des classes...
Certes, classes il y a ! Conscience de classe, c'est moins sûr. Convergence des classes ? Pour en douter, il suffit de se reporter à l'analyse sociologique des résultats des élections de ces vingt dernières années.
Les classes populaires lors des consultations électorales présentent les caractéristiques suivantes : abstention massive (1er parti de France) ; vote FN majoritaire ; une petite minorité composée de militants très politisés ; et puis, last but not least : une conscience identitaire purement religieuse qui exclut tout engagement politique a-religieux ou laïc.
Convergence des luttes et luttes des classes...
Les classes moyennes : stabilité (ceux dont l’avenir n’est pas menaçant à moyen terme – 10 ans ; ceux concernés par une réelle menace de déclassement-relégation ; et ceux qui peuvent encore compter (ils ont les bons diplômes, une expérience, des acquis professionnels de valeur) sur quelques promesses de promotion et d’ascension sociale.
Convergence des luttes et luttes des classes...
Après l’urbanité, place à la ruralité aux classes non définies : prospérité des gros exploitants agricoles ( céréaliers) ; endettement et pauvreté des petits ; isolement des autres ; absence de culture politique ; colère non canalisable ; re-vote FN et abstention.
Convergence des luttes et luttes des classes... avez-vous dit !
On peut légitimement s'interroger à propos de ceux que Aude Ancelin a réuni autour de la table en ces termes : combien pèseront-ils aux prochaines échéances électorales : 10, 12, 15 % ?
Il serait temps de cesser de croire qu'une hirondelle en grève annonce le printemps d'un mouvement social sans précédent car seules les urnes font tomber un gouvernement et un président...
Dans le contexte d'une abstention record chez les classes populaires... tout ce petit monde semble avoir oublié qu’aujourd'hui le clivage n'est plus entre la droite et la gauche ; le clivage, toutes classes confondues, se situent à un niveau Européen : ceux qui souhaitent continuer avec l'Europe telle qu'elle se déploie depuis trente et les autres qui cherchent non pas à la réformer puisqu’elle n’est pas réformable mais bien plutôt, à s’en éloigner, voire s’en séparer ; ce clivage implique, car tout est lié et indissociable, les préoccupations suivantes pour ou contre : immigration (réfugiés, les besoins en main d’œuvre, le regroupement familiale), restriction budgétaire ( appauvrissement de l’Etat providence et des services publics vitaux) et la mise en concurrence des travailleurs européens ; pour résumer : toutes les politiques qui remettent en cause de notre contrat social depuis la fin de la seconde guerre mondiale ( CNR) tout en gardant à l'esprit que ce contrat diffère en fonction des pays : le contrat social allemand ou danois n’a rien à voir avec le contrat social français.
Contre cette Europe de la gestion d'une pénurie organisée ( budgétaire) et structurelle (démographique), on aura identifié les courants et autres mouvements suivants :
- Les souverainistes (les Gaullistes.... de Dupont-Aignan à Asselineau),
- L'extrême droite
- L'extrême gauche
- Les Insoumis.
Souhaitons bon courage à non plus la convergence des luttes mais cette fois-ci, à la convergence des bulletins de vote de tout ce beau monde.
Certes, on peut encore envisager une mobilisation qui, bien que minoritaire tout en faisant beaucoup de bruit, serait susceptible de pouvoir compter sur un soutien "tacite" - du bout des lèvres - d'une partie de la classe moyenne qui, dans le meilleur des cas, devrait opter pour une attitude de "wait and see" ; attitude porteuse de toutes les ambiguïtés possibles car cette classe étant très inconstante, elle pourra à tout moment se retourner contre ceux qui auront occupé la rue et bloqué qui les transports, qui les avions, qui la poste, qui les autoroutes, les administrations... car les classes moyennes ne prendront aucun risque avec leur argent : l'Euro. En cas de coup dur, tous iront se réfugier chez Macron ou son successeur.
Reste alors l’option italienne (alliance de tous ceux qui veulent débarquer la classe politique qui a soutenu le projet mondialiste de la Commission européenne sous direction allemande) d’une Italie qui n'est pas la France : Mussolini y est encore très largement respecté (1), alors qu’en France, c'est la figure de Charles de Gaulle (contre Pétain) ; c’est donc à une véritable incompatibilité historique, politique et morale auquelle cette fameuse (et fumeuse ) Convergence des luttes des classes est confrontée ; incompatibilité irréconciliable : l'extrême droite face aux gaullistes-souverainistes et aux Insoumis.
Italie 1 – France 0… non pas face à l’Italie mais face au projet mondialiste européen. Et c’est alors que le piège se referme sur eux tous pour le plus grand profit de qui ? Devinez !
1 - A l'écoute de Gérard Filoche, on réalise à quel point trente ou quarante ans au PS, ne vous permettent plus de comprendre qui que ce soit, et plus encore, le corps électoral en général et le vote ou non vote des classes populaires en particulier. Il serait temps que les Filoche de l'engagement politique comprennent qu'un être humain ce n'est pas simplement qu'une feuille de paie en fin de mois.
2 - Mussolini... dans toutes les classes : de l'universitaire au pizzaïolo... Mussolini et le football, ultimes raisons pour tout italien de rester fier de l'être. "Et l'Empire romain ?" direz-vous ! Mussolini y pourvoie dans les mémoires ; quant à la Renaissance - sa peinture, son architecture, ses fresques, ses lettres, ses sculptures : un italien qui a passé sa soirée devant son téléviseur à regarder la Raï Uno aura tout oublié de la splendeur du Quattrocento au saut du lit le lendemain matin.
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