Après Charlie et le 11 janvier, ouvrons les yeux !

Beaucoup de formules, de bavardages et d’anathèmes, occupent les médias de masses et les réseaux sociaux sans qu’on ne puisse voir émerger une pensée consistante et profonde du cours de nos sociétés. Néanmoins, quelques spécialistes nous livrent des détails utiles sur la situation du monde mais pas de vision d’ensemble. L’opinion croit fermement à une France de l’après 11 janvier 2015, une France plus déterminée et qui se relève. Le philosophe ne l’entend pas de cette oreille en formulant l’hypothèse d’une France comme dans le passé mais avec quelques traits inédits, par exemple une affection soudaine pour la police et l’armée, une acceptation du renforcement de la sécurité mais au fond, les « sillons sociétaux » ont été pris depuis deux décennies. Il faudrait peut-être ouvrir les yeux et constater que de mauvaises tendances ont été prises avec des choix politiques pas si appropriés pour soutenir la république et maintenir la « France éternelle » dans le cours de l’Histoire. Plus généralement l’Europe a fait de choix de privilégier les classes aisées et c’est cette politique qui conduit à la crise actuelle avec la pauvreté et les dettes souveraines contractées pour maintenir le modèle social dans une structure qui est incompatible avec ce modèle.
Les terribles événements de la première semaine de 2015 ont dévoilé quelques failles et faiblesses inhérentes à la France alors que d’autres déficits se présentent. Avec une question philosophique : pourquoi ? Il faut se demander pourquoi en est-on arrivé où nous sommes, dans une situation qui logiquement devrait empirer car la France n’a plus assez de moyens pour gérer un dessein républicain. On connaît l’engrenage économique et financier. Maintenant, on a pris conscience d’un engrenage social à travers quelques traits spécifiques. Le fanatisme n’a rien d’exceptionnel et c’est ce terreau des cités avec beaucoup de jeunes en difficulté de projet existentiel qui favorise, sans pour autant excuser, la monté de ces fanatismes qui s’alimentent avec les idéologues, les prédicateurs et les réseaux internationaux. Il faudrait mettre des moyens éducatifs colossaux pour remédier à ces maux mais hélas, les moyens se réduisent, avec la situation des finances publiques, l’augmentation des moyens pour la sécurité et les mauvais choix coûteux. Qu’on pense à la réforme des rythmes scolaires. Les enfants n’ont pas besoin d’apprendre à coller des feuilles de papier ou jouer à la balle avec un éducateur. Il vaut mieux mettre l’accent sur diverses instructions essentielles. Instruite sur le phénomène religieux. Mais comment former les enseignants alors que dans les universités, la science des religions a été délaissée parce qu’en France, le laïcisme fanatique des élites considère la religions comme un fléau et une tare, sans rien comprendre à l’histoire du monde, les prophètes, les Ecritures et la théologie. Une science aride a desséché les cœurs ! La France se sclérose, intellectuellement, culturellement, avec des défis qu’elle aura du mal à surmonter sans changer de cap, que ce soit en économie, en éducation, en sécurité ou dans le domaine de la santé.
La France a généré en son cœur beaucoup de haines, de défiances, de tendances au rejets, à l’indifférence, au fanatisme médiatique, à l’adoration des stars et autres idoles, avec un signe fort, celui de la tendance à la polémique. Plutôt que de comprendre l’autre et de bâtir quelques choses ensembles, ces gens des médias préfèrent discréditer l’autre, le condamner, le faire vaciller. Polémique vient de polemos qui signifie guerre. Le monde occidental est gagné par les puissances entropiques qui alimentent le chaos.
Ce qui laisse quelques espoirs, c’est le fond citoyen manifesté et qui on l’espère sera suivi de conséquences liées à la prise de conscience qu’il faut agir sans précipitation mais avec efficacité, durée et intelligence. Une fois de plus, la république en appelle aux savoirs, à la culture, à l’enseignement. Il serait temps d’ouvrir les universités à la théologie et l’étude du fait religieux. L’humanité n’en finira jamais avec le religieux car c’est l’une des essences de l’homme. Le monde matériel ne peut combler les aspirations d’un être voué à un dessein spirituel. Alors que l’individualisme signe la perte de l’homme. Il ne faut pas confondre liberté, libéralisme et individualisme. Les amalgames et les confusions empêchent la société de porter un regard lucide sur son avenir !
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