Arlette Laguiller, 6ème
Au même titre que l’écologiste Voynet et le « communiste révolutionnaire » Besancenot, la chef de file de Lutte Ouvrière est régulièrement et gentiment invitée par les grands médias français en vue de l’élection présidentielle. Décryptage.

La semaine dernière chez Arlette Chabot, auparavant chez Christine Ockrent ou Serge Moati et plus récemment chez Paul Amar. Lorsqu’ approchent les élections, Arlette Yvonne Laguiller réapparaît. Depuis 1974 plus exactement, date où elle fut la première femme candidate à l’élection présidentielle. 2,33% cette année-la, 2,30% sept ans plus tard, 1,99% en 1988, 5,3% en 1995 et 5,72% en 2002. Tel est le bilan comptable de l’avocate invétérée des travailleurs et travailleuses.
A la lecture de ces chiffres, c’est bel et bien la constance de ses résultats qui interpelle. En effet, malgré la complaisance des grands médias durant des années ainsi que l’appui sympathique d’Alain Souchon dans une chanson qui lui était consacrée, Arlette Laguiller n’a jamais décollé de ses quelques pourcents alors que, la situation s’aggravant en France, les extrêmes ont logiquement pris du poids. Tel est le cas de l’autre extrême, le FN, qui a connu d’autres fortunes en dépit d’un tout autre traitement médiatique. Qu’il le mérite ou pas, là n’est pas la question.
Ainsi, revenons à nos moutons. Car un autre point important m’interpelle lorsque j’analyse les extrêmes en politique. Pourquoi celle de gauche est presque encensée alors que celle de droite est diabolisée ? En fait, la comparaison avec le FN est tout de même intéressante voire révélatrice. Notamment au niveau des 500 parrainages que la candidate d’extrême gauche n’a eu aucun mal à obtenir à l’inverse de son concurrent à l’opposé sur l’échiquier politique.
Derrière l’absurde discours anti-patronat qui tourne assurément au marketing politique pour prolétaires lamentablement exploités, la représentante de Lutte Ouvrière sert surtout à affaiblir la vraie gauche, à la diviser notamment. Une gauche nommée Parti Communiste aujourd’hui bien basse, la gauche de la lutte des classes, de l’intérêt des ouvriers et non des clandestins ou de la stupide et inapplicable dictature du prolétariat. Au lieu de cela, l’extrême gauche d’aujourd’hui (ou gauche anti-libérale) est devenue l’auxiliaire du PS alors qu’elle fait semblant de lutter contre. Auxiliaire non officiel mais très utile au principal parti de gauche car rabatteur de voix. C’est la raison pour laquelle l’idiote utile d’extrême gauche n’a aucun problème pour se présenter aux élections depuis plus de 30 ans car, avec ces quelques petits pourcents, celle-ci n’inquiète guère les socialistes notamment. Son gentil traitement médiatique -malgré une ligne éditoriale très discutable- ne serait alors pas le même si la « Arlette » pesait beaucoup plus. Aussi, justice immanente, son discours désuet ajouté à sa gaffe de l’entre deux tours 2002 font que les sondages la donnent à 2% de nouveau.
En conclusion, avec une extrême gauche si divisée et donc inoffensive, UMP et PS ont peu de soucis à se faire. Ce qui n’est pas du tout le cas de l’autre extrême qui, elle, a très bien compris l’intérêt de s’unir pour lutter contre le pouvoir en place. Exactement ce que les anti-libéraux auraient dû faire s’ils étaient réellement révolutionnaires.
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